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Pénurie de donneurs d'organes

Le Figaro consacre un article à la pénurie de donneurs d’organes et au vieillissement de ceux-ci : "Dons d'organe : des patients de plus en plus âgés"


"Pour pallier le manque de donneurs, les médecins ont davantage recours à des organes de personnes âgées, avec des résultats un peu inférieurs à ceux de greffons plus jeunes. Pour pallier le manque de donneurs, l'âge limite des greffes, notamment rénales, se situe désormais autour de 72-75 ans.

C'est l'une des conséquences du vieillissement de la population et de la pénurie de donneurs d'organes : les greffons proviennent de donneurs de plus en plus âgés. 'Actuellement, en France, 25 pour cent des donneurs de rein ont plus de 60 ans, 12 pour cent ont plus de 65 ans', expliquait la semaine dernière le Professeur Bernard Charpentier (chef du service de néphrologie de l'hôpital de Bicêtre) lors d'une communication à l'Académie de médecine. Selon ce spécialiste, président sortant de l'ESOT (European Society of Organ Transplantation), plusieurs protocoles ont été initiés en Europe afin de déterminer les meilleures options pour optimiser ces greffes provenant de sujets d'âge avancé. L'un baptisé 'old for old' (vieux pour vieux) consiste à réserver les greffons âgés à des receveurs âgés. Dans une autre étude, les deux reins du donneur sont systématiquement transplantés à un même receveur, pour voir si en quelque sorte deux vieux reins équivalent à un neuf. Les médecins évaluent aussi des protocoles d'immunosuppression (médicaments destinés à prévenir le rejet de greffe) allégés.

Si les équipes de transplantation ont de plus en plus recours à de tels organes, dont la survie est inférieure à celle de greffons plus jeunes, c'est pour pallier le manque chronique de donneurs. 'Notre problème est double, précise le Professeur Charpentier. Les greffes de rein à partir de donneurs vivants, très fréquentes aux États-Unis, restent marginales en France, moins de 10 pour cent. Par ailleurs, le nombre de candidats à ces greffes augmente plus rapidement que celui des donneurs décédés, donc la pénurie s'aggrave'. Bien informés des bénéfices des greffes sur la survie et la qualité de vie, les insuffisants rénaux sous dialyse seraient en effet de plus en plus demandeurs de transplantation. En 2008, 6.770 personnes étaient ainsi en attente de greffe de rein, soit plus de 1.000 qu'en 2004 (5.678). À peine 3.000 ont pu être transplantées.

En pratique, qui reçoit des reins âgés, et selon quels critères ? 'Aucune loi ne régit l'âge limite des donneurs, nous nous assurons de la qualité du rein par une biopsie', précise Bernard Charpentier. Les reins provenant de donneurs de plus de 65 ans sont préférentiellement proposés à des patients âgés ou en attente de greffe depuis longtemps ; ou bien avec un profil particulier - groupe tissulaire HLA rare par exemple. Les résultats sont un peu moins bons qu'avec des organes prélevés chez des sujets plus jeunes. En moyenne, la survie à cinq ans d'un greffon rénal est d'environ 80 pour cent, elle diminue à 60 pour cent quand le donneur a plus de 60-65 ans.

Convaincre les Français

Quant aux candidats à la greffe rénale, ils sont eux aussi de plus vieux ; la première cause d'insuffisance rénale étant les maladies vasculaires du rein, rançon du vieillissement de cet organe. 'Nous ne faisons pas de ségrégation par l'âge', continue le Professeur Charpentier. 'Même chez une personne de plus de 70 ans, la greffe peut être préférable à la dialyse. Ce qui compte pour la réussite, ce n'est pas l'état civil, mais la présence ou non de facteurs de risque associés, maladies artérielles ou pulmonaires, cancer, diabète.'

Face aux nouveaux besoins, l'urgence pour les médecins est de convaincre les Français du don d'organes. 'Les causes de non-prélèvement sont multiples, mais l'opposition de l'entourage du défunt ou celle du défunt lui-même occupe toujours la première place', notait l'Agence de biomédecine dans son dernier rapport annuel. 'Le taux de refus familial est de l'ordre de 30 pour cent alors qu'il n'était que de 5 pour cent dans les années 70', regrette le Professeur Charpentier. 'En quarante ans, il y a eu des progrès fantastiques en chirurgie et dans les protocoles d'immunosuppression. Mais le vrai médicament c'est l'organe et, paradoxalement, sa qualité diminue'."

Source :
http://www.lefigaro.fr
Article de Sandrine Cabut

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