Merci de ne PAS poster de messages concernant la vente d'un organe et comportant des coordonnées téléphoniques, e-mail, etc. La loi française interdit la vente d'organes.

Les coeurs artificiels

Ils se développent ! La réponse à la pénurie de coeurs à greffer passera-t-elle par la médecine régénératrice (des cellules souches pour régénérer ou réparer le coeur), ou par les coeurs artificiels ?

Le point de vue des spécialistes du coeur artificiel : des videos à voir absolument !

1.-) Voir la présentation du Professeur Daniel LOISANCE, qui dirige le service de chirurgie cardiaque à l'hôpital Henri-Mondor, Créteil (24/11/2004)

"Assistance circulatoire : bilan et perspectives", par le Professeur Daniel LOISANCE :
==> http://www.canal-u.tv/canalu/producteurs/biotv/dossier_programmes/ecole_de_l_inserm_seminaires_de_formation_a_la_sante/recherche_et_chirurgie_de_la_biologie_a_la_robotique/assistance_circulatoire_bilan_et_perspectives_pr_daniel_loisance

2.-) "C’est une très bonne nouvelle pour tous les gens ayant des problèmes cardio-vasculaires. Le premier cœur artificiel entièrement autonome fonctionne et c’est l’œuvre d’un chirurgien français. Une aubaine pour ceux qui auraient besoin d’une greffe car la chirurgie pour ce genre d’organe est loin d’être simple.

Le Professeur Alain Carpentier, chirurgien de profession et l’un des plus grands spécialistes de ce domaine, a travaillé pendant 20 ans sur ce projet, autant dire l’œuvre d’une vie... et ce que l’on voit sur l’image est son prototype de cœur artificiel. Le cœur est fait d’une coque en matière synthétique et les valves sont faites à partir de cartilage de porc. Le cœur est rempli d’électronique et pourrait battre à une constante de 90 pulsations/min, et ce, en continue.

Le cœur artificiel, contrairement à celui d’un homme en moyenne, devrait peser 900 grammes, contre 300 grammes normalement. Comme ça fonctionne grâce à l’électronique, il faudra recharger les batteries, une prise a donc été prévue... derrière l’oreille, dans le crâne, si si... Bien sûr, il faudra attendre la version finale et les premiers essais en 2012 avant de crier victoire, mais c’est déjà une très bonne nouvelle. Bon courage à Alain Carpentier et vive la chirurgie."

==> Le coeur artificiel du Professeur Alain Carpentier : vidéo (29 Oct. 2008)

Source : http://gadgetvice.com/2008/10/29/un-pas-en-avant-pour-la-chirurgie-le-premier-coeur-artificiel-entierement-autonome/


"Le 17 septembre 2007, le Professeur Alain Carpentier, professeur émérite à l’université Pierre et Marie Curie, membre de l’Institut et du Haut Conseil de la Science et de la Technologie, recevait les félicitations de Valérie Pécresse, Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, pour le Prix Lasker 2007 qui vient de lui être décerné.

Parallèlement à une intense activité chirurgicale à l’Hôpital Broussais puis Georges Pompidou où il a dirigé l’une des plus prestigieuses équipes de chirurgie cardiaque, il a mené un effort continu de recherche couronné aujourd’hui par cette récompense internationale pour ses travaux sur les valves cardiaques. Cette distinction consacre son talent d’innovation et ses grandes qualités de chercheur." (source)

==> Site internet de la société Berlin Heart : lien.

Dans le coma, il se réveille avant d'être débranché

"Aux Etats-Unis, un homme de 56 ans dans le coma s'est réveillé juste avant d'être 'débranché'. D'après les médecins, Mike Connolly n'aurait jamais dû se remettre de l'état dans lequel l'a plongé son arrêt cardiaque de 35 minutes et le fait que son cerveau n'ait pas été oxygéné pendant 10 minutes environ. D'habitude, on estime qu'une absence d'oxygénation de plus de quatre minutes entraîne de sévères dommages pour le cerveau."
Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Life News 20/02/09

Rappelons que les prélèvements "à coeur arrêté", qui ont repris en France depuis 2006, se font sur des patients se trouvant dans une situation d'"arrêt cardio-respiratoire persistant", c'est-à-dire pour lesquels la réanimation suite à arrêt cardiaque n'a pas fonctionné. Cette réanimation visant à sauver le patient en arrêt cardiaque dure 30 mn. Suite à échec de cette réanimation, le patient est déclaré en état de mort légale ("arrêt cardio-respiratoire persistant"), ce qui fait de lui un potentiel donneur d'organes.

Le constat de décès d'un tel patient pose des questions sur le plan de l'éthique. Voir les travaux de l'Espace Ethique de l'Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP) à ce sujet : lien.

Les banques de cellules de sang de cordon se multiplient

"Au Canada, la clinique montréalaise OVO lance la première banque privée de sang de cordon. Pour le Dr François Bissonnette, directeur médicale de la clinique, 'il s'agit d'une bonne façon d'établir un patrimoine familial de cellules souches'.
En Roumanie, la compagnie STEM-Health Unirea va ouvrir, en mars prochain, la première banque privée de sang de cordon à Bucarest. 'Le traitement de certaines maladies par les cellules souches issues de sang de cordon est en plein développement et il s'agit donc d'offrir aux familles un potentiel en matière de médecine régénératrice.'
A Hô Chi Minh-Ville, au Vietnam, la première banque nationale de cellules souches, MekoStem, a été inaugurée dimanche dernier. Elle est chargée de la collecte, de l'analyse et de la conservation des cellules souches sanguines et ombilicales.
Par ailleurs, au Brésil, un centre de recherche sur les cellules souches embryonnaires, le National Laboratory of Embryonic Stem Cells (Lance) devrait ouvrir en juin prochain. Il devrait recevoir une subvention de 1,7 million de dollars, versée par l'Agence brésilienne d'innovation, la Banque brésilienne de développement et le Ministère de la Santé.
Enfin, des chercheurs de l'Université de Bonn en Allemagne seraient parvenus à produire, conserver et multiplier des cellules souches neuronales, à partir de cellules souches embryonnaires humaines. Ils auraient ensuite transplanté avec succès ces cellules neuronales dans le cerveau de souris."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Cyberpresse.ca 19/02/09 - BE Roumanie 18/02/09 - Le Courrier du Vietnam 17/02/09 - Scidev.net (Catarina Chagas) 11/02/09 - BE Allemagne 18/02/09

AMIENS : Greffes : 19 établissements de Picardie relèvent le défi

"Pour accroître les prélèvements d'organes, le CHU d'Amiens Picardie et 11 établissements* publics et privés de Picardie ont signé une convention de coopération, le 10 février 2009. L'accord prévoit un recensement plus exhaustif des donneurs potentiels et une parfaite coordination entre équipes. Objectifs : augmenter le nombre de greffes et optimiser les interventions."

Le manque de donneurs : principal obstacle à la greffe.

"Cette technique médicale de mieux en mieux maîtrisée entraîne naturellement une augmentation des besoins. Aujourd'hui, on greffe avec succès six organes différents : le rein, le foie, le coeur, les poumons, le pancréas et des parties de l'intestin. En 2007, 4 666 organes ont été greffés. Mais malgré la hausse régulière des prélèvements (+54 pour cent depuis 2000), les besoins sont loin d'être couverts. Du nouveau-né à la personne âgée, toutes les tranches d'âge peuvent être concernées. La décision de greffer est prise au cas par cas par le médecin en fonction de l'évolution de la maladie, de l'efficacité des traitements et l'état de santé général du malade. A chaque fois qu'un greffon est disponible, il est attribué en priorité aux malades répondant à des critères d'urgence. Actuellement, les 13 000 patients inscrits sur liste d'attente attendent plusieurs mois, voire des années. Même si la chaîne de prélèvements et de greffe se perfectionne, 227 patients sont décédés en 2007 faute d'avoir reçu un greffon à temps.

Aujourd'hui, près d'un prélèvement possible sur trois est refusé, le plus souvent par les familles qui ne connaissent pas la volonté du défunt. Face à ce constat, la coopération inter-établissements a pour but de favoriser le prélèvement à l'échelle régionale. Le prélèvement de nouveaux profils de donneurs (donneurs vivants, donneurs décédés après arrêt cardiaque) et la lutte contre les refus 'par précaution' étant les deux principaux leviers pour combler le déficit d'organes.

* Les 12 établissements signataires au 10 février 2009 : le CHU d'Amiens, les CH d'Abbeville, de Beauvais, Chauny, Clermont, Compiègne, Creil, Doullens, Hirson, Laon, Senlis et Saint-Quentin. 7 établissements devraient les rejoindre prochainement : Château-Thierry, Montdidier, Noyon, Péronne, Soissons, Clinique Pauchet et Polyclinique de Picardie.

Les principales étapes du prélèvement à la greffe : une course contre la montre
- Un donneur potentiel décède ; les organes sont maintenus artificiellement en état de fonctionnement ; la famille témoigne que le défunt n'était pas opposé au don de ses organes ; le sang et les organes du donneur sont analysés pour définir la compatibilité avec un receveur ; dès que les organes sont attribués, l'équipe de coordination du prélèvement orchestre le transport des greffons et l'opération chirurgicale ; les organes du donneur sont prélevés. Aucune trace de l'opération n'est apparente. En moyenne, entre le prélèvement et la greffe, il ne faut pas dépasser : 3/4 heures pour un coeur, 12 à 18 heures pour un foie, 6 à 8 heures pour un poumon et 24 à 36 heures pour un rein ; les organes, placés dans des glacières à 4°C sont transférés par le moyen de transport le plus rapide ; les chirurgiens procèdent à la greffe."
(Source : agence de biomédecine)

Pour plus d'informations contacter :
Directrice des Affaires Générales et de la Communication
CHU d'Amiens, Place Victor Pauchet80000 Amiens
Téléphone : 03 22 66 80 22
Fax : 03 22 66 80 19
email : Dupaigne.bergamote@chu-amiens.fr

Source :
La Lettre "Réseau-CHU"
N° 456 - 17 février 2009

Un site Internet pour les Etats généraux de la bioéthique

"Aujourd'hui s'ouvre le site Internet www.etatsgenerauxdelabioethique.fr. Géré par l'Agence de la biomédecine, ce site est destiné d'une part à informer les Français sur les sujets qui seront débattus au cours de la prochaine révision de la loi de bioéthique (via les textes de lois, rapports préparatoires, documents officiels internationaux, fiches pédagogiques, avis des grandes religions et grands courants de pensée...) et, d'autre part, à recueillir les contributions des internautes. Ces contributions seront publiées et prises en compte lors des trois 'forums citoyens' de Marseille, Rennes et Strasbourg et lors du Forum national qui se tiendra à Paris à la fin du mois de juin et qui clôturera les Etats généraux de la bioéthique (cf. Synthèse de presse du 05/02/09).

Le Quotidien du Médecin rappelle ainsi les principaux enjeux de la révision de la loi de 2004 :
- l'accès à l'Assistance médicale à la procréation (AMP) et le transfert post-mortem d'embryons ;
- la gratuité et l'anonymat du don de gamètes ;
- la légalisation de la gestation pour autrui (GPA) ;
- l'élargissement du champ d'application du diagnostic prénatal (DPN) et préimplantatoire (DPI) ;
- la libéralisation de la recherche sur l'embryon et les cellules souches embryonnaires ;
- le prélèvement et le don d'organes."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
La Croix (Marianne Gomez) 16/02/09 - Le Quotidien du Médecin (Stéphanie Hasendahl) 16/02/09 - Nouvel Obs.com 16/02/09

Des avancées prometteuses en matière de cellules souches

"En 2007, le professeur Yamanaka réussissait pour la première fois à reprogrammer des cellules de la peau de souris en cellules souches pluripotentes induites (iPS) (cf. Synthèse de presse du 07/06/07). Pour en arriver là, les chercheurs avaient employé des virus pour introduire, à l'intérieur des cellules de la peau, 4 gènes normalement inactifs dans les cellules. Plus tard, les chercheurs découvraient que deux de ces gènes pouvaient conduire à des cancers.

L'équipe de chercheurs du Professeur Schöler de l'Institut Max Planck de Münster vient de démontrer que l'introduction d'un seul gène, Oct-4, était suffisant pour reprogrammer des cellules différenciées en cellules souches pluripotentes. Les propriétés des cellules souches pluripotentes obtenues avec Oct-4 sont identiques à celles des cellules souches pluripotentes issues d'une reprogrammation à quatre facteurs. Le professeur Schöler précise qu'Oct-4 n'est pas cancérigène.

'Quatre gènes étaient autrefois nécessaires, puis trois, puis deux et maintenant un - bientôt nous n'aurons plus besoin de gène du tout, nous sommes presque au but', expliquent les chercheurs.

Par ailleurs, des chercheurs de l'université de Bonn en collaboration avec des chercheurs de Cornell aux USA viennent de démontrer que des cellules précurseurs issues de cœurs de souris ont la capacité de se différencier en plusieurs types de cellules cardiaques. Ils seraient parvenus à isoler ces cellules et auraient été capables d'activer ces cellules de manière ciblée, afin de les faire évoluer en cellules musculaires, cardiaques ou endothéliales."
Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
BE Allemagne 11/02/09

La sédation dans le code de déontologie médicale ?

"La Croix s'est procuré le nouvel article du code de déontologie médicale, soumis en début de semaine au Conseil d'Etat, relatif à la sédation - qui consiste à plonger le patient dans un sommeil artificiel.

L'article 37, qui devrait figurer dans le Code de santé publique, stipulera ainsi que : 'lorsqu'une limitation ou un arrêt de traitement a été décidé (...) et lorsque la souffrance du patient ne peut être évaluée du fait de son état cérébral, le médecin a recours aux traitements antalgiques et sédatifs permettant d'assurer la dignité de la fin de vie du patient. Il veille également à ce que l'entourage du patient reçoive un soutien approprié'. 'Concrètement, cette nouvelle mesure pourra être appliquée par les médecins à deux conditions : que le malade ne soit pas en état d'exprimer une souffrance éventuelle, et que les soins de survie aient été arrêtés', explique le quotidien pour qui 'un pas de plus a (...) été fait dans l'accompagnement des patients'.

Devrait être aussi introduite dans le Code la possibilité, pour la personne de confiance choisie par le patient ou en application de ses directives anticipées, de réunir l'équipe médicale. Auparavant, seul le médecin pouvait engager cette 'procédure collégiale' précédant toute décision de limitation ou d'arrêt des traitements. Le médecin restera toutefois celui qui décidera de la poursuite ou de l'interruption des traitements.

Rappelons que c'est la mission Leonetti sur la fin de vie qui avait proposé de clarifier le recours à la sédation. Au cours de l'été 2008, alors que la mission qu'il dirigeait était en pleine audition, le député Jean Leonetti avait déclaré : 'il faut impérativement un accompagnement garantissant que la personne ne souffrira pas ou ne manifestera pas de signes apparents de souffrance (hoquets, râles, gémissements...). On le doit au malade, mais aussi à ses proches. (...) Dans des cas comme celui-là, pendant l'agonie, la sédation profonde devrait être systématique. Il ne doit plus être possible de débrancher et d'abandonner le malade à lui-même'.

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"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
La Croix (Marianne Gomez) 11/02/09

Petit rappel (Ndlr.): les patients envisagés ici sont des personnes en fin de vie dans un contexte autre que celui du don d'organes. Lorsque le don d'organes est envisagé pour une personne en fin de vie, cette personne se trouve dans un état de "mort encéphalique" ou d'"arrêt cardio-respiratoire persistant", ces deux états distincts équivalant à l'état de mort aux yeux de la loi. Notons néanmoins que de tels patients continuent à faire l'objet de "soins" invasifs, qui ne sont plus dans leur intérêt puisqu'il s'agit de conserver leurs organes pour le bénéfice d'autrui. Ils ne peuvent donc pas bénéficier de l'accompagnement de la fin de vie prévu par la loi Léonetti d'avril 2005 - loi qui devrait se trouver renforcée par l'article 37 du code de santé publique et dont il est question dans cet article de "La Croix".

Pénurie de donneurs d'organes

Le Figaro consacre un article à la pénurie de donneurs d’organes et au vieillissement de ceux-ci : "Dons d'organe : des patients de plus en plus âgés"


"Pour pallier le manque de donneurs, les médecins ont davantage recours à des organes de personnes âgées, avec des résultats un peu inférieurs à ceux de greffons plus jeunes. Pour pallier le manque de donneurs, l'âge limite des greffes, notamment rénales, se situe désormais autour de 72-75 ans.

C'est l'une des conséquences du vieillissement de la population et de la pénurie de donneurs d'organes : les greffons proviennent de donneurs de plus en plus âgés. 'Actuellement, en France, 25 pour cent des donneurs de rein ont plus de 60 ans, 12 pour cent ont plus de 65 ans', expliquait la semaine dernière le Professeur Bernard Charpentier (chef du service de néphrologie de l'hôpital de Bicêtre) lors d'une communication à l'Académie de médecine. Selon ce spécialiste, président sortant de l'ESOT (European Society of Organ Transplantation), plusieurs protocoles ont été initiés en Europe afin de déterminer les meilleures options pour optimiser ces greffes provenant de sujets d'âge avancé. L'un baptisé 'old for old' (vieux pour vieux) consiste à réserver les greffons âgés à des receveurs âgés. Dans une autre étude, les deux reins du donneur sont systématiquement transplantés à un même receveur, pour voir si en quelque sorte deux vieux reins équivalent à un neuf. Les médecins évaluent aussi des protocoles d'immunosuppression (médicaments destinés à prévenir le rejet de greffe) allégés.

Si les équipes de transplantation ont de plus en plus recours à de tels organes, dont la survie est inférieure à celle de greffons plus jeunes, c'est pour pallier le manque chronique de donneurs. 'Notre problème est double, précise le Professeur Charpentier. Les greffes de rein à partir de donneurs vivants, très fréquentes aux États-Unis, restent marginales en France, moins de 10 pour cent. Par ailleurs, le nombre de candidats à ces greffes augmente plus rapidement que celui des donneurs décédés, donc la pénurie s'aggrave'. Bien informés des bénéfices des greffes sur la survie et la qualité de vie, les insuffisants rénaux sous dialyse seraient en effet de plus en plus demandeurs de transplantation. En 2008, 6.770 personnes étaient ainsi en attente de greffe de rein, soit plus de 1.000 qu'en 2004 (5.678). À peine 3.000 ont pu être transplantées.

En pratique, qui reçoit des reins âgés, et selon quels critères ? 'Aucune loi ne régit l'âge limite des donneurs, nous nous assurons de la qualité du rein par une biopsie', précise Bernard Charpentier. Les reins provenant de donneurs de plus de 65 ans sont préférentiellement proposés à des patients âgés ou en attente de greffe depuis longtemps ; ou bien avec un profil particulier - groupe tissulaire HLA rare par exemple. Les résultats sont un peu moins bons qu'avec des organes prélevés chez des sujets plus jeunes. En moyenne, la survie à cinq ans d'un greffon rénal est d'environ 80 pour cent, elle diminue à 60 pour cent quand le donneur a plus de 60-65 ans.

Convaincre les Français

Quant aux candidats à la greffe rénale, ils sont eux aussi de plus vieux ; la première cause d'insuffisance rénale étant les maladies vasculaires du rein, rançon du vieillissement de cet organe. 'Nous ne faisons pas de ségrégation par l'âge', continue le Professeur Charpentier. 'Même chez une personne de plus de 70 ans, la greffe peut être préférable à la dialyse. Ce qui compte pour la réussite, ce n'est pas l'état civil, mais la présence ou non de facteurs de risque associés, maladies artérielles ou pulmonaires, cancer, diabète.'

Face aux nouveaux besoins, l'urgence pour les médecins est de convaincre les Français du don d'organes. 'Les causes de non-prélèvement sont multiples, mais l'opposition de l'entourage du défunt ou celle du défunt lui-même occupe toujours la première place', notait l'Agence de biomédecine dans son dernier rapport annuel. 'Le taux de refus familial est de l'ordre de 30 pour cent alors qu'il n'était que de 5 pour cent dans les années 70', regrette le Professeur Charpentier. 'En quarante ans, il y a eu des progrès fantastiques en chirurgie et dans les protocoles d'immunosuppression. Mais le vrai médicament c'est l'organe et, paradoxalement, sa qualité diminue'."

Source :
http://www.lefigaro.fr
Article de Sandrine Cabut

"Ce bras miraculeux qui obéit au doigt et à l'oeil"

"Exploit. Dirigées par la pensée, les mains artificielles peuvent désormais presque tout faire."

"L'humour britannique, on adore ! En décembre 2008, Kira Mason, 51 ans, qui a perdu son bras gauche lors de l'attentat de Londres de juillet 2005, est interviewée par CBS. Elle parle de la facilité avec laquelle elle fixe son tout nouveau bras bionique sur son moignon : 'Pour la nuit, il est aussi facile à enlever et à remettre qu'un dentier ; mais, au moins, je n'ai pas à l'immerger dans un verre d'eau.' 'Mamie Cyborg' - comme l'appelle son petit-fils - est la première à bénéficier d'un membre bionique directement rattaché au squelette. Plus besoin de consacrer un temps interminable à ficeler le bras artificiel sur le moignon et à souffrir de démangeaisons. La prothèse Itap (intraosseous transcutaneous amputation prosthesis) s'emboîte d'un clic sur une tige en titane scellée dans l'humérus. Ses inventeurs, l'équipe médicale de l'University College London, ont copié la fixation des bois du cerf pour créer un dispositif traversant la peau sans provoquer d'infection.

Mais ce que Mamie Cyborg apprécie par-dessus tout, c'est la dextérité de sa nouvelle main. Impensable voilà encore quelques années. Elle saisit d'un geste délicat une délicieuse tranche de gâteau grâce à des doigts animés d'un mouvement indépendant. C'est en contractant les différents muscles de son moignon qu'elle contrôle sa main. Chaque contraction déclenche des impulsions myoélectriques captées par des électrodes fixées sur la peau. Ces signaux parviennent au micro-ordinateur de la prothèse, qui les interprète pour actionner les moteurs des doigts.

Phillip Griffiths, 47 ans, est lui aussi grand-père, mais s'il a voulu un main bionique, ce n'est pas pour pouponner ses petits-enfants. Ce qu'il désire, c'est à nouveau défoncer des portes, plaquer un suspect contre un mur ou encore porter un bouclier antiémeute. C'est que Griffiths est policier dans une équipe d'intervention. Ayant perdu son bras par la faute d'un cancer, il a convaincu la police de Londres de payer les 30 000 euros de la dernière version de la i-LIMB. Devant les caméras, Griffiths fait pivoter son pouce, bouge ses autres doigts l'un après l'autre. Les gangsters peuvent trembler : Robocop est de retour. La i-hand -ou i-LIMB - est la création de la société écossaise Touch Bionics, fondée en 1988, qui a tiré profit des recherches menées par l'hôpital d'Edimbourg pour appareiller les enfants victimes de la thalidomide. Le mois dernier, Time Magazine plaçait la i-hand au quatorzième rang des 50 inventions de 2008.

Quoique spectaculaires, les performances de la main bionique ne rivalisent pas avec celles d'une main faite de chair et de sang. Il est impossible avec cette main de jouer du piano, fût-ce 'Au clair de la lune'. 'Mais dans dix ans cela sera sans doute possible ! s'exclame Marc Maïer, patron de l'équipe sensorialité et motricité du laboratoire LNRS-CNRS. Aucun obstacle infranchissable ne s'y oppose. Les travaux sur le singe du Brésilien Miguel Nicolelis, de l'université médicale Duke, ont permis de décrypter le langage du cerveau lorsqu'il ordonne un mouvement à la main.' En 2003, Nicolelis présentait au monde une expérience incroyable ; un numéro de cirque digne du 'Plus grand cabaret du monde' de Patrick Sébastien : un singe jouant à un jeu vidéo rien que par la pensée. L'animal parvenait à contrôler le déplacement d'un point sur l'écran sans bouger un seul membre. Il se bornait à donner des ordres mentaux recueillis par des électrodes placées sur sa tête. Avant de parvenir à cet exploit, le chercheur avait entraîné son cobaye à manipuler un joystick pour faire bouger le point sur un écran. Quand le singe parvenait à le faire toucher un cercle, il recevait une récompense. Simultanément, les signaux électriques de son cerveau étaient enregistrés puis étudiés par Nicolelis, qui parvint à les utiliser pour commander un bras robotique. C'est ainsi qu'il put concevoir son incroyable numéro : le joystick fut fixé à un bras robotisé relié aux électrodes posées sur la tête de l'animal. Peu à peu, en regardant l'écran, le singe comprit que c'est lui qui faisait bouger le point lumineux. Pour la première fois, la barrière du cerveau était vaincue. Il devenait possible de prendre ses ordres sans passer par le corps. Pour cet exploit, en 2004, Time Magazine inscrivit Nicolelis dans sa liste des scientifiques les plus influents de l'année.

C'est sans doute cela qui décida, cette même année, le Pentagone à lancer un appel d'offres pour un bras bionique pleinement articulé depuis l'épaule jusqu'au poignet, doté d'une main au pouce opposable aux doigts, eux-mêmes mobiles. De plus, il exigeait que la prothèse soit légère et mobile. L'idée était de pouvoir offrir à ces malheureux militaires revenant manchots d'Irak un bras parfaitement opérationnel. En tout cas, suffisamment pour leur permettre de rempiler s'ils le désiraient. Le Pentagone donna quatre ans aux industriels pour fournir le bras miraculeux. Nous y sommes. L'Institut de réhabilitation de Chicago (RIC) et un groupe d'entreprises proposent aujourd'hui un bras bionique stupéfiant, qui bouge presque aussi vite que la pensée. Grâce aux travaux de Nicolelis, mais aussi du docteur Todd Kuiken, du RIC. Ce dernier a produit plusieurs prototypes qui ont été testés par Jesse Sullivan, un électricien de 55 ans qui a perdu ses deux bras jusqu'aux épaules après une électrocution. Avec la dernière version, il peut enfiler ses chaussettes, nouer une cravate, se raser, se peigner, manger, sortir les ordures ménagères, passer l'aspirateur, pêcher, tailler une haie...

La grande innovation du docteur Kuiken, c'est de capter les ordres du cerveau sur les nerfs qui commandaient autrefois le bras et la main. C'est ainsi qu'il a opéré Sullivan pour greffer les nerfs sectionnés sur ses muscles pectoraux. Ainsi, quand l'électricien pense à un geste, les muscles innervés produisent des impulsions myoélectriques récupérables par des électrodes posées sur la peau. Ces signaux sont envoyés à l'ordinateur de la prothèse, qui les traduit immédiatement en mouvements. Contrairement à Mamie Cyborg, Sullivan n'a pas eu de long apprentissage à faire. Comme avant son accident, sa main bionique obéit au doigt et à l'oeil. Le seul problème restant à résoudre, c'est celui du ressenti de la main. Cela ne peut se faire qu'au moyen de capteurs disposés sur la prothèse. Récemment, Claudia Mitchell a reçu de Kuiken un bras qui lui permet de ressentir le chaud et le froid. Mais déjà le chercheur promet un membre artificiel doté de 80 capteurs et pouvant bouger avec la rapidité et la dextérité d'une vraie main."

Source :
http://www.lepoint.fr
Article de Frédéric Lewino

Don de rein de son vivant : prélèvement d'un rein par voie vaginale

"A Baltimore, aux Etats-Unis, une équipe vient de réaliser le prélèvement d'un rein, en vue d'une transplantation, par voie vaginale. La technique endoscopique, dite NOTES (Natural Office Translumenal Endocopic Surgery), avait déjà été utilisée pour des néphrectomies (ablation totale ou partielle d'un ou des deux reins) sur rein pathologique mais pas en greffe rénale."
Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Quotidien du Médecin (Dr Guy Benzadon) 06/02/09

Les trois préalables au débat sur la révision des lois de bioéthique

"Dans Famille Chrétienne, Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune rappelle que la révision des lois de bioéthique requiert, de la part des catholiques, trois préalables aux débats :
- L'unité. L'Eglise rappelle d'une part 'que la science est libre, mais ne saurait se retourner contre l'homme'. D'autre part, Elle constate aussi que 'l'homme commence au début et finit à la fin de sa vie'. Par conséquent, Elle conclut que 'si la technoscience attente à la vie et à la dignité de l'homme, de ses premiers instants à son dernier souffle, ce n'est pas un bien'. Par exemple : la congélation des embryons n'est pas un bien pour l'homme. Il faut donc s'entendre sur ces fondamentaux qui 'ne sont pas du ressort de la foi, mais de la bonne foi'.

- La méthode. Il rappelle que les réponses aux questions touchant à la vie et à la mort sont du ressort du principe. Ainsi, 'respecter la vie de l'enfant à naître, notamment quand il est malade ou handicapé, n'est jamais négociable'.

- Le courage. Jean-Marie Le Méné rappelle que '96 pour cent des enfants trisomiques dépistés sont avortés, éventuellement jusqu'à 9 mois, en pleine cohérence avec les lois de bioéthique de 1994 et 2004' et s'interroge sur le fondement de cette politique d'éradication et d'aversion pour la trisomie qu'il n'a pas peur de dénoncer comme de l'eugénisme. Les moyens à déployer par les catholiques doivent être à la hauteur des enjeux. 'Aurons-nous le courage de les déployer cette fois-ci ?' conclut-il."

Copyright genethique.org

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Famille Chrétienne 07-13/02/09

Lancement des Etats généraux de la bioéthique

"Hier, mercredi 4 février, la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, et le Comité de pilotage des Etats généraux de la bioéthique, présidé par le député Jean Leonetti, ont lancé les Etats généraux.

Roselyne Bachelot a insisté sur cet 'événement démocratique sans précédent' sur lequel pourront s'appuyer le Gouvernement et les parlementaires au cours de la révision législative de la loi de 2004.

Trois modalités d'organisation ont été annoncées pour 'garantir les conditions d'une discussion libre, instruite et contradictoire, visant à éclairer les décideurs'.

Trois 'forums citoyens' se tiendront successivement à Marseille, le 9 juin sur la recherche sur l'embryon et les cellules souches embryonnaires, le diagnostic prénatal (DPN) et le diagnostic préimplantatoire (DPI) ; à Rennes, le 11 juin, sur l'assistance médicale à la procréation (AMP) (conditions d'accès, don de gamètes, mères porteuses...) ; et à Strasbourg, le 16 juin, sur les prélèvements et greffes d'organes, de tissus, de cellules, la médecine prédictive et l'examen des caractéristiques génétiques. Ces 'forums citoyens' prendront la forme d'un débat tripartite entre des 'grands témoins' - choisis par le comité de pilotage parmi les 700 noms proposés par l'Agence de la biomédecine -, des jurés tirés au hasard et formés au préalable à la fois au débat contradictoire et aux questions abordées et un public autorisé à intervenir. Le 23 juin, à la Maison de la Chimie à Paris, un colloque clôturera ces débats en une synthèse réalisée par les jurés eux-mêmes.

Au cours de la conférence de presse, de nombreuses questions concernant la formation des citoyens tirés au hasard sont restées en suspens.

Un site Internet (www.etatsgenerauxdelabioethique.fr), géré par l'Agence de la biomédecine, sera aussi disponible, à partir du 16 février prochain, pour informer et collecter les contributions de tous les citoyens qui souhaitent par ce biais participer au débat national.

Enfin, des 'rencontres régionales' pourront être organisées dans toute la France, notamment par les espaces éthiques qui le souhaitent. Une synthèse de ces rencontres pourra être mise en ligne sur le site des Etats généraux."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
- La Croix (Marine Lamoureux) 05/02/09

Lancement des états généraux de la bioéthique

"Roselyne Bachelot, ministre de la santé, lance cet après midi les états généraux de la bioéthique. Ceux-ci se dérouleront jusqu'en juin. Les débats serviront de base aux parlementaires qui auront jusqu'au premier semestre 2010 pour réexaminer la loi de bioéthique de 2004."

Ndlr. : Ces états généraux visent à ouvrir les débats de bioéthique à l'ensemble de la population, ou plutôt, à permettre à la population de s'emparer des questions de bioéthique, au sens d'un questionnement sur le début et sur la fin de la vie, dans le cadre des avancées techniques et scientifiques. Le Comité Consultatif National d'Ethique pour les sciences de la vie et de la santé a rendu le 9/10/2008 un avis concernant le questionnement pour les états généraux de bioéthique.
==> Télécharger cet avis (PDF, 244 Ko., 12 pages)

"Au cours de la conférence de presse, la ministre annoncera le calendrier et les thèmes des débats (recherche sur l'embryon, assistance à la procréation, mères porteuses, dons de gamètes, dons d'organes, médecine prédictive...), ainsi que les villes retenues pour l'organisation de forums citoyens. Elle présentera aussi le site Web dédié à ces questions et mis en place par l'Agence de la Biomédecine (ABM).

Par ailleurs, le journal Ouest-France a accordé une interview à Mgr Pierre d'Ornellas, archevêque de Rennes et président du groupe de travail de l'Eglise catholique sur la bioéthique, à l'occasion de la sortie du livre 'Bioéthique, propos pour un dialogue' (Ed.DDB/Lethielleux). Cet ouvrage est publié à l'occasion des états généraux de la bioéthique. Mgr d'Ornellas estime que les 'Etats généraux peuvent être une vraie chance s'ils sont menés de façon loyale, et s'il est dit clairement où en est la science'. En lisant les rapports parlementaires, on constate, explique-t-il que beaucoup ne veulent pas d'une 'instrumentalisation de l'être humain' et qu'ils craignent que l'on bascule dans 'l'eugénisme'. Mgr d'Ornellas rappelle que 'l'embryon humain est un être humain'.

En ce qui concerne le prélèvement d'organes, il souligne que 'sans respect des critères scientifiques de la mort, il peut y avoir une tentation en fin de vie, de l'abréger pour pouvoir prélever des organes. Que ce soit au début ou à la fin de la vie, on ne peut jamais instrumentaliser l'être humain'.

Enfin, il estime que le rapport d'évaluation de la loi de 2005 'relative aux droits des malades et à la fin de vie' du député Jean Leonetti 'a de la sagesse' car il nous engage dans le respect 'absolu' de l'être humain. 'La France perdrait la sagesse si elle cédait à des sirènes prométhéennes, au militantisme ou à la pure émotivité', conclut-il."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
La Croix 04/02/09 - Métro (Alexandra Bogaert) 04/02/09 - Ouest-France (Pierre Tanguy) 04/02/09

Ouverture d'une nouvelle banque de sang de cordon à Lyon

"Face à l'augmentation du nombre de greffes de sang de cordon utilisé dans le traitement des leucémies, l'Agence de la Biomédecine s'est donnée pour objectif d'augmenter le stock de 10 000 unités à inscrire au fichier France Greffe de Moelle d'ici 2 ans. Pour atteindre ce but, l'Agence encourage l'ouverture de nouvelles banques sur le territoire français où seules les banques publiques sont autorisées. Le CHU de Lyon vient compéter la liste des quatre sites de prélèvement et de préparation existants. En partenariat avec les maternités locales, l'équipe de la maternité du nouvel Hôpital Femme Mère Enfant (HFME) est chargée de la collecte du sang de cordon. Une sage-femme spécialement dédiée à cette fonction a été recrutée. Elle a, entre autres, la charge d'expliquer et de solliciter le don auprès des familles, de coordonner les prélèvements supplémentaires de sang de cordon, de prévenir les mamans de l'utilité d'une prise de sang de contrôle deux mois après le don. Les sages-femmes de l'HFME sont également formées au recueil de sang de cordon afin d'optimiser tous les dons. L'objectif de l'équipe hospitalière est de pouvoir recueillir à terme 500 poches de sang placentaire pour l'année."

"La greffe de sang de cordon a changé les perspectives de traitement chez les enfants leucémiques, et maintenant chez les adultes.

Dans le cas d'une leucémie, les globules blancs se multiplient de manière anarchique et vont envahir la moelle osseuse. Le traitement consiste alors à détruire ces cellules anormales grâce à une chimiothérapie. Ce traitement est long et parfois insuffisant, la solution est alors de remplacer la moelle osseuse au moyen d'une greffe.

La greffe de moelle osseuse permet au malade de retrouver une moelle qui fonctionne correctement. Dans le cas d'une allogreffe, il faut cependant trouver un donneur dont le système immunitaire est proche de celui du malade (compatibilité). Les donneurs sont en nombre insuffisant et les délais d'attente souvent longs.

Prélevé dans le cordon ombilical au moment de l'accouchement, le sang de cordon ou sang placentaire représente une chance supplémentaire. Il contient des cellules souches, autrement dit des cellules au tout début de leur vie qui sont naïves et immatures sur le plan immunitaire ce qui permet d'avoir moins de contraintes au niveau compatibilité.

Les cellules de sang de cordon sont administrées au malade par simple transfusion, la moelle osseuse du patient ayant été, au préalable, détruite par chimiothérapie ou radiothérapie. Les nouvelles cellules souches sanguines colonisent alors l'intérieur des os du patient, pour ensuite produire de nouveaux globules rouges, globules blancs, et de nouvelles plaquettes.

Au départ réservée aux enfants, la greffe de sang de cordon, est, depuis quelque temps, proposée aux adultes, sur la base d'une double greffe de sang de cordon (un adulte en raison de sa taille ayant besoin de plus de sang de cordon).

Le réseau national de banques de sang de cordon est renforcé avec 5 nouveaux centres en 2009 Le réseau national comprend désormais 5 banques sites de prélèvement et de préparation : Besançon, Bordeaux, Lyon, Marseille, Paris et d'un site de stockage national : Annemasse. Courant 2009 de nouvelles banques de sang de cordon seront aussi ouvertes aux CHU de Grenoble, Créteil, Poitiers et Montpellier. Ce réseau renforcé permettra de mieux répondre aux nombreuses demandes de greffes de sang de cordon sur notre territoire.

Comme pour le don d'organe, le don de sang placentaire est anonyme et gratuit."


Pour plus d'informations contacter :
Directeur de la Communication
Hospices civils de Lyon - 3, quai des célestins
69229 Lyon cedex
Téléphone : 04 72 40 70 30
Mobile :
Fax : 04 72 40 72 30
email : danielle.gimenez@chu-lyon.fr

Source :
Réseau CHU-Newsletter
Newsletter N°454 - 03/02/2009

AMP (assistance médicale à la procréation) et recherche sur l'embryon

"A la veille de la révision de la loi de bioéthique, Le Quotidien du Médecin revient sur ce qui en sera l'un des enjeux majeurs : la libéralisation de la recherche sur l'embryon. Reprenant la proposition de l'Agence de la biomédecine de ne pas exclure l'embryon de la recherche pour lui-même et de la recherche clinique, le quotidien insiste sur le fait que la recherche sur l'embryon ne se limite pas aux seuls travaux sur les cellules souches embryonnaires (CSE), mais ouvre aussi la voie à l'amélioration des techniques d'assistance médicale à la procréation (AMP)."

"Rappelons dans un premier temps que la loi de 2004 a interdit, par principe, toute recherche sur l’embryon humain. Toutefois, celle-ci est autorisée, par dérogation et pour cinq ans, sur les embryons dits 'surnuméraires' - c’est-à-dire ceux créés in vitro dans le cadre d’une AMP et qui ne font plus l’objet d’un projet parental ou ceux porteurs d'une anomalie détectée après un diagnostic préimplantatoire (DPI). Le législateur a assorti cette entorse à la règle de l’interdit de deux conditions majeures : que ces recherches soient 'susceptibles de permettre des progrès thérapeutiques majeurs' et qu’elles ne puissent pas 'être poursuivies par une méthode alternative d’efficacité comparable'. Par ailleurs, les embryons qui font l'objet de recherches ne peuvent pas être réimplantés.

Le quotidien souligne que, contrairement à la recherche sur les CSE, 'la recherche concernant l'embryon lui-même n'a pas fait l'objet du même engouement médiatique'. Selon l'Agence de la biomédecine, chargée de délivrer les autorisations de recherches sur l'embryon, seuls trois projets sur 43 actuellement en cours portent sur l'embryon lui-même. Pour l'Agence, cela s'explique par 'l'impossibilité de faire le lien entre la capacité de l'embryon de se développer in vitro et celui de s'implanter in vivo'. Et pourtant, d'après Le Quotidien du Médecin, intégrer l'embryon dans le champ médical et scientifique, au même titre que tout autre individu, permettrait notamment de répondre à la demande des couples, de plus en plus nombreux, qui recourent à l'AMP, et ce, en améliorant l'efficacité des techniques d'AMP.

Président de la Fédération des biologistes des laboratoires d'études de la fécondation et de la conservation de l'œuf (BLEFCO), le Dr Patrice Clément explique l'inefficacité de ces techniques : 'si vous reprenez le déroulement des FIV, sur 100 ovocytes prélevés, à peu près 60 pour cent sont fécondés. On perd déjà 40 pour cent d'ovocytes, pourtant matures sur un plan nucléaire. Sur les 60 embryons obtenus, on en a environ 20 à 30 qui sont de bonne qualité. Ce résultat, on peut sûrement l'imputer en partie aux gamètes que l'on utilise pour former ces embryons, aux milieux de culture, aux techniques de FIV, aux problématiques de température... Et sur ces 30 embryons formés, entre 10 et 15 vont s'implanter'. 'Si nous voulons améliorer nos résultats en FIV, il est nécessaires d'étudier toutes ces étapes', conclut-il, d'où la justification de la recherche sur l'embryon.

Membre du Conseil d'orientation de l'Agence de la biomédecine et chef du service de biologie de la reproduction au CHU de Tours, le Pr Dominique Royère justifie à son tour cette recherche : 'si on peut arriver à définir des conditions qui puissent rendre possible de prédire - faisons une hypothèse - à 80 pour cent les chances d'implantation d'un embryon, les conséquences sont très importantes car elles conduiront à obtenir de meilleurs résultats que les 20 pour cent de grossesses obtenues aujourd'hui. Cela engendrera forcément des économies en ce qui concerne le nombre de tentatives et le coût global que représente l'arrivée d'un enfant. Par ailleurs, il nous sera plus facile de convaincre les couples de ne transférer qu'un embryon, avec pour conséquence la réduction des grossesses multiples à risque et des séjours en néonatalogie pour les prématurés'.

Ainsi, pour l'Agence de la biomédecine, la révision de la loi de bioéthique pourrait être l'occasion de 's'interroger sur l'interdiction de réimplanter tous les embryons soumis à une quelconque recherche'. On apprend d'ailleurs qu'un dispositif transitoire, en attendant la nouvelle loi, serait en cours d'élaboration avec l'Agence française des produits de santé (AFSSAPS)..."

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"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Quotidien du Médecin (Stéphanie Hasendahl) 03/02/09

A propos des greffes

"Le 21 janvier dernier, à Louvain (Belgique), un cœur artificiel entier a été greffé avec succès sur un veau. Baptisé ReinHeart, le cœur artificiel a été mis au point par des chercheurs du Centre sur le cœur et le diabète de Rhénanie du Nord-Westphalie de Bad Oeynhausen et de l'Institut Helmholtz de l'Ecole supérieure technique de Rhénanie-Westphalie d'Aix-la-Chapelle (RWTH). 'Nous sommes très confiants et nous pensons que le ReinHeart sera une alternative durable aux greffes cardiaques classiques d'ici deux à trois ans', ont déclaré les chercheurs."

"Par ailleurs, l'équipe du Pr Elisabeth Weiss et du Pr Eckhard Wolf du Centre génétique de l'Université Ludwig Maximilian de Munich (LMU), aurait réussi à modifier génétiquement des porcs afin que leurs tissus ne soient plus attaqués par les cellules tueuses du système immunitaire. Rappelons que, depuis quelques années, certains chercheurs espèrent pouvoir utiliser des tissus, voire des organes d'animaux, pour répondre aux besoins de greffe. En éliminant la problématique du rejet immunitaire, ces travaux pourraient constituer une avancée majeure vers les xénogreffes (greffe de tissus ou d'organes d'une espèce à une autre)."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
BE Allemagne 02/02/09

Loi-cadre et Agence de la biomédecine

"Dans la perspective de la très prochaine révision de la loi de bioéthique, Pierre-Olivier Arduin, responsable de la Commission bioéthique du diocèse de Fréjus-Toulon, revient sur l’idée d’opter pour une loi-cadre et le rôle qui incomberait alors à l’Agence de la biomédecine (ABM). Cette idée de loi-cadre, qui semble désormais faire l’unanimité, voit s’opposer deux systèmes éthiques : l’arbitraire des experts versus [contre, ndlr.] la tutelle de la loi."

"Les tenants du 1er système réclament un cadre général qui n’entrerait pas dans le détail des pratiques biomédicales, lesquelles seraient gérées par une agence indépendante : l’Agence de la biomédecine. (Rappelons que, créée par la loi de bioéthique de 2004 et mise en place par décret le 4 mai 2005, l’ABM a pour mission de signer les autorisations et de délivrer les agréments des praticiens dans le champ de l’assistance médicale à la procréation (AMP) et de la recherche sur l’embryon. Actuellement dirigée par Emmanuelle Prada-Bordenave, elle s’appuie sur un Conseil d’orientation et un Comité scientifique dont les membres sont nommés par le directeur. L’ABM est placée sous l’autorité du ministère de la Santé.)
Ancienne directrice de l’ABM, Carine Camby a expliqué, le 10 décembre 2008, au cours d’une audition, la manière dont elle envisage la prochaine loi de bioéthique et le futur rôle de l’ABM : 'la loi-cadre énumérerait un certain nombre de principes fixés dans une sorte de canevas général et ce de manière assez souple pour laisser le champ libre aux chercheurs'. 'Conseillant aux élus de ne pas s’aventurer dans les détails, l’Agence aurait sa propre marge de manœuvre pour les interpréter. Il faudrait donc la doter d’un pouvoir réglementaire et normatif plus étendus qu’aujourd’hui de manière à ce qu’elle puisse édicter ses règles de bonnes pratiques avec le droit de les publier et de les rendre opposables.'
Carine Camby justifie sa position par 'la perte de temps occasionnée par le système tel qu’il fonctionne actuellement', le fait que de telles prérogatives d’autonomie permettraient aussi 'd’être réactif devant les développements technoscientifiques incessants'. Enfin, selon elle, l’Agence 'a prouvé magistralement sa capacité à encadrer des pratiques transgressives'. Sur ce point, elle s’appuie sur la question de la recherche sur l’embryon, à propos de laquelle elle souligne l’ambiguïté de la législation, ambiguïté qui a pu être dépassée par 'l’interprétation très large' que les membres du Conseil d’orientation en ont faite.

Ajoutons que Carine Camby est largement soutenue par ceux, nombreux, qui, à l’instar de Pierre-Louis Fagniez, conseiller auprès du ministère de la Recherche, se livrent à une apologie de l’ABM. Directeur de l’Institut I-Stem (Evry), Marc Peschanski notamment a félicité les membres de l’ABM pour le rôle qu'ils ont joué d’'écran protecteur des scientifiques vis-à-vis des opposants à la recherche sur l’embryon'...

Pour Pierre-Olivier Arduin, 'il s’agit explicitement de sortir de la tutelle du politique'. 'Quant aux principes que tout ce beau monde voudrait voir figurer dans la loi cadre, on se doute qu’ils ne doivent pas apparaître trop contraignants si on veut offrir une liberté de décision à l’Agence de biomédecine.' C’est justement sur cette question des principes que s’inscrit en porte-à-faux le second système éthique.

Si les tenants de ce système peuvent éventuellement se déclarer favorables à l’instauration d’une loi cadre, ils soumettent celle-ci à plusieurs conditions. Ainsi en est-il du philosophe et représentant de l’Eglise catholique au sein du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) Xavier Lacroix, pour qui 'le législateur ne doit pas considérer comme détail ce qui manifestement n’en serait pas un', comme les conditions d’accès à l’AMP, la recherche sur l’embryon... De plus, 'la nouvelle loi ne doit pas craindre de poser des principes qui s’enracinent dans un socle anthropologique commun sans lesquels la société court le risque de désagrégation' et il faut aussi 'arrêter de systématiquement inscrire dans la loi l’échéance de sa prochaine révision', ce qui 'ne peut que relativiser les principes proclamés'. Xavier Lacroix ajoute enfin qu’'il ne saurait être question d’offrir à l’Agence de biomédecine un pouvoir exorbitant sur ces questions'.

'A l’arbitraire des experts, s’oppose un modèle politique où le principe de dignité reste la pierre angulaire de notre système législatif', souligne Pierre-Olivier Arduin. Professeur de philosophie politique, Emmanuel Picavet a ainsi 'mis en garde la mission parlementaire sur le combat idéologique qui se trame à l’échelle mondiale contre le principe de la dignité humaine et dont nous n’avons guère pris la mesure en France'. Pour ceux qui veulent 'tordre le cou' au principe de dignité humaine, celui-ci 'a la fâcheuse tendance à retarder les avancées de la science'. Or, selon Emmanuel Picavet, 'le principe de dignité doit impérativement rester la référence de notre loi si l’on ne veut pas basculer dans une instrumentalisation irréversible de l’être humain'.

'Dans un modèle ultralibéral déconnecté de toute exigence éthique', fondé sur 'une loi cadre la moins disante possible de manière à remettre les décisions dans les mains de ceux qui ont le plus intérêt à vouloir transgresser', 'une instance comme l’Agence de biomédecine serait la structure idoine pour servir de garantie à peu de frais'. 'En la dotant d’un pouvoir décisionnel, voire jurisprudentiel, le politique courrait l’immense danger d’abdiquer sa responsabilité et de ne plus contrôler une instance indépendante de lui', insiste l’auteur qui se demande si la France peut accepter de se soumettre à la science seule. 'Exceptée la Grande-Bretagne qui a une longue tradition utilitariste, aucun pays européen ne s’est risqué sur un chemin aussi périlleux', conclut-il."

Copyright genethique.org (03/02/09)

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Liberté politique.com (Pierre-Olivier Arduin) 29/01/09