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Etats-Généraux de la bioéthique : l'avis des Français

"La clôture des Etats-Généraux de la bioéthique a lieu ce matin. Les questions qui sont au coeur du débat sont les suivantes : faut-il sortir du régime dérogatoire actuel et autoriser la recherche sur l'embryon ? L'assistance médicale à la procréation doit-elle devenir un mode alternatif de procréation et être ouvert aux mères célibataires et aux couples homosexuels ? Doit-on autoriser la gestation pour autrui ? Faut-il créer un registre du 'oui' sur lequel puissent s'inscrire les personnes favorables au prélèvement de leurs organes lors de leur décès ?

Si les jurys citoyens n'ont pas eu le droit de divulguer les résultats contenus dans leurs rapports, le Pr. Jean Leonetti, président du comité de pilotage des Etats-Généraux de la bioéthique, se réjouit de ce qu''au final, ils émettent souvent des avis mesurés, dont on ne peut redouter l'extrémisme ou un choix à l'emporte-pièce'. Libération voit d'ailleurs dans l'absence de Nicolas Sarkozy à la clôture des Etats-Généraux le signe qu'il n'y aura pas de bouleversements dans l'architecture actuelle de la loi de bioéthique. Selon Jean Leonetti, les Français seraient plutôt 'pragmatiques et ouverts aux solutions pour augmenter le nombre de donneurs' dans le domaine des greffes d'organes. Quant à la recherche sur l'embryon, les citoyens sont 'convaincus de l'importance de ces recherches, et [qu'] ils trouveraient dommage d'y renoncer. En même temps, ils sont conscients que l'embryon n'est pas une chose.'

Suzanne Rameix, membre du comité d'orientation des Etats-Généraux de la bioéthique voit en cette relative stabilité de la loi à venir le signe d'une grande fiabilité de la loi adoptée en 1994, sur la base de laquelle s'opèrent les révisions successives. Pour elle, la raison d'être de cette législation est de concilier le respect des libertés individuelles et la garantie d'un Etat bienfaisant et protecteur. La liberté de disposer de son corps comporte en effet un risque véritable d'affaiblissement de la personne : 'Dans la bioéthique, nous sommes devant des êtres vulnérables, comme les enfants, les mourants, mais aussi d'une certaine façon, les embryons. Le corps humain doit être protégé. Est-ce que la personne peut faire n'importe quoi de son corps ?' Et d'insister sur idée qui lui paraît essentielle : 'en démocratie, nous n'avons pas à choisir les personnes ni le peuple. Ils sont là, et il faut les prendre tels qu'ils sont. Toutes les technologies médicales ou biologiques qui pourraient conduire à choisir l'autre ou à le sélectionner m'inquiètent.'

Roselyne Bachelot, ministre de la santé, s'interroge pour sa part sur la nécessité de réviser la loi tous les cinq ans : 'Cela ne nous semble plus tout à fait approprié. Il faut aller peut-être vers un système de révision continuelle'."

Le Figaro (Sandrine Cabut) 23/06/09 - Libération (Charlotte Rotman) 23/06/09 - La Croix (Pierre Bienvault) 23/06/09

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