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David Matas s'exprime sur les prélèvements d'organes en Chine

SAN DIEGO, Californie — "David Matas, avocat international des droits de l'homme, a participé à un séminaire sur les prélèvements d'organes et sur les droits de l'homme en Chine, le 3 avril, au Cross Cultural Center de l'Université de San Diego.

M. Matas a parlé des conclusions du rapport d'investigation Prélèvements sanglants dont il est le co-auteur avec David Kilgour, ancien membre du Parlement canadien et secrétaire d'Etat. Le rapport fait état de l'enquête concernant les accusations selon lesquelles le gouvernement chinois prélèverait les organes de pratiquants du Falun Gong vivants, et il conclut : '... il y a eu et il continue aujourd'hui d'y avoir, à grande échelle, des prélèvements d'organes sur des pratiquants du Falun Gong, non consentants.'"

"M. Matas a expliqué pourquoi il avait décidé de prendre la responsabilité de faire une telle enquête sur le sujet après avoir entendu les accusations venant de la femme d'un docteur, sous le pseudonyme d' 'Annie', en 2006, qui disait que les pratiquants du Falun Gong étaient tués pour leurs organes.

Il a mentionné qu'en tant qu'avocat des droits de l'homme ayant travaillé avec les plus importantes ONG tels qu'Amnesty International et Human Rights Watch, il savait que ce serait une enquête pour laquelle les organisations des droits de l'homme auraient des difficultés. 'Quelqu'un est tué dans une salle d'opération et son corps est incinéré. Donc il n'y a pas de survivant et il n'y a pas de corps. C'est une salle d'opération donc elle est nettoyée après usage, il n'y a pas de lieu du crime. C'est un hôpital, un lieu fermé, pas de témoin.'

M.Matas poursuit : 'Il devrait y avoir des registres hospitaliers, mais c'est le gouvernement chinois, aucun accès à l'information, donc nous n'aurons accès à aucun document... c'était à ce genre de choses que nous devions nous heurter.'

Face à ce défi, MM. Matas et Kilgour ont trouvé une piste pour démarrer leur enquête, en créant une liste de pistes qui pourraient confirmer ou infirmer les accusations. Ensemble, ils ont dégagé 33 pistes à suivre au moment de l'élaboration du rapport.

'Au fond, pour résumer, ce que nous avons découvert, c'est que toutes les pistes auxquelles nous avons pu penser qui pouvaient infirmer les accusations, ne menaient nulle part. Chaque piste qui confirmait les accusations nous donnait quelque chose. Le résultat est que, en réunissant le tout et en prenant du recul, nous sommes arrivés à la conclusion que ces accusations étaient vraies. Ce qu'Annie avait dit était vrai. Pas juste les cornées, mais tous les organes. Pas juste de 2002 à 2003, comme elle a dit, mais de 2001 jusqu'à ce que nous publions notre rapport d'enquête. Pas juste à Sujiatun, mais dans toute la Chine' nous dit M.Matas.

Ces pistes comprenaient un certain nombre de conditions nécessaires aux prélèvements d'organes ou bien les permettant. M. Matas a raconté que l'une des pistes fut d'appeler les hôpitaux en se faisant passer pour des patients à la recherche d'une greffe d'organe, en demandant aux docteurs s'ils avaient des organes provenant de pratiquants du Falun Gong sur la base que, puisque les pratiquants du Falun Gong pratiquent des exercices, ils doivent avoir des organes sains.

Pour tous les appels, 10 pour cent ont confirmé que les organes provenaient de pratiquants du Falun Gong, et cela ont été enregistrées. D'autres pistes pointaient des implications militaires dans les greffes d'organes, des tests sanguins systématiques faits uniquement aux prisonniers qui pratiquaient le Falun Gong, ainsi que le grand pic du nombre de transplantations d'organes en Chine qui correspond au moment où le Parti communiste a lancé sa persécution du Falun Gong.

'La source d'organes quasi-exclusive en Chine, depuis le tout début des transplantations, était les prisonniers. Cela a débuté avec des prisonniers condamnés à mort et c'était, plus ou moins, la seule source d'approvisionnement en greffes d'organes en Chine, jusqu'à ce que débute la persécution du Falun Gong. Mais un an ou deux après le début de la persécution du Falun Gong, le nombre des transplantations a commencé à décoller. Les chiffres sont allés à la hausse, alors que celui des gens condamnés à mort est resté le même' nous dit Matas.

Cela a également soulevé le fait que la Chine en basculant du socialisme vers le capitalisme, a commencé à supprimer les subventions allouées au système de santé car il pensait que les hôpitaux feraient payer les patients pour leurs services, se constituant ainsi leurs ressources propres. Ce qui a conduit tout le système de santé chinois à devenir lourdement dépendant de l'argent des transplantations d'organes de façon à continuer son travail.

'Non seulement les hôpitaux ont collecté des fonds grâce aux secteurs privés, mais l'armée a fait de même. L'armée en Chine est un conglomérat d'entreprises, donc les militaires sont impliqués dans toutes sortes d'affaires leur permettant de collecter des fonds, y compris grâce à la vente d'organes' dit M. Matas.

Actuellement, avec 51 pistes solides et une possible troisième édition de leur rapport, M. Matas a raconté que M.Kilgour et lui ont fait un grand travail en parlant avec des personnalités dans le monde entier et en organisant des séminaires sur leurs conclusions dans l'espoir que la Chine cesse sa pratique de prélèvements d'organes.

En dépit des conclusions de leur rapport, M. Matas a expliqué que M.Kilgour et lui ont reçu d'énormes pressions de la part du Parti communiste chinois, par le biais de propagande mensongère. M.Matas a dit que l'une des premières fois où ils ont dû faire face à leur propagande contre son rapport avait eu lieu lors d'un débat avec un représentant de l'Ambassade de Chine en Israël.

M.Matas a dit : 'Ce qu'il a fait était un montage personnel de citations de notre rapport et il contredisait les citations [qu'il avait arrangées]. Je veux dire que je connaissais ces citations. Tout d'abord, je me rappelle de ce que j'ai écrit, mais aussi, notre rapport est consultable sur Internet et les mots-clés sont accessibles.'

'Normalement quand les gens ne sont pas d'accord avec moi, ils essayent d'adopter une position qui semble plausible ou qui semble raisonnable ou que quelqu'un pourrait raisonnablement tenir. Mais ce n'est pas ce qu'a fait le gouvernement chinois. Le gouvernement chinois, en désaccord avec nous, semblait éviter le plausible et se tournait vers l'outrancier pour prendre des positions que personne ne pourrait croire. Au début, cela me faisait vraiment de l'effet. Je n'étais pas trop sûr de savoir quoi faire' nous dit M. Matas.


M.Matas continua en mettant en lumière d'autres exemples de confrontations avec la propagande du Parti communiste. 'C'est appelé la technique du gros mensonge. C'est une technique de propagande. C'était en fait une chose défendue et énoncée par les Nazis, par Hitler qui a dit que si vous voulez réussir dans la propagande, vous pouvez probablement mieux réussir avec un énorme mensonge qu'avec un petit, parce qu'un énorme mensonge pourrait être si outrancier que les gens ne penseront pas que vous avez eu l'impudence de vous y engager' dit M.Matas.

M.Matas a dit qu'il pensait que les manoeuvres du gouvernement chinois pour éviter de produire toute réfutation valide ou argument plausible contre son rapport ainsi que l'attirance du gouvernement chinois pour les mensonges et la propagande sont en eux-mêmes un aveu de culpabilité. 'La propagande ne réfute pas le rapport, mais le confirme certainement' dit M.Matas.

En dépit de l' opposition de la Chine, M.Matas a dit que certains progrès ont été faits. Tout en soulignant qu'il restait encore beaucoup à faire. 'Même si le problème devait cesser complètement, ce que j'espère certainement qui se produira. Même si la Chine devait cesser la persécution du Falun Gong, ce qui devrait certainement se faire. Même si la Chine devient un pays démocratique, ce qui est quelque chose, je pense, que nous pouvons tous espérer, il demeurera toujours un problème, parce que ce qui s'est passé est un crime contre l'humanité et comme tout crime contre l'humanité, il réclame réparation' dit M.Matas."

Article écrit par Claire Cas
http://www.lagrandeepoque.com
19-04-2008

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