Merci de ne PAS poster de messages concernant la vente d'un organe et comportant des coordonnées téléphoniques, e-mail, etc. La loi française interdit la vente d'organes.

"Vers une interdiction des xénogreffes ?"

"Dirigée par Jacques et Françoise Reiss, anciens directeurs du CNRS, l'association Antidote Europe vient d'appeler le ministère de la Santé belge et les commissaires européens à la Santé et à l'Environnement à interdire les futurs projets d'essais cliniques de greffes d'organes animaux chez l'homme. 'A l'heure où les gouvernements se disent préoccupés par la transmission à l'homme de maladies telles que la grippe aviaire, comment peut-on justifier l'idée de transplanter des organes animaux sur des patients humains ? En plus du risque de transmission de virus inconnus, les problèmes basique du rejet n'ont pas été résolus. (...) Nous considérons que ces recherches constituent un gaspillage. Il serait plus utile d'investir l'argent ainsi dépensé pour étudier la compatibilité des greffes à l'intérieur de l'espèce humaine.'
Cette déclaration intervient en réaction à un article, signé par trois chercheurs en immunologie de la greffe (Ben Sprangers, Marc Waer et Anne Billiau), paru en avril dernier dans Kidney International. Dans cet éditorial, les chercheurs écrivaient que nous sommes à la veille des premiers essai cliniques humains de xénogreffes (c'est-à-dire de greffe de reins, de pancréas ou encore de cœurs de porcs chez l'homme)."

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"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Figaro (Jean-Michel Bader) 27/06/08

Enquête sur un trafic d'organes

"L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe a chargé le sénateur suisse Dick Marty de rédiger un rapport sur les accusation de trafic d'organes portées par l'ancienne procureur du tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), Carle del ponte. Dans un livre paru en avril dernier, elle affirme en effet avoir enquêté en Albanie sur un trafic d'organes survenu au cours de l'été 1999 : selon elle, entre 100 et 300 Serbes auraient été enlevés du Kosovo puis déportés en Albanie. L'enquête du TPIY avait été close en 2003, faute de preuves. Le procureur de Serbie, Vladimir Vukcevic, avait déjà ouvert une enquête juste après la publication de l'ouvrage de Carle del Ponte mais les autorités judicaires albanaises avaient refusé de coopérer."
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"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Monde (Stéphanie Maupas) 27/06/08

"Dans ses Mémoires, l’ancien procureur général du Tribunal pénal international de La Haye pour l’ex-Yougoslavie explique comment 300 prisonniers serbes auraient été éviscérés par leur bourreaux albanais."

"Edifiant ! Comment profiter d’une guerre pour faire un business, certes lucratif, mais ô combien crapuleux ? Comment prospérer en utilisant au maximum le potentiel de prisonniers à bout de force ? En résumé, en leur faisant subir des opérations à répétition visant à prélever leurs organes. Et jusqu’à la mort. Pour ce faire, 300 hommes et femmes serbes, ainsi que d’autres, du moment qu’ils étaient slaves, étaient transférés du Kosovo en Albanie par les soldats de l’Armée de libération du Kosovo (UCK) en 1999.

Là, ils étaient parqués dans un baraquement de la localité de Burrel, et des chirurgiens prélevaient foies et autres reins. Ces organes étaient ensuite acheminés vers l’étranger pour des patients en attente de greffe, et prêts à y mettre le prix. C’est ce que révèle Carla Del Ponte, chargée jusqu’en décembre dernier de la question yougoslave au Tribunal de La Haye (TPIY), désormais ambassadrice de Suisse en Argentine, dans un livre témoignage, 'La chasse, moi et les criminels de guerre' (La Caccia), paru ce mois en Italie, et réalisé en collaboration avec un journaliste du New York Times, Chuck Sudetic."

Source :
http://www.francesoir.fr/etranger/2008/04/15/kosovo-carla-del-ponte-denonce-un-trafic-d-organes.html

"Crise à l'ADMD"

"Vice-président de l'association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) - qui milite depuis trente ans en France pour la légalisation d'une 'aide active à mourir' - et avocat de Chantal Sébire, Gilles Antonowicz vient d'annoncer sa démission de l'ADMD. 'Je ne suis plus comptable des discours, positions ou actions que les actuels responsables de cette association pourraient désormais tenir, prendre ou entreprendre', a-t-il déclaré."

"Cette nouvelle démission intervient trois semaines après celle du secrétaire général, Henri Chamaret, et alors que le parquet de Dijon vient d'ouvrir une enquête préliminaire dans l'affaire Sébire pour 'provocation au suicide'.

Gilles Antonowicz justifie son départ par des désaccords de fond. Deux courants s'opposent au sein de l'ADMD : le premier, dans lequel s'inscrit l'ancien vice-président, revendique un 'droit' à l'euthanasie pour les malades en fin de vie, 'lorsqu'il n'y a plus d'espoirs thérapeutiques' alors que le second milite pour le suicide assisté, c'est-à-dire le 'droit' de choisir sa mort à n'importe quel moment et quel que soit son état de santé. Président de l'ADMD, Jean-Luc Romero évoque lui 'des divergences de nature financière' pour expliquer le départ de Gilles Antonowicz.

Selon l'hebdomadaire La Vie, cette nouvelle crise interne révèle 'une ambiguïté originelle' entre militants de l'euthanasie et ceux du suicide assisté. 'Notre position est claire, nous sommes à la fois pour l'euthanasie et pour le suicide assisté, mais pas à n'importe quel âge, ni dans n'importe quelle condition', tente d'expliquer Jean-Luc Romero.

En 2007 déjà, de vifs débats avaient divisé l'ADMD : lors de la rédaction d'une proposition de loi, laquelle devait être au départ limitée aux malades incurables et avait été finalement élargie à toute personne 'placée dans un état de dépendance qu'elle estime incompatible avec sa dignité'. Le sénateur Henri Cavaillet (1), jugeant ces termes encore 'trop timides', avait démissionné. 'Il faut dire qu'au même moment, l'une de ses proches collaboratrices avait reconnu avoir détourné 75 000 EUR.', ajoute La Vie.

Récemment, une autre polémique est née à propos de l'association suisse Dignitas : des militants se sont émus des pratiques suisses rapportées dans la presse comme le recours à l'étouffement avec un sac plastique rempli d'hélium afin d'éviter les prescriptions médicales. A ce sujet, Jean-Luc Romero indique qu'il se rendra en Suisse le 18 juillet prochain 'afin de remercier le directeur de Dignitas, qui a toujours pris en charge nos adhérents avec beaucoup d'attention, et pour éclaircir certains détails de la procédure, notamment les modalités de décès et le coût évalué de la prestation'.

Le 31 octobre prochain, l'ADMD recevra, pour la première fois en France, le congrès mondial des associations pour le droit de mourir dans la dignité."

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"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...) Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
La Vie (Claire Legros) 26/06/08 - La Croix (Pierre Bienvault) 27/06/08 - Le Figaro.fr (Laure Daussy) 26/06/08

(1) Il s'agit en fait d' Henri Caillavet

"Greffe - Dons d'organes : les minorités défavorisées"

"Parce qu'il y a moins de donneurs compatibles, les personnes issues de minorités ethniques doivent attendre plus longtemps pour se faire greffer. Une situation difficile à évaluer en France, où les données sur l'origine des patients sont interdites."

"Les Français ne sont pas tous égaux face au don d'organes. Les personnes issues des minorités ethniques qui sont en attente d'une transplantation de rein sont en effet défavorisées par rapport aux personnes d'origine européenne. Motif : les donneurs compatibles sont trop peu nombreux au sein de leur communauté.

Une greffe rénale a en effet d'autant plus de chance de réussir que le patient 'ressemble' à son donneur. 'Les défenses immunitaires sont programmées pour reconnaître ce qui est étranger [à l'organisme], explique à LCI.fr le docteur Corinne Antoine, médecin-expert pour la greffe d'organe à l'Agence de la biomédecine. Pour cela, elles se basent sur les molécules HLA (Human Lococyte Antigenes), qui sont une sorte de carte d'identité personnelle que l'on partage à moitié avec ses parents, potentiellement, avec ses frères, ses sœurs mais aussi en partie avec d'autres personnes.'

Or, la répartition des molécules HLA n'est pas la même selon les régions du monde. Certaines d'entre elles sont plus fréquentes en Asie du Sud-Est qu'en Europe, par exemple. Ainsi, une personne née en Afrique ou de descendance africaine qui vit en Europe partagera des HLA avec beaucoup moins de gens que des Européens. 'Tous les pays occidentaux sont confrontés à ce problème' de compatibilité, souligne le docteur Antoine.

Au Royaume-Uni, les autorités sanitaires britanniques tentent de réduire cette fracture sanitaire en appelant les personnes d'origine antillaise, africaine ou asiatique à s'ouvrir davantage au don d'organes. Mais la situation est plus difficile à évaluer en France où la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) interdit d'utiliser des données sur l'origine ethnique.

Efficacité et équité

Les médecins français ont donc dû résoudre ce problème en se focalisant strictement sur les données médicales. En France, l'attribution d'un rein se fait sur la base d'un 'score' qui prend en compte des paramètres d'équité (durée d'attente, difficulté d'accès à la greffe) et des paramètres d'efficacité (donneur et receveur dans la même tranche d'âge, ressemblance HLA). La ressemblance immunologique se détermine sur 6 déterminants HLA.

Le système mis au point pour simuler la difficulté d'accès à la greffe permet ainsi d'identifier les receveurs ayant peu de donneurs compatibles (moins de 3 ressemblances sur les 6 requises) ou les receveurs ayant développé des anticorps suite à des transfusions ou des grossesses, leur interdisant un grand nombre de donneurs potentiels, pointe le docteur Antoine. Les personnes issues des minorités, ayant un groupe HLA rare pour l'Europe, sont ainsi 'détectées' par le système.

Freins à lever

Reste à inciter les différentes communautés à davantage faire des dons d'organes. 'Il faut comprendre les freins sans faire un chantage sur l'accès aux soins', plaide le docteur Antoine. C'est la démarche entreprise par Daniel Maroudy, ancien responsable des prélèvements d'organes à l'hôpital Saint-Louis. Les freins sont essentiellement culturels ou religieux. 'Le prélèvement d'organe sur une personne décédée - ce qui représente 94 pour cent des cas en France - renvoie à deux lieux d'interdits : le corps et la mort', explique-t-il à LCI.fr.

'Les campagnes d'information ciblées n'ont jamais été envisagées [par les autorités sanitaires], avance-t-il. Il y a une forme de censure ; la crainte de montrer sur la place publique que les communautés s'opposent au don d'organes.' Selon Daniel Maroudy, il faudrait mettre à disposition des équipes de prélèvement d'organes des kits pour leur apprendre à approcher les familles. Autre idée : sensibiliser les leaders d'opinion au sein de ces communautés. Autant d'approches qui demandent une révolution des esprits. Chez les donneurs potentiels comme au sein des autorités sanitaires."

Source :
http://tf1.lci.fr
Matthieu DURAND - le 24/06/2008

CHU de Nantes : une pompe en alternative à la transplantation cardiaque

"NANTES : Une pompe en alternative à la transplantation cardiaque"

"Salué par une Victoire de la médecine en décembre dernier, le programme initié par l'équipe du professeur Duveau permet à des insuffisants cardiaques de mener une vie presque 'normale' sans transplantation d'organe, grâce à une pompe artificielle implantable."

"En décembre dernier, les Victoires de la médecine ont récompensé, dans la catégorie 'cardiologie-métabolisme' l'équipe du professeur Daniel Duveau, de l'institut du thorax, pour son traitement de l'insuffisance cardiaque avancée par pompe artificielle rotative implantable permettant le retour à domicile.

'C'est avant tout une victoire d'équipe, insiste le professeur Duveau, à laquelle doivent être associés les chirurgiens cardiaques, les cardiologues et aussi les réanimateurs. D'un point de vue personnel, cette récompense est l'aboutissement de vingt ans de travail clinique et de recherche chirurgicale consacrés à l'assistance circulatoire'.

Dès 1985, en effet, lorsqu'est réalisée à Nantes la première transplantation cardiaque, il est évident que le programme de transplantation ne pourra être bien conduit sans investir dans des moyens de suppléance mécanique du coeur. En cas de détérioration aiguë et faute d'organe immédiatement disponible, le patient est en effet condamné. 'À partir de 1987-88, j'ai travaillé sur ce sujet avec des collègues parisiens et américains. En 1988, la première implantation d'un coeur artificiel total à Nantes, suivie un mois plus tard par une greffe d'organe, a été couronnée de succès. Depuis, nous avons développé ce type de prise en charge.'

Grâce à un ambitieux programme d'investissement de la part de notre CHU, l'équipe du professeur Duveau expérimente différentes sortes de ventricules artificiels et développe une expertise en prenant en charge un grand nombre de patients en phase terminale, ce qui lui vaut une reconnaissance nationale et internationale.

'Au début, le matériel était volumineux et peu confortable pour le patient qui était tributaire d'une source d'énergie à l'air comprimé. Peu à peu, une deuxième génération de ventricules mécaniques s'est développée. Implantables dans l'organisme et dépendant d'une source d'énergie électrique, ils sont devenus portables'. Ces pompes, implantées sous les côtes, sont lourdes et volumineuses. Elles permettent cependant au patient d'attendre un organe pendant plusieurs semaines voire plusieurs mois et évitent la détérioration générale de l'organisme que provoque un coeur défaillant. Entre 1995 et 2000, deux patients équipés d'un ventricule gauche artificiel électrique implanté dans leur organisme ont attendu à domicile la transplantation.

Une révolution intervient en 2004 avec l'apparition d'une troisième génération d'appareils 'plus petits, plus faciles à implanter et bien mieux tolérés car moins volumineux, puisque leur poids varie de 80 à 150 grammes contre plus d'un kilo pour les précédents. Il s'agit de pompes rotatives à débit continu qui améliorent très sensiblement la qualité de vie du patient. Le délai d'attente moyen pour une greffe du coeur est aujourd'hui de six mois. Passer ce temps à domicile en se livrant à ses activités quotidiennes avec une gêne modérée représente un confort considérable pour le malade, augmente les chances de succès de la greffe et diminue le temps de récupération ensuite'.

L'implantation de ce type de pompe n'est pas systématique, puisqu'elle ne remplace que le ventricule gauche, ce qui suppose que le ventricule droit n'est pas trop pathologique. Son coût élevé (85 000 euros pour un usage unique) est un autre facteur limitant de son utilisation qui n'est de toute façon justifiée que pour certains patients sélectionnés. Pour d'autres indications, les pompes de première génération sont encore utilisées.

Depuis deux ans, l'équipe nantaise développe un programme d'assistance circulatoire avec intention de retour à domicile. En clair, de solution d'attente de la transplantation, la pompe devient une alternative à celle-ci, au moins pour la durée de vie estimée de l'appareil qui est d'environ cinq ans. Déjà, une dizaine de personnes en France, dont trois à Nantes, mènent grâce à ce 'coeur artificiel' une existence quasi normale avec pour principale contrainte le port permanent d'un petit sac à dos contenant les batteries d'alimentation : 'Nous ne sommes pas le seul centre en France à mener cette expérience, explique Daniel Duveau, mais une demi-douzaine d'équipes seulement sont concernées'.

En France, 1500 personnes attendent une transplantation [greffe de coeur, ndlr.], 350 en bénéficient chaque année, dont 20 à 25 à Nantes. 'Si la technologie confirme la bonne impression que nous en avons, l'implantation de la pompe artificielle comme alternative à la greffe d'organe pourrait concerner dans la région nantaise une dizaine de personnes chaque année.'"

Pour plus d'informations contacter :
Responsable de la Communication
CHU Nantes, allée de l'île Gloriette
44035 Nantes cedex
Téléphone : 02 40 08 72 27
Fax : 02 40 08 71 61
email : manuela.delapena@chu-nantes.fr

Source :
Réseau CHU-Newsletter
Newsletter N°422 - 24/06/2008

"Sang de cordon : le retard coupable de la France"

"Titulaire de la chaire Sanofi-Aventis innovation thérapeutique et vice-président de l'association Eurocord, plateforme internationale de recherche sur les cellules souches de sang de cordon, Grégory Katz revient dans Les Echos sur la pénurie de sang de cordon ombilical dont souffre la France, pourtant pionnière en la matière."

"Au 16ème rang mondial en nombre de greffons par habitant (1 pour 10 000 en 2008), la France doit, chaque année, importer des greffons pour répondre à ses besoins : en 2007, 64 pour cent des greffons ont été importés ce qui représente une dépense de 3,7 millions d'euros pour l'assurance-maladie. Seul pays de l'OCDE à ne pas autoriser les banques privées sur son territoire, la France favorise ainsi 'l'exode des bio-ressources' : plutôt que de voir incinérer le sang de cordon de leur enfant (considérées comme des déchets opératoires, les unités de sang placentaire sont quasiment tous systématiquement incinérés), certains parents choisissent de l'expatrier pour le stocker dans des pays voisins. 'Le taux de natalité français étant le plus élevé d'Europe (816 000 naissances en 2007) et le taux de stockage de greffon étant un des plus faibles (environ 800 unités par an), la France est l'un des plus grands incinérateurs de sang de cordon parmi les pays de l'OCDE', note l'auteur.

Pour tenter de rattraper le retard que la France accuse dans ce domaine, l'Agence de la biomédecine a récemment lancé un appel d'offres pour financer, à hauteur de 900 K EUR, l'ouverture de nouvelles banques de sang de cordon ; la banque de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a été réouverte à la fin de l'année 2007 après avoir été fermée en 2002 par manque de financement. L'objectif est de stocker 10 000 greffons supplémentaires soit d'atteindre le taux de 1,6 greffon pour 10 000 habitants. En Espagne, l'objectif est d'atteindre, d'ici à 2015, le taux de 12 greffons pour 10 000 habitants... Pour Grégory Katz, 'pour rattraper le retard français, les efforts publics devraient s'intéresser en priorité au prélèvement des greffons dans les maternités' et donc 'structurer un réseau de maternités d'envergure nationale' (aujourd'hui six maternités sur tout le territoire diffusent une information détaillée sur le sujet), 'former le personnel médical' et 'informer le public'.
Depuis la 1ère greffe mondiale de sang de cordon réalisée en avril 1971, près de 10 000 patients à travers le monde ont bénéficié de ce type de greffe. Le sang de cordon est d'ores et déjà utilisé dans près de 85 indications thérapeutiques (cancers du sang, thalassémies, drépanocytoses, maladies auto-immunes et maladies rares) et la liste de ses applications 'pourraient à l'avenir porter sur les maladies cardio-vasculaires, les maladies neuro-dégénératives, l'ostéoporose, de nombreux cancers, des myopathies, des hépatites ou le diabète'.
Dans un contexte où l'intérêt thérapeutique du sang de cordon ne semble pas être reconnu et où rien n'est fait pour qu'il puisse bénéficier aux patients, certains juristes s'accordent à dire que des familles ou des associations de patients pourraient se retourner contre les hôpitaux 'pour perte de chance'. 'Il est indispensable que la puissance publique réagisse. (...) Ce rebond est aujourd'hui indispensable pour prévenir l'exode des bio-ressources, enrayer l'importation des greffons, et préserver un système d'égal accès aux soins fondé sur la solidarité', conclut l'auteur."
Copyright genethique.org
"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Les Echos 19/06/08

L'avenir de la recherche sur les cellules souches embryonnaires

"Philippe Menasché, chirurgien cardiaque à l'hôpital Georges Pompidou, professeur à l'université Paris-Descartes et directeur d'une unité de l'Inserm sur la thérapie cellulaire cardiaque revient dans Libération sur le débat autour des cellules souches humaines."

"Il considère que les cellules souches adultes assurent la régénération du tissu dans lequel elles résident, mais qu'elles sont en général spécifiques. Les cellules souches embryonnaires auraient, elles, une plasticité qui leur permettrait d'être reprogrammées pour devenir des cellules de n'importe quel organe.
Les cellules souches embryonnaires sont issues d'embryons âgés de 4 à 6 jours, conçus dans le cadre d'une fécondation in vitro (FIV). La loi de bioéthique de 2004 interdit la recherche sur les cellules souches embryonnaires mais l'autorise de façon dérogatoire pour une durée de 5 ans.
Pour Philippe Menasché, cette opposition cellules souches adultes/cellules souches embryonnaires est artificielle. Pour lui, il faut définir quelles sont les cellules les plus appropriées pour traiter une maladie donnée.

Il estime que la possibilité de reprogrammer une cellule adulte de peau en cellule au potentiel équivalent à celui d'une cellule souche embryonnaire (cf Synthèse de presse du 21/11/07)est une avancée scientifique certaine mais qu'elle a ses limites pour une application thérapeutique.

Il dénonce, ce qu'il appelle le retard de la France en matière de recherche sur les cellules souches embryonnaires et craint que la révision des lois de bioéthique qui doit avoir lieu en 2009 ne soit repoussée. Il demande le respect de l'échéance de la révision de la loi et souhaite qu'à propos de la recherche sur les cellules souches embryonnaires, on passe d'un régime dérogatoire à un régime d'autorisations encadrées par l'Agence de la biomédecine."

Source :
Copyright genethique.org
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Libération 21/06/08

Nominations à la tête de l'Agence de la biomédecine

"Emmanuelle Prada-Bordenave, maître des requêtes au Conseil d'Etat, a été nommée directrice générale de l'Agence de la biomédecine, en remplacement de Carine Camby qui la dirigeait depuis mai 2005.

Le Professeur Sadek Beloucif est quant à lui nommé président du conseil d'orientation, en remplacement d'Alain Cordier. Professeur des Universités en anesthésie-réanimation, il est actuellement professeur des universités-praticien hospitalier à l'hôpital Avicenne de Bobigny.

Rappelons que l'Agence de la biomédecine contrôle les activités de procréation, d'embryologie, de génétique humaine et de greffes."

Copyright genethique.org

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Le Monde.fr 20/06/08

Chine : JO 2008 le sport version droits humains

JO Pékin 2008 : quelle médaille pour les droits humains ?


"Amnesty International est préoccupée par la régression en matière de respect des droits humains à l’approche des Jeux olympiques de 2008. Malgré les engagements des autorités chinoises, de graves atteintes aux droits humains continuent d’être commises en Chine. Amnesty International prêtera une attention particulière à la mise en conformité des principes de base de la Charte olympique avec ces engagements d'amélioration que les autorités chinoises ont émises en 2001, quand la Chine a été finalement choisie pour accueillir les JO de 2008.

L’organisation se concentrera donc sur les points suivants : recours persistant à la peine de mort et à des formes abusives de détention administrative, incarcérations, torture, le harcèlement continu et la détention des défenseurs des droits humains, ainsi que la répression des journalistes tout médias confondu des médias y compris Internet.

Il convient d’accélérer la mise en œuvre des réformes nécessaires.

Des promesses non tenues et des violations persistantes :

- Peine de mort

- Détention arbitraire dont 'rééducation par le travail'

- Entraves à la liberté des médias et répression sur Internet

- Harcèlement des défenseurs des droits humains"

Source :
http://www.amnesty.fr

Voir les articles de presse sur les transplantations d'organes forcées en Chine :
http://actuagencebiomed.blogspot.com

Fin de vie : Mission Leonetti : Marie Humbert auditionnée

"Auditionnée mercredi par la mission Leonetti - chargée, à la suite de l'affaire Sébire*, d'évaluer la loi sur la fin de la vie de 2005 - Marie Humbert a plaidé pour un 'droit opposable à mourir dans la dignité'.

Rappelons qu'en septembre 2003, Marie Humbert avait injecté une dose de barbituriques dans la sonde gastrique qui nourrissait son fils Vincent, victime d'un accident de la route trois ans auparavant, qui tombe alors dans un coma profond. Quelques jours plus tard, c'est le Dr Chaussoy qui débranche le respirateur de Vincent, puis lui injecte une dose de chlorure de potassium, mettant ainsi fin à sa vie. Une information judiciaire visant Marie Humbert et Frédéric Chaussoy avait été ouverte et, le 2 janvier 2006, le procureur a requis un non-lieu général. Le 27 février 2006, cette ordonnance de non lieu a été délivrée par le juge d’instruction Anne Morvant.

*Agée de 52 ans et atteinte d'une tumeur incurable, Chantal Sébire avait demandé à la justice, mercredi 12 mars, la possibilité de 'bénéficier d’un suicide médicalement assisté' (cf. Synthèse de presse du 13/03/08). Sa demande avait été refusée par le tribunal de grande instance de Dijon le 17 mars (cf. Synthèse de presse du 18/03/08). 2 jours plus tard, elle était retrouvée morte à son domicile, après avoir absorbé un barbiturique (cf. Synthèse de presse du 20/03/08)."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
La Croix 20/06/08

13ème journée nationale du don d'organes : information ou promotion ?

13ème journée nationale du don d'organes


"L'association pour le don d'organes et de tissus humains, France Adot, organise, dimanche 22 juin sa 13ème Journée nationale du don d'organes. Le professeur Christian Cabrol, qui a réalisé la première transplantation cardiaque en Europe en 1968, soutient cette initiative : 'le don d'organes, est un devoir humain, social, immédiat'."

"A l'occasion de cette journée, France Adot demande que soit créé, au même titre que le RNR (le registre national des refus), un registre qui recenserait les volontaires au prélèvement d'organes. 'Normalement, c'est le principe de consentement présumé qui doit être appliqué. Mais dans les faits, on suit l'avis de la famille, même quand il est contraire à la volonté de la personne décédée. Les personnes qui sont favorables au don souhaitent pouvoir l'exprimer car beaucoup craignent que leur volonté ne soit pas respectée', explique Marie-Claire Paulet, présidente de France Adot.

En 2007, selon France Adot, on a procédé à 4 664 greffes, soit 54 pour cent de plus qu'en 2000."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Quotidien du Médecin (Dr Sylvia Archimède) 18/06/08 - Le Figaro 18/06/08

Interrogations autour des 'prélèvements à coeur arrêté'

PARIS - "Des spécialistes se sont interrogés récemment sur les 'prélèvements à coeur arrêté', une procédure qui permet de prélever un organe sur une personne décédée après arrêt cardiaque, et non plus après arrêt cérébral constaté en service de réanimation.

En février les participants à une réunion de 'l'espace éthique' de l'AP-HP ont ainsi débattu d'une affaire intervenue le mois précédent à Paris. Un homme de 45 ans, victime d'un arrêt cardiaque non loin d'un hôpital, avait été soumis à de très longues procédures de réanimation, en vain.

On commençait donc à envisager un prélèvement. Mais une fois les tentatives interrompues pour constater le décès -ce qui intervient légalement après cinq minutes sans battements cardiaques-, le coeur s'est remis spontanément à battre.

'Ce patient a bénéficié d'une réanimation prolongée afin de réaliser dans un deuxième temps un prélèvement d'organes. Il est possible que si cette option n'avait pas été envisagée, le patient aurait pu être déclaré mort', a souligné au Quotidien du médecin Daniel Jannière, médecin adjoint au SAMU de Paris.

Lors de la réunion du groupe éthique de l'AP-HP, des réanimateurs ont témoigné de cas 'exceptionnels' où des personnes 'dont chacun était convaincu du décès' survivaient après une réanimation au-delà des durées 'considérées comme raisonnables'.

Ils se sont demandé alors quand devait cesser la réanimation et quand la personne devenait vraiment donneur potentiel. Tous ont constaté l'extrême 'complexité' du sujet.

Pour apaiser les inquiétudes des éventuels donateurs, le Pr Christian Cabrol, professeur honoraire de chirurgie cardio-vasculaire, a souligné que ces prélèvements sont menés actuellement en France à titre expérimental pour le rein, et seulement sur dix sites hospitaliers. 'C'est très marginal et très surveillé', a-t-il assuré.

Selon l'Agence de Biomédecine, ce type de prélèvement a permis en 2007 de réaliser 43 greffes rénales."

(Copyright AFP / 17 juin 2008 12h21)
Lien :
http://www.romandie.com/infos/news2/080617102154.z2ksa0rn.asp

Le don d'organes est encore loin de répondre aux besoins

PARIS - "Le don d'organes, en nette augmentation au cours des dernières années, est très loin de répondre aux besoins, selon l'association pour le don d'organes France-Adot, qui organise sa 13ème journée du don à la fin de la semaine.

Et pourtant, 'c'est un devoir humain', a lancé devant la presse le professeur Christian Cabrol, professeur honoraire de chirurgie cardiaque, lors de la présentation de cette journée.

Créée en 1969 par Jean Dausset, prix Nobel de médecine, France Adot, fédération d'associations départementales, est parrainée par l'acteur et réalisateur Richard Berry, qui a lui-même a donné un rein à sa soeur il y a trois ans.

En 2007, selon France Adot, on a procédé à 4.664 greffes, soit 54 pour cent de plus qu'en 2000. Cependant les dons sont restés très insuffisants : 231 patients sont décédés faute d'organe, et la liste d'attente au 31 décembre était de 7.672 malades.

Dans le même temps, 278.000 cartes de volontaires pour le don, qui n'ont pas valeur légale, ont été demandées à l'association. Le don doit être volontaire, gratuit et anonyme.

L'association plaide pour un registre officiel des volontaires du don d'organes, comme il existe un 'registre national des refus' sur lequel on peut s'inscrire si l'on ne veut pas en donner. Elle suggère aussi que soit inscrite sur la carte Vitale 2, en cours de distribution, la volonté -ou non- de donner un organe après sa mort.

En décembre dernier, 150 députés UMP et Nouveau centre s'étaient déclarés favorables à l'inscription éventuelle de la mention 'donneur d'organes' sur la Carte Vitale pour 'limiter le taux de refus spontané des familles' au moment du décès.

Effectivement, avoir une carte disant que l'on veut faire don d'organes -on peut préciser lesquels- après sa mort n'empêche pas de demander le moment venu l'accord des proches. En l'absence de proches, la loi s'applique et le consentement est 'présumé'.

'L'important c'est de s'exprimer, d'en parler à ses proches', a souligné la présidente de France-Adot, Marie-Claire Paulet, notant que seulement quatre personnes sur dix ont fait part de leur position à leur famille.

Pour toucher le maximum de gens, l'association veut inciter des sites internet à créer des liens menant à France-Adot. Son objectif, à l'occasion de sa Journée, est de réussir à obtenir '5.000 liens pour le don d'organes'.

'Autour de nous il y a des gens qui meurent simplement parce qu'on n'y a pas pensé', a lancé le Pr Cabrol. 'C'est la même chose que ne pas secourir quelqu'un qui tombe au bord de la route, c'est scandaleux, mais personne ne s'indigne', a-t-il ajouté, estimant que 'tout réside dans l'information du public'."

[NDLR.: SI TOUT RESIDE DANS L'INFORMATION, POURQUOI LE GRAND PUBLIC N'EST-IL PAS INFORME ?
Que signifie "après sa mort", puisqu'un donneur d'organes est un mort "à coeur battant" ? Qu'est-ce qu'un mort "à coeur battant" ? Qu'est-ce que le coma profond ? Qu'est-ce que le coma dépassé ? Prélève-t-on un patient en coma profond ou en coma dépassé ? Et si le patient est dans le coma, a-t-il mal ? Autant de questions sur lesquelles les acteurs des transplantations restent bien trop discrets. A la question : "quelle mort ?", on répond par "la beauté du don". C'est scandaleux, personne ne s'indigne sur le fait que le grand public n'est pas informé.]

"Des actions (bal populaire, participation à des manifestations sportives, présence dans les supermarchés les 20 et 21...) devraient être menées dans plusieurs départements dimanche et les jours qui précédent (renseignements sur le site www.france-adot.org)."

(Copyright AFP / 17 juin 2008 12h18)

Lien :
http://www.romandie.com/infos/news2/080617101850.lt2unga4.asp

Réseau CHU : 22 juin 2008 : journée nationale de réflexion sur le don d'organes

"L'information est au coeur de la campagne de réflexion sur le don d'organes 2008 intitulée 'Donneur ou pas je sais pour mes proches, ils savent pour moi'. La loi française sur la bioéthique laissant à chacun le choix de donner ou pas ses organes ou tissus après sa mort, il est essentiel de faire connaître son choix à ses proches pour prévenir les difficultés en cas de décès violent. Acteurs majeurs du prélèvement et de la greffe, les CHU reprennent le message en régions : exemples de l'engagement des CHU de Lyon, Montpellier, Paris et Toulouse..."

"Lyon célèbre ses 20 ans de transplantations pulmonaires et cardiopulmonaires. Les Hospices Civils de Lyon rappellent à cette occasion que le service de pneumologie de l'hôpital Louis Pradel – l'un des l'un des 10 centres français autorisés- a réalisé 210 transplantations pulmonaires depuis le 13 juillet 1988. Les pathologies nécessitant une greffe de poumon imposent des soins quotidiens extrêmement contraignants et limitent les activités physiques. Elles entraînent un risque très élevé de décès par infection ou défaillance respiratoire.

Jean François Mornex, Michèle Bertocchi, médecins du service de pneumologie évoqueront les progrès de la greffe pulmonaire et rappeleront les bénéfices d'une transplantation réussie qui permet de retrouver une vie quasiment normale, lundi 16 juin à 11h, à la Bibliothèque de l'hôpital Louis Pradel. Leur exposé sera illustré par deux patients qui ont souhaité apporter leur témoignage : Patrick 49 ans, transplanté cardio-pulmonaire il y a 19 ans, il est le plus ancien greffé cardio-pulmonaire de Lyon et Clémence 18 ans, qui a bénéficié d'une transplantation bi-pulmonaire pour mucoviscidose il y a 1 an 1/2.

Montpellier mobilise sa coordination hospitalière des prélèvements d'organes et de tissus voir article Don d'organes : faire connaître sa volonté

Paris rappelle les grandes premières mondiales signées par ses équipes et convie le public à un cycle de conférences En 1958, le Professeur Jean Dausset (prix Nobel de médecine en 1980) découvre le système HLA (Human Leucocytes Antigens). Ce système, bien plus qu'un outil pour réaliser les greffes, est le composant indispensable pour permettre à l'organisme de se défendre contre les agressions extérieures. En 1971, le Professeur Claude Griscelli réalise la 3ème greffe de moelle osseuse réussie au monde et en 1974 il utilise une bulle stérile pour isoler l'enfant... Pour pallier la défaillance des organes, des progrès déterminants ont été réalisés : greffe du foie pour hépatite fulminante, greffe du foie pour les enfants, utilisation de foie partagé, transplantation à donneur familial et nouvelles thérapeutiques anti-rejet... Les fabuleuses aventures des greffes seront narrées dans le cadre de conférences ou d'expositions rencontres organisées par 14 hôpitaux de l'AP-HP dans le cadre du Jubilé des CHU. Pour en savoir plus : jubile.aphp.fr

Toulouse reçoit le Pr Cabrol.
Le CHU de Toulouse soutient le Pr Cabrol dans son combat en faveur du don d'organes. Le Président d'ADICARE, Association pour le Développement et les Innovations en Cardiologie donnera une conférence à Touluse le 18 juin en partenariat avec la Mairie de Toulouse, le CHU et l'Inter-clubs Services de la région toulousaine. La conférence publique sera suivie d'une réception à l'Hôtel-Dieu Saint-Jacques en présence Jean Jacques Romatet Directeur Général du CHU de Toulouse et de Pierre Cohen Député Maire de la Ville de Toulouse et Président du Conseil d'Administration du CHU qui remettra la médaille de la Ville de Toulouse au célèbre cardiologue.

La transplantation d'organes au CHU de Toulouse Le prélèvement multi-organes est réalisé dans différents centres hospitaliers de Midi-Pyrénées (60 prélèvements en 2007 dont 80 pour cent au CHU de Toulouse). La transplantation demeure une activité spécifique du CHU de Toulouse. Récemment encore, la greffe en domino d'un rein réalisée par l'équipe du Professeur Pascal Rischmann a été saluée comme une première mondiale.

Activité de transplantation au CHU de Toulouse en 2007 :
Rein : 155 ; Foie : 44 ; Coeur : 8 ; Poumons : 3 ; Pancréas : 3.

Pour plus d'informations contacter :
Conseil en communication Santé Social
Domaine de Bellevue
36290 Saint-Michel-Brenne
Téléphone : 02.54.38.06.59
Mobile : 06.84.81.59.82
Fax : 02.54.38.19.82
email : resochu@club-internet.fr


NANCY

Histocompatibilité du CHU de Nancy : accrédité EFI depuis 1998

Une équipe prête à intervenir 24h/24, 7jrs/7 : des techniciennes, des biologistes, des secrétaires, un cadre de santé et un ingénieur qualité à temps partiel... Le service d'histocompatibilité du CHU de Nancy réalise les examens de compatibilité nécessaires aux greffes d'organes et aux greffes de moelle osseuse. Tous les ans, ces professionnels hautement spécialisés sont soumis aux procédures d'une accréditation européenne (European Federation for Immunogenetics) leur donnant un label de qualité qui officialise leur expertise.

Rattaché depuis 1999 au CHU de Nancy, le service d'histocompatibilité voit ses activités progresser en moyenne de 5 pour cent par an. Trois grandes missions pour ce laboratoire, en commençant par les greffes d'organes. Dans ce cadre, il réalise le groupage tissulaire des malades en attente de greffe et, en urgence, celui des donneurs potentiels. Le groupage tissulaire est l'étude des caractéristiques génétiques nécessaires à la compatibilité tissulaire. Il faudra encore 5 heures minimum à l'équipe d'astreinte pour refaire une batterie d'examens sur les receveurs potentiels avant d'accorder son feu vert à la transplantation.

Aider, à travers les typages et la recherche de donneurs, à la réalisation des greffes de moelle osseuse au CHU de Nancy.

Leur nombre est en progression constante depuis une dizaine d'années puisqu'elles sont préconisées dans des pathologies plus larges. Aujourd'hui, 30 pour cent des compatibilités sont possibles au sein d'une même fratrie et pour les 70 pour cent restant, il faut se tourner vers les donneurs anonymes et volontaires.

C'est pourquoi au niveau national et international des registres ont été constitués qui recensent tous des donneurs potentiels. C'est 'France Greffe de Moelle' qui a été mandaté par le Ministère de la Santé pour constituer le registre français. Cet organisme fait lui-même partie du 'World Marrow Donor Association', structure planétaire qui comptabilise plus de 11 millions de donneurs. Toutes ces banques de données sont reliées entre elles par informatique afin de réduire au minimum les procédures permettant de trouver un donneur potentiel. L'équipe du laboratoire est rodée au suivi journalier des interrogations concernant les malades du CHU afin de trouver un donneur compatible sur l'un ou l'autre des registres internationaux.

Le service d'histocompatibilité du CHU de Nancy est également centre donneur et à ce titre, il gère le registre des donneurs volontaires de moelle osseuse correspondant aux 4 départements lorrains auxquels s'ajoutent la Marne et l'Aube. On compte actuellement 5648 personnes dans cette région prêtes à ce geste de générosité qui ne peut s'effectuer que dans des conditions très précises : être âgé de 18 à 50 ans et en bonne santé, accepter l'anonymat de son acte et indiquer au service tout changement de situation géographique car on peut être appelé un mois, un an ou 5 années après son inscription. Si un donneur de la région est sélectionné pour donner sa moelle, l'équipe du service d'histocompatibilité organise le prélèvement de moelle au CHU de Nancy dans un délai d'environ un mois, en accord avec le donneur et le centre greffeur. L'équipe du laboratoire suit les demandes concernant le registre de la région afin de répondre rapidement aux sollicitations régionales, nationales ou internationales.

Enfin, dernière mission du service d'histocompatibilité : le suivi des greffes à travers l'aide apportée aux cliniciens dans les diagnostics de rejets. Ce suivi nécessite une connaissance très précise de l'état immunologique avant greffe et des examens réguliers après greffe.

Pour plus d'informations contacter :
Responsable de la Communication
CHU Nancy - 29, av du Mal de Lattre de Tassigny
54035 Nancy cedex
Téléphone : 03 83 85 14 78
Mobile :
Fax : 03 83 85 11 88
email : l.verger@chu-nancy.fr


NANTES

Les services de greffe du CHU obtiennent l'accréditation européenne

C'est officiel : depuis le 7 avril 2008, les services d'hématologie adulte et d'oncologie pédiatrique du CHU de Nantes bénéficient du label 'Joint accreditation comittee ISCT and EBMT' (Jacie). En clair, leur qualité est reconnue par un organisme international pour les autogreffes et allogreffes de tous types de cellules souches hématopoïétiques (moelle osseuse, cellules souches périphériques et sang de cordon) et à partir de tous types de donneurs.

Au-delà d'une garantie d'excellence de la prise en charge pour les patients et les donneurs, cette accréditation est obligatoire à compter de 2008 pour accéder au fichier international et à la commande des greffons pour des allogreffes.

L'enjeu était donc d'importance. Sur l'impulsion du professeur Jean-Luc Harousseau, près de 150 personnes, dont une cinquantaine directement impliquées tout au long du projet, se sont mobilisées pour faire aboutir cette démarche volontaire. Entamé en juin 2003, le processus comportait plusieurs grandes étapes : analyse de l'existant (juin 2003 à février 2004), définition du plan d'actions (avril-mai 2004), mise en oeuvre et évaluation des actions et du système global (mai 2004 à fin 2006), et depuis l'amélioration continue du système de management de la qualité.

Enfin, à l'issue de la visite sur deux jours de trois inspecteurs de l'European group for bone marrow transplantation (EBMT) en juin 2007, seize remarques cliniques et trois remarques concernant la transformation des cellules ont été établies, puis levées à la suite de la rédaction d'un rapport de suivi. Les inspecteurs ont tout particulièrement salué l'implication de la direction du CHU dans ce projet et l'efficience de l'interface entre les services cliniques et leurs indispensables partenaires, l'Établissement Français du Sang et l'unité de thérapie cellulaire et génique (UTCG).

L'accréditation Jacie constitue une reconnaissance nationale et internationale des performances des équipes nantaises. Les exigences du référentiel sont en effet nombreuses et doivent absolument être toutes remplies. La conformité des services spécialisés du pôle cancérologie conforte sa position de centre de référence de greffe en cancérologie pour le grand Ouest. Le CHU de Nantes est le neuvième centre accrédité Jacie en France."


Pour plus d'informations contacter :
Responsable de la Communication
CHU Nantes, allée de l'île Gloriette
44035 Nantes cedex
Téléphone : 02 40 08 72 27
Mobile :
Fax : 02 40 08 71 61
email : manuela.delapena@chu-nantes.fr

Source :
Réseau CHU - Newsletter N°421 - 17/06/2008

Une nouvelle technique pour reprogrammer des cellules adultes

"Des chercheurs du Scripps Research Institute en Californie et du Max Planck Institute for Molecular Biomedicine en Allemagne ont découvert une nouvelle technique pour reprogrammer des cellules adultes. Ils ont réussi, en utilisant des médiateurs chimiques, à transformer des cellules de cerveau de souris en cellules pluripotentes (c'est-à-dire capables de se différencier en de nombreux types de cellules du corps humain). Cette nouvelle technique aurait l'avantage de ne pas comporter de risque tumoral."

"Rappelons qu'en novembre dernier, le Pr Shinya Yamanaka (université de Kyoto) avait réussi à reprogrammer, en y injectant quatre gènes, des cellules de peau en cellules pluripotentes (cf. Synthèse de presse du 21/11/07). Les cellules ainsi obtenues sont appelées cellules pluripotentes induites ou cellules iPS. Cette découverte a prouvé qu'il est possible d'obtenir des cellules pluripotentes sans utiliser d'embryons humains.

Ajoutons par ailleurs que des chercheurs australiens auraient montré que des cellules du nerf olfactif (dans le nez) pouvaient se différencier en neurones produisant de la dopamine une fois transplantées dans un cerveau de rat. Enfin, aux Etats-Unis, une jeune fille aveugle âgée de 9 ans, a recouvré en partie la vue après avoir reçu un traitement à base de cellules de sang de cordon."
Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Cell News 05&06/06/08 - Bio Edge 12/06/08 - Life News 06&16/06/08

Canada : le don du sang de cordon ombilical maintenant possible au CHUQ

QUEBEC, le 16 juin /CNW Telbec/ - "C'est avec grande joie que le Centre hospitalier universitaire de Québec (CHUQ) et Héma-Québec annoncent qu'il est dès maintenant possible pour les futures mères accouchant au Centre mère-enfant (CHUQ) à Québec de s'inscrire à la Banque publique de sang de cordon. Cette participation sera également bientôt offerte à la clientèle accouchant à l'Hôpital Saint-François-d'Assise (CHUQ). Auparavant considéré comme un déchet biologique, le sang contenu dans le cordon ombilical est maintenant utilisable comme source importante de cellules souches. La greffe de sang de cordon permet de contrer un mauvais fonctionnement des cellules souches de la moelle osseuse responsables de la fabrication des globules rouges, globules blancs et plaquettes."

"Le sang de cordon est prélevé après la naissance de l'enfant, une fois le cordon ombilical sectionné. Si le sang de cordon n'est pas prélevé, il est jeté comme un déchet biomédical, au même titre que le placenta, après évaluation selon le cas.

'Nous sommes heureux de pouvoir offrir à la clientèle accouchant dans un établissement du CHUQ la possibilité de contribuer à la Banque publique de sang de cordon d'Héma-Québec. Non seulement il s'agit d'un geste de solidarité important, mais il permet d'améliorer les traitements offerts aux enfants souffrant principalement de leucémie et de certaines formes d'anémie. Pour plusieurs de ces patients, il s'agit du seul traitement susceptible de leur sauver la vie. Cette approche gagne également du terrain pour le traitement de conditions similaires chez l'adulte. De plus, ce prélèvement est moins invasif que dans le cas du don de moelle osseuse et il est sécuritaire tant pour la mère que pour l'enfant', d'expliquer le docteur Normand Brassard, chef du département d'obstétrique et de gynécologie du CHUQ.

Héma-Québec gère la seule banque publique de sang de cordon au Québec. Elle le fait en suivant les règles d'organismes internationaux d'accréditation. Cet organisme est en voie d'obtenir cette accréditation complète.

'Notre Banque publique de sang de cordon vise à faire des cellules souches qui en sont issues une ressource collective et à fournir un approvisionnement de qualité optimale aux malades en attente d'une greffe de ces cellules. Le sang prélevé est ensuite traité et testé dans nos laboratoires où l'on s'assure de son innocuité et de sa qualité. Si le don de sang de cordon répond parfaitement aux normes, nous le congelons, et il devient alors disponible pour un candidat à une greffe de cellules souches hématopoiétiques' précise le docteur André Lebrun, vice-président aux affaires médicales en hématologie à Héma-Québec.

Outre le CHUQ, le Centre hospitalier de St. Mary, le CHU Royal Victoria, le CHU Sainte-Justine et l'Hôpital de la Cité-de-la-Santé offrent l'accès à la Banque publique de sang de cordon. D'autres centres hospitaliers au Québec offriront également cette option sous peu."

A propos du Centre hospitalier universitaire de Québec
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"Le Centre hospitalier universitaire de Québec (CHUQ) avec ses 7596 accouchements en 2007 est l'un des plus importants établissements en volume obstétrical au Canada et conséquemment une des plus grandes sources potentielles de sang de cordon. Il offre à chaque année des soins généraux, spécialisés et surspécialisés à plus de 500 000 personnes de la grande région de Québec et de tout l'Est du Québec. Avec ses quelque 9 000 employés, le CHUQ est également l'un des plus importants employeurs de sa région. Il regroupe l'Hôtel-Dieu de Québec, l'Hôpital Saint-François d'Assise, le CHUL et son Centre mère-enfant, de même que la Maison Paul-Triquet, le Centre de traitement dans la communauté et le Centre de pédopsychiatrie. En partenariat avec l'Université Laval, le CHUQ favorise le développement d'approches novatrices visant l'amélioration de la santé de la population. Pour en savoir davantage au sujet de notre institution, consultez le site Web au www.chuq.qc.ca."

A propos d'Héma-Québec
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"Héma-Québec a pour mission de fournir avec efficience des composants et substituts sanguins, des tissus humains et du sang de cordon sécuritaires, de qualité optimale et en quantité suffisante pour répondre aux besoins de la population québécoise; d'offrir et de développer une expertise, des services et des produits spécialisés et novateurs dans les domaines de la médecine transfusionnelle et de la greffe de tissus humains. Pour en savoir davantage au sujet d'Héma-Québec et d'un don de sang de cordon ombilical, consultez le site Web au www.hema-quebec.qc.ca."

Source :
http://www.newswire.ca

From dead case sparks ethical debate

'Dead' cardiac arrest patient wakes up
Incident fuels debate about when a person is dead
Revives debate organ donor debate

"The case of a man whose heart stopped beating for 1-1/2 hours only to revive just as doctors were preparing to remove his organs for transplants is fuelling ethical debates in France about when a person is dead. The 45-year-old man suffered a massive heart attack and rescuers used cardiac massage to try and revive him without success before transferring him to a nearby hospital. Due to a series of complex circumstances, revival efforts continued for longer than usual for a patient whose heart was not responding to treatment, until doctors started preparations to remove organs. It was at that point that the astonished surgeons noticed the man was beginning to breathe unaided again, his pupils were active, he was giving signs that he could feel pain - and finally, his heart started beating again. Several weeks later, the man can walk and talk."

"'This situation was a striking illustration of the questions that remain in the field of re-animation ... and what criteria can be used to determine that a re-animation has failed,' says a report on the case, published online by an ethics committee. The case has stirred debate among medical professionals and daily newspaper Le Monde on Tuesday dedicated a full page to the subject under the headline: 'The organ donor wasn't dead'. 'What is under consideration here is the status of a person, whether they are a patient who can be re-animated or a potential (organ) donor,' said the ethics committee report. The hospital where the man was treated is one of only nine in France that are allowed to perform organ transplants on patients in cardiac arrest, in very specific conditions, under a pilot programme launched in 2007. Elsewhere, organ transplants are possible on other categories of patients under older rules. The programme, which was approved by the French agency in charge of bio-ethics, aims to help reduce the number of people waiting for a transplant by making it possible to take organs from new categories of patients. Le Monde said more than 13,000 people were waiting for transplants in France and 231 people died last year as a direct result of the lack of a donor. The newspaper said the pilot programme had already yielded an extra 60 organs. Assistance Publique-Hopitaux de Paris (AP-HP), a body that runs public hospitals in the Paris region, has set up a committee specifically to discuss ethical issues arising from the practice of transplants on people in cardiac arrest. The committee, made up of medical professionals involved in the revival of heart attack patients as well as organ transplants, held lengthy discussions on the case of the man on Feb. 19 and a summary was later published on the AP-HP website. 'During the meeting, other re-animators ... spoke of situations in which a person whom everyone was sure had died in fact survived after re-animation efforts that went on much longer than usual,' say the minutes of the committee meeting. 'Participants conceded that these were completely exceptional cases, but ones that were nevertheless seen in the course of a career.'"

Source:
http://www.news.com.au
Article by Estelle Shirbon in Paris
June 11, 2008 07:55am
Article from : Reuters

Le donneur d'organes n'était pas mort

NDLR: Lire également notre article "Le don d'organes à coeur battant, nouvelle preuve d'inhumanité", ainsi que cet article de la presse australienne.

Le donneur d'organes n'était pas mort
"REANIMATION. Les chirurgiens ont cru défaillir: un homme dont le cœur était arrêté depuis une heure trente et sur lequel ils allaient prélever des organes s'est réveillé. Ce cas parisien récent soulève bien des questions.
Jean-Yves Nau, Paris, Le Monde Mercredi 11 juin 2008
C'est une affaire aux frontières de la vie et de la mort. Un dossier qui suscite émotion et réflexion chez les professionnels de la réanimation médicale et chez les responsables chargés de la bioéthique. Qui les oblige à se demander quels critères objectifs permettent de dire à partir de quand un malade sur lequel on pratique une réanimation peut être considéré comme un donneur d'organes. Sachant que ces organes, une fois greffés, permettront de prolonger l'espérance de vie d'autres malades. "

"Début 2008, à Paris, un homme âgé de 45 ans présente tous les symptômes d'un infarctus du myocarde. Intervention quasi immédiate du SAMU. Une réanimation est mise en œuvre moins de dix minutes après l'accident. Mais elle ne permet pas d'obtenir une reprise spontanée des battements du cœur. Les médecins choisissent de poursuivre la réanimation durant le transport en urgence vers le service spécialisé de l'hôpital de La Pitié-Salpêtrière. A l'arrivée, le cœur ne bat toujours pas. Après analyse du dossier, les médecins commencent à considérer leur patient comme un donneur potentiel d'organes: un donneur dit «à cœur arrêté».
La suite de l'affaire est rapportée dans le compte rendu officiel d'une réunion du groupe de travail sur les enjeux moraux de ce type de prélèvements qui a été récemment constitué au sein de l'«espace éthique» de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). On y apprend que, lorsque les chirurgiens pouvant pratiquer les prélèvements d'organes arrivent au bloc, leurs confrères pratiquent le massage cardiaque depuis une heure et trente minutes, sans résultat apparent.
Mais, au moment même où ils s'apprêtent à opérer, les médecins ont la très grande surprise de découvrir que leur patient présente des signes de respiration spontanée, une réactivité pupillaire et un début de réaction à la stimulation douloureuse. «Autrement dit, il existe des «signes de vie» - énoncé équivalant à l'absence des signes cliniques de la mort», lit-on dans le compte rendu, qui se poursuit ainsi: «Après plusieurs semaines émaillées de complications graves, le patient marche et parle, les détails concernant son état neurologique ne sont pas connus.» Aucune précision n'est donnée quant au fait de savoir s'il a eu ou non connaissance du projet de prélèvement...
Au cours de cette même réunion, plusieurs autres réanimateurs évoquent des situations «où une personne dont chacun était convaincu du décès survivait après des manœuvres de réanimation prolongées bien au-delà des durées habituelles». Chacun concède alors qu'il s'agit là «d'histoires tout à fait exceptionnelles, mais que l'on rencontre au cours de sa carrière». Les participants soulignent que, si les recommandations officielles actuellement en vigueur avaient été suivies à la lettre, la personne «aurait probablement été considérée comme décédée».
Un tel cas n'aurait pas pu survenir avant 2007, quand la pratique des prélèvements «à cœur arrêté» n'était pas autorisée en France. Les prélèvements d'organes n'étaient alors effectués que chez des personnes en situation de coma dépassé et chez lesquelles la mort cérébrale était dûment confirmée par des examens électrographiques et neuroradiologiques.
Pour répondre à la pénurie chronique de greffons disponibles, les responsables de l'Agence de la biomédecine décident de lancer, début 2007, un programme expérimental chez des personnes dont le cœur venait de cesser de battre faute d'avoir pu être réanimées par massage cardiaque, ventilation mécanique et, parfois, circulation extracorporelle. Cette initiative est prise sur la base de résultats obtenus dans plusieurs pays étrangers. L'Académie nationale de médecine avait estimé que ce protocole «satisfait à toutes les dispositions éthiques et déontologiques».
En pratique, les prélèvements ne peuvent être effectués que dans les six heures qui suivent l'arrêt cardiaque initial et en respectant une série de précautions techniques et éthiques. «Le cas rapporté sur le site de l'espace éthique de l'AP-HP est celui d'un patient pour lequel la mort n'a jamais été constatée, fait-on valoir aujourd'hui auprès de l'Agence de la biomédecine. Le prélèvement en vue d'une greffe n'était donc pas envisageable à ce stade de la prise en charge du patient.»
Auprès de l'Agence, on rappelle que cette pratique est instaurée depuis des années à l'étranger: «En Espagne, par exemple, l'activité de prélèvement sur donneurs décédés après un arrêt cardiaque représente à Barcelone et Madrid respectivement 20% et 63% des prélèvements.»
En France, plus de 13000personnes sont en attente d'une greffe d'organe et, en 2007, on a recensé 231décès directement dus à l'absence de greffons disponibles. Le programme expérimental de prélèvement «à cœur arrêté» a d'ores et déjà permis de disposer d'une soixantaine de greffons supplémentaires. "
Lire également:>>> Le don d'organes à coeur battant, nouvelle preuve d'inhumanité?
Le Temps/Le Monde

A propos des auditions sur la fin de vie

"Le magazine La Vie revient sur les auditions menées par la mission d'évaluation de la loi sur la fin de vie mise en place après la mort de Chantal Sébire (cf. Synthèse de presse du 4 avril 2008). Depuis le 16 avril, quatre députés auditionnent chaque semaine des spécialistes de la fin de vie afin de répondre à la question suivante : la loi votée en 2005 qui affirme le droit des patients à refuser l'acharnement thérapeutique est-elle suffisante ou bien faut-il la changer ?"

"Plusieurs familles ont déjà témoigné sur la fin de vie de l'un de leurs proches qui avait demandé le retrait de la sonde qui l'alimentait. Si pour la famille Pierra, la fin de vie de leur fils a été particulièrement douloureuse (cf. Synthèse de presse du 09/05/2008), il n'en est pas de même pour Chantal. Cette femme explique que son mari de 39 ans a décidé, lui-même, du moment du retrait de la sonde qui l'alimentait et qu'il 'est mort en neuf jours sans souffrir'.

Le Dr Régis Aubry qui, lui aussi, a été auditionné, témoigne : 'l'équipe qui suivait Hervé Pierra ne connaissait rien aux pratiques de soins palliatifs. Elle a tout arrêté et s'en est allée. Alors qu'il y avait des moyens cliniques pour arrêter les convulsions. Arrêter les soins, cela ne veut pas dire ne pas accompagner.'

Marie de Hennezel, psychologue, a, elle aussi, été auditionnée. Elle plaide pour un observatoire sur la fin de vie, constitué d'experts qui pourraient au cas par cas, évaluer les demandes d'euthanasie et aider les équipes à trouver des solutions compatibles avec la loi : 'la demande d'en finir peut être un appel, et pas nécessairement une demande de mort', explique-t-elle.'La mise en place d'un comité d'experts pose plus de questions qu'elle n'en résout. Qui en ferait partie ? Quelle légitimité aurait-il pour donner le droit de vie et de mort ? Et si les experts ne sont pas d'accord entre eux ?', s'interroge Jean Leonetti.

Les conclusions de ces auditions seront rendues à l'automne.

Pour certains médecins, arrêter l'alimentation est une démarche euthanasique car l'alimentation assistée ne cherche pas à 'traiter' une pathologie, mais répond à un besoin de base de l'organisme. Le professeur Puybasset, anesthésiste-réanimateur à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière explique ainsi : 'les équipes qui s'occupent de personnes dans le coma depuis plusieurs années sont très attachées à leurs malades. Il est normal qu'elles ne comprennent pas pourquoi, un jour, elles doivent débrancher les appareils. Celles qui ne veulent pas accomplir ce geste, vont, à terme, demander à bénéficier d'une clause de conscience. Et ce sera une brèche dans laquelle s'engouffreront les partisans de l'euthanasie'."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
La Vie (Claire Legros) 12/06/08

"Les cellules de sang de cordon peuvent proliférer"

"Des chercheurs de l'université du Texas ont réussi à mettre au point un protocole permettant d'obtenir des cellules dites natural killer (NK) à partir d'une seule unité de sang de cordon. Ces cellules NK ont la particularité de détruire les cellules tumorales dans certaines formes de leucémies.

Jusqu'à présent, il était impossible d'obtenir assez de cellules thérapeutiques à partir d'un seul échantillon de sang de cordon. L'équipe de Patrick Zweidler-McKay et coll. ont développé un protocole permettant de multiplier par trente le nombre de cellules NK, à partir d'une unité de sang de cordon. D'après les données précliniques, ces cellules ont gardé leur particularité."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Quotidien du Médecin 12/06/08

Prélèvements "à coeur arrêté" : point de vue chrétien

==> http://www.blogdei.com/index.php/2008/06/13/3781-le-don-d-organes-a-coeur-battant-une-nouvelle-preuve-d-inhumanite ("NDLR: Rediffusion d'un article de 2006")

"Tout d'abord, il faudrait définir la notion de mort. Pour nous chrétien, la mort procède de l'arrêt de toutes les fonctions vitales, coeur inclus. Pour les athées qui n'ont de la vie qu'une notion mécanique, la mort cérébrale suffit à constater le décès. L'être humain ne se compose pour eux que d'un corps et d'une intelligence.

Pour ceux qui ont installé dans l'opinion publique et la médecine l'idée, dès la fin des années 60, qu'à la mort du cerveau, tout est mort, avoir un cadavre 'à coeur battant' (selon l'expression médicale consacrée) est une aubaine - les organes étant plus aisément transportables.

Pour nous chrétiens, la vie impose le respect de ses cycles, jusque dans la mort. Et pour le patient, qui doit être accompagné dans sa rencontre avec le Créateur, et pour la famille dont le deuil doit s'opérer en douceur.

Pourtant, tout français fauché subitement par un accident et en état de mort cérébrale devient ipso facto un donneur d'organes. Il n'existe pas vraiment de registre national des donneurs ; Il existe seulement un fichier national, une sorte de liste noire, des personnes souhaitant ne pas donner leurs organes. Les statistiques nous informent qu'un français sur trois choisit de ne pas faire ce don, souvent proposé très brutalement à l'hôpital au moment de l'annonce du décès.

Il ne s'agit pas pour nous de refuser d'être solidaires, nous le sommes bien volontiers. Il s'agit, pour des raisons éthiques, de préférer dater le moment de la mort à l'arrêt de TOUTES les façons du corps, cardiaques et respiratoires, fussent-elles réflexes ou artificielles, et non seulement à l'arrêt du cerveau. Car la culture qui est la nôtre, la culture biblique, situe la pensée non pas dans le cerveau, mais dans le coeur."

voxdei

Un plan pour développer les soins palliatifs

"Nicolas Sarkozy devait rendre public, ce matin, au Centre hospitalier de Bourges, les grands axes de son 'programme de développement des soins palliatifs (2008-2012)' (cf. Synthèse de presse du 05/06/08). Le président de la République, qui avait fait du développement des soins palliatifs une priorité de son quinquennat en matière de santé, a annoncé le déblocage de 229 millions d'euros d'ici à 2012."

"Ce plan a pour objectif de doubler le nombre de patients pris en charge, passant de 100 000 personnes à 200 000 ; de créer 1 200 nouveaux lits de soins palliatifs ; de constituer 75 nouvelles unités mobiles (au nombre de 337 actuellement) ; de mieux former les personnels médicaux et paramédicaux et informer le grand public pour un développement de la 'culture des soins palliatifs'. Ajoutons que le plan prévoit la formation des bénévoles accompagnant les malades ainsi que celle de 'gardes-malades' à domicile et prévoit de doubler l'activité des réseaux de soins palliatifs qui permettent des soins de proximité afin de 'faire sortir les soins palliatifs des murs de l'hôpital'.

L'Elysée soulignait hier que 'ce plan a l'objectif considérable de faire du droit à la lutte contre la douleur et à une fin de vie digne, défini dans la loi Leonetti, un droit concret et réel auquel tout citoyen peut accéder'. Et, alors que la mission Leonetti, chargée d'évaluer la loi sur la fin de vie à la suite de l'affaire Sébire*, devrait accompagner le président dans son déplacement à Bourges, la question de l'euthanasie ne devrait pas être abordée. Hier, dans l'entourage de Nicolas Sarkozy, on déclarait : 'on ne peut pas changer les lois de la République et faire évoluer notre socle de valeurs fondamentales simplement pour régler des problèmes particuliers' ; 'l'essentiel ce sont les soins palliatifs qui, s'ils sont développés, devraient permettre de répondre à l'essentiel des cas individuels'.

A cette occasion, Le Monde a interviewé Jean-Christophe Mino, médecin et chercheur à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris), sur les enjeux du développement des soins palliatifs. Pour lui, les soins palliatifs ont pour but premier de 'lutter efficacement contre les souffrances physiques', 'soutenir les personnes malades et leur entourage', tout en considérant toujours la personne malade 'comme un sujet vivant'. 'C'est le refus de réduire les personnes à leur statut de malade incurable, ou de déjà mourant et de ce fait, consciemment ou pas, de les isoler jusqu'à entraîner ce que les sociologues appellent une mort sociale.' Il ajoute que les soins palliatifs refusent à la fois l'acharnement thérapeutique et l'euthanasie, dans la mesure où ces deux façons de traiter les personnes malades 'sont une façon de vouloir évacuer la mort', la première 'en cherchant à la repousser sans cesse de manière illusoire' et la seconde 'en la précipitant sans avoir le temps de la vivre'.

Selon Jean-Christophe Mino, la démarche palliative pourrait faire évoluer la médecine dans son ensemble, en passant d'une médecine technique à une médecine 'qui aide la patient à faire face à son mal au quotidien, à soulager son inconfort, et qui prend en compte sa manière personnelle de vivre la maladie, son expérience subjective'. La médecine devra donc s'orienter de plus en plus vers une mission d'aide et de soutien des patients et ce, d'autant que le vieillissement de la population va s'accélérer.

Il conclut enfin sur la question de l'euthanasie en disant que 'les demandes d'euthanasie sont extrêmement rares en fin de vie' et que, 'quand elles existent, elles disparaissent pour leur quasi-totalité quand la prise en charge de soins palliatifs est correctement menée'. Il regrette 'la focalisation dans les médias' sur l'euthanasie, ce qui représente un 'obstacle pour aborder concrètement ces sujets difficiles dont nous avons tant de mal à parler publiquement : la maladie grave, la vieillesse, le handicap, les limites de la médecine et la mort'.

*Agée de 52 ans et atteinte d'une tumeur incurable, Chantal Sébire avait demandé à la justice, mercredi 12 mars, la possibilité de 'bénéficier d’un suicide médicalement assisté' (cf. Synthèse de presse du 13/03/08). Sa demande avait été refusée par le tribunal de grande instance de Dijon le 17 mars (cf. Synthèse de presse du 18/03/08). 2 jours plus tard, elle était retrouvée morte à son domicile, après avoir absorbé un barbiturique (cf. Synthèse de presse du 20/03/08)."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
TF1.fr 13/06/08 - Le Figaro (Agnès Leclair) 13/06/08 - Nouvel Obs.com 13/06/08 - La Croix (Pierre Bienvault) 13/06/08 - Le Quotidien du Médecin (Olivier Quarante) 13/06/08 - Le Monde.fr (Cécile Prieur) 13/06/08

11 juin : date anniversaire de la création de comités d'éthique (biomédecine) aux USA

Le 11 juin 1985, Karen Ann Quinlan décédait. On dit qu'elle est à l'origine de la création de comités d'éthique pour la réflexion sur la fin de vie aux USA. Son cas est demeuré un mystère pour la médecine : à 21 ans, suite à l'ingestion d'un mélange d'alcool et de drogues lors d'une soirée, cette étudiante se retrouve en état végétatif persistant. Lorsqu'on débranche le respirateur artificiel qui la maintenait en vie alors qu'elle se trouvait en état de mort encéphalique, elle survit ... durant 9 ans !!, toujours dans le coma, pour succomber ensuite à une pneumonie en 1985. Son cas est à l'origine de la formation de comités d'éthique : jusqu'où/quand prolonger/préserver une vie dont on sait qu'elle est irrémédiablement perdue ? On se souvient aussi du cas de la patiente américaine Terri Schiavo ...

June 11, 1985: Karen Quinlan Dies, But the Issue Lives On

"1985: Karen Ann Quinlan, brain-dead and nine years removed from the respirator doctors employed to keep her alive, finally dies. Her case is a landmark in the ethical debate over the lengths medical science should go in trying to preserve a life that is deemed irretrievably lost."

"Karen Quinlan was a 21-year-old college student in 1975 when she ingested a combination of drugs and alcohol at a party. Feeling unwell, she was put to bed by friends who later returned to find that she had stopped breathing. By the time help arrived, Quinlan's oxygen-deprived brain was severely damaged, and she was reduced to what doctors describe as a persistent vegetative state.

Quinlan was kept alive with life-support technology, including feeding tubes and a respirator that enabled her to breathe. While there was some low-level brain function, her cognitive abilities were wiped out. When months passed without any improvement in her condition, Quinlan's parents asked that she be removed from life support and allowed to die.

Doctors refused, saying she didn't meet the criteria for brain death, meaning she could not be declared legally dead by existing medical standards. The state of New Jersey also intervened, saying it would prosecute any physician who helped end Quinlan's life.

Joseph Quinlan, Karen's father, sued to have life support discontinued, but was denied by the court. He appealed to the New Jersey Supreme Court, where he based his case on the First (freedom of religion) and Eighth (cruel and unusual punishment) Amendments. Although the court rejected both arguments, it ultimately ruled in Joseph Quinlan's favor on the basis of U.S. Supreme Court precedents affirming an individual's right to privacy.

It also rejected the state's argument that removing life support constituted a homicide, saying that Quinlan's death would result from natural causes. Following the court's ruling, Karen Quinlan was removed from the respirator.

But she did not die.

Instead, she continued breathing unaided and lived for another nine years before infection and pneumonia finally killed her. She was 31. The autopsy disclosed severe damage to her thalamus, that part of the brain that controls -- among other things -- the processing of sensory information.

Quinlan's case is a milestone, a legal precedent for other right-to-die cases. It is also a milestone in bioethics, touching as it does on a number of moral and ethical issues surrounding the end of life. As a direct result of the Quinlan case, in fact, hospitals and other health care facilities nationwide established ethics committees.

It's not an issue that will resolve itself anytime soon. The implications of prolonging life under extraordinary circumstances are only bound to multiply with every advance in medical technology."

Source:
Article by Tony Long
http://www.wired.com
Wikipedia:
==> http://en.wikipedia.org/wiki/Karen_Ann_Quinlan

"Les dons d'organes demeurent insuffisants"

"Prendre une carte de donneur permet à l'équipe médicale de travailler plus vite et éviter aux proches de prendre la décision au moment du deuil, martèle Liliane Fantinel, présidente d'Adot 82.

En Tarn-et-Garonne, 20 personnes sont en attente de rein ; 4 autres espèrent une greffe rein et pancréas ; un malade attend une greffe du cœur."
Lire la suite :
http://www.ladepeche.fr/article/2008/06/05/457919-Les-dons-d-organes-demeurent-insuffisants.html

Suisse : "Le donneur d'organes n'était pas mort ". "Un cas pour l'heure impossible en Suisse".

"REANIMATION. Les chirurgiens ont cru défaillir : un homme dont le cœur était arrêté depuis une heure trente et sur lequel ils allaient prélever des organes s'est réveillé. Ce cas parisien récent soulève bien des questions."


"C'est une affaire aux frontières de la vie et de la mort. Un dossier qui suscite émotion et réflexion chez les professionnels de la réanimation médicale et chez les responsables chargés de la bioéthique. Qui les oblige à se demander quels critères objectifs permettent de dire à partir de quand un malade sur lequel on pratique une réanimation peut être considéré comme un donneur d'organes. Sachant que ces organes, une fois greffés, permettront de prolonger l'espérance de vie d'autres malades.

Début 2008, à Paris, un homme âgé de 45 ans présente tous les symptômes d'un infarctus du myocarde. Intervention quasi immédiate du SAMU. Une réanimation est mise en œuvre moins de dix minutes après l'accident. Mais elle ne permet pas d'obtenir une reprise spontanée des battements du cœur. Les médecins choisissent de poursuivre la réanimation durant le transport en urgence vers le service spécialisé de l'hôpital de La Pitié-Salpêtrière. A l'arrivée, le cœur ne bat toujours pas. Après analyse du dossier, les médecins commencent à considérer leur patient comme un donneur potentiel d'organes : un donneur dit 'à cœur arrêté'.

La suite de l'affaire est rapportée dans le compte rendu officiel d'une réunion du groupe de travail sur les enjeux moraux de ce type de prélèvements qui a été récemment constitué au sein de l'espace éthique de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). On y apprend que, lorsque les chirurgiens pouvant pratiquer les prélèvements d'organes arrivent au bloc, leurs confrères pratiquent le massage cardiaque depuis une heure et trente minutes, sans résultat apparent.

Mais, au moment même où ils s'apprêtent à opérer, les médecins ont la très grande surprise de découvrir que leur patient présente des signes de respiration spontanée, une réactivité pupillaire et un début de réaction à la stimulation douloureuse. 'Autrement dit, il existe des signes de vie - énoncé équivalant à l'absence des signes cliniques de la mort', lit-on dans le compte rendu, qui se poursuit ainsi: 'Après plusieurs semaines émaillées de complications graves, le patient marche et parle, les détails concernant son état neurologique ne sont pas connus.' Aucune précision n'est donnée quant au fait de savoir s'il a eu ou non connaissance du projet de prélèvement...

Au cours de cette même réunion, plusieurs autres réanimateurs évoquent des situations 'où une personne dont chacun était convaincu du décès survivait après des manœuvres de réanimation prolongées bien au-delà des durées habituelles'. Chacun concède alors qu'il s'agit là 'd'histoires tout à fait exceptionnelles, mais que l'on rencontre au cours de sa carrière'. Les participants soulignent que, si les recommandations officielles actuellement en vigueur avaient été suivies à la lettre, la personne 'aurait probablement été considérée comme décédée'.

Un tel cas n'aurait pas pu survenir avant 2007, quand la pratique des prélèvements 'à cœur arrêté' n'était pas autorisée en France. Les prélèvements d'organes n'étaient alors effectués que chez des personnes en situation de coma dépassé et chez lesquelles la mort cérébrale était dûment confirmée par des examens électrographiques et neuroradiologiques.

Pour répondre à la pénurie chronique de greffons disponibles, les responsables de l'Agence de la biomédecine décident de lancer, début 2007, un programme expérimental chez des personnes dont le cœur venait de cesser de battre faute d'avoir pu être réanimées par massage cardiaque, ventilation mécanique et, parfois, circulation extracorporelle. Cette initiative est prise sur la base de résultats obtenus dans plusieurs pays étrangers. L'Académie nationale de médecine avait estimé que ce protocole 'satisfait à toutes les dispositions éthiques et déontologiques'.

En pratique, les prélèvements ne peuvent être effectués que dans les six heures qui suivent l'arrêt cardiaque initial et en respectant une série de précautions techniques et éthiques. 'Le cas rapporté sur le site de l'espace éthique de l'AP-HP est celui d'un patient pour lequel la mort n'a jamais été constatée, fait-on valoir aujourd'hui auprès de l'Agence de la biomédecine. Le prélèvement en vue d'une greffe n'était donc pas envisageable à ce stade de la prise en charge du patient.'

Auprès de l'Agence, on rappelle que cette pratique est instaurée depuis des années à l'étranger: 'En Espagne, par exemple, l'activité de prélèvement sur donneurs décédés après un arrêt cardiaque représente à Barcelone et Madrid respectivement 20 pour cent et 63 pour cent des prélèvements.'

En France, plus de 13.000 personnes sont en attente d'une greffe d'organe et, en 2007, on a recensé 231 décès directement dus à l'absence de greffons disponibles. Le programme expérimental de prélèvement 'à cœur arrêté' a d'ores et déjà permis de disposer d'une soixantaine de greffons supplémentaires."

Un cas pour l'heure impossible en Suisse
"Cette affaire française aurait-elle été possible en Suisse ? 'Non', répond Franz Immer, directeur de Swisstransplant, qui distingue d'emblée deux cas de figure.

'Dans le premier cas, le patient est déclaré en état de mort cérébrale: le cerveau ne fonctionne plus. Mais le cœur bat encore.' Le transplanter, de même que tout autre organe utile, est donc possible. 'Il est crucial, pour rassurer les familles, de rappeler que la mort cérébrale doit être confirmée avec des données neurologiques par deux médecins, avec un délai de six heures entre les examens. C'est l'unique situation en Suisse qui peut conduire à un prélèvement d'organes.'

L'autre cas de figure est celui des patients à cœur arrêté.

'Dans ce cas, les médecins doivent suivre un protocole précis', reprend Franz Immer. 'Ils doivent tenter de réanimer la personne durant 20 minutes. Et déterminer, après une phase sans réanimation et sans activité cardiaque, si elle présente des signes de décès, comme la dilatation des pupilles. Si elle n'a pas pu être réanimée, sa circulation sanguine peut être stabilisée de manière extracorporelle, de façon à préserver les organes transplantables.' Cette possibilité vient donc d'être autorisée en France, mais ne l'est pas encore en Suisse. 'Nous sommes en train de l'étudier', indique toutefois Franz Immer.

Par ailleurs, en cas d'arrêt cardiaque, le temps de réanimation en Suisse est de 20 à 30 minutes, en fonction du contexte et de l'âge du patient. 'Mais des discussions ont lieu à l'Association suisse des sciences médicales pour l'abaisser à 20 minutes', dit Franz Immer. Pourquoi? 'Sans réanimation après un arrêt cardiaque, après trois à cinq minutes déjà, des dégâts irréversibles affectent le cerveau.'

En Suisse comme en France, les greffons font défaut. En 2007, environ 1.000 personnes figuraient sur une liste d'attente, mais seuls 87 donneurs ont été recensés."

Source :
Article d'Olivier Dessibourg
http://www.letemps.ch
Article de Jean-Yves Nau, Paris, Le Monde
Mercredi 11 juin 2008

==> Voir aussi : http://www.lepost.fr/article/2008/06/10/1205978_le-donneur-d-organes-etait-vivant.html

"Le donneur d'organes n'était pas mort"

"C'est une affaire aux frontières de la vie et de la mort. Un dossier qui suscite émotion et réflexion chez les professionnels de la réanimation médicale et chez les responsables chargés de la bioéthique. Qui les oblige à se demander quels critères objectifs permettent de dire à partir de quand un malade sur lequel on pratique une réanimation peut être considéré comme un donneur d'organes. Sachant que ces organes, une fois greffés, permettront de prolonger l'espérance de vie d'autres malades."

"Début 2008, à Paris, un homme âgé de 45 ans présente, sur la voie publique, tous les symptômes d'un infarctus du myocarde massif. On apprendra par la suite que, tout en sachant être à haut risque cardio-vasculaire, il ne suivait pas son traitement. Intervention quasi immédiate du SAMU, qui confirme le diagnostic. Une réanimation adaptée est mise en oeuvre moins de dix minutes après l'accident cardiaque. Elle ne permet toutefois pas d'obtenir une reprise spontanée des battements du coeur. La présence voisine du groupe hospitalier de La Pitié-Salpêtrière, où l'on peut pratiquer une dilatation des artères coronaires, fait que les médecins choisissent de poursuivre les manoeuvres de réanimation durant le transport en urgence vers le service spécialisé. A l'arrivée, le coeur ne bat toujours pas et, après analyse rapide du dossier, l'équipe des cardiologues estime que la dilatation coronarienne n'est techniquement pas réalisable. Les médecins commencent dès lors à considérer leur patient comme un donneur potentiel d'organes : un donneur dit 'à coeur arrêté'.

La suite de l'affaire est rapportée dans le compte rendu officiel d'une réunion du groupe de travail sur les enjeux moraux de ce type de prélèvements qui a été récemment constitué au sein de l''espace éthique' de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). On y apprend que les chirurgiens pouvant pratiquer les prélèvements d'organes n'étaient pas immédiatement disponibles. Lorsqu'ils arrivent au bloc, leurs confrères pratiquent le massage cardiaque depuis une heure et trente minutes, sans résultat apparent.

Mais au moment même où ils s'apprêtent à opérer, les médecins ont la très grande surprise de découvrir que leur patient présente des signes de respiration spontanée, une réactivité pupillaire et un début de réaction à la stimulation douloureuse. 'Autrement dit, il existe des signes de vie (ou symptômes) - énoncé équivalant à l'absence des signes cliniques de la mort', peut-on lire dans le compte rendu, qui se poursuit ainsi : 'Après plusieurs semaines émaillées de complications graves, le patient marche et parle, les détails concernant son état neurologique ne sont pas connus.' Aucune précision n'est donnée quant au fait de savoir si ce malade a eu ou non connaissance du projet de prélèvement...

Au cours de cette même réunion, plusieurs autres réanimateurs, à commencer par ceux travaillant dans des SAMU, évoquent des situations 'où une personne dont chacun était convaincu du décès survivait après des manoeuvres de réanimation prolongées bien au-delà des durées habituelles, voire considérées comme raisonnables'. Chacun concède alors qu'il s'agit là 'd'histoires tout à fait exceptionnelles, mais que l'on rencontre au cours de sa carrière'. Les participants soulignent que, si les recommandations officielles actuellement en vigueur avaient été suivies à la lettre, la personne 'aurait probablement été considérée comme décédée'. 'Cette situation constitue une illustration frappante des questions qui persistent dans le champ de la réanimation, des modalités d'intervention et des critères permettant de conclure à l'échec d'une réanimation', font valoir les spécialistes.

Un tel cas n'aurait pas pu survenir avant 2007, quand la pratique des prélèvements 'à coeur arrêté' n'était pas autorisée en France. Les prélèvements d'organes n'étaient alors effectués que chez des personnes en situation de coma dépassé et chez lesquelles la mort cérébrale était dûment confirmée par des examens électrographiques et neuroradiologiques.

Pour répondre à la pénurie chronique de greffons disponibles, les responsables de l'Agence de la biomédecine décident de lancer, début 2007, un programme expérimental chez des personnes dont le coeur venait de cesser de battre faute d'avoir pu être réanimées par massage cardiaque, ventilation mécanique et, parfois, circulation extracorporelle.

Cette initiative est prise sur la base de résultats obtenus dans plusieurs pays étrangers. L'Académie nationale de médecine avait estimé que ce protocole 'satisfait à toutes les dispositions éthiques et déontologiques' et le législateur n'avait pas été amené à se prononcer directement sur ce sujet. Neuf équipes hospitalo-universitaires sont aujourd'hui autorisées à participer au programme expérimental de prélèvement 'à coeur arrêté' : Angers, Bordeaux, Lyon, Marseille, Nancy, Strasbourg et, à Paris, Saint-Louis, La Pitié-Salpêtrière et Bicêtre.

En pratique, les prélèvements ne peuvent être effectués que dans les six heures qui suivent l'arrêt cardiaque initial et en respectant une série de précautions techniques et éthiques. Les autorités françaises ont notamment interdit les prélèvements chez les personnes dont l'état de santé a conduit à une décision médicale d'arrêt de soins en réanimation, et ce alors même que cette catégorie représente l'essentiel des donneurs 'à coeur arrêté' aux Pays-Bas, aux Etats-Unis, au Japon, ainsi qu'au Royaume-Uni.

'Le cas rapporté sur le site de l'espace éthique de l'AP-HP est celui d'un patient pour lequel la mort n'a jamais été constatée, fait-on valoir aujourd'hui auprès de l'Agence de la biomédecine. Il est d'abord nécessaire de rappeler que tout a été mis en oeuvre par les équipes médicales pour sauver le patient. Par ailleurs, le patient n'était pas décédé et aucun constat de décès n'a donc été fait pour cette personne en arrêt cardiaque. Le prélèvement en vue d'une greffe n'était donc pas envisageable à ce stade de la prise en charge du patient.'

Auprès de l'Agence, on rappelle que cette pratique est instaurée depuis plusieurs années dans un certain nombre de pays étrangers. 'En Espagne, par exemple, l'activité de prélèvement sur donneurs décédés après un arrêt cardiaque représente à Barcelone et Madrid respectivement 20 pour cent et 63 pour cent des prélèvements, avec des résultats équivalents aux prélèvements sur donneurs en état de mort encéphalique', explique-t-on encore. 'Aux Pays-Bas, les prélèvements sur donneurs décédés après arrêt cardiaque représentent 30 pour cent de la totalité des prélèvements rénaux. D'autres pays, comme le Royaume-Uni ou les Etats-Unis, pratiquent également ce type de prélèvement.'

En France, plus de 13 000 personnes sont en attente d'une greffe d'organe et, en 2007, on a recensé 231 décès directement dus à l'absence de greffons disponibles. Le programme expérimental de prélèvement 'à coeur arrêté' a d'ores et déjà permis de disposer d'une soixantaine de greffons supplémentaires."

Article de Jean-Yves Nau
LE MONDE

Quelques réactions :

"Cette technique a été trop mal préparée et risque de faire beaucoup de tort au prélèvement d'organes effectué en état de mort cérébrale. ça demande que les techniques pour documenter l'irreversibilité de l'arrêt cardiaque soient plus convaincantes, plus strictes et mieux surveillées. c'est une technique à double tranchant pour la réputation de la médecine moderne, qui pourrait lui faire autant de mal qu'en a fait l'affaire du 'sang contaminé'."

"A mon avis, le problème ne vient pas du don d'organes (quid si on l'avait mis dans un petit frigo à la morgue sans massage cardiaque ?) mais de la frontière vie-mort. Comment s'assurer qu'on a atteint un point irréversible ? en tous cas, heureusement pour ce patient, les médecins en charge du prélèvement ont été vigilants !"

"Sans la démarche de prélèvement d'organes, la réanimation aurait été arrêtée et le patient décédé!! On ne poursuit jamais une réanimation cardiaque au delà d'une heure sauf en vue de prélèvements d'organes qui sauveront des vies!!"

De nouvelles techniques de réanimation

"Plusieurs chefs de service hospitalo-universitaires parisiens de réanimation médicale confient que depuis le lancement du protocole expérimental de prélèvement 'à coeur arrêté' de l'Agence de biomédecine, ils redoutaient d'être un jour confrontés à une affaire de 'vrai-faux donneur d'organes'.

Ils confient aussi regretter que le législateur n'ait pas été saisi d'une question aussi lourde et pouvant avoir de redoutables conséquences sur l'adhésion collective à la pratique des prélèvements. Ils souhaitent, enfin, que le sujet ne soit pas absent des futurs états généraux de bioéthique qui devraient précéder la révision, en 2009, de la loi du même nom.


'La lecture de toute la littérature médicale spécialisée sur le sujet permet de conclure qu'une personne victime d'un arrêt cardiaque chez laquelle un massage cardiaque a été correctement pratiqué pendant plus de trente minutes est, selon toute vraisemblance, en état de mort encéphalique, explique le professeur Alain Tenaillon, responsable des activités de greffes d'organes au sein de l'Agence de biomédecine. Mais force est de reconnaître qu'il existe des exceptions. Nul ne sait pourquoi le massage cardiaque est chez certaines personnes efficace, et pourquoi chez d'autres il ne l'est pas. En d'autres termes, il n'existe pas de règles absolues quant à la meilleure conduite à tenir.' En pratique, pour les spécialistes de la réanimation et de l'urgence médicale, la principale question est, d'emblée, celle de savoir quelle a été la durée préalable de l'arrêt cardiaque.

Il semble en effet bien établi que, au-delà de douze minutes, le massage soit sans réelle issue. Une fois le massage cardiaque entrepris, il est nécessaire, à échéance régulière (environ toutes les quinze minutes), de vérifier s'il reste un minimum d'activité vitale.

'L'un des problèmes majeurs auxquels nous sommes désormais trop souvent confrontés résulte du décalage croissant entre la technologie et la clinique, estime le professeur Tenaillon. Dès lors que le massage cardiaque est efficace, il n'y a aucune raison objective de cesser ces gestes s'il y a des signes cliniques objectifs de vitalité.'

Compte tenu des éléments du dossier du malade pris en charge à La Pitié-Salpêtrière, une série d'initiatives ont été prises. Il faudra d'abord évaluer l'efficacité de cette nouvelle technique, très coûteuse, consistant à mettre en place une circulation sanguine extracorporelle chez les personnes en défaillance cardiaque et qui permet de faire revenir à la vie des personnes que l'on tenait hier pour mortes. Les réanimateurs devront-ils ensuite démontrer que leurs tentatives seront moins coûteuses qu'une abstention thérapeutique de nature à prolonger d'autres espérances de vie ?"

Jean-Yves Nau
LE MONDE

Liens :
http://www.lemonde.fr/sciences-et-environnement/article/2008/06/10/le-donneur-d-organes-n-etait-pas-mort_1056121_3244.html

http://www.lemonde.fr/sciences-et-environnement/article/2008/06/10/de-nouvelles-techniques-de-reanimation_1056122_3244.html#ens_id=1056232