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Trafic d'organes, guerre et droits de l'homme !?

"L'évolution des soins de santé vers les greffes d'organes pouvait difficilement ne pas rencontrer de problèmes éthiques.
Dans l'exemple de xénogreffes, la question peut paraitre anodine mais la définition de l'identité humaine reste pertinente, bien que plus philosophique que morale.
D'emblée le prélèvement d'organes sur des défunts égratignait de plusieurs manières la sphère émotionnelle, parce que ressentie comme une atteinte à l'intégrité du corps mais aussi par la nécessaire intervention avant le travail de deuil.
Cet évènement peut ainsi se ressentir comme l'arrachement d'une partie de l'identité trépassé alors qu'émotionnellement il reste partiellement vif ou incomplètement disparu.
Du point de vue du récepteur aussi l'aspect affectif reste d'une approche particulière puisqu'il va incarner un élément porteur de l'identité d'un autre, défini par un code génétique différent, porteur mystique peut-être d'une autre identité.
Cependant la nécessité vitale est une puissante motivation, qui peut amener à surmonter voire à écarter ces considérations morales. Le même besoin essentiel peut forcer l'offre, notamment pécuniaire, et c'est la naissance inévitable d'un odieux et inacceptable marché.
Nos sociétés tendent à considérer que le commerce d'organes doit être proscrit en tant que négoce d'objets de valeur ; pourtant les petites annonces même comprennent des offres de vente d'un rein, puisque l'on sait possible de vivre avec un seul.
Aux Indes et au Bengladesh, selon les informations d'émissions télévisées, il semble que cette pratique soit presque courante parmi les populations les plus démunies.
Il existe ainsi réellement un marché ouvert dont les règles, apparemment, sont connues pour ces exemples tandis que la situation européenne est moins claire puisque, théoriquement au moins, la législation ne permet pas ce marchandage.
Le vide juridique des pays peut aussi laisser exister et se développer de telles pratiques et l'absence de contrôle ou de contingentement en la matière peut le faciliter.
La pratique chinoise de prélever des organes sur les corps de prisonniers condamnés à mort a stimulé assez fortement des réactions, notamment parce que ce commerce créé une incitation au maintien, à la pratique voire au développement de la peine de mort, dans un pays où elle est pratiquée notoirement pour des motifs politiques.
Le rapport réalisé par Dick Marty à la demande de la communauté européenne a provoqué beaucoup d'effervescence, cependant que l'existence et les conditions d'un trafic étaient évoquées déjà par le livre de Carla Del Ponte.
Deux aspects sans doutes ont choqué car d'une part l'organisation dénoncée est presque institutionnalisée dans le contexte de gestion des prisonniers, dans la zone géographique en guerre mais aussi dans le pays voisin, d'autre part deux personnalités gouvernementales actuelles de premier plan sont mises en cause.
Néanmoins si ce trafic nous heurte et nous révolte, nous ne devons pas oublier une réalité abominable : tout se produit dans les régions et les périodes en état de guerre civile ou rangée, et aucune horreur n'est trop grande pour s'y trouver.
La force des besoins économiques de l'armement est d'autre part un moteur qui souvent balaie toute barrière, tandis que l'absence de structures sociales et la disponibilité du pouvoir dans les faits donnent les moyens d'action.
Il serait donc bien étonnant que ce moment et cet endroit soient les seuls où de tels actes aient existé et il sera bien plus utile et nécessaire de réfléchir aux obstacles à trouver pour éviter ou au moins restreindre une répétition.
Car les prélèvements d'organes effectués dans l'enfer belliqueux déstructuré sont couplés à des greffes réalisées dans un établissement hospitalier intégré à une structure de santé 'civilisée' qui permet un contingentement, l'exigence d'une traçabilité des organes."

http://meditationsetreactions.blog.tdg.ch/archive/2011/01/05/trafic-d-organes-guerre-et-droits-de-l-homme.html

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