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Agence de la biomédecine : "La greffe, recherche et perspectives"

"La greffe est le remplacement, au moyen d’un acte chirurgical, d’un élément du corps humain qui ne fonctionne plus par un élément du corps humain qui fonctionne correctement. Cette technique est envisagée par les médecins lorsque plus aucun autre traitement ne marche. La greffe représente un champ médical en progrès constant. Elle bénéficie du développement de nouvelles techniques et de l’acquisition de nouvelles connaissances scientifiques."

"Deux enjeux focalisent l’attention des médecins et chercheurs. Il y a tout d’abord la pénurie d’organes, contre laquelle on explore de nouvelles sources de greffons et des alternatives à la greffe d’organes. Mais il y a également l’allongement de la vie des greffons et des greffés, qui implique de toujours mieux maîtriser le phénomène de rejet.

L’utilisation d’organes 'à critères élargis'
Avec les progrès de la greffe, des organes qui autrefois pouvaient être exclus du prélèvement sont désormais examinés au cas par cas. Deux critères conditionnent le choix de prélever : l’état de l’organe [Un organe est une partie du corps qui remplit une ou plusieurs fonctions bien déterminées. Il est généralement constitué de plusieurs tissus, organisés selon une structure complexe. Chaque organe est essentiel au bon fonctionnement de notre organisme. Les principaux organes sont le coeur, les reins, les poumons, le foie, le pancréas, les intestins], et l’existence en liste d’attente d’une personne à qui la greffe de cet organe, avec ses caractéristiques et ses éventuelles imperfections, apportera plus de bénéfices que de risques.

Entrent par exemple dans cette catégorie les reins prélevés sur des personnes de plus de 60 ans, qui sont souvent hypertendues ou diabétiques. Ces reins sont greffés à des malades de même classe d’âge présentant de ce fait les mêmes caractéristiques. Le suivi des patients greffés montre un réel bénéfice en termes de survie comparé au traitement par dialyse.

La thérapie cellulaire
On sait greffer des organes, des tissus, mais également des cellules dotées de fonctions particulières. Depuis le milieu des années 90, on greffe ainsi des îlots de Langerhans, amas de cellules du pancréas, en remplacement de certaines greffes pancréatiques.

Plusieurs équipes de chercheurs travaillent actuellement à une nouvelle application de la greffe cellulaire : réparer un organe en utilisant des cellules souches. On préfère alors utiliser le terme de thérapie cellulaire.

Une cellule souche est une cellule indifférenciée qui a pour fonction de produire des cellules différenciées, c’est-à-dire dotées d’un rôle précis dans l’organisme : cellules des muscles, du foie, des os, du sang... Une cellule souche est également capable de se multiplier pour produire de nouvelles cellules souches identiques.

L’embryon est particulièrement riche en cellules souches : ce sont elles qui construisent les différents tissus et organes du corps humain. Les cellules souches présentes ensuite chez le fœtus, l’enfant et l’adulte servent à renouveler certains types cellulaires du corps, comme la peau, et à réparer des lésions.

La greffe de cellules souches n’est pas totalement nouvelle. L’exemple le plus connu est la greffe de cellules souches hématopoïétiques de la moelle osseuse, qui permet de combattre des maladies graves du sang comme les leucémies. Les cellules du donneur [Le donneur est la personne sur laquelle le prélèvement d’organes et/ou de tissus a été effectué] sont 'greffées' par injection intraveineuse, comme s’il s’agissait d’une transfusion sanguine.

[Pour en savoir plus : www.dondemoelleosseuse.fr]

En revanche, on ne sait pas encore réparer un organe avec de telles cellules. Quant à reconstituer un organe intégralement avec de telles cellules, cela n’est pas envisagé à ce jour. Un organe est en effet constitué de plusieurs types cellulaires imbriqués selon une architecture complexe.
[NDLR: le Professeur Axel Kahn, généticien, a indiqué qu'il n'était pas déraisonnable de penser qu'un jour on saura réparer de petits organes avec de telles cellules, rendant ainsi la transplantation caduque.]

En France, le Pr Philippe Ménasché, chirurgien cardiaque et directeur d’unité Inserm, et son équipe travaillent depuis plusieurs années à 'réparer' des cœurs qui ont par exemple subi un infarctus du myocarde. L’objectif est de recoloniser la zone de tissus morts avec des cellules souches susceptibles de la restaurer. Tout l’enjeu est d’identifier les meilleures cellules réparatrices. Plusieurs voies sont explorées : cellules souches musculaires prélevées sur le malade même, cellules souches embryonnaires. La seconde voie apparaît comme la plus prometteuse.

Seule une cellule sur dix survit après la greffe : la priorité aujourd’hui est d’améliorer ce taux de survie.

Le 'cœur artificiel'
Compte tenu de la pénurie d’organes, les greffons cardiaques vont en priorité aux malades les plus menacés, car ce sont eux qui en bénéficieront le plus. Mais certains patients en liste d’attente se dégradent très rapidement. Les greffés rénaux bénéficiaient depuis longtemps de la dialyse, ou rein artificiel. Les chirurgiens cardiaques se sont de leur côté intéressés au cœur artificiel.

De machines énormes, réservées à l’assistance cardiaque à l’hôpital, on est parvenu récemment à concevoir des dispositifs miniaturisés qui peuvent être en partie implantés dans le cœur même du malade, l’autre partie étant constituée d’une mécanique extracorporelle portable, et qui lui permettent de retourner vivre à son domicile.

Plus que des alternatives à la greffe, ces appareils d’assistance cardio-circulatoire sont pour le moment plutôt considérés comme des solutions d’attente.

D’autres travaux sur les organes artificiels – foie, poumon, pancréas, etc.- ont été menés, mais jusqu’ici les résultats ne sont pas concluants."

Date de mise à jour : 03/06/2008
Source :
http://www.dondorganes.fr

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