Merci de ne PAS poster de messages concernant la vente d'un organe et comportant des coordonnées téléphoniques, e-mail, etc. La loi française interdit la vente d'organes.

Mourir à l'hôpital

Selon une étude publiée dans la revue américaine Archives of Internal Medicine, réalisée auprès de 1 000 services hospitaliers, les conditions de décès à l'hôpital sont loin d'être optimales en France.

"D'après les conclusions de cette étude, seulement un tiers des infirmières interrogées jugent acceptables les circonstances de ces décès. Un quart des personnes seulement meurent entourées de leurs proches et on estime à 12 pour cent les patients qui meurent en souffrant. Rappelons que 70 pour cent des français meurent à l'hôpital."

"Pour le docteur Ferrand, du service d'anesthésie-réanimation de l'hôpital Henri Mondor, cette étude ne signifie pas 'que les malades ne meurent pas bien'. Il précise, par ailleurs, que 'tout le monde n'a pas besoin d'antalgiques'. Françoise Ellien, psychologue clinicienne, précise que 'certains malades attendent le départ de leurs proches et parfois même des soignants pour mourir, pour ne pas leur imposer ce spectacle'.
Cette étude montre aussi l'incapacité des services à adopter une démarche de soins palliatifs au moment des décès. Seuls 12 pour cent des services hospitaliers disposent d'un protocole écrit de prise en charge de la fin de vie.

Pour le docteur Ferrand, deux critères de qualité doivent être retenus : permettre la réappropriation de l'évènement par la famille et intégrer les droits des malades dans les pratiques médicales."
Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Monde (Paul Benkimoun) 30/04/08

"Maladies cardiovasculaires : détecter le danger avant qu'il ne soit trop tard"

"Malgré de réels progrès, les accidents cardiaques et cérébraux graves restent trop fréquents. Les scientifiques tentent désormais de décrypter les mécanismes responsables de ces complications qui peuvent être fatales."

[Rappel : l'accident vasculaire cérébral (AVC) et l'"arrêt cardio-respiratoire persistant" (arrêt cardiaque, échec des tentatives de réanimation) sont deux états qui peuvent conduire au prélèvement d'organes.]

"Près de 150 000 personnes meurent toujours chaque année en France du fait des complications majeures que sont l’infarctus du myocarde ('crise cardiaque') et l’attaque cérébrale ou accident vasculaire cérébral (AVC)."

Dr Ziad Mallat, médecin-chercheur au Centre de recherche cardio-vasculaire de l’hôpital Lariboisière (unité Inserm U689), à Paris : un projet basé sur l’imagerie médicale :
"Nous considérons qu’il est important de détecter les cellules qui meurent au niveau des vaisseaux sanguins dans les lésions d’athérosclérose afin de détecter les plaques les plus instables. En effet, plus le nombre de cellules qui meurent est important, plus le risque de complications et de thrombose est élevé. C’est pourquoi nous participons à un programme de recherche*, afin de détecter ces cellules mortes et les plaques instables grâce à la technique d’imagerie par résonance magnétique (IRM)."

* Ce programme s’inscrit dans le projet Athim (imagerie moléculaire de l’athéro-thrombose), dans le cadre d’un pôle de compétitivité de la région Île-de-France.

Source :
http://www.frm.org

Faites don du cordon ombilical de votre bébé

"Que faire du cordon ombilical une fois coupé ? L'Etablissement français du sang vous incite à le donner à une banque publique car il contient des cellules souches qui permettent de sauver les patients atteints de graves maladies comme la leucémie."

"VOUS ATTENDEZ UN ENFANT ? A sa naissance, pensez à faire don de son cordon ombilical, comme y incite l'Etablissement français du sang (EFS) dans sa nouvelle campagne. Le don de cordon - ou plus exactement du sang qui reste dans le cordon juste après l'accouchement - existe en France depuis l'ouverture, en 1995, à Besançon, de la première banque publique de stockage de ce type de cellules sanguines. Mais treize ans plus tard, ces dons sont encore très peu connus du grand public, et pour cause : seulement neuf maternités dans l'Hexagone sont habilitées à effectuer ces prélèvements*.

'La France est en retard par rapport aux autres pays', admet, à regret, le professeur Marc Peschanski, chercheur au Genopole d'Evry (Essonne). Notre pays se classe en effet au 16 e rang, juste derrière la République tchèque ...

'Nous sommes en train de développer notre réseau de maternités'

Pourtant, le sang de cordon, grâce aux cellules souches qui le composent, pourrait sauver de nombreuses vies. On sait en effet depuis une vingtaine d'années que la greffe de cellules souches issues de ce sang permet de guérir les personnes atteintes de certaines pathologies sanguines, comme les leucémies. Près de huit mille malades ont ainsi été traités dans cinquante pays. C'est la raison pour laquelle l'association Laurette Fugain, fille du chanteur décédée d'une leucémie en 2002, milite pour ce type de prélèvement en France.

Comment procède-t-on ? Le prélèvement du sang de cordon ombilical a lieu dans les minutes qui suivent l'accouchement, après qu'il eut été coupé. On l'appelle aussi sang placentaire, car il est identique au sang qui compose le placenta. L'acte, pratiqué par des personnels spécialement formés, n'est douloureux ni pour la mère ni pour l'enfant. Une fois le sang prélevé, il est envoyé dans l'un des centres de traitement et de stockage (tous publics) de l'Hexagone. Le but : extraire les cellules souches du sang puis les congeler. Près de six mille unités de sang de cordon sont ainsi entreposées. Un chiffre que l'Etablissement français du sang espère doubler d'ici à 2010.

En effet, aujourd'hui, dans la plupart des hôpitaux français, le cordon ombilical est encore éliminé comme un 'déchet opératoire'. 'Nous sommes en train de développer notre réseau de maternités et de former les personnels habilités', promet-on du côté de l'EFS. En attendant ? Quelques familles sont tentées de stocker leur cordon dans une banque privée à l'étranger (...). Contrairement aux banques publiques, c'est un acte payant que certains considèrent comme 'égoïste'. 'En France, le don est anonyme et pour autrui, contrairement aux banques privées qui proposent aux gens de stocker leurs cellules pour eux', s'insurge le professeur Peschanski."

* Trois maternités à Bordeaux, deux à Besançon, une à Belfort, une à Limoges, une à Marseille et la maternité Robert-Debré à Paris.
www.laurettefugain.org/sang-de-cordon.html

Article d'Alexandra Echkenazi
mardi 29 avril 2008
Le Parisien

Lois de bioéthique : quelle révision pour 2009 ?

Les lois de bioéthique votées en 1994 et révisées en 2004, feront l’objet d’une nouvelle discussion en 2009.

Quelles sont les réflexions en cours et les évolutions prévisibles ?

Loi cadre
"Au cours de la journée d’auditions publiques, organisée le 29 novembre 2007 à l’Assemblée nationale pour préparer cette révision, certains ont plaidé pour l’adoption d’une loi cadre fixant les grands principes régissant les problématiques bioéthiques et instituant des agences indépendantes chargées de délivrer ou non les autorisations. Ces organisations ayant un rôle jurisprudentiel, il est à craindre que le débat démocratique sur les nouvelles pratiques biomédicales ne soit confisqué : les décisions sur ces enjeux majeurs de société seront prises par un groupe confidentiel d’'experts'. L’exemple de l’Agence de la biomédecine - qui autorise des recherches sur l’embryon, alors que les conditions posées par la loi ne sont pas réunies ; qui vient de permettre, discrètement, dans 5 hôpitaux, le prélèvement d’organes sur cœur arrêté (et non en cas de mort cérébrale) – devrait suffire à appeler à la grande prudence quant au pouvoir conféré à ce type d’agence."

Recherche sur l’embryon
"L’article L.2151-5 de la loi de 2004 autorise, pour cinq ans, par dérogation à l’interdit de principe posé par la loi, la recherche sur l’embryon humain et les cellules embryonnaires humaines. Ce décret du 06/02/06 soumet cette recherche à deux conditions : celles 'd’être susceptible de permettre des progrès thérapeutiques majeurs' et 'de ne pouvoir être poursuivie par une méthode alternative d’efficacité comparable'. Admettant que le bénéfice thérapeutique de la recherche sur l’embryon - largement mis en avant afin d’obtenir l’approbation de l'opinion publique - n’est à ce jour ni démontré, ni démontrable, certains, dont Marc Peschanski, préfèrent désormais parler de recherche fondamentale et plaident pour que la prochaine loi autorise cette recherche sans 'condition thérapeutique'. Comment ne pas souligner le glissement sémantique qui est en train de s’opérer et qui, comme l’a répété Claude Huriet, président de l’Institut Curie et membre du Comité international de bioéthique, change profondément la nature du débat ?D’autre part, la deuxième disposition devrait aussi être modifiée, au vu des dernières avancées réalisées avec les cellules souches adultes et issues du sang de cordon (cf. Gènéthique n°96). Chef du service de génétique médicale de l'hôpital Necker (Paris) et conseiller du président de la République, le Pr Arnold Munnich estime lui que libéraliser davantage la recherche sur l’embryon ne donnerait aucun essor puisqu’aucun progrès thérapeutique n’en est au fond espéré. Logiquement, il reste donc deux solutions : soit prolonger le moratoire actuel, soit revenir en arrière, c’est-à-dire interdire toute recherche sur l’embryon. Pour autant, une vraie pression s’exerce en faveur d’une légalisation. L’enjeu ici est de taille car autoriser sans condition la recherche sur l’embryon ferait naître une triple injustice : premièrement par rapport aux embryons eux-mêmes livrés aux paillasses ; deuxièmement par rapport aux patients trompés et délaissés, l’argent étant investi dans des recherches non thérapeutiques et troisièmement par rapport au grand public qui, pris en otage, sera complice d’une transgression qu’il a permise en croyant, à tort, qu’elle accélérerait la guérison des malades."

Diagnostic préimplantatoire (DPI)
"Quelques mois à peine après que la Grande-Bretagne ait autorisé le recours au DPI pour sélectionner des embryons qui ne présentent pas de prédisposition au cancer du sein et de l’ovaire, la mission dirigée par le Dr Dominique Stoppa-Lyonnet (Institut Curie, Paris) a publié, le 9 avril dernier, son rapport sur les champs d'utilisation du DPI. Actuellement, en France, le recours au DPI est possible pour diagnostiquer sur les embryons les pathologies 'd'une particulière gravité' et 'incurables au moment du diagnostic'. De fait, cela concerne des maladies dont on est certain qu'elles toucheront les enfants porteurs des gènes défectueux. Mais, selon ce rapport, 'aucune modification de la loi de bioéthique n'est nécessaire' pour étendre l'utilisation du DPI à des prédispositions (cancers du côlon, du sein ou de l'ovaire par exemple), c'est-à-dire des pathologies dont il est probable qu'elles surviennent un jour. L'Agence de la biomédecine a exprimé un 'avis favorable' à la lecture de ces conclusions, tout en précisant qu’elles ne préfiguraient pas nécessairement les choix qui seront faits pour les prochaines lois de bioéthique."

Mères porteuses
"Suite à la décision de la Cour d’appel de Paris reconnaissant comme parents un couple de français ayant eu recours à une mère porteuse américaine, un groupe de travail sur les mères porteuses a été mis en place, à l'initiative de la commission des affaires sociales et de la commission des lois du Sénat. Considérant que 'la question biologique est dépassée', Michèle André (PS), présidente du groupe de travail, s’est déclarée favorable à la légalisation de cette pratique. La psychanalyste Geneviève Delaisi de Parseval estime elle aussi qu’il est urgent d’autoriser ce procédé. Mais Catherine Labrousse-Riou, professeur de droit (Université Paris I), met en exergue la contradiction qui existe entre le fait, d’une part, de développer les tests de paternité et donc de valoriser le facteur biologique et de l’autre, de le nier en introduisant la pratique des mères porteuses au motif que le principe de filiation biologique n’est pas important. A l’heure des droits de l’enfant, elle montre que le procédé des mères porteuses restaure, de manière archaïque, une terrible pression parentale, plus forte que jamais, parce que s’exerçant in utero. Outre les problèmes de filiation (en cas de recours à une donneuse d’ovocyte, l’enfant est issu de quatre intervenants : le père, la mère adoptante, la mère génétique et la mère porteuse), la 'gestation pour autrui' (GPA) remet en cause tout l’édifice juridique fondé sur les principes d’indisponibilité du corps humain et de distinction entre les choses et les personnes. Il s’ensuivrait une instrumentalisation et une commercialisation du corps de la femme ainsi qu’une réification de l’enfant traité comme un objet de créance ou comme une chose due en vue du contrat, sans oublier les possibles dérives mercantiles. Malgré cela, la pression de quelques militants est forte pour légaliser le recours aux mères porteuses, pour mieux encadrer une pratique déjà existante ou pour s’aligner sur les pays l’autorisant. A l’instar de l’Allemagne que son histoire a rendu prudente, la France saura-t-elle rester une exception éthique et refuser d’accéder au désir 'd’un enfant à tout prix' de certains parents qui justifient leur demande par leur souffrance de ne pas pouvoir enfanter ?"

Don de gamètes
"Face à la 'pénurie' de gamètes (il faut actuellement 2 ans et demi pour avoir des ovocytes et quelques mois pour obtenir du sperme), l’Agence de la biomédecine lance régulièrement des campagnes pour recruter des donneurs. Afin de remédier à ce 'manque', certains (dont René Frydman) plaident pour une rémunération des donneurs, comme en Belgique ou en Espagne. Actuellement, la loi garantit aux donneurs un anonymat absolu, mais un mouvement s’est créé pour lever cet anonymat, comme en Grande-Bretagne, Suède, Autriche, Finlande ou Norvège. Autre système qui pourrait être adopté, celui dit du 'double guichet', mis en place par la Belgique et la Suisse : le donneur choisit de se faire connaître ou non, les parents choisissent un donneur anonyme ou non."

Statut du fœtus
"La question du statut du fœtus sera peut être aussi débattue. Pourtant, chercher un statut pour le fœtus, c’est estimer que celui inhérent à tout être humain ne lui convient pas, c’est le déposséder de ce qu’il est de fait et lui conférer un statut infrahumain (cf. Claude Sureau). Pour le défendre, il suffirait que la société ait la volonté de respecter les principes qui le protègent, sans instituer d’exceptions. D’ailleurs, pas une loi, ni celle sur l’avortement, ni celle sur la recherche sur l’embryon, ne nie l’humanité de l’embryon. Au contraire, elles l’affirment 'en creux', par leur seule existence : si l’embryon n’était pas un homme, ces lois n’auraient pas été nécessaires. D’autres points devraient aussi être abordés au cours des débats révisionnels tels que l’accès à l’assistance médicale à la procréation (AMP) pour les personnes seules et les couples homosexuels ; les progrès des neurosciences..."

Source :
La Lettre mensuelle Gènéthique d'avril 2008 - N°100

Lire aussi :

Cellules souches
France : développer les banques de sang de cordon
Allemagne : l'importation de cellules souches embryonnaires étendue
La recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines contestée

Dons d'organes
Trafic d'organes en Chine et au Kosovo
Le prélèvement d'organes sur cœur arrêté
Le marché des transplantations dans le monde

Divers
Thérapie génique : à quand les applications cliniques ?
L'impossible compromis de l'exception d'euthanasie

Les 20 ans de la greffe cardiaque au CHU de Rennes

"'Parmi les expériences que l'on peut tenter sur l'homme, celles qui ne peuvent que nuire sont défendues, celles qui sont innocentes sont permises et celles qui peuvent faire du bien sont commandées'. C'est en reprenant cette maxime de Claude Bernard que le Pr Le Guerrier a célébré les 20 ans de la transplantation cardiaque au CHU de Rennes. Retour sur les premières greffes cardiaques et sur l'avénement d'une discipline désormais bien maîtrisée..."

Un peu d'histoire
"La chirurgie à coeur ouvert sous circulation extracorporelle débuta à Rennes en décembre 1970. Pour développer cette nouvelle chirurgie, il fallut structurer des organisations, créer une équipe médicale solide, se doter de moyens humains suffisants, d'équipements modernes, d'une circulation extracorporelle bien établie et d'un environnement adapté. A cette époque, il s'agissait essentiellement du traitement des maladies valvulaires. La chirurgie de la revascularisation coronaire n'était pas bien établie en France. L'enthousiasme touchant la greffe cardiaque fut d'ailleurs vite refroidi devant la déception des résultats initiaux et les problèmes posés par le rejet échappaient à une connaissance sérieuse. Un grand pas a été effectué en 1981 avec l'introduction de la ciclosporine, relançant dans le monde entier les programmes de transplantation cardiaque.

En 1985, le CHU de rennes disposait donc de la culture indispensable à la réalisation de la transplantation. Durant l'année 1986, plusieurs mois furent nécessaires pour mettre au point des protocoles indispensables pour aborder dans de bonnes conditions cette discipline nouvelle. Des rencontres de coordination ont eu lieu avec l'ensemble des équipes et des laboratoires du CHU dont les concours étaient indispensables. En ressortit un document d'une quarantaire de pages définissant les indications, le bilan pré opératoire, les techniques de chirurgie, d'anesthésie, de réanimation, les complications et en particulier le rejet."

1986 : 1ère greffe de coeur
"Le 29 septembre 1986 un homme de 42 ans consulta pour une grande insuffisance cardiaque rebelle aux thérapeutiques conventionnelles. Il lui a été proposé, sans lui cacher qu'il serait le premier cas à Rennes, la transplantation. Celle-ci eut lieu le 23 octobre 1986 et le patient se souvient encore, 21 ans après, d'avoir demandé à son réveil un schweppes et téléphoné à son épouse pour la rassurer."

Le développement de la transplantation
"Au 31 octobre 2007, 329 greffes ont été réalisées au CHU de Rennes, soit sur 21 ans, une moyenne de 15.6 greffes par an.

Les progrès du traitement médical ont permis l'allégement des moyens de surveillance et des traitements médicamenteux, la diminution du nombre de biopsies, le raccourcissement des hospitalisations, le recours à des moyens d'assistance mécanique plus perfectionnés permettant en cas de grande urgence l'attente d'un greffon et l'amélioration de la condition générale des patients ou, au besoin, l'assistance post opératoire d'un greffon défaillant.

Parallèlement à l'augmentation de la durée de survie, il faut souligner le caractère remarquable de l'amélioration fonctionnelle autorisant pour la plupart des transplantés la reprise d'une existence active."

Témoignages de transplantés
"A l'occasion de cet anniversaire, les transplantés ont souhaité témoigner leur reconnaissance aux équipes chirurgicales qui les ont pris en charge, qui les ont faire revivre et leur ont donné la chance de pouvoir renouer avec une activité professionnelle, une activité sportive, avec la vie tout simplement. Ils ont souhaité aussi tous remercier les familles des donneurs que certains auraient aimé connaître, auxquelles ils pensent notamment lors de moments festifs qu'ils ont la chance de vivre alors que d'autres en sont privés.

L'histoire de la transplantation est sans précédent : elle suppose la mise en parallèle de l'évolution de connaissances pluridisciplinaires (médicales, biologiques et fondamentales) et l'intégration à tout moment de la dimension humaine au sens noble du terme.

Son développement à Rennes n'a pu se faire que grâce à la détermination des pionniers, à l'obstination des chercheurs, et la compréhension des décideurs.

L'aventure n'est bien sûr pas terminée et de multiples progrès, notamment dans le domaine de l'immunologie et de l'assistance mécanique du coeur, autoriseront la poursuite d'un développement qui s'effectue par paliers, nécessitant les évaluations itératives dont l'objectivité est fondamentale."


Pour plus d'informations contacter :
Responsable de la Communication
CHU de Rennes - 2 rue Henri Le Guilloux
35033 Rennes Cedex 9
Téléphone : 02 99 28 24 72
Mobile :
Fax : 02 99 28 43 36
email : chantal.rousseau@chu-rennes.fr

Source :
Réseau CHU - Newsletter
Newsletter N°414 - 29/04/2008

Thérapie génique : des espoirs pour soigner la cécité

"Deux équipes de chercheurs viennent de tenter de traiter par thérapie génique des jeunes malvoyants atteints d'une amaurose congénitale de Leber, une affection responsable d'une cécité ou d'une malvoyance à la naissance et qui aboutit à une cécité totale vers 15 - 20 ans.

Rappelons que la thérapie génique consiste à implanter une copie d'un gène normal dans les cellules cibles du malade pour corriger l'anomalie.

Des chercheurs américains avaient déjà identifié les gènes en cause dans cette maladie avant de mener les premiers essais chez les animaux. Ils ont ensuite construit un adénovirus capable de transporter le gène normal au sein des cellules rétiniennes.

Trois malades américains ont bénéficié de l'injection de cet adénovirus. Selon l'article publié sur le site du New England Journal of Medicine, deux semaines après l'injection les 3 patients ont présenté une petite amélioration de la vue.

Une équipe anglaise a traité aussi trois patients de la même manière et a annoncé un progrès pour l'un d'entre eux. Leurs résultats n'ont pas encore été publiés."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Figaro (Martine Perez) 28/04/08 - Telegraph.co 27/04/08 - BBC News (Pallab Ghosh) 27/04/08

"Océane s'est retirée"

http://www.parismatch.com/parismatch/video/societe/oceane-s-est-retiree

"Nouvel essai clinique en immunothérapie après greffe de moelle osseuse ou de cellules souches sanguines périphériques"

"Cytheris lance un nouvel essai clinique de Phase I pour l'Interleukine-7 en immunothérapie chez des patients ayant subi une greffe de moelle osseuse ou de cellules souches sanguines périphériques.

L'essai clinique doit permettre d'étudier l'utilisation de l'IL-7 dans le traitement de patients greffés immunodéprimés qui sont vulnérables face à de nombreuses infections bactériennes, virales et fongiques."

Paris - le 23 avril 2008 - "Cytheris S.A., société biopharmaceutique spécialisée dans l'immuno-modulation, annonce aujourd'hui le lancement d'un essai clinique de Phase I pour l'Interleukine-7 (IL-7), son principal candidat médicament, également appelé CYT107. Ce nouvel essai doit permettre d'étudier l'utilisation de l'IL-7/CYT107 dans le traitement de patients ayant subi une greffe de moelle osseuse ou de cellules souches sanguines périphériques déplétées en lymphocytes T. Cet essai débutera au Memorial Sloan-Kettering Cancer Center (MSKCC) à New York, et les Dr. Marcel R.M. van den Brink, PhD., chef du service d'oncologie hématologique, et Miguel-Angel Perales, médecin assistant du service de greffe de moelle osseuse, seront respectivement l'investigateur principal et le co-investigateur principal de l'étude. D'autres sites basés aux Etats-Unis seront inclus dans l'essai au cours des mois à venir.

L'Interleukine-7 recombinante (IL-7) est un facteur de croissance vital pour la récupération et l'amélioration des taux de lymphocytes T. Des essais cliniques sur plus de 75 patients en France et aux Etats-Unis ont permis de démontrer le grand potentiel de l'IL-7, pour augmenter et protéger les lymphocytes T CD4 et CD8. Cytheris mène actuellement plusieurs essais cliniques sur l'IL-7 dans le VIH, le VHC et le cancer.

'Nous partageons avec le MSKCC la volonté de répondre aux besoins médicaux non satisfaits des patients atteints de cancer, qui sont souvent très immunodéprimés après la procédure de greffe de moelle osseuse. Cela laisse la porte ouverte à toute une série d'infections bactériennes, virales et fongiques,' indique Michel Morre, le PDG de Cytheris. 'Cela fait de nombreuses années que le MSKCC est à la pointe de la recherche dans la greffe de cellules souches aux Etats-Unis et nous sommes donc particulièrement satisfaits que les Dr. van den Brink et Perales aient accepté de participer à notre étude. Nous espérons pouvoir contribuer au développement de thérapies permettant d'éviter les infections post-greffe, qui sont souvent responsables de l'échec des allogreffes de cellules hématopoïétiques.'

A propos de l'essai

La reconstitution trop lente et trop faible des populations de lymphocytes T et de leurs fonctions est un obstacle majeur pour le succès des allogreffes de cellules souches hématopoïétiques. Des études précliniques effectuées chez des rongeurs ayant subi une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques montrent que l'IL-7 peut aider à la reprise de la thymopoïèse (production des lymphocytes T), à la récupération des populations de cellules lymphoïdes périphériques et de leurs fonctions, sans augmenter le risque de réaction du greffon contre l'hôte. Les patients enrôlés dans l'essai doivent avoir une hémopathie maligne non lymphoïde confirmée par histologie telle que la leucémie myéloïde aigue (LMA), la leucémie myéloïde chronique (LMC) ou le syndrome myélodysplasique (SMD). Ils doivent également présenter un historique d'infection opportuniste (y compris mais pas seulement l'infection à CMV nécessitant une thérapie anti-virale), de pneumonie PCP, d'infection mycobactérienne, de zona ou d'infection virale respiratoire (grippe, VRS -virus respiratoire syncytial-, parainfluenza) et avoir un taux de lymphocytes T CD4 < 100, 2 mois après la greffe.

L'objectif principal de l'essai consiste à déterminer la tolérance et la dose recommandée de CYT107 chez des patients ayant reçu une greffe de moelle osseuse ou de cellules souches sanguines périphériques déplétées en lymphocytes T. Cette greffe doit être issue de donneurs vivants compatibles HLA, ayant ou non des liens de parenté avec le receveur. Si une toxicité est observée, l'essai déterminera la dose maximum tolérée (DMT) et la dose toxique limitante (DTL)."

A propos de Cytheris

"Cytheris est une société biopharmaceutique française centrée sur la recherche et le développement de molécules innovantes, pivots de l'immuno-modulation. Ces médicaments visent à reconstituer et renforcer l'activité du système immunitaire de patients atteints de cancer, d'infections virales ou bactériennes chroniques (comme le VIH ou l'hépatite C) ou ayant subi des traitements lymphopéniants (ex. greffe de moelle ou de cellules hématopoïétiques, ou après une chimiothérapie.).

La molécule phare de la société est l'Interleukine-7 recombinante (IL-7), un facteur de croissance vital pour la récupération et l'amélioration des taux de lymphocytes T. Des essais cliniques sur plus de 75 patients en France et aux Etats-Unis ont permis de démontrer le fort potentiel de l'IL-7, pour augmenter et protéger les lymphocytes T CD4 et CD8. La société mène actuellement plusieurs essais cliniques de l'IL-7 dans le VIH, le VHC et le cancer.
Fondée en 1999, la société est basée à Issy-les-Moulineaux (Paris, France) et possède une filiale à Rockville (MD, Etats-Unis)."
==> Pour plus d'information : www.cytheris.com

Contact presse et analystes :
Andrew Lloyd and Associates
Gilles Petitot / Juliette dos Santos
gilles@ala.com / juliette@ala.com

http://www.gazettelabo.fr/2002breves/0408/cytheris.htm

USA : le Pentagone finance un institut de médecine régénérative pour blessés

WASHINGTON - "Le Pentagone, en collaboration avec des universités et des hopitaux américains, va subventionner un institut médical pour développer des méthodes de régénérescence d'organes, de muscles ou même de membres de soldats blessés, ont indiqué des responsables jeudi."

"'Ce nouvel institut travaillera à développer des techniques qui aideront nos soldats à se reconstituer' a déclaré le médecin-chef de l'armée américaine, le général Eric Schoomaker.

'Nous utiliserons les propres cellules souches des soldats pour réparer les dommages neurologiques, reconstituer les tissus de muscles, des tendons, soigner les brûlures et les aider à guérir sans cicatrices' a-t-il dit.

Il a indiqué que des nouvelles techniques pour reconstituer des membres, des mains, des doigts, des oreilles et des nez endommagés et reconstruire des boites crâniennes abîmées seront également développées.

Ce nouvel institut de médecine régénérative du Pentagone coordonnera les recherches de centres à la pointe comme Wake Forest University, l'université de Pittsburgh, Rutgers University et la Cleveland Clinic.

Le Pentagone contribuera 85 millions de dollars au cours des cinq prochaines années et les autres institutions apporteront 80 millions de dollars tandis que 100 millions de dollars de subventions seront fournis par le National Institute of Health.

'A notre connaissance, il s'agit du plus important consortium de recherches financé par le gouvernement américain dans le domaine de la médecine régénérative' a déclaré Schoomaker.

Dans l'équipe de chercheurs figure le docteur Tony Atala de Wake Forest University, un pionnier dans ce domaine, qui a pu reconstituer des vessies à partir de cellules souches adultes.

'Toutes les parties de votre corps, de vos tissus, de vos organes représentent un dépôt de cellules qui sont prêtes à se reproduire lorsqu'une blessure intervient' a précisé le docteur Atala."

Source :
http://www.romandie.com

"A Montpellier, la médecine régénératrice a son institut"

"120 chercheurs sont attendus dans le nouvel Institut de Recherche en Biothérapie, un laboratoire appelé à devenir l'un des centres européens leader dans le domaine de la médecine régénératrice."

"Ce haut lieu de la médecine du futur est placé sous la responsabilité du Pr Bernard Klein. Inauguré le 17 décembre 2007, le centre accueillera les scientifiques spécialisés dans le développement des cellules médicaments capables de réparer les tissus ou des organes défectueux. Une avancée thérapeutique rendue possible grâce aux recherches sur les cellules souches embryonnaires. Ces biothérapies vont révolutionner les traitements des cancers, maladies osseuses et cartilagineuses, insuffisance cardiaque, diabète, hépatites, maladies musculaires et maladies neurodégénératives...

'Avec ce nouvel institut, le CHRU de Montpellier s'inscrit dans un futur d'excellence.' se réjouit Alain Manville, directeur général du CHRU.

L'Institut de Recherche en Biothérapie est l'outil indispensable dont la Région Languedoc-Roussillon avait besoin. Il est porté par le CHRU de Montpellier, l'Inserm, l'Université Montpellier 1 et soutenu par la Région Languedoc-Roussillon, Montpellier-Agglomération et l'Association Française de Myopathie."

Pour plus d'informations contacter :

CHRU Montpellier - Centre Administratif A. Bénech
191, ave. du doyen Gaston Giraud
34295 Montpellier cedex 5
Téléphone : 04 67 33 93 43
Fax : 04 67 33 93 65
email : g-boulet@chu-montpellier.fr

Source :
Réseau CHU - Newsletter
Newsletter N°411 - 08/04/2008

Nouveau Conseil d'éthique allemand

"Le nouveau Conseil d'éthique allemand (Deutscher Ethikrat), qui succède au Conseil national d'éthique (Nationaler Ethikrat), s'est réuni pour la première fois à Berlin le 11 avril dernier. Chargé des questions d'éthique, de société, de droit, des sciences de la vie et des sciences médicales, ce Conseil a un rôle consultatif auprès du gouvernement et du parlement fédéral. Il est composé de 26 membres et est présidé par le Pr Edzard Schmidt-Jortzig."
Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Be Allemagne 17/04/08

David Matas s'exprime sur les prélèvements d'organes en Chine

SAN DIEGO, Californie — "David Matas, avocat international des droits de l'homme, a participé à un séminaire sur les prélèvements d'organes et sur les droits de l'homme en Chine, le 3 avril, au Cross Cultural Center de l'Université de San Diego.

M. Matas a parlé des conclusions du rapport d'investigation Prélèvements sanglants dont il est le co-auteur avec David Kilgour, ancien membre du Parlement canadien et secrétaire d'Etat. Le rapport fait état de l'enquête concernant les accusations selon lesquelles le gouvernement chinois prélèverait les organes de pratiquants du Falun Gong vivants, et il conclut : '... il y a eu et il continue aujourd'hui d'y avoir, à grande échelle, des prélèvements d'organes sur des pratiquants du Falun Gong, non consentants.'"

"M. Matas a expliqué pourquoi il avait décidé de prendre la responsabilité de faire une telle enquête sur le sujet après avoir entendu les accusations venant de la femme d'un docteur, sous le pseudonyme d' 'Annie', en 2006, qui disait que les pratiquants du Falun Gong étaient tués pour leurs organes.

Il a mentionné qu'en tant qu'avocat des droits de l'homme ayant travaillé avec les plus importantes ONG tels qu'Amnesty International et Human Rights Watch, il savait que ce serait une enquête pour laquelle les organisations des droits de l'homme auraient des difficultés. 'Quelqu'un est tué dans une salle d'opération et son corps est incinéré. Donc il n'y a pas de survivant et il n'y a pas de corps. C'est une salle d'opération donc elle est nettoyée après usage, il n'y a pas de lieu du crime. C'est un hôpital, un lieu fermé, pas de témoin.'

M.Matas poursuit : 'Il devrait y avoir des registres hospitaliers, mais c'est le gouvernement chinois, aucun accès à l'information, donc nous n'aurons accès à aucun document... c'était à ce genre de choses que nous devions nous heurter.'

Face à ce défi, MM. Matas et Kilgour ont trouvé une piste pour démarrer leur enquête, en créant une liste de pistes qui pourraient confirmer ou infirmer les accusations. Ensemble, ils ont dégagé 33 pistes à suivre au moment de l'élaboration du rapport.

'Au fond, pour résumer, ce que nous avons découvert, c'est que toutes les pistes auxquelles nous avons pu penser qui pouvaient infirmer les accusations, ne menaient nulle part. Chaque piste qui confirmait les accusations nous donnait quelque chose. Le résultat est que, en réunissant le tout et en prenant du recul, nous sommes arrivés à la conclusion que ces accusations étaient vraies. Ce qu'Annie avait dit était vrai. Pas juste les cornées, mais tous les organes. Pas juste de 2002 à 2003, comme elle a dit, mais de 2001 jusqu'à ce que nous publions notre rapport d'enquête. Pas juste à Sujiatun, mais dans toute la Chine' nous dit M.Matas.

Ces pistes comprenaient un certain nombre de conditions nécessaires aux prélèvements d'organes ou bien les permettant. M. Matas a raconté que l'une des pistes fut d'appeler les hôpitaux en se faisant passer pour des patients à la recherche d'une greffe d'organe, en demandant aux docteurs s'ils avaient des organes provenant de pratiquants du Falun Gong sur la base que, puisque les pratiquants du Falun Gong pratiquent des exercices, ils doivent avoir des organes sains.

Pour tous les appels, 10 pour cent ont confirmé que les organes provenaient de pratiquants du Falun Gong, et cela ont été enregistrées. D'autres pistes pointaient des implications militaires dans les greffes d'organes, des tests sanguins systématiques faits uniquement aux prisonniers qui pratiquaient le Falun Gong, ainsi que le grand pic du nombre de transplantations d'organes en Chine qui correspond au moment où le Parti communiste a lancé sa persécution du Falun Gong.

'La source d'organes quasi-exclusive en Chine, depuis le tout début des transplantations, était les prisonniers. Cela a débuté avec des prisonniers condamnés à mort et c'était, plus ou moins, la seule source d'approvisionnement en greffes d'organes en Chine, jusqu'à ce que débute la persécution du Falun Gong. Mais un an ou deux après le début de la persécution du Falun Gong, le nombre des transplantations a commencé à décoller. Les chiffres sont allés à la hausse, alors que celui des gens condamnés à mort est resté le même' nous dit Matas.

Cela a également soulevé le fait que la Chine en basculant du socialisme vers le capitalisme, a commencé à supprimer les subventions allouées au système de santé car il pensait que les hôpitaux feraient payer les patients pour leurs services, se constituant ainsi leurs ressources propres. Ce qui a conduit tout le système de santé chinois à devenir lourdement dépendant de l'argent des transplantations d'organes de façon à continuer son travail.

'Non seulement les hôpitaux ont collecté des fonds grâce aux secteurs privés, mais l'armée a fait de même. L'armée en Chine est un conglomérat d'entreprises, donc les militaires sont impliqués dans toutes sortes d'affaires leur permettant de collecter des fonds, y compris grâce à la vente d'organes' dit M. Matas.

Actuellement, avec 51 pistes solides et une possible troisième édition de leur rapport, M. Matas a raconté que M.Kilgour et lui ont fait un grand travail en parlant avec des personnalités dans le monde entier et en organisant des séminaires sur leurs conclusions dans l'espoir que la Chine cesse sa pratique de prélèvements d'organes.

En dépit des conclusions de leur rapport, M. Matas a expliqué que M.Kilgour et lui ont reçu d'énormes pressions de la part du Parti communiste chinois, par le biais de propagande mensongère. M.Matas a dit que l'une des premières fois où ils ont dû faire face à leur propagande contre son rapport avait eu lieu lors d'un débat avec un représentant de l'Ambassade de Chine en Israël.

M.Matas a dit : 'Ce qu'il a fait était un montage personnel de citations de notre rapport et il contredisait les citations [qu'il avait arrangées]. Je veux dire que je connaissais ces citations. Tout d'abord, je me rappelle de ce que j'ai écrit, mais aussi, notre rapport est consultable sur Internet et les mots-clés sont accessibles.'

'Normalement quand les gens ne sont pas d'accord avec moi, ils essayent d'adopter une position qui semble plausible ou qui semble raisonnable ou que quelqu'un pourrait raisonnablement tenir. Mais ce n'est pas ce qu'a fait le gouvernement chinois. Le gouvernement chinois, en désaccord avec nous, semblait éviter le plausible et se tournait vers l'outrancier pour prendre des positions que personne ne pourrait croire. Au début, cela me faisait vraiment de l'effet. Je n'étais pas trop sûr de savoir quoi faire' nous dit M. Matas.


M.Matas continua en mettant en lumière d'autres exemples de confrontations avec la propagande du Parti communiste. 'C'est appelé la technique du gros mensonge. C'est une technique de propagande. C'était en fait une chose défendue et énoncée par les Nazis, par Hitler qui a dit que si vous voulez réussir dans la propagande, vous pouvez probablement mieux réussir avec un énorme mensonge qu'avec un petit, parce qu'un énorme mensonge pourrait être si outrancier que les gens ne penseront pas que vous avez eu l'impudence de vous y engager' dit M.Matas.

M.Matas a dit qu'il pensait que les manoeuvres du gouvernement chinois pour éviter de produire toute réfutation valide ou argument plausible contre son rapport ainsi que l'attirance du gouvernement chinois pour les mensonges et la propagande sont en eux-mêmes un aveu de culpabilité. 'La propagande ne réfute pas le rapport, mais le confirme certainement' dit M.Matas.

En dépit de l' opposition de la Chine, M.Matas a dit que certains progrès ont été faits. Tout en soulignant qu'il restait encore beaucoup à faire. 'Même si le problème devait cesser complètement, ce que j'espère certainement qui se produira. Même si la Chine devait cesser la persécution du Falun Gong, ce qui devrait certainement se faire. Même si la Chine devient un pays démocratique, ce qui est quelque chose, je pense, que nous pouvons tous espérer, il demeurera toujours un problème, parce que ce qui s'est passé est un crime contre l'humanité et comme tout crime contre l'humanité, il réclame réparation' dit M.Matas."

Article écrit par Claire Cas
http://www.lagrandeepoque.com
19-04-2008

Trafic d'organes en Chine et au Kosovo

"Le Quotidien du Médecin revient sur les 'effroyables soupçons' qui pèsent sur la Chine et le Kosovo en matière de trafic d'organes. Outre le triste record du monde d'exécutions pratiquées (470 en 2007), la Chine détient un autre record : celui du trafic d'organes.

Selon Amnesty International, des spécialistes chinois de la transplantation d'organes estiment que les organes des victimes des exécutions ont représenté en 2006 99 pour cent des transplantations.

L'association dénonce ainsi le 'commerce' né de la marchandisation des soins de Santé chinois et craint que ce 'commerce', associé à la corruption, 'ne constituent un argument économique en faveur du maintien de la peine de mort'.

Quant au Kosovo, le quotidien rappelle que, selon Carla Del Ponte, ex-procureur du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), des leaders albanais du Kosovo, dont l'actuel premier ministre Hashim Thaçi, seraient impliqués dans un trafic d'organes prélevés sur des prisonniers. En 1999, 300 prisonniers serbes et autres ressortissants slaves auraient ainsi été déplacés en Albanie pour y être enfermés et finalement tués après que leurs organes aient été prélevés.

Le TPIY n'aurait, de son côté, pas découvert de preuves de l'existence de ce trafic d'organes." (source)

Montpellier : Soins palliatifs : le devoir de non abandon

"'Nous avons tous le devoir de non abandon' rappelle Alain Manville, Directeur Général du CHU de Montpellier qui vient d'inaugurer une unité d'accompagnement et de soins palliatifs."

"Le Professeur Bernard GUILLOT, représentant des médecins du CHRU reconnaît les limites du pouvoir médical 'bien fragile face à la mort'. Jusqu'à l'arrivée des maladies comme le cancer, le sida ou l'alzheimer, les médecins vivaient en évacuant de leurs pratiques le concept de la mort. Aujourd'hui l'évaluation des pratiques médicales a permis de faire un pas de géant dans l'accompagnement du patient.

Consciente du travail qui reste à accomplir, le Docteur Josyane Chevallier-Michaud, responsable de l'unité d'accompagnement et de soins palliatifs, rappelle les trois missions de ce nouveau service : le soin et l'accompagnement, l'enseignement et la recherche.

Le Soin et l'Accompagnement
Les personnes accueillies sont atteintes d'une maladie grave évolutive, potentiellement mortelle. Elles viennent du domicile, d'une autre institution ou d'un autre service. Leurs situations complexes peuvent difficilement être prises en charge dans les services conventionnels. Elles sont hospitalisées, après une évaluation d'un professionnel référent de soins palliatifs, soit pour une période de répit avec un projet de retour au domicile ou à proximité soit pour la fin de vie.
Les soins sont centrés sur la douleur, la souffrance et les autres symptômes. Le souci est de préserver le confort et la qualité de vie du malade et de soutenir l'entourage.

Les professionnels des autres services et du domicile sont invités à prendre part aux réunions cliniques pluridisciplinaires hebdomadaires pour favoriser la coordination de tous autour du projet des malades et de leurs proches. Une consultation externe peut être proposée pour le suivi des patients après l'hospitalisation.

La formation
Organisée pour une prise en charge idéale des malades, l'UASP est un centre de formation pour l'ensemble des étudiants et des professionnels du secteur sanitaire et social. C'est un lieu de stages pour les diplômes universitaires de soins palliatifs et de traitement de la douleur. Tous les membres de l'équipe participent à cette mission de formation dans la structure et à l'extérieur.

La recherche
Elle vise à améliorer la qualité des soins et de l'accompagnement à toutes les phases de la maladie. Elle est pluriprofessionnelle et englobe tous les champs d'action des soins palliatifs.

Ouverte le 12 novembre 2007,l'unité d'accompagnement et de soins palliatifs (UASP) est située provisoirement à l'hôpital Saint Eloi, dans le bâtiment Paul Lamarque et peut accueillir six patients et leur famille. Son équipe, pluridisciplinaire, est composée de soignants médicaux et paramédicaux volontaires et de bénévoles d'accompagnement des associations CRERSI et INTERVALLE.

Tout a été pensé pour que la personne en fin de vie puisse être prise en charge le plus humainement possible. Les chambres individuelles, la couleur des murs, le mobilier, la salle de bain thérapeutique, le salon d'accueil des familles, tout doit permettre au patient de 'souffler' et de retrouver une quiétude souvent perdue. Dotée de 6 lits d'hospitalisation complète, l'UASP est un lieu de vie où une attention particulière est portée aux projets du malade et de son entourage. Le projet définitif pourrait accueillir 12 patients en hospitalisation complète et 3 patients en hospitalisation de jour."


Pour plus d'informations contacter :
et du Protocole
CHRU Montpellier - Centre Administratif A. Bénech
191, ave. du doyen Gaston Giraud 34295 Montpellier cedex 5
Téléphone : 04 67 33 93 43
Mobile :
Fax : 04 67 33 93 65
email : g-boulet@chu-montpellier.fr

Source :
Réseau CHU - Newsletter
Newsletter N°413 - 22/04/2008

Histocompatibilité du CHU de Nancy : accrédité EFI depuis 1998

"Une équipe prête à intervenir 24h/24, 7jrs/7 : des techniciennes, des biologistes, des secrétaires ainsi qu'un cadre de santé et un ingénieur qualité à temps partiel, c'est le service d'histocompatibilité du CHU de Nancy. Des professionnels très spécialisés et aux compétences pointues qui, tous les ans, sont soumis aux procédures d'une accréditation européenne (European Federation for Immunogenetics) leur donnant un label de qualité qui officialise leur expertise. Ici se font les examens de compatibilité nécessaires aux greffes d'organes et aux greffes de moelle osseuse."

"Rattaché depuis 1999 au CHU de Nancy, le service d'histocompatibilité voit ses activités progresser en moyenne de 5 pour cent par an. Trois grandes missions pour ce laboratoire, en commençant par les greffes d'organes.

Dans ce cadre, il réalise le groupage tissulaire des malades en attente de greffe et, en urgence, celui des donneurs potentiels. Le groupage tissulaire est l'étude des caractéristiques génétiques nécessaires à la compatibilité tissulaire. Il faudra encore 5 heures minimum à l'équipe d'astreinte pour refaire une batterie d'examens sur les receveurs potentiels avant d'accorder son feu vert à la transplantation.

Autre mission aider, à travers les typages et la recherche de donneurs, à la réalisation des greffes de moelle osseuse au CHU de Nancy. Leur nombre est en progression constante depuis une dizaine d'années puisqu'elles sont préconisées dans des pathologies plus larges. Aujourd'hui, 30 pour cent des compatibilités sont possibles au sein d'une même fratrie et pour les 70 pour cent restant, il faut se tourner vers les donneurs anonymes et volontaires. C'est pourquoi au niveau national et international des registres ont été constitués qui recensent tous des donneurs potentiels. Dans l'hexagone, 'France Greffe de Moelle' a été mandatée par le Ministère de la Santé pour constituer le registre français. Cet organisme fait lui-même partie du 'World Marrow Donor Association', structure planétaire qui comptabilise plus de 11 millions de donneurs. Toutes ces banques de données sont reliées entre elles par informatique afin de réduire au minimum les procédures permettant de trouver un donneur potentiel. L'équipe du laboratoire est rodée au suivi journalier des interrogations concernant les malades du CHU afin de trouver un donneur compatible sur l'un ou l'autre des registres internationaux.

Le service d'histocompatibilité du CHU de Nancy est également centre donneur et à ce titre, il gère le registre des donneurs volontaires de moelle osseuse correspondant aux 4 départements lorrains auxquels s'ajoutent la Marne et l'Aube. On compte actuellement 5 648 personnes dans cette région prêtes à ce geste de générosité qui ne peut s'effectuer que dans des conditions très précises : être âgé de 18 à 50 ans et en bonne santé, accepter l'anonymat de son acte et indiquer au service tout changement de situation géographique car on peut être appelé un mois, un an ou 5 années après son inscription. Si un donneur de la région est sélectionné pour donner sa moelle, l'équipe du service d'histocompatibilité organise le prélèvement de moelle au CHU de Nancy dans un délai d'environ un mois, en accord avec le donneur et le centre greffeur. L'équipe du laboratoire suit les demandes concernant le registre de la région afin de répondre rapidement aux sollicitations régionales, nationales ou internationales.

Enfin, dernière mission du service d'histocompatibilité : le suivi des greffes à travers l'aide apportée aux cliniciens dans les diagnostics de rejets. Ce suivi nécessite une connaissance très précise de l'état immunologique avant greffe et des examens réguliers après greffe."

Pour plus d'informations contacter :
Responsable de la Communication
CHU Nancy - 29, av du Mal de Lattre de Tassigny
54035 Nancy cedex
Téléphone : 03 83 85 14 78
Mobile :
Fax : 03 83 85 11 88
email : l.verger@chu-nancy.fr

Source :
Réseau CHU- Newsletter
Newsletter N°413 - 22/04/2008

Le Cercle Bleu : dire oui ou dire non au prélèvement d'organes

==> http://www.cerclebleu.org

Grande enquête caritative sur le don d'organes

Grande enquête caritative sur le don d'organes : pour chaque questionnaire, dix centimes d'euros sont reversés pour le don d'organes.


"Ce grand projet commence lorsque trois étudiants de l'université de Nantes, Alice Robin, Laurie Chauvet et Nicolas Desmarets, décident de transformer leur simple devoir universitaire en œuvre caritative utile et humanitaire. Ils ont l'idée de réaliser une grande enquête au sujet du don d'organes dont chaque questionnaire généré quelques centimes à cette cause. À force de détermination, leur projet (si ambitieux au départ) est désormais réalisé..."

"Mis en place sous l'effigie de l'association Doona (ayant déjà réalisé le premier moteur de recherche à but humanitaire sur le net) dont Nicolas Desmarets est le président-fondateur, Laurie Chauvet, la secrétaire. Après avoir achevé la mise en place à l'adresse www.doona.fr/enquete, ils se sont rapprochés de la fondation Greffe de Vie qui s'est associée à ce projet pour recevoir les fonds que l'enquête engendre. Nachida Kelhoufiche, chargée de communication de Greffe de Vie, indique que la fondation est 'très emballée par ce projet', et qu'elle espère 'la réussite de cette grande enquête'.

Ils sont ensuite entrés en contact avec de nombreuses entreprises pour sponsoriser le projet et pour reverser les dix centimes d'euros par questionnaire à la fondation Greffe de Vie. La mutuelle MGEN de Nantes s'est montrée fort intéressée par le projet ; la direction a directement fait remonter la demande au niveau national pour qu'une semaine plus tard, le projet soit accepté tel qu'il avait été présenté : la MGEN reversera ainsi dix centimes d'euros par questionnaire rempli à la fondation Greffe de Vie, et ce jusqu'au seuil de 1.000 euros (soit 10.000 questionnaires). Guillaume Bailly, directeur-adjoint de la MGEN de Nantes, explique que la mutuelle est à leurs côtés dans cette action qu'elle qualifie de citoyenne et responsable.

Tout le monde est invité à participer jusqu'au 27 avril, à cette grande enquête caritative, quel que soit son attachement pour le don d'organes, pour ou contre. L'objectif de cette enquête est de recueillir l'opinion d'un maximum de Français, avec un échantillon le plus représentatif possible, et donc une participation importante de tous les Français. La participation est anonyme et gratuite. Pour faire connaître vos propres opinions par rapport à l'enquête à l'adresse www.doona.fr/enquete.

Il est aussi possible de relayer l'initiative sur des sites personnels et blogs au moyen de bannières mises à disposition, et même un compteur exportable, à la manière du Téléthon. Le nombre de questionnaires remplis est mis à jour en temps réel. Les internautes peuvent aussi recommander à leurs amis de participer à l'enquête depuis le site ou encore signer le livre d'or de l'opération. Tout a été prévu pour permettre à tous de relayer l'information.

Nicolas Desmarets, exalté par ce projet, raconte : 'En lançant ce projet, nous ne nous attendions pas à ce qu'il prenne vie. Nous nous sommes démenés jusqu'au bout pour cela et voilà le projet lancé tel que nous l'avions imaginé... Maintenant, nous comptons sur les Français pour jouer leur rôle dans cette aventure et participer en masse à l'enquête. Cela ne prend que quelques minutes en permettant de faire connaître anonymement ses opinions tout en faisant un don gratuitement ... Aucune excuse pour ne pas participer !'

Au terme de cette enquête, les trois étudiants analyseront les résultats et les publieront dans un dossier à cette même adresse, pour toutes les personnes intéressées par le don d'organes. Avec la fondation, ils tenteront aussi de répondre aux interrogations que chacun peut se poser et que pointeront du doigt les résultats de l'enquête.

L'association Doona, la fondation Greffe de Vie et la mutuelle MGEN invitent tous les Français à participer à cette aventure humaine et remercient tous ceux qui prendront part à sa réussite..."

Médiatisation et Relations Presse
Sylvie Fourcade - Réseau Humacom
tél + 33 (0)1 42 33 26 42 - gsm +33 (0)6 03 05 11 97 - fax +33 (0)1 42 33 44 21
Pour toute question ou interview : Nicolas Desmarets +33 (0)6 82 13 30 24

Contact Presse :
Personne de contact pour les journalistes :
Sylvie Fourcade
DG
Sylvie Fourcade Conseil - Réseau Humacom
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Article écrit par Sylvie Fourcade :
sylvie.fourcade@wanadoo.fr
22-04-2008
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France : développer les banques de sang de cordon

"Le Quotidien du Médecin célèbre les 20 ans de la greffe de sang de cordon : le 6 octobre 1988, le Pr Eliane Gluckman réalisait, à l’hôpital St-Louis (Paris), la 1ère greffe mondiale de sang de cordon sur un enfant souffrant d’anémie de Fanconi."

"Désormais utilisée aussi bien chez les enfants que chez les adultes, la greffe de sang placentaire offre de nombreux avantages qu’énumère le quotidien : aucun risque pour le donneur, moins de risques infectieux, meilleure diversité HLA, immaturité immunologique, capacités hématopoïétiques, disponibilité immédiate...

20 ans après cette première, la France est 'le pays européen où il y a le plus de greffes de sang de cordon réalisées', souligne le Dr Hélène Espérou, responsable de l’encadrement des banques de sang de cordon à l’Agence de la biomédecine. Ainsi, en 2007, plus de 200 patients ont eu recours à une greffe de sang de cordon.

Mais moins de 50 pour cent des greffes allogéniques de sang placentaire réalisées en France le sont avec des unités de sang placentaire (USP) françaises. Sachant que chaque USP importée coûte, en moyenne, 17 000 euros, la France aurait tout intérêt à augmenter son stock d’USP aujourd’hui constituée de 6 600 unités (ce qui la place au 16ème rang mondial).

Face à l’augmentation du nombre de greffes de sang de cordon, l’Agence de la biomédecine s’est donnée pour objectif d’augmenter le stock d’USP et souhaite, en amont, encourager l’ouverture de nouvelles banques.

Aujourd’hui, le réseau français des banques de sang placentaire – copiloté par l’Agence de la biomédecine et l’Etablissement français du sang (EFS) – est constitué de quatre banques (Annemasse, Besançon, Bordeaux, Paris). Lancé en août dernier, l’appel d’offres de l’Agence de la biomédecine pour ouvrir quatre nouvelles banques a reçu quatre candidatures.

'A terme, nous voudrions arriver à un réseau de huit à dix banques sur le territoire français' et 'nous voulons également développer les réseaux de maternité', explique le Dr Espérou. La politique d’extension de ce réseau dépend aussi de la formation des sages-femmes, de l’information des futurs parents ainsi que 'd’arbitrages politiques et de financements des tutelles'.

Rappelons qu’en France, seules les banques publiques allogéniques sont autorisées. D’autres pays, comme l’Espagne ou l’Italie, ont autorisé les banques autologues à condition qu’elles soient solidaires : le sang de cordon est alors conservé à la demande des parents, moyennant finance, mais le typage HLA doit être inscrit sur le registre national pour qu’un malade compatible puisse éventuellement en bénéficier. Autre système, celui de la Virgin Health Bank créé par Richard Branson : 80 pour cent de chaque prélèvement est donné gratuitement à une banque publique et les 20 pour cent restants demeurent la propriété exclusive de la famille."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Quotidien du Médecin (Stéphanie Hasendahl) 23/04/08

"De la préclinique à la clinique : Thérapie génique : les raisons de la prudence"

"La thérapie génique peut faire figure d'Arlésienne. Régulièrement, on nous annonce être tout près du but : les expérimentations conduites dans les modèles précliniques sont très prometteurs, voire spectaculaires, le passage à l'humain imminent. Mais la mise en place des essais cliniques semble pourtant toujours tarder. Philippe Moullier, directeur de recherche au CHU Hôtel-Dieu de Nantes, explique pourquoi."

"Les approches s'affinent et se diversifient. Les succès précliniques se multiplient et suscitent l'enthousiasme. Mais quand la thérapie génique profitera-t-elle enfin aux malades ? 'D'ici à cinq ans', nous annonce-t-on régulièrement, depuis près de vingt ans...

'Le problème est que plus nous avançons, et plus nous nous apercevons que les choses sont complexes', explique Philippe Moullier, directeur de l'unité de recherche Vecteurs viraux et transfert de gènes in vivo au CHU Hôtel-Dieu de Nantes (unité Inserm UMR649). Beaucoup d'approches de thérapie génique se fondent sur l'administration in situ de virus génétiquement modifiés, et 'lorsqu'il s'agit de charger la seringue, de planter l'aiguille dans le patient et de pousser sur le piston, il ne faut rien laisser au hasard car on ne pourra pas revenir en arrière'. En conséquence de quoi le chercheur avoue se poser quotidiennement une question à laquelle il n'a malheureusement pas de réponse : sur quels critères peut-on décider de passer du préclinique à la clinique lorsqu'il s'agit de thérapie génique ?

Des vecteurs viraux recombinants.
La thérapie génique vise à soigner les maladies génétiques en apportant aux cellules du malade un 'gène thérapeutique'. Ce gène est en règle générale une version fonctionnelle du gène défectueux à l'origine de la maladie du patient, ou un fragment d'ADN qui permet de réparer ce gène défectueux (comme dans le cas de la stratégie du saut d'exon).

La méthode qui semble actuellement la plus efficace et la plus pertinente pour délivrer le gène thérapeutique aux cellules malades se fonde sur l'utilisation de vecteurs viraux recombinants. Il s'agit de virus dont on a modifié le génome pour les rendre inoffensifs et incapables de se multiplier dans les cellules des patients. Leurs gènes de virulence ont été supprimés et remplacés par le gène thérapeutique.

L'efficacité de la méthode a été démontrée dans maintes maladies, sur des modèles allant de la cellule en culture au singe, en passant par la souris et le chien : l'administration de virus recombinant permet d'obtenir l'expression du gène médicament, entraînant une compensation du défaut génétique et un bénéfice clinique souvent spectaculaire.

Des problèmes sont apparus.
Cependant, divers problèmes annexes plus ou moins inattendus sont récemment apparus :

– dans beaucoup de protocoles, le vecteur recombinant est administré par injection intramusculaire. Les scientifiques imaginaient que les virus injectés allaient diffuser dans la fibre musculaire. Or ça n'est pas le cas. La concentration de virus et de protéines thérapeutiques peut en conséquence être extrêmement élevée au point d'injection, tellement élevée qu'elle peut induire une réaction immunitaire. Et, là les ennuis commencent :
1°) il devient impossible de traiter le sujet une seconde fois car le vecteur viral est immédiatement reconnu et détruit par le système immunitaire ;
2°) le sujet risque de développer une maladie auto-immune, son système immunitaire se retournant contre la protéine endogène non fonctionnelle que la protéine thérapeutique est sensée remplacer.

Des travaux conduits par l'équipe de Luis Garcia à l'Institut de myologie ont cependant récemment conduit à la mise au point d'un cocktail immunosuppresseur qui semble permettre de contourner ce problème (voir (...) [à la fin de l'article]) ;

– autre problème : si le virus diffuse mal depuis le point d'injection, il semble malgré tout capable de se disséminer dans l'organisme. Des autopsies, réalisées sur des animaux traités par thérapie génique des années auparavant, ont en effet révélé la présence du gène thérapeutique à distance du point d'injection, dans des organes où il n'a rien à faire. L'expression des transgènes dans des territoires inappropriés ne pouvant être formellement exclue, ce phénomène pourrait avoir des conséquences extrêmement délétères ;

– il y aussi la question du devenir de l'ADN viral. En s'intégrant au génome des cellules du malade, il risque de conduire à leur transformation tumorale. Un tel phénomène est d'ailleurs vraisemblablement à l'origine des leucémies développées par certains des 'bébés bulles' traités à l'hôpital Necker par l'équipe d'Alain Fischer et de Marina Cavazzana-Calvo. Cependant, l'utilisation de vecteurs viraux de type AAV semble permettre de s'affranchir de ce souci : l'ADN des AAV ne subsiste dans les cellules traitées qu'à l'état d'épisomes extrachromosomiques ;

– enfin, dernier problème en date, l'analyse détaillée du matériel génétique contenus dans des virus recombinants a montré qu'on pouvait y retrouver des fragment d'ADN qui ont servi à leur construction. On trouve, par exemple, des gènes codant pour des gènes de résistance aux antibiotiques qui servent de marqueurs lors de la genèse des génomes viraux recombinants. 'On ne sait pas si cela peut être dangereux ou non, mais ça soulève une nouvelle question', averti Philippe Moullier ; une question de plus à solutionner avant de pouvoir passer sereinement de la préclinique à la clinique.

Pourtant des essais ont démarré. 'Il faut bien finir par sauter le pas', commente le chercheur. 'Tous les points problématiques que j'ai détaillés sont issus d'observations réalisées par moi-même ou par d'autres au cours d'expériences précliniques. Mon propos n'est pas de juger ni de donner de leçon, mais de rapporter ces observations et d'avertir. Rien de permet de savoir ce qui se passera chez l'humain, et il faut garder en tête que les doses de virus recombinants utilisée au cours des essais cliniques sont différentes de celles qu'on injecte aux macaques lors des tests précliniques. Je ne suis pas pessimiste, je suis même plutôt optimiste' conclut-il. Alors ? Quand la thérapie génique sera-t-elle enfin suffisamment aboutie pour enfin entrer dans l'arsenal thérapeutique ? Dans cinq ans, peut-être."

ELODIE BIET : "Un cocktail immunomodulateur"

"Les réactions immunitaires suscitées par l'injection intramusculaire de vecteurs de thérapie génique pourraient être inhibées grâce à un traitement immunomodulateur administré le jour du traitement et les quatre jours suivants. Des expériences conduites chez la souris montrent en effet qu'une immunomodulation transitoire suffit à bloquer la production d'anticorps anti-AAV. Cette stratégie a permis de traiter à plusieurs jours d'intervalle différents groupes musculaires des animaux."

S. Lorain et coll., "Mol Ther", mars 2008, vol. 16, pp. 541-547

Source :
Le Quotidien du Médecin (lire)

Des cellules cardiaques progénitrices cultivées in vitro

"Une équipe internationale de chercheurs est parvenue à produire in vitro les différents types de cellules entrant dans la composition d'un cœur. Rappelons que le muscle cardiaque comprend trois types cellulaires : des cardiomyocytes, des cellules endothéliales et des cellules musculaires lisses vasculaires. On savait que, chez la souris, ces trois types de cellules dérivaient d'une même population de cellules progénitrices mais cela restait hypothétique chez l'homme.

Gordon Keller et coll. sont donc parvenus à démontrer qu'une lignée similaire semblait également impliquée dans le développement du cœur humain et ils ont réussi à mettre au point un protocole permettant de produire cette lignée, in vitro, à partir de cellules souches embryonnaires.

En injectant directement ces cellules dans le muscle cardiaque de souris immunodéprimées, les chercheurs ont constaté que ces cellules obtenues in vitro ont été capables d'achever leur différenciation in vivo pour donner naissance aux trois types de cellules attendus. Par ailleurs, l'injection de ces cellules a permis d'améliorer le fonctionnement du muscle cardiaque des souris."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Quotidien du Médecin (Elodie Biet) 24/04/08 - BBC News 24/04/08 - Telegraph.co (Roger Highfield) 23/04/08

Les hôpitaux chinois refusent les dons d’organes

L’inquiétude grandit quant à l’origine des milliers de greffes faites en Chine chaque année.


"Un article publié le 4 avril dans le journal du soir Qi Lu, dans la province de Shandong à l’Est de la Chine, a fait parler de lui en circulant sur internet. Il rapporte qu’un jeune homme travaillant de manière temporaire à Jinan avait décidé de donner ses cornées après avoir appris qu’il souffrait d’une maladie rénale très grave. Mais plusieurs grands hôpitaux de la région ont dit ne pas être 'qualifiés' pour accepter les dons. Un responsable du service d’ophtalmologie de l’hôpital de Jinan a même mentionné qu’aucune cornée utilisée par son service ne provenait de dons."

"Ce reportage ravive les inquiétudes sur l’origine des organes utilisés pour les greffes en Chine. Depuis que des témoins ont rapporté le 9 mars 2006 que des organes étaient prélevés sur des gens pratiquant le Falun Gong alors qu’ils étaient encore vivants dans un hôpital de Sujiatun à Shenyang au Nord ouest de la Chine, Pékin a été de plus en plus confronté à des plaintes sur l’origine des organes utilisés pour les greffes dans le pays. Les autorités chinoises continuent à prétendre que les organes proviennent principalement de dons ou de condamnés à mort, mais le journal du Soir Qi Lu jette un nouveau doute sur ces affirmations.

Dr Wang Wenyi, médecin à l’hôpital du Mount Sinai à New-York se consacre depuis longtemps aux enquêtes sur les prélèvements d’organes à vif par le régime chinois sur des pratiquants de Falun Gong.

Elle a fait remarquer que pour masquer ces atrocités, le régime chinois a menti à plusieurs reprises. Interrogé sur l’origine des organes fournis en Chine, le régime a déclaré au début qu’ils provenaient de dons, puis il a admis plus tard qu’ils étaient prélevés sur des condamnés à mort. Mais les quantités importantes d’organes utilisés pour les greffes de ces dernières années, ainsi que la rapidité avec laquelle on peut obtenir une greffe compatible, montrent l’existence d’une banque d’organes constituée par des personnes vivantes et emprisonnées en attendant d’être 'utilisées'.

Le reportage du journal Qi Lu détaille le cas de Wei Linying, jeune homme de 29 ans qui travaille temporairement à Jinan. Ayant appris en février qu’il souffrait d’une grave maladie des reins, Wei a décidé de faire don de ses cornées après sa mort. Afin de l’aider à trouver un lieu pour faire ce don, des membres de sa famille sont allés à Jinan demander de l’aide à un journaliste de Qi Lu.

Le 4 avril après-midi, le journaliste a appelé la branche municipale de Jinan et les branches provinciale et municipale de la Croix-Rouge en Chine, l’hôpital ophtalmologique de Shandong et l’hôpital central de Jinan. Toutes ces institutions médicales ont répondu qu’elles 'ne pouvaient pas' accepter de dons d’organes.

Le sinologue Zhang Jielian confirme que la situation de la province de Shandong est semblable à celle de toute la Chine. En raison de traditions ancestrales, les Chinois n’ont pas l’habitude de donner leurs organes; il n’existe aucun programme de dons d’organes dans le pays. Les dons d’organes ne sont pas une source plausible de greffes en Chine.

Le 7 novembre 2005, lors d’une réunion de l’Organisation Mondiale de la Santé à Manille, le ministre chinois adjoint à la Santé, Huang Jiefu, a reconnu que le régime chinois communiste prélevait les organes des condamnés à mort. C’était le premier aveu en public du régime sur cette pratique.

Le 9 mars 2006, les prélèvements d’organes sur des pratiquants de Falun Gong encore vivants au camp de Sujiatun à Shenyang ont été dévoilés. Face au choc et à la condamnation de la communauté internationale, le régime chinois est resté silencieux pendant vingt jours avant que le porte-parole aux Affaires étrangères du régime, Qin Gang, finisse par nier ces allégations, prétextant que toutes les greffes d’organes étaient légales et que les donneurs étaient consentants. Qin a prétendu que la plupart des organes provenaient de dons ou de victimes d’accidents.

En novembre 2006, Huang Jiefu a répété lors d’une réunion à Guangzhou que la plupart des organes greffés en Chine provenaient de condamnés à mort.

Lors d’une interview à la BBC, le 1er novembre 2007, le porte-parole du ministère de la Santé Mao Qunan a répété que 'la plupart des organes transplantés provenaient de criminels condamnés à mort.'

Le 20 avril 2006, le Dr Wang Wenyi, qui a protesté à la Maison Blanche lors de la visite d’État du président chinois Hu Jintao, a déclaré que la quantité d’organes prélevés sur les condamnés à mort est très inférieure au nombre réel de greffes d’organes et ne peut pas expliquer non plus comment la compatibilité des organes peut être établie si rapidement. Elle a ajouté que l’explication du régime qui consiste à dire que les organes greffés proviennent de condamnés à mort ne sert qu’à détourner l’attention du public du vaste trafic d’organes prélevés à vif sur les gens du Falun Gong.

Selon le Dr Wang, dès que les patients étrangers reçoivent une notification des hôpitaux chinois et effectuent le paiement, l’opération peut avoir lieu en moins de trois jours. Dans la plupart des cas, les patients reçoivent les organes en moins d’une semaine. Et donc un 'criminel' — dont le sang et les tissus sont compatibles — serait donc exécuté juste quelques jours avant, et serait consentant pour donner ses organes.

Le Dr Wang pense qu’il n’y a qu’une seule possibilité pour expliquer ces coïncidences — il existe une banque d’organes en Chine où des donneurs en vie, dont le sang et les tissus ont été examinés et enregistrés au préalable, sont à disposition dès qu’un patient en attente de greffe paie le prix nécessaire.

En référence aux données officielles du régime chinois qui mentionne 90.000 greffes d’organes menées avant 2005, le Dr Wang estime que 41.500 greffes ont dû avoir lieu entre 2000 et 2005. Cependant ce nombre est très supérieur au nombre de criminels exécutés en Chine durant cette période. Sans autre explication logique, la seule source d’organes possible provient de la population importante des Falun Gong qui sont incarcérés depuis ces huit dernières années, et dont on n’a plus eu de nouvelles depuis leur arrestation.

Un groupe d’enquête indépendant a publié deux rapports en 2006, fournissant des preuves suffisantes montrant qu’il existe bien de tels actes atroces commis 'tel qu’il n’y en a jamais eu sur terre'.

Dans un rapport de l’Organisation Internationale d’Investigation sur la Persécution du Falun Gong (WOIPFG) fin 2007, plusieurs fonctionnaires chinois ont été interviewés, et notamment le coordinateur de l’approvisionnement en reins de l’Hôpital 307 de l’Armée de Libération du Peuple à Pékin, le chef et le clerc de notaire à la Cour criminelle No 1 de la Cour intermédiaire du Peuple à Jinzhou, et le chirurgien en charge des greffes de reins à l’Hôpital du Peuple de Guangxi. Les témoignages recueillis auprès d’eux indiquent qu’un vaste programme de prélèvement d’organes sur des gens pratiquant le Falun Gong a lieu actuellement en Chine."

Article écrit par Shi Yu, La Grande Époque - Chine
24-04-2008

"Il y a 40 ans, la première transplantation cardiaque en Europe"


"Un exploit qui semblait presque impossible."
"Quarante ans après la première greffe cardiaque en Europe, Christian Cabrol*, 83 ans, 'l'homme aux 400 greffes' (1), s'active toujours 'de tout coeur' (2) pour promouvoir le don d'organes. De l'exploit aux besoins encore insatisfaits..."

"Le 30 avril 1968, l'équipe chirurgicale. Au premier plan, le Pr C. Cabrol, derrière, de gauche à droite Mme Cabrol (anesthésiste), les Prs M. Mercadier et G. Guiraudon" (Afp)


"Célèbre pour ses nombreuses publications, sur les pédicules segmentaires du poumon en 1953, le traitement chirurgical de l'insuffisance mitrale en 1965, la cure des anévrismes ventriculaires gauches en 1966 ou la chirurgie combinée valvulaire et coronarienne en 1975 entre autres, c'est essentiellement à la réalisation de la première greffe du coeur réalisée en Europe sur un malade, en 1968, que Christian Cabrol doit sa notoriété auprès du grand public. Cette transplantation a précédé la première greffe coeur et poumons en Europe sur un malade, en 1982, et la première implantation d'un coeur artificiel en France, en 1986.

Après s'être intéressé à la chirurgie pulmonaire, puis cardiaque dans le cadre de ses études de médecine, Christian Cabrol poursuit ses réflexions chez C. Walton Lillehei, dans le département de chirurgie de l'université du Minnesota (Minneapolis), qui a popularisé la chirurgie cardiaque. C'est là qu'il rencontre Christiaan Barnard, également en formation, et Norman Shumway, qui travaillait sur les greffes du coeur chez le chien à l'université de Stanford.

Un antécédent, trois circonstances. Cet 'antécédent' chez Lillehei et les résultats techniques obtenus par N. Shumway chez l'animal rendaient envisageable la transplantation cardiaque orthotopique chez l'homme. Le contexte socioculturel en vigueur aux Etats-Unis rendait toutefois difficile la tentative de transplantation cardiaque chez l'homme en raison de la nécessité de prélever un coeur battant. C'est dans ce contexte que C. Barnard a greffé, en décembre 1967, le coeur d'une jeune femme de 25 ans, victime d'un accident de la voie publique, sur Louis Washkansky, âgé de 53 ans. C. Barnard, plus tard victime de sa célébrité trop médiatisée, avait ainsi eu 'le très grand mérite' d'avoir osé briser le tabou consistant à prélever un coeur battant chez un être humain.

Parallèlement, à Paris, C. Cabrol travaille avec G. Guiraudon, dans le service du Pr Maurice Mercadier. Première circonstance favorable, G. Guiraudon avait travaillé avec le Pr J. Facquet, toujours audacieux ('Cela ne marchera pas, mais faites-le!'), et avait hérité de cet esprit pionnier. Deuxième circonstance, un patient en état de mort cérébrale à la suite d'un accident de la voie publique est hospitalisé dans le service de neurochirurgie de l'hôpital de la Pitié et son épouse autorise les prélèvements d'organes. Enfin, troisième circonstance, le chef de service, le Pr Mercadier, était en déplacement pour un congrès en Algérie. Après des tentatives infructueuses pour le joindre, C. Cabrol et G. Guiraudon ont réalisé la première greffe cardiaque européenne dans la nuit du vendredi 26 au samedi 27 avril 1968. Le 'passage à l'acte' était déjà envisagé, le receveur ayant été 'typé' dans le service du Pr Mathé depuis plusieurs jours. Dans une première salle d'intervention, G. Guiraudon a commencé à opérer le futur receveur, M. Clovis Roblain, âgé de 66 ans, tandis que dans une autre, contiguë, C. Cabrol intervenait sur l'homme dont la famille avait autorisé le prélèvement cardiaque. De très grandes précautions étaient prises, 'les artères coronaires ayant été constamment perfusées', comme le précisera en particulier le communiqué de presse du Pr Mercadier destiné aux journalistes, qui avaient vite appris l'exploit, malgré les tentatives pour garder le secret.

'Conformément à la technique de C. Barnard'. Il semblait néanmoins presque impossible de remplacer le coeur de M. Roblain, énorme et peu battant, par celui qui avait été prélevé, normal, 'gros comme deux poings', en le mettant en place dans la cavité péricardique du receveur, de très grande taille. Après la mise en place et les sutures, réalisées 'conformément à la technique de C.Barnard', est intervenu le moment particulièrement émouvant de faire repartir le coeur. Tout le monde 'a été secoué' par le choc délivré par le défibrillateur... 'Ça a marché', pour reprendre l'expression de C. Barnard.

A son retour du congrès en Algérie, dimanche soir, M. Mercadier, qui avait appris la nouvelle par la presse, était 'très en colère'. A tel point que C. Cabrol et G. Guiraudon ont été convoqués par le directeur général de l'Assistance publique de Paris. 'Il nous a passé un savon, tout le monde croyant que nous avions attendu que Mercadier s'absente pour faire cette greffe, ce qui n'était bien entendu pas vrai.' G. Guiraudon a dû 'me remonter le moral' à la suite de cette entrevue ('On ne s'en sort pas mal... Nous n'avons pas les menottes!').

Ultérieurement, une défaillance cardiaque est survenue et les membres de l'équipe de C. Cabrol se sont battus nuit et jour pour essayer de maintenir le coeur en marche. Le 30 avril, M. Roblain, alité depuis des mois, est décédé d'une embolie pulmonaire malheureusement non diagnostiquée.

La prouesse, dont le quarantième anniversaire est célébré notamment par l'émission d'un timbre de la poste, doit permettre d'insister sur les besoins encore insatisfaits en matière de greffe. La greffe cardiaque, comme celle d'autres organes, n'est aujourd'hui plus un exploit en raison des protocoles pharmacologiques d'immunosuppression, du suivi histopathologique des greffons et de l'assistance circulatoire. Néanmoins, en France, 12 000 patients sont en attente de greffe alors que 4 000 organes seulement sont prélevés annuellement et que plus de 200 personnes meurent chaque année dans notre pays, par manque de dons."

Article du Dr GERARD BOZET

D'après un entretien avec le Pr Christian Cabrol.
*Président de l'Association pour le développement et l'innovation en cardiologie (ADICARE), Institut de cardiologie du Groupe Pitié-Salpêtrière, Paris.
(1) « C. Cabrol. Mes 400 greffes cardiaques à l'hôpital de la Pitié », 1987, Paris, Plon éd.
(2) « C. Cabrol. De tout coeur, la nouvelle chirurgie cardiaque », 2006, Paris, Odile Jacob éd.

Le Quotidien du Médecin

Découverte de cellules souches dans la moelle épinière de l'adulte: un nouvel espoir

"Soutenus par un financement de l'UE, des chercheurs ont pour la première fois démontré la présence chez l'adulte de cellules souches neurales, dans la moelle épinière. Publiée dans la revue the Journal of Neuroscience Research, cette découverte devrait avoir des conséquences sur le traitement des lésions traumatiques de la moelle épinière ainsi que des maladies dégénératives des neurones moteurs."

"La moelle épinière est un long faisceau de nerfs qui prolonge le système nerveux central depuis le cerveau. Elle est contenue et protégée par la colonne vertébrale. Sous forme d'influx nerveux, la moelle épinière transporte des informations entre le cerveau et le reste du corps, ainsi que l'extérieur.

Lorsque la moelle épinière est endommagée par un accident, la partie située au-delà de la blessure n'est plus en relation avec le cerveau. Par conséquent, tous les nerfs et toutes les parties du corps reliés à cette partie de la moelle épinière seront également déconnectés du cerveau et cesseront d'être sous son contrôle.

En Europe, on estime que 330000 personnes sont atteintes de blessures de la moelle épinière, 10000 nouveaux cas étant enregistrés chaque année. Les jeunes de 25 à 30 ans représentent le groupe de population le plus touché.

Les lésions de la moelle épinière sont considérées comme étant irréversibles; en effet, elles entraînent une paralysie permanente et un handicap à vie. Ce phénomène est en grande partie dû à l'incapacité du système nerveux central à se régénérer.

Dans le cadre du projet RESCUE ('Research Endeavor for Spinal Cord in United Europe'), financé par l'UE, des chercheurs de l'INSERM ont étudié diverses pistes thérapeutiques pour réparer les traumatismes de la moelle épinière. Ils se sont notamment intéressés à l'utilisation des cellules souches adultes.

Jusqu'ici, aucune thérapie n'avait envisagé de faire appel aux cellules souches adultes. En effet, et contrairement à celles de l'embryon, les cellules souches adultes présentes dans un tissu ne peuvent généralement pas se différencier pour donner d'autres tissus que le leur. En outre, si l'on connaît depuis plusieurs années la présence de cellules souches neurales dans le cerveau et la moelle épinière des rongeurs adultes, il n'avait pas été possible jusqu'ici de les détecter dans la moelle épinière humaine.

C'est ce que vient d'accomplir l'équipe de chercheurs de l'INSERM. En associant la microscopie électronique avec le marquage immunologique des cellules souches neurales, ils ont démontré la présence de ces cellules dans la moelle épinière de l'adulte.

Ensuite, en cultivant ces cellules in vitro, les chercheurs ont montré qu'elles pouvaient se différencier pour donner non seulement les neurones eux-mêmes mais aussi les cellules gliales, qui ont un rôle nourricier et de soutien, et participent à la transmission des signaux dans le système nerveux.

Cette découverte peut avoir des conséquences profondes. Il est à espérer que ces cellules servent à régénérer les neurones et les cellules gliales perdues suite à des accidents ou à des maladies dégénératives du système nerveux, comme la sclérose latérale amyotrophique (SLA).

'L'intérêt thérapeutique des cellules souches dites adultes est désormais admis par l'ensemble de la communauté scientifique. Il reste encore beaucoup à faire, mais cette étude est une avancée majeure pour toutes les pathologies des neurones moteurs pour lesquelles il n'existe aujourd'hui aucun traitement', déclare Alain Privat, directeur de recherches à l'INSERM."

Source :
http://cordis.europa.eu

Fin de vie : Axel Kahn pour une "clause de non lieu"

"Le généticien Axel Kahn était auditionné hier à l'Assemblée nationale par la mission Leonetti, chargée d'évaluer l'actuelle loi sur la fin de vie (cf. Synthèse de presse du 04/04/08). D'après lui, la disposition actuelle permettant de donner un traitement qui peut avoir pour effet secondaire d'abréger la vie est nécessaire ; la souffrance physique et/ou morale devant être soulagée. Il a ensuite dénoncé l'idée 'simpliste' selon laquelle 'le suicide assisté serait l'expression d'une ultime liberté' et a rappelé que 'la proximité de la mort n'est jamais une condition suffisante pour abréger la vie'.

Reconnaissant que dans quelques cas 'rarissimes' la demande d'euthanasie persiste une fois la souffrance soulagée, il se dit néanmoins convaincu que des solutions existent, autre que la légalisation du suicide assisté. 'L'interdiction de tuer est une très bonne disposition et ne mérite pas qu'on y introduise des exceptions', a-t-il insisté. Mais, selon lui, dans certains cas exceptionnels où une personne demandant à mourir serait entendue, 'il faudrait considérer que cette mort donnée dans la solidarité est une transgression, exigeant donc une procédure, mais sans acharnement juridique'. Autrement dit, Axel Kahn plaide, pour ces cas, en faveur de l'instauration d'une 'clause de non lieu'."

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"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
La Croix (Marine Lamoureux) 17/04/08

Trafic d'organes en Chine et au Kosovo

"Le Quotidien du Médecin revient sur les 'effroyables soupçons' qui pèsent sur la Chine et le Kosovo en matière de trafic d'organes. Outre le triste record du monde d'exécutions pratiquées (470 en 2007), la Chine détient un autre record : celui du trafic d'organes. Selon Amnesty International, des spécialistes chinois de la transplantation d'organes estiment que les organes des victimes des exécutions ont représenté, en 2006, 99 pour cent des transplantations.

L'association dénonce ainsi le 'commerce' né de la marchandisation des soins de Santé chinois et craint que ce 'commerce', associé à la corruption, 'ne constituent un argument économique en faveur du maintien de la peine de mort'.

Quant au Kosovo, le quotidien rappelle que, selon Carla Del Ponte, ex-procureur du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), des leaders albanais du Kosovo, dont l'actuel premier ministre Hashim Thaçi, seraient impliqués dans un trafic d'organes prélevés sur des prisonniers (cf. Synthèse de presse du 15/04/08). En 1999, 300 prisonniers serbes et autres ressortissants slaves auraient ainsi été déplacés en Albanie pour y être enfermés et finalement tués après que leurs organes aient été prélevés.

Le TPIY n'aurait, de son côté, pas découvert de preuves de l'existence de ce trafic d'organes."

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Le Quotidien du Médecin (Christian Delahaye) 17/04/08 - La Croix 17/04/08

Des cellules souches dans la moelle épinière adulte

"Une équipe INSERM vient de démontrer la présence de cellules souches dans la moelle épinière adulte. Une 'première' qui, selon les auteurs, 'pourrait à terme déboucher sur une utilisation thérapeutique pour réparer la moelle épinière.'

Cette dernière, située dans le prolongement du cerveau à l’intérieur de la colonne vertébrale, joue un rôle absolument essentiel. Elle assure en effet aussi bien le fonctionnement des neurones moteurs indispensables à la réalisation des mouvements, que la transmission des signaux sensitifs ou le contrôle des viscères. Or actuellement, les lésions qui affectent le 'câblage' des neurones sont considérées comme irréversibles...

L’intérêt de cette découverte, c’est qu’elle permettra peut-être à partir de ces cellules souches, de fabriquer des cellules qui rétabliront le contrôle et le fonctionnement des neurones ! Ce travail considérable est le fruit d’une collaboration entre trois équipes de Montpellier : celles de Jean-Philippe Hugnot à l’Université, d’Alain Privat à l’INSERM (Unité 583) et de Luc Bauchet (neurochirurgien au CHU).

La route est encore longue, mais cette avancée pourrait, dans les prochaines années se transformer en espoir pour bien des patients. Notamment les victimes de traumatisme médullaire, ou les patients souffrant de sclérose latérale amyotrophique (SLA)."

Source : INSERM – Journal of neuroscience Research, 9 avril 2008
http://www.destinationsante.com

"Réparer les neurones grâce aux cellules souches adultes ?"

Etude menée à Montpellier

ROME, Jeudi 10 avril 2008 (ZENIT.org) - "Des cellules souches adultes sont susceptibles de réparer les neurones, annonce "Gènéthique", la synthèse de presse de la fondation Jérôme Lejeune.

Selon un communiqué de l'Institut français de recherche médicale (Inserm), des chercheurs français ont réussi à prouver que des cellules souches nerveuses sont présentes dans la moelle épinière humaine adulte et que ces cellules sont susceptibles de compenser un jour des pertes de neurones.

L'étude, coordonnée par Alain Privat (Inserm, Montpellier) dans le cadre d'un projet européen (consortium RESCUE) financé par l'Europe (2,7 millions d'euros), a révélé que ces cellules souches adultes pourraient potentiellement contribuer à réparer la moelle épinière des personnes ayant subi une lésion traumatique ; elles pourraient aussi avoir une utilisation thérapeutique dans les maladies neurodégénératives comme la sclérose latérale amyotrophique et la sclérose en plaque. Ces cellules pourraient en effet, via une utilisation en thérapie génique, compenser les pertes de neurones ou de cellules gliales."

Source : Journal of Neuroscience Research, mars 2008

Copyright Innovative Media, Inc.
http://www.zenit.org

Le commerce d'organes en chiffres

En France

"En 2007, 4.664 greffes ont été réalisées, soit 5,3 pour cent de plus qu’en 2006. 94 pour cent des organes ont été prélevés sur des personnes décédées en état de mort encéphalique, après vérification auprès de leurs proches de leur non-opposition au don (28 pour cent de refus) et de leur non-inscription sur le registre national des refus de prélèvements."

Les pays "hôtes"

"Chine : moins de 2.000 'touristes' de transplantation.
Pakistan : 1.000 à 1.500.
Inde : moins de 50.
Égypte : 100 à 400.
Philippines : 100 à 200.
Colombie : 69."

(Estimations 2005. Source : Deuxième consultation globale sur la transplantation, OMS, mars 2007)

Les vendeurs de reins
"Au Pakistan, dans la province du Penjab, sur 239 'vendeurs' : 90 pour cent d’illettrés. 69 pour cent de travailleurs forcés. 88 pour cent n’ont pas vu d’amélioration de leur situation économique. 98 pour cent ont constaté une détérioration de leur santé."

(Source : Transplant International n° 20, 2007)

Pour aller plus loin

"L’état du trafic international d’organes, Yosuke Shimazono, bulletin de l’OMS n° 85, décembre 2007 : www.who.int/fr "
Source :
La Croix - 13/04/08

Le Bundestag a assoupli la législation sur la recherche sur les cellules souches embryonnaires

"Au terme d’un vif débat, le Bundestag a assoupli la législation sur la recherche sur les cellules souches embryonnaires. Par 346 voix pour, 228 contre et 6 abstentions, les députés allemands ont adopté un texte qui permet l’importation de cellules 'cultivées' avant le 1er mai 2007."

"La 'production' de cellules souches embryonnaires demeure interdite. L’importation avait été permise en janvier 2002, mais seulement de lignées de cellules cultivées avant la promulgation de la loi. Lesquelles pourront ainsi passer d’une vingtaine à environ 500.

Annette Schavan, ministre de la Recherche, a plaidé pour cette évolution de la législation, sous la pression des scientifiques qui font planer le risque d’une 'fuite des cerveaux'. La position d’Annette Schavan a fait scandale dans son parti, la CDU , et dans l’Eglise : elle a été vice-présidente du Conseil central des catholiques d’Allemagne. Au cours du débat, elle a demandé qu’on laisse aux chercheurs un 'corridor strictement défini' permettant des travaux 'de manière responsable'. 'Tuer les embryons ne sera jamais responsable', a répliqué Mgr Zollitsch, archevêque de Fribourg et président de la conférence épiscopale.

L’AFP rappelle que 'la question des travaux de génétique est particulièrement sensible en Allemagne en raison du poids des Eglises et surtout du fait du passé nazi, marqué par des expérimentations, sélections et pratiques eugénistes'. Voilà qui nous ramène au procès du Téléthon.

On note l’hypocrisie qui consiste à interdire la 'production' de cellules souches embryonnaires mais à en permettre l’importation. On rappellera à ce sujet, et en rapport avec ce qui vient d’être dit, que l’Allemagne importe des cellules souches embryonnaires... d’Israël (pays où est autorisée non seulement la recherche sur des cellules embryonnaires issues des embryons surnuméraires résultant d’une fécondation in vitro, mais aussi la 'création' d’embryons humains spécifiquement destinés à produire des cellules embryonnaires, et le clonage dit 'thérapeutique'...)."

Article d'Yves Daoudal
http://www.spcm.org/Journal/spip.php?breve11571