Merci de ne PAS poster de messages concernant la vente d'un organe et comportant des coordonnées téléphoniques, e-mail, etc. La loi française interdit la vente d'organes.

L’Agence de la Biomédecine encourage la recherche sur les cellules embryonnaires

Etat des recherches

"Le rapport 2007 de l’Agence de la biomédecine rappelle que les équipes françaises ont débuté la recherche sur les embryons humains à partir de 2005, année des premières autorisations. Fin 2007, 27 équipes étaient titulaires d’une autorisation de recherche sur les cellules souches embryonnaires (CSEh).

Au total, 88 autorisations ont été délivrées, dont 24 en 2007, et une réflexion est en cours sur 'l’opportunité' de créer en France une banque nationale de cellules souches embryonnaires humaines."

Etude et non thérapie

"La priorité est désormais donnée à une recherche cognitive fondamentale, une application en thérapie cellulaire de remplacement étant plus lointaine, du fait notamment de la barrière immunologique et de la tumoricité des cellules issues de cellules souches embryonnaires.

Il est intéressant de noter que les partisans de ces recherches souhaitent gommer la référence au 'bénéfice thérapeutique', actuellement inscrite dans la loi et préalable nécessaire à toute autorisation de recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines."

Cellules pluripotentes induites (IPS)

"Le rapport indique : 'en 2006-2007, des données nouvelles ont bouleversé le paysage en décrivant une troisième source de cellules souches qui proviennent de la reprogrammation de cellules somatiques adultes : les cellules souches pluripotentes induites (induced pluripotent stem cells – iPS, découvertes par le Pr Shinya Yamanaka). Malgré le faible recul, ces cellules apparaissent douées des mêmes propriétés que les CSEh, ce qui explique l’intérêt majeur qu’elles suscitent en thérapeutique, ce d’autant que, n’étant pas de source embryonnaire, elles ne sont pas soumises à la même règlementation et ne posent pas de problème éthique'

Malgré ces avancées sur les cellules souches adultes et de sang de cordon, saluées par la communauté scientifique internationale, l’Agence de la biomédecine continue d’affirmer : 'les cellules souches adultes sont rares, pour la plupart difficilement accessibles de façon prospective et difficilement amplifiables. Elles ont un potentiel généralement restreint au tissu qui les héberge, ce qui grève leur utilisation thérapeutique. Les données suggérant l’existence de CSA 'pluripotentes' de potentiel proche de celui des CSEh, en particulier dans le sang de cordon, sont extrêmement controversées".

L'avenir des autorisations ?

"Les publications scientifiques consacrées aux résultats prometteurs des cellules souches adultes se multiplient. Pour Jean-Claude Ameisen, président du comité d’éthique de l’Inserm, 'le travail de Yamanaka prouve qu’il est possible de reprogrammer des cellules adultes ordinaires et montre que la plasticité des cellules est beaucoup plus grande qu’on ne le pensait. Avec cette technique, on ne peut plus dire : il n’y a pas moyen de faire autrement (que la recherche sur l’embryon, NDLR)'.

Les performances de ces cellules adultes, qu’elles soient issues du sang de cordon ou dites induites (cellules iPS) ne sont-elles pas de nature à remettre en cause les autorisations de recherche sur l’embryon ? Celles-ci, en effet, ne sont autorisées qu’à titre exceptionnel 'lorsqu’elles sont susceptibles de permettre des progrès thérapeutiques majeurs et à la condition de ne pouvoir être poursuivies par une méthode alternative d’efficacité comparable'. La prochaine loi de bioéthique devra répondre à cette question.

Sur ces avancées scientifiques majeures et plus particulièrement les travaux de Yamanaka sur les cellules iPS capables de se différencier en plusieurs types de cellules du corps humain, voir Gènéthique n°90 et n°96"

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CHU de Nancy : Dialyse ? Greffe ? avant tout le dialogue avec les patients

"Quand les échéances ne laissent plus apparaître que deux options : la dialyse ou la greffe, comment l'hôpital peut-il aider les patients atteints de maladies rénales chroniques ? En améliorant entre autre leur prise en charge à travers une meilleure communication patient / soignant. Une cellule d'information et une cellule d'éducation thérapeutique sont en place au service néphrologie du CHU de Nancy où les équipes pluridisciplinaires dialoguent sans tabous avec des patients et leurs proches. Explications du Pr Michèle Kessler, responsable du service de néphrologie.

Les maladies rénales chroniques sont dites 'silencieuses'. Aucun symptôme ressenti par le patient ou relevé lors d'une visite ne permet de les détecter si ce n'est une pression artérielle élevée qui reste un indicateur parmi d'autres. 'Des examens biologiques sont indispensables pour diagnostiquer une maladie rénale', explique le Pr Michèle Kessler. 3 grands facteurs de risques doivent particulièrement inciter les personnes à se faire dépister : être diabétique, être hypertendu et avoir plus de 70 ans. D'où l'intérêt et l'efficacité du dépistage par bandelette urinaire et analyse de sang. 'Lorsque le diagnostic est positif, une réalité s'impose : les maladies rénales chroniques ne se guérissent pas, mais leur évolution peut être ralentie. Les traitements parviennent aujourd'hui à repousser de plusieurs années le stade terminal de la maladie, autrement dit le moment où les reins ne peuvent absolument plus fonctionner', détaille la responsable du service de néphrologie. Reste alors pour le patient, la dialyse et/ou la greffe (les traitements de suppléance).

Vers quelle option se tourner ? C'est à cette interrogation fondamentale que la cellule d'information du service de néphrologie du CHU de Nancy prépare ses patients. Mise en place depuis 3 ans, elle est composée d'infirmières, de diététiciennes et de médecins qui présentent au patient n'ayant pas encore atteint la phase terminale de l'insuffisance rénale, toutes les modalités des traitements envisageables. 2 sessions mensuelles sont organisées avec des groupes de 10 personnes (5 patients chacun accompagné d'un proche) où, grâce aux explications de l'équipe et les témoignages de patients souvent membres de l'Association d'Aide aux Insuffisants Rénaux (AIR 54), le choix du traitement est plus réfléchi."

Les soignants, médiateurs du soin

"'En matière d'amélioration de la prise en charge des maladies rénales, l'enjeu majeur des dix prochaines années s'inscrit à mon sens dans la communication soignant/patient. A l'heure actuelle, poursuit le Pr Kessler, si chaque traitement était clairement expliqué par le soignant, compris et correctement appliqué par le patient, on constaterait une nette amélioration des résultats.' C'est là qu'intervient la cellule d'éducation thérapeutique du service de néphrologie créée il y a un an. Encore réservée aux patients transplantés, elle leur donne les informations nécessaires à leur autonomie et à leur traitement post-greffe. Au cours de séances collectives et individuelles, un diagnostic éducatif du patient est établi en prenant en compte : âge, niveau d'éducation, connaissance de la langue française, habitudes de vie. 'C'est à cette étape que l'on constate parfois qu'un patient ne sait pas lire, chose qui n'est jamais reconnue spontanément. Remettre une brochure explicative aussi bien conçue soit-elle s'avère ici totalement inefficace !', reconnaît le Pr Kessler. 'Nous devons agir comme des media du soin. Pour moi, il faut faire évoluer le métier de soignant au-delà de la technicité qui, si elle est indispensable, ne peut résumer à elle seule une prise en charge d'un patient'.

Le réseau NEPHROLOR s'inscrit dans cette dynamique. 1er réseau de ce type créé en France en 2002 (il en existe seulement 5 aujourd'hui en France), il vise l'amélioration de la prise en charge de proximité du patient par une collaboration étroite entre médecins traitants et médecins spécialistes. En Lorraine 1/3 des patients atteints de maladies rénales chroniques est diabétique et beaucoup souffrent de pathologies cardio-vasculaires ! 'Les soignants doivent devenir des partenaires permettant au patient atteint de maladie rénale chronique de devenir acteur de sa propre santé', conclut le Pr Kessler qui préside le réseau."

Pour plus d'informations contacter :
Responsable de la Communication
CHU Nancy - 29, av du Mal de Lattre de Tassigny
54035 Nancy cedex
Téléphone : 03 83 85 14 78
Fax : 03 83 85 11 88
email : l.verger@chu-nancy.fr

Source :
La Lettre "Réseau-CHU"
N° 440 - 28 octobre 2008

Euthanasie : le débat continue...

"Alors que la mission Léonetti, chargée d'évaluer la loi sur la fin de vie depuis le mois d'avril 2008, prévoit de rendre ses conclusions en décembre, le journal La Croix revient sur cette question à l'occasion de la fête de la Toussaint.

Dominique Quinio pose la question d'un 'véritable choix de société : veut-on une société individualiste où chacun disposerait d'un droit à tout maîtriser de la vie, de la naissance à la mort et où le devoir de la collectivité serait de leur permettre d'exercer cette succession de droits ? Ou bien veut-on une société solidaire où la communauté humaine se donne pour mission d'accompagner, de soutenir de soigner les plus faibles, avec le souci de leur dignité et de leur bien-être, sans croire, ou surtout laisser croire, que la seule solution serait la mort ? La réponse, d'ailleurs, ne vaut pas seulement pour la fin de vie.'

A l'occasion du 2 novembre, jour où l'on honore la mémoire des défunts, l'Association pour le droit à mourir dans la dignité, qui milite pour la légalisation de l'euthanasie en France, organise la 1ere Journée pour mourir dans la dignité. Au cours de cette journée, des personnalités françaises comme Laurent Fabius, François de Closets, Noëlle Châtelet, le Dr Chaussoy et des parlementaires étrangers exposeront leur vision de la fin de vie.

La Croix a recueilli les propos de Jean Léonetti, en charge de la mission d'évaluation, sur ce sujet. Celui-ci juge cette revendication inutile et dangereuse : 'il serait plus juste de parler de journée des partisans de l'euthanasie car la dignité appartient à tout homme et ne peut être confisquée par personne.' Il dénonce le fait que l'on présente les demandes d'euthanasie comme un 'acte de courage et de liberté'. 'Ceux qui demandent à mourir le font parce qu'ils souffrent énormément ou se sentent abandonnés'. Pour lui, il ne s'agit que d'un 'choix' entre 'une impasse de vie et une fuite de la mort. (...)' 'On se trouve face à un leurre'.

Jean Léonetti distingue deux cas de figures dans les demandes d'euthanasie. Un premier cas concerne les demandes de morts, en phase terminale d'une maladie et en cas de maladie grave et incurable sans que la mort soit imminente ; un second cas lorsque la mort n'est pas imminente. Dans le 1er cas, la loi Léonetti permet de répondre à quasiment toutes les situations : 'si la personne souffre, on peut augmenter les doses de médicaments, même si cela a pour effet secondaire d'abréger sa vie. On peut aussi l'endormir à l'aide de sédatifs ou arrêter un traitement maintenant artificiellement sa vie s'il le demande. (...) la qualité de la vie prime sur sa durée'. Dans le 2nd cas, lorsque la mort n'est pas imminente, la personne revendique le droit à mourir, c'est-à-dire, le droit de se suicider. Citant l'exemple de Chantal Sébire (cf. synthèse de presse du 28 mars 2008) qui s'est suicidée au mois de mars dernier, Jean Léonetti commente : 'c'était son choix personnel respectable, mais la société n'avait pas à l'ériger en loi'.

Il souligne que le texte de loi de 2005 est 'mal connu et mal appliqué' et qu'il est besoin de préciser certains points comme 'ce qu'est un traitement d'accompagnement, une sédation' ou encore que 'l'arrêt de traitement n'est en aucune cas l'arrêt de soins'.

Pour lui, 'vouloir contrôler la vie et la mort est une erreur, largement développée dans l'opinion'. Reprenant l'affaire Sébire, il dénonce la manipulation de l'opinion publique par 'l'image et la douleur' et l''image est plus forte que la pensée'. (...) 'La véritable modernité du message est dans le développement des soins palliatifs et le prendre soin.'

Dans ce même dossier, le journal La Croix publie l'appel de six médecins pour développer en France les soins palliatifs : Régis Aubry, médecin de soins palliatifs (CHU de Bensançon), Louis Puybasset, anesthésiste-réanimateur (Pitié-Salpêtrière), Sadek Beloucif, anesthésiste-réanimateur (Avicenne), François Goldwasser, cancérologue (Cochin), Robert Zittoun, hématologue et Didier Sicard, ancien président du Comité consultatif national d'éthique.

Ceux-ci contestent la légitimité d'un débat sur la légalisation ou non de l'euthanasie : 'Cette analyse restrictive est plus politique et partisane qu'elle ne correspond à la réalité vécue par les patients en fin de vie, leur entourage et les soignants qui s'en occupent'. Ils demandent 'la formation des professionnels' et la 'diffusion de la culture des soins palliatifs' notamment par la recherche . 'La reconnaissance universitaire de la médecine palliative que nous appelons de nos vœux est nécessaire pour répondre aux défis d'une approche éthique des soins et redonner à la médecine sa pleine compétence, au-delà de la sphère purement technique et scientifique'."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
La Croix (Dominique Quinio, Marine Lamoureux, Marie Boëton) 30/10/08 - Le Quotidien du Médecin 30/10/08 - La Vie 30/10/08

Australie : prélèvement d'organes sur des patients encore vivants ?

"Le professeur James Tibballs, du service des soins intensifs en néonatalogie au Royal Children's Hospital de Melbourne dénonce dans the Journal of Law and Medicine le non respect de la procédure du don d'organes. Il explique que les malades ne sont pas toujours morts quand on leur prélève leurs organes."

"Il rappelle que la loi prévoit que l'on puisse prélever les organes quand l'arrêt de l'activité du cerveau ou de la circulation sanguine est irréversible. Il explique que les critères cliniques concept de mort cérébrale qui sont utilisés pour constater la mort ne signifient pas la cessation irréversible de toutes les fonctions du cerveau. Ce concept de mort cérébrale serait une notion introduite par opportunisme dans la loi australienne en 1977 pour développer le nombre de greffes.

Il remarque que quand il s'agit de prélèvement d'organes, 'la question aujourd'hui n'est pas de savoir si la mort est présente ou non mais plutôt si le patient est suffisamment mort'. Bien que les autorités gouvernementales disent aux donneurs qu'ils sont morts cérébralement, James Tibballs affirme lui, que le plus souvent les donneurs sont sans chance de survie mais seulement très prêts de la mort.

Pour améliorer le diagnostic de la mort, le Pr. Tibballs propose que l'on pratique un test de flux sanguin au niveau du cerveau.

Cette nouvelle intervient après que le premier ministre, Kevin Rudd, qui a bénéficié d'une transplantation cardiaque, ait annoncé un plan de 136 million de dollars pour augmenter le nombre de transplantations.

Certains spécialistes considèrent que cette annonce est irresponsable car il s'agit d'un point technique médical qui risque d'entrainer une diminution du nombre de dons d'organes. Le professeur Geoffrey Dobb, président du comité sur le don d'organes et de tissus de la société des soins intensifs d'Australie et de Nouvelle Zélande, explique que les australiens peuvent avoir confiance car s'ils sont en situation de mort cérébrale, cela signifie qu'ils sont bien morts. Il explique que la position du professeur Tibballs ne reflète le point de vue que d'une minorité. D'autres médecins comme le Dr Graeme Duke du Northern Hospital's Critical Care Department estime que le Dr Tibballs a identifié des ambigüités dans la procédure du don d'organes qui ont besoin d'être éclaircies. 'L'Australie est l'un des meilleurs pays pour la transplantation d'organes dans le monde et nous voulons qu'elle le reste. Nous voulons améliorer la qualité de nos normes et nos procédures', conclut-il."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
The Age 20/10/08 - Practicalethicsnews.com 20/10/08

17 octobre : journée mondiale de la greffe

==> http://journalchretien.net/breve14421.html

Journée mondiale du don d'organes : jardin de pensées et affiche choc

"PARIS - La fondation Greffe de vie et la fédération France Adot se mobilisent à l'occasion de la Journée mondiale du don d'organes, vendredi, la première autour d'un jardin éphémère de pensées à Paris, la seconde à travers une campagne d'affichage choc."

"227 malades sont morts en 2007 en France faute d'avoir été greffés à temps, selon l'Agence de la Biomédecine qui encadre l'activité du don d'organes et de la greffe."

"'Je suis sidéré que l'opinion publique ne se mobilise pas face à ce scandale', a déclaré Christian Cabrol lors de la présentation de la campagne de France Adot (www.france-adot.org).

Pourtant, les progrès réalisés ces dernières années par la médecine permettent aux personnes transplantées de mener une vie normale pendant des années, a souligné le Pr Cabrol qui a réalisé la première transplantation cardiaque en Europe en 1968.

Plus de 500.000 personnes vivent actuellement avec une greffe dans le monde, selon l'Agence de la Biomédecine.

De 2000 à 2007, le nombre de personnes prélevées a augmenté en France de 54 pour cent (1.562 en 2007), le nombre de greffes de 45 pour cent. 4.666 malades ont été greffés en 2007, mais 13.081 personnes étaient inscrites sur la liste d'attente d'un organe au 31 décembre.

La majorité des organes transplantés proviennent de donneurs décédés. En France s'applique le principe du 'consentement présumé', mais en pratique c'est aux proches qu'incombe le plus souvent la prise de décision.

On peut s'opposer formellement au don en s'inscrivant au registre national des refus. En revanche, la carte de donneur n'a aucune valeur légale : quand l'équipe médicale identifie un défunt qui peut être prélevé et qui n'est pas inscrit sur le registre national des refus, elle doit obligatoirement interroger les proches pour vérifier que le défunt n'était pas opposé au don. En l'absence de proches, le consentement est 'présumé'.

Pour lutter contre la pénurie d'organes persistante en Europe (60.000 personnes en attente d'un organe), France Adot milite pour la mise en place d'une 'carte légale de donneur au niveau européen' et une 'plus grande coopération' pour favoriser les échanges donneur/receveur d'un pays à l'autre.

A l'occasion de la journée mondiale, elle lance jeudi une campagne d'affichage mettant en scène la mort accidentelle d'un jeune garçon. Cette image choc, qui n'est pas sans rappeler les campagnes les plus frappantes de la Sécurité routière, 'cherche à interpeller les jeunes, à les faire réfléchir sur le don d'organes'.

La fondation Greffe de vie (www.greffedevie.fr) crée de son côté pour le week-end 'un jardin éphémère' au Jardin du Luxembourg à Paris. Composé de 5.000 fleurs de pensées ('une pensée pour penser au don d'organes'), ce jardin doit être inauguré vendredi par la ministre de la Santé Roselyne Bachelot. Chacun pourra y 'cueillir' symboliquement une fleur en échange d'un don symbolique au profit de la fondation.'"

Source :
http://www.romandie.com
(Copyright AFP / 16 octobre 2008 11h13)

Voir aussi : Var Matin : "Le personnel soignant initié au 'réflexe pour la greffe'" :
http://www.varmatin.com/ra/sante/152540/hyeres-le-personnel-soignant-initie-au-reflexe-pour-la-greffe

Greffes: plus de 12 500 patients attendent en France

"Vendredi 17 novembre [NDLR : il s'agit du 17 octobre !] se déroule la Journée nationale du don d'organes en France. Un occasion de sensibiliser donneurs potentiels et entourage. Rappelons qu'aujourd'hui, 500 000 personnes dans le monde vivent avec un organe transplanté qui leur a sauvé la vie. Combien de personnes sont en attente de greffe en France ? Plus de 12 500. Très largement en tête, les malades du rein (9226), devant le foie (1788), le coeur (708) et les poumons (348). A quoi il faut ajouter les patients en attente d'une double greffe coeur/poumon, soit 65 personnes. En regard, à ce jour plus de 40 000 personnes vivent en France avec un organe provenant d'un donneur. La répartition par organe correspond à celle des patients non encore transplantés : il y a plus de 27 000 greffés du foie, 8172 du rein et plus de 3500 greffés du coeur."


"Que dit la loi en matière de prélèvement d'organe ? Pour les mineurs, il faut une autorisation écrite des parents avant d'effectuer tout prélèvement d'organe. Pour les personnes majeures, la loi de bioéthique, votée en 2005, a introduit une grande nouveauté, celle du consentement présumé [faux ! Note de la rédation : la loi Caillavet, qui date des années 70, a introduit le consentement présumé] : désormais, toute personne est considérée comme donneur potentiel, à moins de s'y être opposée de son vivant. D'ailleurs, la question posée par l'équipe médicale à l'entourage du défunt, juste avant d'effectuer ce prélèvement, a changé. Jusqu'en 2005 c'était: 'Etes vous d'accord pour prélever des organes à votre parent ?' Désormais c'est : 'Votre parent était-il contre le don d'organe ?'

Enfin, il existe un registre national de refus des donneurs, qui peut être rempli et modifié à tout moment, accessible auprès de l'Agence de biomédecine. [Ndlr : cette même agence distribue les cartes de donneur d'organes et a pour mission de promouvoir la transplantation d'organes auprès des hôpitaux. C'est donc un organisme bicéphale].

Quelles sont les causes de non-prélèvement d'organe ?

Sur 100 donneurs potentiels, à peine 47 sont effectivement prélevés. Pour 30 autres, le non-prélèvement tient à l'opposition du défunt ou à celle de son entourage (mais cette proportion baisse régulièrement, on en était encore à 32 en 2005). Loin derrière, soit 10 donneurs potentiels, il y a des obstacles spécifiquement médicaux (mauvais état des organes etc.). Et encore 10 autres impossibles du fait des antécédents du donneur (pathologies virales, suspicion de tumeur). Il faut noter que ce chiffre est stable depuis 1999.

Peut-on donner ses organes à sa propre famille ? [Ndlr : il s'agit là du don d'organe de son vivant, et non plus de prélèvements d'organes sur patient en état de mort encéphalique ou d'arrêt cardio-respiratoire persistant]:

Oui. Depuis 2004, la loi française a élargi les possibilités de dons pour deux organes particuliers, le foie et le rein, à un membre de sa famille. Dans les deux cas en effet, il n'y a pas de risque vital à donner, soit un des deux lobes de son foie, soit un de ses deux reins. Au total, 106 pères et mères, 79 frères et soeurs, 44 conjoints ont ainsi accepté un prélèvement de leur vivant en 2007, contre 10 fils et filles.

A noter que cette 'solidarité biologique' représente 30 pour cent des greffes de rein aux US et en Europe du nord, mais seulement 9 pour cent en France en 2006.

Pour quels organes les avancées thérapeutiques sont-elles les plus prometteuses ?

Longtemps, on a pensé qu'on avancerait rapidement dans le domaine de la greffe de pancréas. On se rend compte aujourd'hui que de nombreuses difficultés techniques ne sont pas résolues.

En revanche, il y a de réels progrès dans les greffes intestinales. Certes, celles ci sont rares (environ 100 dans le monde par an, contre 10 000 environ dans le monde pour le foie), et réservées à des malades atteints d'insuffisance intestinale sévère, chronique et irréversible, car cet organe demeure très délicat à transplanter (risques élevés d'infection et de problèmes immunologiques).

Toutefois, deux greffes réalisées en France en juillet dernier ont donné des résultats encourageants : l'une sur une plaie par fusil très étendue (risque vital), et l'autre chez un patient chez qui on a tenté une double greffe (intestin grêle et foie) ; ce patient avait déjà été transplanté dans l'enfance, puis 'détransplanté' par la suite (du fait d'un échec thérapeutique de la 1ère tentative). Aujourd'hui, ces deux patients vont bien."

Source :
http://www.lexpress.fr
Par Vincent Olivier, mis à jour le 16/10/2008

Voir aussi : "On peut sauver des vies après son décès" :
http://sante.nouvelobs.com/Site/Actu.asp?idfx=RSS_ljs&ID=5272&Rub=Long%E9vit%E9

Bientôt un "Bébé du double espoir" en France ?

"Né le 12 octobre dernier à l’hôpital Virgen del Rocio à Séville, Javier est le premier 'bébé-médicament' espagnol. En France, la loi de bioéthique du 6 août 2004, précisée dans un décret du 23 décembre 2006 rend possible les naissances de ces nouveau-nés, plus joliment appelés 'bébés du double espoir'. Pourquoi cette expression ? Parce que non seulement, le petit ne sera pas porteur d’une maladie héréditaire mais en plus, son sang de cordon rendra possible une greffe pour sauver son grand frère ou sa grande sœur. Le point sur cette question qui fait débat."

"FIV puis DPI. Comme ce fut le cas pour le petit Javier, tout commence par une fécondation in-vitro. Et cela au sein d’un couple qui présente un risque élevé de transmettre une maladie héréditaire grave et incurable à son enfant et plus généralement d’une famille concernée par une maladie héréditaire (Huntington par exemple).

Les embryons obtenus font alors l’objet d’un diagnostic préimplantatoire (DPI). A travers cet examen, les biologistes recherchent la présence de l’affection en question dans les cellules embryonnaires. L’objectif étant ensuite de ne réimplanter, dans l’utérus de la mère, que les embryons indemnes de la maladie.

150 DPI par an. En France, le diagnostic préimplantatoire est autorisé depuis 1994. Environ 150 sont réalisés chaque année dans les trois centres habilités (Hôpital Arnaud de Villeneuve à Montpellier, Hôpital Antoine Béclère à Clamart et au Centre médico-chirurgical obstétrique de Schiltigheim). 'Le chiffre est en augmentation' ces derniers temps, souligne le Pr François Thépot, adjoint au directeur médical et scientifique de l’Agence de la Biomédecine. 'Au total, 193 couples ont été concernés en 2005. Et 220 en 2006 pour 46 naissances. J’insiste vraiment sur le fait que la stratégie française s’inscrit exclusivement dans une prévention de la maladie héréditaire', poursuit le Pr Thépot. 'Contrairement aux autres pays , nous ne recourrons pas en France au DPI, pour améliorer les chances de réussite d’une FIV, ce qui n’a d’ailleurs jamais été prouvé dans les études'.

Bébés du double espoir : 6 dossiers en cours en France. La loi de bioéthique de 2004 permet également aux parents concernés de pouvoir 'donner naissance à un enfant susceptible de soigner de façon décisive son aîné grâce aux cellules souches du sang de cordon ombilical'. Ainsi, dès sa naissance, le sang placentaire du petit Javier a-t-il été injecté à son frère, âgé de 6 ans et souffrant d’une forme grave d’anémie congénitale : une beta-thalassémie.

Le recours au DPI dans ce cadre reste bien sûr exceptionnel. Comme le précise François Thépot, à ce jour 'six demandes sont parvenues à l’Agence de la Biomédecine : un dossier est en instruction et cinq ont reçu un avis favorable'. Le premier 'bébé du double espoir' à naître en France, pourrait donc bientôt voir le jour."

"Source : Service Andalou de la Santé, 14 octobre 2008 – Agence de la Biomédecine – Interview du Pr François Thépot, 15 octobre 2008"
Copyright 1996-2008 Destination Santé SAS
Lien : http://www.destinationsante.com/Bientot-un-Bebe-du-double-espoir-en-France.html

"L’ultime liberté ?" - Axel Kahn

"Le débat sur la fin de vie revient régulièrement dans l’actualité par des situations dramatiques. Pourtant, en 2005, a été votée la loi Leonetti, qui permet de soulager les souffrances du malade, d’éviter l’acharnement thérapeutique et d’organiser les soins palliatifs.

Pour le professeur Kahn, la loi Léonetti offre aux personnels soignants, aux malades et à leur famille, un cadre qui permet de résoudre cette question douloureuse.

Face au tapage médiatique suscité par les affaires récentes souvent instrumentalisées par des militants du 'droit à mourir dans la dignité', Axel Kahn pose, dans 'L’ultime liberté ?' [1], des questions fondamentales : n’est-il pas choquant de faire d’un cas douloureux le fondement d’un 'principe' souverain, contraire à la valeur fondamentale qui est celle du respect de la vie ? A-t-on pensé à toutes les dérives qui pourraient résulter d’une légalisation de l’euthanasie ?

Car personne ne peut affirmer qu’il n’y aura pas de dérives.

Il suffit d’entendre certains hommes politiques pour entrevoir le pire. Ils n’hésitent pas à déclarer que, vue la situation difficile des hôpitaux français, 'on ne pourra pas continuer longtemps à supporter la charge d’un trop grand nombre de maladies incurables'.

La quête d’une considération de tous les instants pour les personnes en fin de vie demeure plus que légitime. Les réponses au problème de l’euthanasie ne doivent donc pas être guidées par l’émotionnel, mais par le souci de proposer un projet d’ensemble pour l’homme et la société."

En téléchargement :

"La demande de mort n’est jamais l’ultime liberté." par Axel KAHN, tribune parue dans le journal L’Humanité du 5 juillet 2008 (lire).

Publié le jeudi 16 octobre 2008

Notes
[1] Auteur : Axel Kahn - Editeur : Plon - ISBN-10 : 2259209262

Michel Vaxès est député des Bouches-du-Rhône. Il a a participé à la Mission d’évaluation de la loi n° 2005-370 du 22 avril 2005, relative aux droits des malades et à la fin de vie, dite loi Léonetti. Cette mission d'évaluation vient de s'achever.
==> Visionner les auditions : clic.

==> Lien vers le site internet de Michel Vaxès : http://www.michelvaxes.com

Une meilleure efficacité de la reprogrammation des cellules iPS

"Une étude parue dans la revue Nature Biotechnology fait état de nouveaux progrès dans la reprogrammation de cellules différenciées en cellules pluripotentes (cellules iPS). Une équipe du Harvard Stem Cell Institute a montré que l'on pouvait reprogrammer des cellules avec seulement deux gènes chez l'homme et non plus quatre, à condition d'ajouter une molécule chimique, l'acide valproïque. Or, les deux facteurs que l'on supprime sont ceux qui sont les plus gênants car ce sont des oncogènes, c'est à dire capables d'induire des cancers.
L'utilisation de l'acide valproïque permet aussi d'augmenter l'efficacité de la reprogrammation par un facteur 10 ou 20. Douglas A. Milton et ses collègues sont parvenus à augmenter encore la reprogrammation en introduisant plusieurs modifications dans le protocole originel (facteur d'amélioration de 200, voire 1000)."

Lire en ligne l'étude parue dans Nature Biotechnology

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La thérapie cellulaire pour soigner la sclérose latérale amyotrophique

"Une équipe de l'hôpital de Houston vient de découvrir que lorsque l'on transfère des cellules souches de moelle à un patient atteint de sclérose latérale amyotrophique (SLA), ces cellules vont s'établir au niveau des régions lésées de son système nerveux. Cette découverte pourrait conduire au développement de nouvelles stratégies thérapeutiques ciblées. L'idée est maintenant d'utiliser des cellules souches génétiquement modifiées pour qu'elles expriment des facteurs neuroprotecteurs ou d'autres molécules thérapeutiques. En injectant ces cellules aux malades, on sait maintenant qu'elles s'établiront là où cela est nécessaire."

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"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Quotidien du Médecin 16/10/08

Fin des auditions pour la mission d'évaluation sur la fin de vie

"La mission d'évaluation de la loi sur la fin de vie a achevé ses auditions avec celle de Roselyne Bachelot. Celle-ci a indiqué qu'elle s'opposait à une dépénalisation de l'euthanasie : 'les personnels soignants confrontés aux situations de fin de vie savent bien qu'il ne s'agit jamais d'apporter une réponse simple à une question simple'. Pour elle, la fin de vie ne doit pas tant être gérée par des règles et des protocoles, qu'accompagnée dans le cadre d'une relation particulière entre le malade et le soignant."

"En revanche, elle a proposé trois grandes orientations pour 'diffuser la culture palliative' : poursuivre le développement des soins palliatifs avec comme support l'hospitalisation à domicile ; 'élaborer une politique de formation et de recherche ambitieuse' avec 'l'introduction d'un enseignement portant sur les questions éthiques liées aux pratique médicales et paramédicales' ; offrir une plus grande reconnaissance aux proches qui accompagnent un malade.

Elle a précisé 'qu'il fallait tout faire pour affranchir la personne en fin de vie de la souffrance'. L'intervention du médecin 'ne saurait en aucun cas avoir pour but de mettre fin à la vie. La mort peut être une conséquence, mais ne saurait [...] procéder d'un projet auquel le corps médical serait associé'.

Enfin, revenant sur la question de l'exception d'euthanasie, elle a rappelé que la loi est destinée à définir des principes, pas à fixer par avance des exceptions.

En conclusion et face à ceux qui invoquent 'un droit de mourir' dans la dignité, elle a répliqué que la notion 'de dignité perdue en fin de vie est la plus scandaleuse jamais énoncée' car 'la dignité ne décline pas avec nos forces, la maladie n'altère pas notre humanité, pas davantage que l'approche de la mort'.

Par ailleurs, dans l'affaire Sébire,le parquet de Dijon s'apprête à 'classer sans suite' l'enquête pour 'provocation au suicide' ouverte en juin, trois mois après le décès de cette mère de famille de 52 ans atteinte d'une tumeur incurable et qui demandait l'euthanasie (cf. Synthèse de presse du 27/03/08). Selon le procureur de la République 'rien n'a pu être découvert, ni comment, ni par qui Mme Sébire s'est procuré le produit' qu'elle a absorbé pour se donner la mort."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
La Croix (Marianne Gomez) 16/10/08 - Le Figaro 16/10/08 - Libération 16/10/08

Les patients en coma léger ressentent la douleur

"D'après une étude publiée dans le Lancet Neurology par une équipe belge, 'les personnes en coma vigile (un coma léger dit de stade 1) ressentent la douleur, même si elles ne sont pas en état de l'exprimer et, dans ces conditions, prescrire une analgésie avant la réalisation de gestes diagnostiques ou thérapeutiques douloureux devrait être systématique'.
Un médecin américain, le Dr John Wythe, explique dans un éditorial que les réanimateurs sont souvent réticents à mettre en place des traitements antalgiques chez ce genre de patients par crainte de modifier leur état de conscience durant la phase de récupération".

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Quotidien du Médecin (Dr Isabelle Catala) 13/10/08
Rappelons que les patients en état de coma vigile ne constituent pas de potentiels donneurs d'organes.

Japon : des cellules foetales utilisées pour la recherche en médecine régénératrice

"Au moins 30 laboratoires de recherches japonais utilisent des cellules souches embryonnaires, provenant de foetus avortés, pour des recherches en médecine régénératrice, selon des résultats publiés par le ministère de la santé. Les scientifiques japonais considèrent ce secteur comme prometteur, mais la recherche soulève également des questions d'ordre moral, car elle précède la formulation de toute loi ou directives. Cette information est un extrait du BE Japon numéro 297 du 2/12/2003 rédigé par l'Ambassade de France au Japon."
Les Bulletins Electroniques (BE) sont un service ADIT et sont accessibles gratuitement sur : www.bulletins-electroniques.com

Source :
http://www.informationhospitaliere.com

Rachida Dati hostile à une modification de la loi sur la fin de vie

"La ministre de la Justice, Rachida Dati a été auditionnée hier par la mission Leonetti. Elle s'est déclarée hostile à un changement de la loi du 22 avril 2005 sur la fin de vie mais a estimé qu'il fallait la faire mieux connaître."

"'L'interdit de tuer est un interdit fondateur et absolu de notre société. La reconnaissance d'un droit à la mort serait la négation de valeurs essentielles de nos sociétés modernes', a-t-elle déclaré. Elle a mis en garde les députés contre les risques d'une dépénalisation de l'euthanasie. Pour elle, 'la loi de 2005 se caractérise par une grande humanité puisqu'elle permet une mort apaisée dans la dignité. (...) Elle permet le respect de la personne et de sa volonté, la personne n'est plus dépossédée de sa mort, il n'y a plus d'acharnement thérapeutique (...). C'est la reconnaissance des soins palliatifs et elle permet au corps médical de s'assurer des attentes du patient'.

La dépénalisation de l'euthanasie en France ferait, selon la garde des sceaux courir le risque de graves 'dérives'.

'La question essentielle n'est pas de changer la loi, l'urgence est plutôt de mieux faire connaître cette loi et également de l'expliquer', a-t-elle déclaré.

Pour remédier à cette méconnaissance, Rachida Dati appelle au renforcement de l'information des familles et des proches dans le cas où les malades sont hors d'état de s'exprimer. 'Il faut que les conclusions médicales soient portées à la connaissance de l'ensemble des proches et il faut renforcer l'information et la formation des magistrats'.

Elle s'est déclarée favorable à la création d'un 'Observatoire de la fin de vie', proposé par la mission, qui devrait recueillir les informations sur les pratiques médicales sur la fin de vie en France. Dans l'immédiat, une circulaire aux parquets est en cours d'achèvement, pour faire mieux connaître la loi du 22 avril 2005, ainsi que pour harmoniser le déroulement des procédures. Elle propose enfin des modifications du code de déontologie médicale pour permettre aux médecins de donner une 'information adaptée' aux familles quand le patient n'est plus en état de le faire.

Par ailleurs, Libération revient sur les propos de l'ex-garde des sceaux, Robert Badinter (Cf Synthèse de presse du 18/10/08) qui avait rappelé que 'le suicide depuis la révolution française, n'est ni un crime, ni un délit. On ne saurait poursuivre pour complicité au suicide. Il y a certes, dans le droit pénal, un délit instauré en 1988, celui de la provocation au suicide. Qu'est ce que cela veut dire' ? Et de s'interroger : 'est-ce que l'existence d'un service médical qui permettrait d'aider les gens à se suicider serait une provocation et donc susceptible de poursuites ? Je ne sais, j'ai peur que cela soit quand même une incitation.' Revenant sur ces propos, Jean Leonetti s'interroge lui aussi : 'comment établir une distinction entre assistance au suicide et provocation au suicide?'. Jean-Marie Huet, directeur des affaires criminelles et des grâces, a déclaré, mardi devant la mission Leonetti que 'la mise à disposition de médicaments, réalisés de façon neutre, ne semble pas pouvoir être considérée comme une provocation au suicide, et il serait difficile d'envisager des poursuites'.

Hier, le doyen Bernard Beignier a rappelé que 'la porte de l'assistance au suicide n'est pas fermée, mais elle est étroite. Je ne veux pas qu'elle devienne un portique.' Ce qu'a confirmé la garde des sceaux : 'C'est exact mais il n'y a pas de droit au suicide. La frontière est parfois délicate entre aide au suicide et provocation'."

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"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Libération (Eric Favereau) 09/10/08 - La Croix (Marine Lamoureux) 09/10/08 - Romandie News 09/10/08

Une nouvelle source de cellules souches

"D'après une étude publiée dans la revue Nature, une équipe allemande aurait réussi à transformer des cellules provenant de testicules en lignée de cellules souches pluripotentes capables de donner naissance aux trois feuillets embryonnaires primaires à l'origine de la formation de tous les organes du corps. Les chercheurs ont travaillé à partir de cellules germinales humaines prélevées sur 22 volontaires par biopsie des testicules. Mises en culture, ces cellules se sont différenciées au bout de quelques semaines et présentent les caractéristiques de pluripotence.

De par leur provenance, ces cellules ne pourront profiter qu'aux hommes mais les chercheurs n'excluent pas de trouver l'équivalent pour les femmes à partir d'ovocytes.

Rappelons qu'il existe d'autres pistes pour obtenir des cellules souches. En novembre 2007, deux équipes, l'une japonaise et l'autre américaine obtenaient des cellules pluripotentes à partir de tissus cutanés (cf Synthèse de presse du 21/11/07). D'autres chercheurs explorent également la piste de cellules souches dans le sang de cordon ombilical."

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"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Nouvel Obs 09/10/08 - Le Quotidien du médecin (Dr Béatrice Vuaille) 09/10/08 - BBC News 08/10/08 - Canadianpress.google 09/10/08

4e semaine nationale du rein du 4 au 12 octobre 2008

"Lorsque les deux reins ne fonctionnent plus correctement, notre organisme est petit à petit empoisonné par les déchets qui ne sont plus éliminés. L'insuffisance rénale est dite chronique lorsque cette perte de fonction est progressive, et que les lésions présentes dans les reins ont un caractère irréversible.

Dans bien des cas, elle progresse graduellement, sur un grand nombre d’années. Les personnes touchées peuvent rester en bonne santé apparente avec des reins fonctionnant à seulement 10 à 20 pour cent de leur capacité normale.

Ce n’est qu’à un stade très avancé que l’insuffisance rénale provoque certains symptômes et peut nécessiter une hémodialyse, voire une greffe du rein."
==> en savoir plus.

Les cellules souches adultes pour réparer la cornée

"Une équipe de chercheurs suisses, dirigée par le Pr Yann Barrandon, vient de publier dans Nature, des résultats prometteurs pour ceux qui souffrent de troubles de la vision dus à une opacité de la cornée. Plus de 45 millions de personnes dans le monde sont aveugles à cause d'une perte de transparence de la cornée et 135 millions sont amblyopes pour cette même raison.

On savait déjà que l'épithélium de la cornée se renouvelle vite, de 7 à 14 jours chez certains mammifères, mais on pensait que les cellules permettant cette régénération se nichaient dans le limbe, richement innervé et vascularisé, à la différence de la cornée. Or ces travaux ont permis de montrer que l'épithélium de la cornée contient lui-même des cellules capables de renouveler la cornée, le limbe étant un réservoir supplémentaire de cellules en cas de lésion grave.

Ces résultats devraient donc permettre d'améliorer les thérapies à base de cellules souches déjà utilisées en cas de perte de transparence de la cornée."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
techno-science.net 06/10/2008

Canada : les cellules souches dans le traitement du glaucome

Découverte d'un mécanisme clé contrôlant le développement des cellules souches neurales.

MONTREAL, le 8 oct. /CNW Telbec/ - "Une équipe de chercheurs de l'Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM), subventionnée par la Fondation qui lutte contre la cécité du Canada et les Instituts de recherche en santé du Canada, est parvenue à identifier un nouveau mécanisme contrôlant la façon dont les cellules souches neurales de la rétine génèrent le type de cellules approprié à un moment précis du développement. Cette recherche, qui pourrait influencer l'orientation des thérapies de remplacement cellulaire, est publiée aujourd'hui dans la réputée revue Neuron."

"Dans leur article, les scientifiques démontrent qu'un gène appelé Ikaros s'exprime chez la souris dans les cellules souches rétiniennes les plus immatures, qui ont la 'compétence' requise pour générer les sept types de cellules composant la rétine, mais ce même gène ne s'exprime pas chez les cellules souches 'plus vieilles', qui elles ont un potentiel de différentiation plus limité et ne produisent que les neurones produits que dans les stades tardifs du développement. 'En examinant la rétine d'une souris
chez laquelle le gène Ikaros a été inactivé, nous avons remarqué que la
génération des types de cellules rétiniennes précoces était perturbée, alors que la génération des types de cellules rétiniennes tardifs n'était pas affectée', explique le Dr Michel Cayouette qui a dirigé l'étude. En comparaison, en forçant l'expression d'Ikaros chez des cellules souches rétiniennes plus vieilles, qui normalement ont réprimé son expression, ces dernières ont pu retrouver leur compétence à générer des neurones précoces. Ces résultats démontrent que l'expression d'Ikaros dans les cellules souches rétiniennes est à la fois nécessaire et suffisante pour conférer la compétence à générer des neurones rétiniens précoces.

La découverte ces dernières années de cellules souches rétiniennes adultes a laissé entrevoir que de telles cellules puissent un jour être utilisées pour remplacer des cellules mortes ou endommagées dans diverses maladies affectant la rétine, comme le glaucome, la dégénérescence maculaire ou la rétinite pigmentaire. Cependant, pour que de telles approches soient efficaces, il est primordial que les cellules souches ne génèrent que le type de cellule souhaité pour une condition donnée.

L'étude laisse entrevoir qu'il pourrait être possible de manipuler la compétence des cellules souches rétiniennes de telle sorte qu'elles ne génèrent que les cellules rétiniennes associées à un certain stade temporel.

'L'inactivation d'Ikaros commente le Dr Cayouette, peut par exemple favoriser la production de neurones plus tardifs, tels que les photorécepteurs, qui meurent progressivement dans certaines maladies de dégénérescence rétinienne.' Davantage d'études seront nécessaires afin de mieux évaluer la pertinence d'adopter cette approche pour d'éventuelles thérapies de remplacement cellulaire."

"Référence : Jimmy Elliott, Christine Jolicoeur, Vasanth Ramamurthy, and Michel Cayouette. (2008) Ikaros confers early temporal competence to mouse retinal progenitor cells. Neuron Volume 60 9 octobre 2008, 26-39.

Le Dr Michel Cayouette est directeur de l'unité de recherche en neurobiologie cellulaire de l'IRCM. Le Dr Cayouette est aussi chercheur adjoint à l'Université de Montréal. Cette recherche a été financée par la Fondation qui lutte contre la cécité du Canada et les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC).

Créé en 1967, l'IRCM (www.ircm.qc.ca) regroupe aujourd'hui 37 unités de recherche spécialisées dans des domaines aussi variés que la biologie intégrative des systèmes, l'immunité et les infections virales, les maladies cardiovasculaires et métaboliques, le cancer, la chimie médicinale, la recherche clinique et la réflexion éthique. Plus de 450 personnes y travaillent. L'IRCM est une institution autonome, affiliée à l'Université de Montréal. Il entretient une collaboration étroite et de longue date avec l'Université McGill."

Source :
http://www.cnw.ca/fr

Belgique : quand le coeur naît de la moelle osseuse

"La société Cardio 3 Biosciences, installée à Braine-l'Alleud, a développé un traitement visant à transformer des cellules souches issues de la moelle osseuse en cellules cardiaques pour les patients atteints d'insuffisance cardiaque. Les recherches cliniques débuteront bientôt, dès que l'entreprise aura obtenu les autorisations administratives de plusieurs pays européens. Ces tests permettront de voir l'efficacité de la thérapie sur des patients humains. Cardio 3 Biosciences espère commercialiser le traitement d'ici le début de 2011."
Source :
Magazine - Sciences et Santé mer 8 oct
http://www.rtlinfo.be

La conservation du sang placentaire

"Le service des études juridiques du Sénat vient de publier une étude de législation comparée sur les banques de sang placentaire. Le document analyse les dispositions en vigueur dans huit pays européens, l'Allemagne, la Belgique, le Danemark, l'Espagne, l'Italie, les Pays-Bas, la Pologne et le Royaume-Uni, ainsi qu'au Canada et aux États-Unis.
Il montre que :

- en Allemagne, au Danemark, aux Pays-Bas, en Pologne, au Royaume-Uni, au Canada et aux États-Unis, la loi ne se prononce pas sur le statut des banques de sang placentaire et permet la coexistence des établissements privés et publics ;
- la Belgique, l'Espagne et l'Italie assouplissent leur législation, qui interdisait initialement les banques privées de sang placentaire. La légalisation des banques privées, déjà réalisée en Espagne, devrait l'être prochainement en Italie et en Belgique.

Ce document est à votre disposition sur internet :http://www.senat.fr/noticerap/2007/lc187-notice.html
Contact presse : Ali Si Mohamed 01 42 34 25 11 a.si-mohamed@senat

Le consentement présumé, "monstre juridique, logique et éthique"

"Dans une tribune publiée dans le quotidien Le Monde, Roger-Pol Droit revient sur la question du prélèvement d'organes pour dénoncer avec vigueur le système français fondé sur le 'consentement présumé' (à votre mort, on considérera que vous étiez d'accord pour donner vos organes 'à des fins thérapeutiques ou scientifiques' à moins que vous n'ayez clairement manifesté votre opposition). Rappelant en premier lieu la 'pénurie' d'organes qui sévit aujourd'hui en France, faute de donneurs, l'auteur se penche sur la question de la volonté du défunt sur lequel on effectue des prélèvements de cœur, de poumon, de rein ou encore de moelle osseuse."

"Afin de résoudre cette problématique de la volonté du défunt prélevé, la loi de bioéthique du 6 août 2004 stipule en effet, dans son article L. 1232-1, que le 'prélèvement peut être pratiqué dès lors que la personne n'a pas fait connaître, de son vivant, son refus d'un tel prélèvement'. Ainsi, un fichier national des refus, géré par l'Agence de la biomédecine, a été créé en 1998. Dix ans après, ce fichier recense 72 000 inscrits pour 65 millions de Français... 'Que ceux qui en ont entendu parler lèvent la main !', s'indigne l'auteur pour qui l'information concernant ce fichier est proche de zéro.

Pour Roger-Pol Droit, 'ce consentement présumé prend vite des allures de monstre juridique, logique et éthique'. 'C'est un mauvais stratagème pour une cause légitime', poursuit-il, 'car cette astuce introduit subrepticement dans le droit un abîme vertigineux' : 'comment, dans la République française, peut-on décréter que le seul fait de n'avoir pas fait connaître publiquement son refus est équivalent au fait d'avoir consenti ?'. Afin de démontrer l'absurdité d'un tel système, l'auteur applique ce raisonnement à un défunt qui, par exemple, n'aurait pas publiquement marqué son opposition à la confiscation générale de ses biens ; cela signifie-t-il qu'il a consenti à donner tous ses biens à l'Etat ?

Roger-Pol Droit n'a pas de formules assez fortes pour s'élever contre ce 'tour de passe-passe' qui 'consiste à transformer le mutisme en acquiescement' - l'expression 'qui ne dit mot consent' ne pouvant décemment s'appliquant qu'aux vivants -, qui 'reconstruit le passé à sa guise' et 'instrumentalise le silence des morts'. Il appelle donc à trouver d'autres justifications au prélèvement d'organes sur les défunts et à inventer d'autres formules juridiques pour l'encadrer et propose deux options : celle de retenir uniquement le consentement explicite ou au contraire de décréter l'obligation des prélèvements, et de le faire savoir, tout en ménageant une possibilité de refus.

A la veille de la révision des lois de bioéthique, l'auteur rappelle que cette question apparemment secondaire 'n'est pourtant pas un détail anodin' et 'mieux vaudrait ne pas l'oublier'..."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Monde (Roger-Pol Droit) 03/10/08

Nouvelles perspectives pour les traitements de la cornée

"Les mécanismes de renouvellement de la cornée - la partie antérieure transparente de la surface de l'oeil - sont désormais mieux compris."

"De nouvelles perspectives thérapeutiques sont ainsi ouvertes pour le traitement des cécités dues à une perte de sa transparence. Une équipe de chercheurs de l'Université de Lausanne, du CHUV, de l'EPFL et de l'Hôpital ophtalmologique Jules Gonin, à Lausanne, ont en effet montré que la cornée, chez la souris, contient des cellules capables de garantir le renouvellement de la cornée elle-même. Le limbe, zone qui sépare la cornée de la conjonctive ('le blanc de l'oeil'), richement innervée et vascularisée, sert quant à lui de réservoir de cellules-souche, cellules sollicités en cas de large blessure de la surface cornéenne. La découverte, selon le CHUV, permet d'envisager des améliorations des thérapies à base de cellules souches. Les travaux des chercheurs lausannois ont été publiés dans la revue 'Nature'. Selon le CHUV, on compte actuellement près de 50 millions de personnes dans le monde aveugles des deux yeux et quelque 135 millions avec une vison fortement réduite à cause d'une perte de la transparence de la cornée."

Source

Le défunt est-il consentant ?

"Comme chaque jour, quelque part en France, des gens vont mourir tout à l'heure - faute d'un rein, d'un coeur ou d'un peu de moelle osseuse. On aurait pu les leur greffer, avec succès. Et ainsi leur permettre de vivre. Mais on n'a pas ce qu'il faut. Pas assez de greffons, faute de donneurs. Et cette pénurie tue. Au lieu d'attendre des dons, il faut donc effectuer des prélèvements. On opérera, il faut bien s'y résoudre, ce que Descartes appelait 'un homme fraîchement mort'. Chaque coeur, chaque poumon, chaque organe que l'on prélève ainsi offre de nouvelles possibilités de vivre aux patients en sursis."

"On comprend donc le désir des équipes médicales, l'angoisse des familles, l'attente et l'espérance des malades. Si le hasard fournit à l'hôpital un cadavre en bonne santé, si l'on peut dire, il est fort légitime de saisir cette chance, au plus vite, et au mieux. Il n'y a qu'un hic : la volonté du défunt. Avait-il clairement fait connaître son accord ? Ou nettement signifié son refus ? Le plus souvent, aucun document ne permet de lever ce doute. Et pourtant il faut agir, et vite. Prélèvement ou non ?

La loi répond : 'Ce prélèvement peut être pratiqué dès lors que la personne n'a pas fait connaître, de son vivant, son refus d'un tel prélèvement.' (Article L. 1232-1 de la loi de bioéthique du 6 août 2004.) Eh oui, bien que nul ne soit censé ignorer la loi, vous n'aviez pas forcément cette clause en tête... Pourtant, telle est la règle actuelle : si vous n'avez pas manifesté clairement votre refus, on considérera que vous étiez d'accord pour que vos organes, après votre mort, soient utilisés 'à des fins thérapeutiques ou scientifiques'. Cela s'appelle 'consentement présumé'. Ce dispositif est en vigueur dans dix pays d'Europe. Au contraire, notamment au Royaume-Uni, en Allemagne, aux Pays-Bas, le prélèvement demeure impossible sauf à cette unique condition : posséder une trace du consentement explicite donné de son vivant par le défunt.

Arrêtons-nous sur ce 'consentement présumé'. Qu'est-ce qu'il signifie ? Le raisonnement est clair, du moins au premier regard. Le mort sera réputé avoir, de son vivant, accepté l'utilisation de ses organes s'il n'a pas explicitement refusé cette éventualité. Un fichier national des refus a même été créé, à cet effet, en 1998, géré à présent par l'Agence nationale de biomédecine. Que ceux qui en ont entendu parler lèvent la main !... En dix ans, on y recense seulement 72 000 inscrits, trois fois rien sur 65 millions de Français. Est-ce donc que tout le monde veut donner ses organes ? Ou est-ce que l'information concernant ce fichier est proche de zéro ?

En fait, dès qu'on le considère de plus près, ce 'consentement présumé' prend vite des allures de monstre juridique, logique et éthique. C'est un mauvais stratagème pour une cause légitime. Car cette astuce introduit subrepticement dans le droit un abîme vertigineux. Comment, dans la République française, peut-on décréter que le seul fait de n'avoir pas fait connaître publiquement son refus est équivalent au fait d'avoir consenti ?

Imagine-t-on les conséquences d'un tel 'consentement présumé' dans d'autres domaines ? Exemples : le défunt n'a pas publiquement fait connaître son opposition radicale à la confiscation générale de ses biens ? Il a donc consenti au don de tous ses avoirs à l'Etat ! Il n'a jamais inscrit quelque part qu'il était contre la peine de mort, la torture ou l'apartheid ? Considérons donc pour bien établi son consentement à la guillotine, à la gégène et à l'exclusion raciale... Le tour de passe-passe consiste à transformer le mutisme en acquiescement. Voilà une aberration. Car si un refus est net, et si un réel consentement l'est tout autant, une simple absence de refus ne peut en aucun cas devenir un consentement.

Dira-t-on "qui ne dit mot consent" ? Ce n'est pas faux. Mais la formule s'applique exclusivement à des êtres vivants. Ils pourraient parler, et préfèrent se taire. Le silence des pierres ne consent à rien. Celui du cadavre ? Il est fort douteux de l'interpréter. C'est pourquoi on doit recourir à cette reconstitution biscornue : parce qu'il n'a dit mot, on présume qu'il avait consenti. Ce n'est là, à l'évidence, qu'une mauvaise fiction. Elle reconstruit le passé à sa guise. On y a eu recours pour ne pas traiter le corps mort comme une chose, en négligeant totalement la volonté du défunt. Mais ce n'est qu'une solution très bancale, furtive et bricolée. Inacceptable, en fait, car elle instrumentalise le silence des morts.

Il faudrait donc trouver d'autres justifications au prélèvement d'organes sur les défunts, inventer d'autres formules juridiques pour l'encadrer. Parmi les possibles : ne retenir que le consentement explicitement exprimé pendant la vie, ou bien, à l'opposé, décréter l'obligation des prélèvements, au nom de la solidarité, et le faire largement savoir, tout en ménageant la liberté de refus. Dans les principes, ce serait fort différent de la construction biaisée aujourd'hui en vigueur. Inutile de faire parler les morts...

Comme prévu, cette loi va être réexaminée au bout de cinq ans. Dans cette perspective, la France organisera, en 2009, des Etats généraux de la bioéthique. Le président de la République l'a confirmé, le mois dernier, en recevant Benoît XVI. Au menu de ces débats préparatoires, les sujets de grande envergure ne manqueront pas. Apparemment mineur, le consentement présumé n'est pourtant pas un détail anodin. Mieux vaudrait ne pas l'oublier."

Article de Roger-Pol Droit
LE MONDE

Sauver des victimes d'arrêt cardiaque : l'association RMC - BFM

"L’Association RMC/BFM, créée à l’initiative d’Alain et Isabelle Weill, œuvre pour la prévention, la formation et l’information en matière d’action médicale d’urgence dans notre société et plus particulièrement dans le monde sportif.

Notre premier objectif : généraliser les défibrillateurs dans les lieux publics et les entreprises.

Pour y parvenir , l'Association souhaite :
- sensibiliser les citoyens à l'utilisation simple mais vitale des défibrillateurs,
- en promouvoir l'achat par les entreprises,
- aménager le cadre réglementaire afin d'en doter les lieux publics au même titre que les extincteurs.

L'enjeu de notre action : sauver des victimes d'arrêt cardiaque
. Chaque année, les arrêts cardio-respiratoires extrahospitaliers sont responsables de près de 40 000 décès en France (soit environ 110 par jour*)
. Selon l'Inserm, une intervention rapide grâce au défibrillateur permettrait de sauver des milliers de vies chaque année
. En France, le taux de survie des victimes d’un arrêt cardiaque est actuellement estimé entre 2 et 3% *
. A Seattle, où l'installation des défibrillateurs est généralisée, le taux de survie est estimé entre 20 et 30%*

*Données Inserm, 11 mai 2005.

Un événement pour sensibiliser les Français : Le Train du cœur
1 train, 13 villes, 1 objectif

Faire du défibrillateur un objet aussi commun que l'extincteur"

Source :
http://www.associationrmcbfm.fr

Rappelons qu'une situation d'arrêt cardiaque peut conduire à devenir donneur d'organes. Les prélèvements "à coeur arrêté", qui ont repris en France depuis 2006, se font à partir de donneurs en "arrêt cardio-respiratoire persistant", c'est-à-dire sur des personnes ayant fait un arrêt cardiaque, et dont l'état ne s'est pas amélioré après des tentatives de réanimation d'une durée de 30 mn.

Cellules iPS : nouveau procédé de production !

"L'équipe du Dr Konrad Hochendlinger (Harvard Stem Cells Institute, Boston) a obtenu des cellules souches pluripotentes induites (cellules iPS) à partir de cellules adultes de souris sans recourir à l'intégration de virus dans le génome cellulaire. Jusqu'à aujourd'hui, la technique de reprogrammation de cellules adultes mise au point par Shinya Yamanaka nécessitait l'utilisation de ces virus potentiellement tumorigènes (...). En utilisant, avec succès, un vecteur adénoviral, cette équipe américaine vient de démontrer, pour la première fois, 'que l'intégration virale dans le génome n'est pas une condition nécessaire à la reprogrammation'.

Si l'utilité thérapeutique des cellules iPS avaient déjà été démontrée chez la souris, celles-ci ne pouvaient être utilisées chez l'homme en raison de leur risque tumoral (...). Cette nouvelle découverte 'élimine un sérieux obstacle conceptuel' quant à la mise au point de thérapie régénérative chez l'homme."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Quotidien du Médecin (Dr Véronique Nguyen) 26/09/08 - Romandie News 26/09/08 - Telegraph.co.uk (Roger Highfield) 25/09/08 - Nouvel Obs.com 26/09/08

Prélèvements d'organes : débat sur les critères de mort

Les critères de la mort contestés

"Un article publié le 3 septembre 2008 en première page de l'Osservatore Romano, le quotidien du Vatican, lance un pavé dans la mare en contestant que le concept actuel de mort cérébrale suffise à déclarer la mort. Cet article est publié à l'occasion du quarantième anniversaire du 'rapport' de Harvard (1968), qui a remplacé l'arrêt cardio-vasculaire comme signe de la mort clinique par celui de l'électroencéphalogramme plat. Or, selon l'auteur de l'article, 'la justification scientifique d'un tel choix est remise en cause par de nouvelles recherches' et ce 'quarantième anniversaire de la nouvelle définition de la mort cérébrale semble l'occasion de rouvrir la discussion sur les plans scientifiques comme au sein de l'Eglise catholique'. L'enjeu pour l'auteur est d'interroger sur la légitimité du prélèvement d'organes, non pas en tant que tel, mais tel qu'il est pratiqué aujourd'hui avec les critères actuels de la mort."

"Il pose au fond la question de savoir si le mort, le 'donneur d'organes', est bien mort quand on lui prélève ses organes. S'appuyant sur des publications et des analyses d'experts, l'article met en doute cette 'certitude'. Citant des cas de femmes enceintes dans un coma irréversible ayant été maintenues en vie pour permettre la naissance de l'enfant, l'article affirme que 'l'idée que la personne humaine cesse d'exister quand le cerveau ne fonctionne plus (...) entre en contradiction avec le concept de la personne de la doctrine catholique et avec les directives de l'Eglise face aux cas de comas persistants'. Le Père Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Vatican observe que l'article est 'une contribution intéressante et de poids' mais qu'il 'ne peut être considéré comme une position du Magistère de l'Eglise' et cite le discours de Jean-Paul II du 29 août 2000 aux participants du congrès international de la Société des transplantations.

Prélèvement éthique
Dans ce discours, le Pape Jean-Paul II rappelait que, dans la Lettre Encyclique Evangelium vitae, il avait suggéré qu'une façon de promouvoir une véritable culture de la vie 'est le don d'organes, accompli sous une forme éthiquement acceptable, qui permet à des malades parfois privés d'espoir de nouvelles perspectives de santé et même de vie' (n°86). Toutefois, il précisait aussitôt dans son discours que 'comme tout progrès humain, ce domaine particulier de la science médicale (...) soulève également certains points critiques'. D'une part, pour que ce prélèvement soit éthique, il faut nécessairement avoir un accord informé et libre de la part du donneur puis du receveur. D'autre part, pour le prélèvement des organes vitaux, il faut, pour préserver la dignité du donneur, avoir la certitude morale de sa mort clinique, c'est-à-dire pouvoir répondre à la question : 'quand une personne peut-elle être déclarée morte avec certitude ?'. 'Chacun sait que les approches visant à déclarer avec certitude la mort ont déplacé l'accent des signes cardio-respiratoires traditionnels vers ce que l'on appelle le critère 'neurologique', cela signifie 'la cessation totale et irréversible de toute activité cérébrale (dans le cerveau, le cervelet, et le tronc cérébral)'. Le Pape rappelait ensuite que l'Eglise ne prend pas de décision technique sur ces critères mais se limite à vérifier que ces données offertes par la science respectent la dignité de toute personne humaine et il continuait en précisant 'que le critère adopté récemment pour déclarer avec certitude la mort, c'est-à-dire la cessation complète et irréversible de toute activité cérébrale, s'il est rigoureusement appliqué ne semble pas en conflit avec les éléments essentiels d'une anthropologie sérieuse'.

Certitude morale
Jean Paul II soulignait également que le 'critère' pour déclarer avec certitude la mort qui est utilisé par la médecine 'ne doit pas être compris comme la détermination technique et scientifique du moment exact de la mort d'une personne, mais comme un moyen scientifiquement certain d'identifier les signes biologiques qui montrent qu'une personne est effectivement morte'. Le personnel de santé ayant la responsabilité professionnelle d'établir le moment de la mort 'peut utiliser ces critères au cas par cas, comme base pour arriver à un degré d'assurance dans le jugement éthique que la doctrine morale qualifie de certitude morale'. Cette 'certitude morale' est considérée comme la base nécessaire et suffisante pour agir de façon éthiquement correcte. Ce n'est qu'en présence de cette certitude et avec l'accord informé du donneur ou de son représentant, qu'il est moralement légitime de mettre en acte les procédures techniques nécessaires pour prélever les organes destinés à la transplantation.

Coma irréversible, mort cérébrale
Le Quotidien du Médecin du 8 septembre 2008 rappelle que le comité de la faculté de médecine de Harvard chargé d'examiner la définition de la mort cérébrale a établi en 1968 le concept de coma irréversible : 'absence de réceptivité et de réaction, absence de mouvement et de respiration, absence de réflexes, électro-encéphalogramme (EEG) plat, aucune modification des résultats des tests répétés 24 heures plus tard, et exclusion d'hypothermie et de dépresseurs du SNC'. En France, la définition légale de la mort est fixée par un décret du 2 décembre 1996 portant sur le prélèvement d'organes ou de tissus. Selon ce décret, en cas d'arrêt cardiaque ou respiratoire persistant, trois critères cliniques sont nécessaires pour faire le constat de la mort : 'absence totale de conscience et d'activité motrice spontanée, abolition de tous les réflexes du tronc cérébral, absence totale de ventilation spontanée'. Enfin, pour confirmer le caractère irréversible de la destruction encéphalique, on effectue deux EEG à 4 heures d'intervalle qui doivent être a-réactifs ou l'on fait une angiographie montrant l'arrêt de la circulation encéphalique. Rappelons que l'encéphale est constitué du tronc cérébral, du cervelet et du cerveau. Le tronc cérébral est responsable de plusieurs fonctions dont la régulation de la respiration et du rythme cardiaque. Le cervelet coordonne les mouvements et l'équilibre. Le cerveau comprend, d'une part, le diencéphale permettant le tri général des informations sensitives et la commande supérieure des hormones et des viscères et, d'autre part, les deux hémisphères, responsables des sensations conscientes, de la motricité volontaire et des fonctions supérieures (facultés intellectuelles, émotions...).

Prélèvement à cœur arrêté
Si communément les critères de mort cérébrale sont retenus pour pratiquer un prélèvement d'organe, certains pays autorisent aussi le prélèvement à cœur arrêté. Ainsi en France, l'Agence de la Biomédecine autorise, depuis octobre 2006, à titre expérimental et 'en toute discrétion', ce type de prélèvement. Cette technique consiste à prélever des organes sur des personnes en état d'arrêt cardiaque, après une réanimation de trente minutes et le constat de l'absence de reprise de battements du cœur durant cinq minutes au moins. Neuf équipes hospitalo-universitaires participent à ce programme : Angers, Bordeaux, Lyon, Marseille, Nancy, Strasbourg, et, à Paris, les hôpitaux de Saint-Louis, la Pitié- Salpêtrière et Bicêtre. Cette technique permet d'augmenter le nombre de donneurs potentiels et donc de pouvoir greffer davantage de demandeurs d'organes. Pour autant, cette initiative sème le trouble au sein du corps médical. Certains dénoncent la 'course contre la montre' imposée par cette technique, le prélèvement devant être fait 120 minutes maximum après l'arrêt du cœur (contre 1 ou 2 jours après une mort encéphalique avérée). Responsable du groupe de travail à l'espace éthique AP-HP, Marc Guerrier souligne la difficulté de parler de don d'organes à une famille quelques minutes seulement après le constat du décès et celle rencontrée par le personnel qui, d'un côté, fait tout pour réanimer le patient et, de l'autre, constitue un dossier pour un éventuel prélèvement. Une histoire a ravivé le trouble : en juin 2008, un homme de 45 ans qui n'avait pu être réanimé après un arrêt cardiaque, s'est réveillé alors qu'on s'apprêtait à lui prélever certains de ses organes.

La nécessité d'un débat ?
Le Pr Allan Kellehar, de l'université de Bath (Grande Bretagne), appelle à modifier la définition que nous avons de la mort qui repose uniquement sur des termes médicaux. D’après lui, un débat est nécessaire pour savoir s’il est vraiment juste que la mort cérébrale soit le sésame pour débrancher un patient et prélever ses organes. Aujourd’hui, la mort est plus difficile à déterminer parce qu’il est techniquement possible de garder en vie une personne en état de mort cérébrale pendant une durée indéterminée. Ce débat lui paraît essentiel parce que l’utilisation du critère de mort cérébrale résulte d’une pression exercée par certains médecins, dictée, au moins en partie, par le besoin d’organes. Pour le Dr Richard Nicholson, du Bulletin d’éthique médicale, ce débat est nécessaire pour distinguer ce qui est socialement acceptable de ce qui est simplement 'pratique' médicalement..."

Source :
http://www.genethique.org/parus/lettres/2008/genethique105.pdf

Une explication à la moindre survie des reins de donneurs âgés

"Les reins de donneurs âgés survivent moins longtemps que ceux prélevés sur des individus plus jeunes. Une équipe californienne (Jane C. Tan et coll., Stanford) vient de comprendre ce phénomène. Il faut se souvenir que devant le manque cruel de reins à greffer, notamment aux États-Unis, l'âge des donneurs potentiels a été relevé. Un constat en a été tiré : le taux de survie des greffons à 5 ans est abaissé.

Les chercheurs américains ont réalisé une étude histologique de 20 reins de donneurs de plus de 55 ans et de 23 organes de donneurs de moins de 40 ans (décédés dans les deux groupes). En se penchant sur les néphrons, ils ont constaté une baisse de 32 % du taux de filtration glomérulaire chez les plus âgés par rapport aux plus jeunes.

Selon les auteurs cela conduirait à ce qu'ils appellent 'le phénomène du rein restant', sur lequel survient une lésion autoentretenue qui lèse le tissu sain. Ce processus réduit la survie de l'organe transplanté. Un critère de sélection des reins à greffer, fondé sur le nombre de néphrons, pourrait être tiré de cette étude."

Dr G. B.

"Journal of the American Society of Nephrology", à paraître en janvier 2009.

Quotimed.com, le 30/09/2008

Rappelons qu'en France, l’âge moyen des donneurs potentiels a augmenté de cinq ans depuis 2000.
Le Site de l'ABM (Agence de la biomédecine) indique qu'en 2007, 32 pour cent des donneurs prélevés avaient plus de 60 ans.
Source :
http://www.agence-biomedecine.fr/fr/presse/doc/DP_60ans_2008.pdf