Merci de ne PAS poster de messages concernant la vente d'un organe et comportant des coordonnées téléphoniques, e-mail, etc. La loi française interdit la vente d'organes.

"Deux folles rumeurs sur le trafic d'organes"

"Enfants du tiers-monde kidnappés pour leurs reins ou leurs cornées, vols d'organes sur des touristes : le rapport des Nations unies et du Conseil de l'Europe sur le trafic d'organes publié le 13 octobre dénonce des rumeurs récurrentes et infondées."
"Le trafic d'organes engendre de nombreuses rumeurs. Parmi les plus tenaces : le kidnapping d'enfants du tiers-monde sur lesquels on prélèverait reins et cornées.
Le trafic d'organes humains, un phénomène planétaire bien réel, suscite aussi nombre de rumeurs totalement infondées. Dans leur rapport rendu public le 13 octobre, l'Organisation des Nations unies et le Conseil de l'Europe soulignent qu'il 'est important de distinguer clairement les légendes des faits'. Selon les auteurs, deux types d'histoires régulièrement relayées dans les médias entrent clairement dans la première catégorie : des enfants kidnappés puis tués pour que leurs organes puissent servir à des transplantations, et des touristes découvrant au réveil qu'on leur a volé un rein.

La première rumeur, récurrente, est basée sur un schéma simple : des enfants de pays d'Asie, d'Amérique Latine ou d'Afrique, sont kidnappés et vendus à de riches Américains ou Européens pour leurs organes. Les vols concernent généralement les reins et les cornées. Une petite fille d'Amérique Latine, par exemple, aurait été kidnappée puis relâchée sans ses yeux, mais avec trois euros sur elle. Dans une banlieue de ces pays également, des hommes déguisés en clowns auraient attiré des enfants dans une camionnette et les auraient tués pour vendre leurs organes.

Ces histoires peuvent paraître crédibles, à première vue, car elles s'inscrivent dans un contexte bien réel : il est effectivement établi que des milliers d'enfants disparaissent chaque jour dans le monde, victimes d'agressions ou simplement vendus par leurs propres parents, avant de rejoindre des réseaux clandestins d'adoption, de prostitution ou d'exploitation de leur force de travail. Certains enfants des rues sont même tués parce qu'ils sont considérés comme une menace pour la société.

Selon le rapport, pourtant, aucun cas d'enfant victime de trafic d'organes n'a jamais été déclaré à la police ou étayé par des preuves solides, en dépit de plusieurs enquêtes menées par des organisations internationales. De simples arguments techniques suffisent, par ailleurs, à discréditer ces légendes modernes. D'abord, les organes d'enfants présentent peu d'intérêt pour la transplantation car ils ne sont pas arrivés à maturité. Ensuite, ils ne peuvent être utilisés, en raison de leur petite taille, que pour d'autres enfants ou des adultes de petit gabarit, deux catégories constituant une toute petite minorité chez les personnes en attente de greffe...

Dans un genre très différent, une autre rumeur circule également dans le monde depuis de nombreuses années. Un homme d'affaires, séjournant dans une grande ville à l'étranger, décide de s'accorder un moment de répit à la fin d'une longue journée de travail. Il prend un verre au bar d'un hôtel, où une prostituée l'aborde. Il la fait monter dans sa chambre et, peu de temps après, perd conscience. Quand il se réveille, le lendemain matin, il se trouve dans la baignoire. Son regard tombe sur un papier scotché sur le mur lui demandant d'appeler le service des urgences avec le téléphone le plus proche. Il s'exécute. Au bout du fil, un employé lui demande de passer la main dans le bas de son dos pour vérifier s'il y a un tuyau sortant de la peau. L'homme le sent sous ses doigts, en effet, et commence à paniquer. On lui dit de s'allonger calmement, car un de ses reins lui a été enlevé, en attendant l'arrivée de l'ambulance. Plus tard, il apprend qu'un redoutable gang de voleurs de reins a vendu le sien au plus offrant sur un marché clandestin des organes. Dans certaines versions de cette rumeur récurrente, l'homme découvre tout seul la cicatrice de l'opération.

Ces rumeurs infondées ne doivent pas occulter la réalité du trafic d'organes. 'Entre 5 et 10 pour cent des greffes de rein effectuées chaque année dans le monde sont le résultat du trafic', estime le rapport."
http://www.lexpress.fr
Par Estelle Saget, publié le 16/10/2009 11:40

Aucun commentaire: