Merci de ne PAS poster de messages concernant la vente d'un organe et comportant des coordonnées téléphoniques, e-mail, etc. La loi française interdit la vente d'organes.

LE MARCHÉ DU REIN

29.08.11 23h15 France 3 "Le marché du rein"

"Aujourd'hui, de plus en plus de patients refusent de mourir sur liste d'attente. Ils décident alors de se procurer par leurs propres moyens, l'organe qui les sauvera ..."

"Devenu au fil des décennies l'organe le plus recherché en France et dans le monde. Si en 2008, 3 500 personnes ont été transplantées, 14 000 se trouvaient toujours sur liste d'attente et 225 étaient mortes fautes de greffes. Pourquoi de tels chiffres ? Pourquoi meurt-on encore au XXIe siècle faute de greffe ? Pour répondre à ces questions, ce documentaire plonge dans le monde secret de la transplantation du rein et de son marché en Inde, aux USA et en France. Aujourd'hui, de plus en plus de patients refusent de mourir sur liste d'attente. Ils décident alors de se procurer par leurs propres moyens, l'organe qui les sauvera."

Reportage de Dominique Mesmin, à voir ! Il a été enquêter sur place, et ce récemment, notamment en Chine, en compagnie d'un chirurgien transplanteur français. Le Ministère de la santé n'a pas trop aimé (en France personne n'est impliqué dans le trafic d'organes, dixit les institutionnels des greffes, alors faut pas en parler) et Dominique a eu du mal à diffuser son reportage ... C'est ENFIN fait !

La "règle du donneur mort" pour le don d'organes largement battue en brèche

Mais chuuut ! Le grand public ignore tout à ce sujet ... Le donneur d'organes est mort et bien mort. Voici un résumé de tous ces articles :

LES ORGANES D'UN MORT NE SOIGNENT PERSONNE

Source : http://www.bioethics.net/journal/

"Can the Dead Donor Rule be Resuscitated?"

by Simone Lucia Vernez, David Magnus

AJOB 2011; 11(8):1

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"Donation After Circulatory Death: Burying the Dead Donor Rule"

by David Rodríguez-Arias, Neil Lazar, Maxwell Smith

AJOB 2011; 11(8):36-43

ABSTRACT

"It's All About the Brain"

by D. Micah Hester, Jerril Green

AJOB 2011; 11(8):44

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"Dead Tired of Repititious Debates About Death Criteria"

by James M DuBois

AJOB 2011; 11(8):45

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"Donation, Death and Harm"

by Walter Glannon

AJOB 2011; 11(8):48

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"Justice Is Not Merely Semantics: Recasting the Significance of the Dead Donor Rule"

by Miriam Bentwich

AJOB 2011; 11(8):50

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"Justifying Physician-Assisted Death in Organ Donation"

by Joseph L. Verheijde, Mohamed Y. Rady

AJOB 2011; 11(8):52

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"Donation after Cardiac Death: An Alternative Solution to Burying the Dead Donor Rule"

by Sandra Woien

AJOB 2011; 11(8):54

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"Take My Organs, Please": A Section of my Living Will

by Thomas Cochrane, Matt Bianchi

AJOB 2011; 11(8):56

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"Further Deliberating Burying the Dead Donor Rule in Donation After Circulatory Death"

by Yen-Yuan Chen, Wen-Je Ko

AJOB 2011; 11(8):58

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"Out of the Frying Pan and Into the Fire"

by Stephen Napier

AJOB 2011; 11(8):60

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Affaire de Bayonne : les soutiens au Dr Bonnemaison se multiplient, Leonetti pour un débat citoyen sur l’euthanasie

"De trois à quatre cent personnes sont rassemblées, le 16 août 2011 à l'hôpital de Bayonne, en soutien au docteur Bonnemaison" - AFP

"Selon l’avocat du Dr Nicolas Bonnemaison, mis en examen pour 'empoisonnement sur personnes vulnérables' à l’hôpital de Bayonne, la pétition de soutien au médecin aurait déjà recueilli plus de 30 000 signatures. De son côté, le Dr Jean Leonetti, à l’initiative de la loi de 2005 sur le droit des malades en fin de vie, plaide pour un 'débat citoyen' sur l’euthanasie après le scrutin présidentiel de 2012.

'Nicolas Bonnemaison n’est pas un militant de l’euthanasie', il n’a pas pratiqué 'un acte militant mais un geste de médecin', a affirmé, lors d’une conférence de presse, Me Arnaud Dupin, l’avocat du médecin urgentiste de l’hôpital de Bayonne, mis en examen pour 'empoissonnement sur personnes particulièrement vulnérables (sic)'.

Le praticien soupçonné d’euthanasie active sur au moins quatre patients âgés, entre avril et août, a 'respecté le serment d’Hippocrate, peut-être pas le code pénal', a ajouté l’avocat qui a aussi précisé que pour le médecin il était 'indispensable d’abréger les souffrances sur des patients qu’on ne pouvait pas réanimer et dont la durée de vie n’excédait pas 24 heures'.

De nombreux témoignages de soutien et sympathie au médecin, continuent d’affluer et déjà, selon l’avocat, plus de 30.000 personnes auraient signé la pétition en faveur du Dr Nicolas Bonnemaison. Cela montre, ajoute-t-il, que tous les médecins 'sont confrontés au problème de l’euthanasie' et 'c’est pour cela qu’il y a autant de solidarité'.

Selon lui, il faut adapter la loi sur l’euthanasie très rapidement, car celle-ci 'n’est pas adaptée quand on voit la qualification retenue pour empoisonnement'.

L’exemple de l’Allemagne et du Danemark

Le Dr Jean Leonetti - aujourd’hui ministre des Affaires européennes - et auteur de cette loi de 2005 sur le droit des malades en fin de vie, a rapidement réagi et s’est prononcé, d’abord dans le quotidien régional Nice-Matin, puis aujourd’hui lors d’une interview au Figaro, pour l’organisation d’un grand débat public sur le thème de l’euthanasie après l’élection présidentielle.

'Organiser un débat contradictoire, explique-t-il, avec des jurés issus de panels réalisés par un institut de sondage, comme cela existe en Allemagne ou au Danemark, est une méthode populaire et intelligente pour avoir un éclairage citoyen sur une question de société '.

Cela permettrait, ajoute le maire d’Antibes, de 'sortir des prises de position manichéennes, d’aborder des questions de vulnérabilité, de la dépendance, des limites de la médecine'. Et pour le ministre, 'si ce débat aboutit à un mouvement en faveur de l’euthanasie, le législateur devra en tenir compte'.

En revanche, le Dr Jean Leonetti n’est guère partisan d’un référendum sur la question. 'Il semble peu opportun, dit-il, de donner une réponse simple à une question aussi complexe que la fin de vie'."

J.D.
lequotidiendumedecin.fr 19/08/2011

http://www.lequotidiendumedecin.fr/information/affaire-de-bayonne-les-soutiens-au-dr-bonnemaison-se-multiplient-leonetti-pour-un-debat-?ku=9v7668AB-BBy8-96EA-vDDE-vDx58ywBy6DC#utm_source=lequotidiendumedecin&utm_medium=email&utm_campaign=news_derniere_heure_qdm

Je souhaiterais être impliquée dans ces panels. Simple citoyenne, auteure de 73 chroniques bioéthiques publiées sur AgoraVox, journal citoyen en ligne, ce blog s'intéresse aux questions de fin de vie depuis ... mars 2005 ... Tout de même ...

Je viens de recevoir le communiqué de presse de l'Association pour le Droit à Mourir dans la Dignité (ADMD) sur "l'affaire de Bayonne" :

"Compte tenu des dernières informations relatives à ce que les médias appellent 'L’affaire de Bayonne' et en l’état actuel de nos connaissances relativement à la procédure judiciaire en cours, l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité apporte son soutien au docteur Nicolas Bonnemaison et réaffirme la primauté de la volonté du patient sur toute autre considération.

Vous trouverez en pièce jointe un communiqué du 18 août 2011."

Jean-Luc Romero
Président ADMD

TOURISME MÉDICAL - L’irrésistible expansion d’un business sans frontière


"La Hongrie s'est spécialisée dans le tourisme dentaire (...) Tourisme dentaire en Europe de l'Est."
"Depuis la fin des années 70, de véritables agences de voyage médical ont fleuri sur ce 'double marché', affichant sans complexe des formules supposées alléchantes, de la lipposucion-Safari en Afrique du Sud au voyage implants-musée en Hongrie. Ce phénomène, mondialement répandu, mais qui épargne encore relativement la France, est promis au développement. À moins que la multiplication 'd’incidents de voyage' ne freine les ardeurs ?

PRÈS DE 20 millions de touristes médicaux pourraient franchir les frontières dès 2015, selon certaines projections. Ce type de touriste, dont on peut considérer que l’ancêtre est le curiste des villes thermales, recherche essentiellement des soins de confort, des soins esthétiques et dentaires. Les agences de tourisme médical, quant à elle, construisent leur offre sur le terreau de la pénurie de soins dans le pays d’origine, mais aussi grâce au développement de soins 'low cost' en Europe de l’Est, en Asie et en Afrique, et du fait de la non-prise en charge de certaines interventions par la protection sociale, comme c’est le cas de la chirurgie esthétique en France.

Parallèlement, il existe une autre forme de tourisme médical, dissimulé, car cherchant à contourner les législations de chaque pays, par exemple en matière de délai maximum d’interruption volontaire de grossesses, de dons d’ovocytes, de gestation pour autrui ou de 'mères porteuses', voire de délais pour dons d’organes tels qu’un rein ou une cornée. Le champion actuel du tourisme médical, c’est le ressortissant américain, susceptible d’économiser jusqu’à 85 pour cent de ses frais médicaux en se faisant soigner à l’étranger.

Selon le cabinet Deloitte Consulting (1), le tourisme médical en provenance des États-Unis pourrait être multiplié par un facteur dix d’ici à 2018 ! Comparativement, le sujet serait presque tabou en France où l’on compte peu d’adeptes de la formule. Le pays, contrairement à la Belgique ou l’Allemagne désormais dotés de véritables politiques commerciales pour attirer les patients étrangers, reste encore en marge de ce phénomène.

'Marché' porteur.

En 2008, le rapport de la Commission pour la libéralisation de la croissance, dit 'rapport Attali', proposait de lever 'quelques difficultés' liées à l’accueil de patients étrangers en France. Car, fait étrange, même en matière de 'tourisme de bien-être et de beauté, marché porteur au niveau international, la France n’a pas encore su trouver sa place', déploraient également les auteurs d’une étude, publiée en 2010 (2). Quant aux Français qui succombent à l’une des destinations médicales phares, c’est-à-dire les pays de l’Est, et surtout la Hongrie pour les soins dentaires, le Maghreb et l’Afrique-du-Sud pour la chirurgie esthétique, ils sont encore peu nombreux, bien qu’en passe de 'rattraper leurs voisins anglo-saxons et allemands sur le plan des soins dentaires', assure le directeur d’Esthetic-Planet, Pierre Hollenbeck.

Son agence, créée en 2004, est bien située sur le marché français des formules 'voyages et soins'. Pour 2 500 euros, elle offre une augmentation mammaire avec séjour en hôtel cinq étoiles en Tunisie. D’autres agences proposent de la chirurgie de la myopie, très compétitive en Pologne, puisque les tarifs en vigueur sont deux à trois fois inférieurs à ceux pratiqués en France : entre 390 euros et 700 euros pour un œil selon le type de laser et d’intervention (contre 3 000 euros en moyenne, pour les deux yeux, en France). Sur son site, Dental Travel fait aussi la promotion des couronnes hongroises en porcelaine à 260 euros contre environ 600 euros en France. Cette agence dit recevoir en moyenne 'trois ou quatre Français' par semaine.

Service après-vente ?

En Asie, la Thaïlande et l’Inde se sont également forgées une réputation en matière d’offre de soins aux étrangers, notamment en cardiologie. Selon le cabinet de conseil Mc Kinnsey (3), près d’un million d’étrangers – dont 10 % de Français – viendraient chaque année se faire soigner dans ces deux pays. Sauf qu’en août 2010, lesdits touristes ont été quelque peu freinés dans leurs ardeurs : un article de la revue médicale 'The Lancet' révélait que l’enzyme NDM-1, laquelle contribue à créer des bactéries résistantes aux antibiotiques, se diffusait à grande vitesse dans le sous-continent asiatique. Le ministère de la Santé britannique a aussitôt appelé ses concitoyens à annuler leurs voyages sanitaires.

En France, ce fut l’occasion de réamorcer le débat médico-légal relatif à ces séjours et de pointer qu’en cas de complication, le patient traité à l’étranger pouvait se trouver fort dépourvu, personnellement, médicalement et légalement. En 2005, la Direction générale de la santé (DGS) et le ministère du Tourisme avaient mis en garde contre les agences qui proposent 'des forfaits touristiques incluant des actes de chirurgie esthétique pratiqués à l’étranger'. Il y a cinq ans déjà, elle rappelait que 'ces actes médicaux' ne relevaient pas du statut d’agence de voyage. Mais en vain."

CAROLINE FAESCH

(1) http://www.deloitte.com/view/en_GX/global/index.htm
(2) Cahier Espaces n°106, 30 septembre 2010
(3) http://www.mckinsey.com/

Source :
Le Quotidien du Médecin, 18/08/2011
http://www.lequotidiendumedecin.fr/actualite/securite-sociale/tourisme-medical-l-irresistible-expansion-d-un-business-sans-frontiere?ku=9v7668AB-BBy8-96EA-vDDE-vDx58ywBy6DC#utm_source=lequotidiendumedecin&utm_medium=email&utm_campaign=news_derniere_heure_qdm

Démantèlement d'un trafic d'organes de l'Algérie vers le Maroc

http://www.reflexiondz.net/DEMANTELEMENT-D-UN-RESEAU-DE-TRAFIC-D-ORGANES-HUMAIN-A-TLEMCEN-Trafic-d-organes-humains-de-l-Algerie-vers-le-Maroc_a12929.html

"La gendarmerie nationale algérienne vient de démanteler un réseau de trafic d’organes humains dans la ville de Tlemcen, dirigé par un professeur universitaire demeurant à Hannaya, une cité située à 11 km au nord du chef lieu de Wilaya et qui est une ville frontalière avec le Maroc. Le démantèlement est intervenu, suite à la découverte du cadavre mutilé d'un malade mental de 23 ans, sur lequel des organes ont été prélevés, c’est ce qu’a rapporté ce jeudi le quotidien algérien 'Ennahar', après une enquête minutieuse les éléments de la gendarmerie ont pu procéder à l’arrestation du coupable alors qu'il s'apprêtait à entrer au Maroc. Interrogé, le mis en cause finira par avouer qu'il travaillait pour un réseau de trafic d'organes spécialisé dans les déficients mentaux, dirigé par un professeur universitaire. Ce dernier a été arrêté à son tour sur la base des investigations de la gendarmerie, alors que deux autres complices sont toujours en cavale, ajoute le quotidien sans donner de détail sur comment était organisé ce trafic ni sur la destination finale des organes ainsi prélevés. La recherche médicale a démontré qu’une greffe de rein, de cœur, de foie ou de tout autre organe augmente les chances de survie des patients. L’obtention d’organes à partir de donneurs décédés, mais surtout de donneurs vivants, est très limitée et strictement réglementé surtout pour ce qui est de l’Algérie. Il est clair que des réseaux mafieux souvent en connexion avec le trafic de drogue et la traite d’êtres humains comme partout dans le monde sont liés d’une manière ou d’une autre, car les trafics d’organes d’êtres humains sont devenus courants et les réseaux de trafic d’organes d’être humains a pris de l’ampleur tout comme la drogue, en raison de la pénurie chronique d’organes. Un grand trafic a été érigé, par des hommes sans scrupules, et des humains sont vendus comme pièces détachées pour répondre à la demande de riches malades en attente de transplantations d’organes. Un trafic lucratif mais personne ne sait comment il est organisé, du fait que c’est un genre de trafic qui relève des experts en criminologie."

C. Djamel
Samedi 13 Août 2011
http://www.reflexiondz.net/DEMANTELEMENT-D-UN-RESEAU-DE-TRAFIC-D-ORGANES-HUMAIN-A-TLEMCEN-Trafic-d-organes-humains-de-l-Algerie-vers-le-Maroc_a12929.html

"Réanimation - don d’organes : l'infirmière à la croisée des destins"


http://www.reseau-chu.org/les-articles/article/article/reanimation-don-dorganes-infirmiere-a-la-croisee-des-vies/

Kidney sale proposal sparks medical ethics debate

http://www.guardian.co.uk/society/2011/aug/03/kidney-sale-proposal-medical-ethics

China Announces Measures to Limit Illegal Organ Transplants

"Chinese state media say the government is testing a new system to detect and prevent illegal human organ procurements and transplants.

The Communist Party flagship People's Daily said Thursday the system will make it easier for doctors and the public to report illegal organ trading. In an article first published in Taiwan's China Daily, it said the Chinese health ministry is also considering a registration system for organ transplant surgeons.

The article says China has a problem with illegal agencies that resort to forging paperwork to find matching organs for patients. It says the country also has unqualified hospitals that conduct organ transplants for large profits.

Foreign news organizations and rights groups say as many as two-thirds of the organs used in Chinese transplants come from executed prisoners. They also say wealthy foreigners travel to China seeking to purchase organs from unscrupulous dealers."
http://blogs.voanews.com/breaking-news/2011/08/04/china-announces-measures-to-limit-illegal-organ-transplants/

Chirurgie : un pilote en salle d'op

http://www.lequotidiendumedecin.fr/specialites/chirurgie/chirurgie-un-pilote-en-salle-d-op?ku=9v7668AB-BBy8-96EA-vDDE-vDx58ywBy6DC

BIOTECHNOLOGIES - Le grand atelier de l’infiniment petit

http://www.lequotidiendumedecin.fr/specialites/biologie-genetique/biotechnologies-le-grand-atelier-de-l-infiniment-petit?ku=9v7668AB-BBy8-96EA-vDDE-vDx58ywBy6DC

"De Prométhée à Robocop"

http://www.lequotidiendumedecin.fr/specialites/cardiologie-vasculaire-hta-ophtalmologie-urologie-nephrologie-andrologie/artificiel-de-p?ku=y5Bw5EEv-7ax9-AyAx-y88A-7yAE69v78E57

Greffe rénale à partir de donneur vivant : le plaidoyer du Pr Georges Mourad

CHU Montpellier, vendredi 29 juillet 2011 - Transplantation rénale au CHU de Montpellier

"'Comparés aux taux de 50% aux USA ou de 40% en Norvège, les 8% de greffes de rein réalisées à partir de donneurs vivants en France attestent du retard pris par notre pays', déplore le Pr Georges Mourad, responsable de l'équipe Néphrologie et Transplantation. Un chiffre qui a peu augmenté depuis 2004. En cause : le cadre restrictif de la loi de bioéthique qui limite le don du vivant à la famille proche (parents, enfants, oncles, tantes et conjoints). Dans ces conditions, comment faire pour atteindre l’objectif de 20% fixé par l'Agence de Biomédecine ? Le Pr Georges Mourad commente la nécessaire évolution législative et le travail essentiel d’accompagnement et d’information des équipes.

La greffe rénale est le traitement de choix de l'insuffisance rénale chronique au stade V : en termes de qualité de vie ou d'espérance de vie, ses résultats sont nettement supérieurs à la dialyse. De plus, le coût d'une greffe rénale est largement inférieur à celui de la dialyse.

Autre argument qui plaide en faveur de la greffe à partir de donneurs vivants : . la survie actuarielle des greffes réalisées à partir de donneur vivant est de 10 à 15% supérieure à celle des greffes réalisées à partir de donneurs décédés (80 vs 65% à 5 ans). En dehors d'un risque opératoire indiscutable mais au demeurant extrêmement faible (3/10 000 néphrectomies aux USA), les donneurs ont une survie superposable à la population générale sans complication au long cours. Enfin, depuis une dizaine d'années, le prélèvement rénal est fait par voie coelioscopique, ce qui diminue les douleurs post-opératoires, les problèmes de cicatrisation et la durée d'hospitalisation.

Pour atteindre l’objectif de 20 pour cent de transplantation rénale à partir de donneurs vivants, une série de mesures ont été ou sont en passe d’être déployées

Les textes réglementaires viennent d’être modifiés afin d’élargir le cercle des donneurs vivants potentiels aux personnes liées affectivement, comme cela se pratique dans certains pays européens ou aux USA. Grâce à l'action conjointe des associations de patients et de nombreuses sociétés savantes, ceci vient d'être fait et la nouvelle loi de bioéthique stipule que 'le don est possible pour toute personne pouvant apporter la preuve d'un lien affectif étroit et stable depuis au moins deux ans avec le receveur'. Il s'agit là d'une avancée spectaculaire témoignant de la confiance du législateur dans les valeurs de solidarité, d'amour et de compassion qui peuvent unir les citoyens.

La révision des lois de bioéthique a également rendu possible le développement des dons croisés : si par exemple un père du groupe sanguin A ne peut pas donner un rein à son enfant qui est du groupe O, il pourra donner à un receveur du groupe A dont le donneur serait du groupe O, et ce donneur O pourra donner à l'enfant O. Cela se fera évidemment de façon tout à fait officielle et transparente sous l'égide de l'Agence de Biomédecine. La mise en route d'un tel programme demande donc un investissement logistique, juridique et institutionnel très important.

Une information objective sera donnée très précocement aux patients, à leurs familles et à leurs médecins traitants concernant les risques (minimes) pour le donneur et les avantages (majeurs) pour le receveur, une étape essentielle pour la réussite de ce projet. Si l'on veut que dans les cinq ans qui viennent, les greffes rénales à partir de donneurs vivants représentent 20 pour cent du total, la mobilisation de tous les acteurs (patients, familles, associations de patients, médecins traitants, néphrologues, chirurgiens, personnel paramédical etc…) est essentielle. Vu la pénurie chronique de greffons et l'augmentation régulière du nombre de patients sur liste d'attente, les proches doivent être informés que le don d'un rein est un geste chirurgical très peu risqué et que ce geste de solidarité et d'amour peut radicalement transformer l'état de santé du malade.

Enfin, l'activité de transplantation rénale, exclusivement réservée aux CHU, nécessite la présence permanente d'une équipe médico-chirurgicale compétente, motivée et disponible, travaillant dans une structure hospitalière où tous les moyens diagnostiques (laboratoires d'immunologie, de biologie, d'anatomo-pathologie, services d'imagerie etc…) et toutes les thérapeutiques sont disponibles 24H/24. Un dossier de greffe à partir de donneur vivant nécessite environ 3 fois plus de travail qu'un dossier à partir de donneur décédé (examens du donneur, entretiens psychologiques etc…).

Le CHU de Montpellier, avec 120 à 130 transplantations rénales annuelles dont 8 à 10 pour cent de donneurs vivants, se prépare à atteindre, dans le cadre du projet médical 2011-2015, 150 à 160 transplantations annuelles, dont 20 pour cent de donneurs vivants, et se maintenir ainsi parmi les leaders français dans le domaine de la transplantation rénale."

D’après un article du Pr Georges Mourad publié dans l’hospit@’lien, n°11 – été 2011, l’hospit@’lien est la newsletter du CHRU de Montpellier destinée aux professionnels de santé
http://www.reseau-chu.org/les-articles/article/article/greffe-renale-a-partir-de-donneur-vivant-le-plaidoyer-du-pr-georges-mourad/

Contact : CHU Montpellier
BOULET Gilles
Service communication.
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