Merci de ne PAS poster de messages concernant la vente d'un organe et comportant des coordonnées téléphoniques, e-mail, etc. La loi française interdit la vente d'organes.

Bilan sur les cellules souches

Vers la création de la Banque de France des cellules souches ? Vers la création de banques de sang de cordon ?

"Jean-Yves Nau rappelle que la fin de cette année 2007 est marquée par de nombreuses publications concernant les cellules souches embryonnaires et adultes. Pour lui, la maîtrise croissante de leur culture et de leur différenciation, la déprogrammation de cellules de peau en équivalent de cellules souches embryonnaires(cf Synthèse de presse du 21/11/07) ainsi que l'association de la thérapie cellulaire à la thérapie génique nous laissent espérer une avancée prochaine en matière de thérapie et d'essais cliniques."

"Au niveau de la France, le journaliste rappelle que de nombreuses entreprises s'intéressent à ce qui pourrait devenir un 'nouvel Eldorado de la thérapeutique'. Elles organisent régulièrement des rencontres entre chercheurs, responsables et journalistes. Le dernier en date avait pour thème : 'la thérapie cellulaire'. A cette occasion, un bilan du fonctionnement de la recherche sur les cellules souches embryonnaires autorisée en France depuis 3 ans a été dressé par Carine Camby, directrice de l'Agence française de biomédecine. Elle a rappelé qu''une quarantaine d'autorisations ont été délivrées pour environ 35 équipes travaillant actuellement sur des lignées de cellules souches embryonnaires'. Elle a précisé que 'ces autorisations étaient toujours délivrées dans le respect des conditions posées par la loi, conditions dont la justification n'est pas toujours aisée.'

Pour cela, rappelons que les équipes doivent justifier de 'progrès thérapeutiques majeurs'. Dans ce cadre, Carine Camby explique que 'la jurisprudence du Conseil d'orientation de l'Agence de biomédecine interprète de façon assez extensive les conditions édictées par le législateur'.

Le deuxième critère porte sur 'l'absence d'alternative' à ces travaux. Il semblerait que ce critère soit discutable : 'le travail du Conseil d'Orientation de l'Agence de biomédecine porte donc essentiellement sur la pertinence scientifique du projet de recherche', explique Carine Camby.

Enfin, d'un point de vue éthique, Jean-Yves Nau rappelle que l'Agence réalise un examen des conditions d'importation des lignées de cellules souches. Les autorisations porteraient principalement sur l'importation de lignées existantes et non sur la création de nouvelles lignées. Carine Camby explique que l'Agence de biomédecine réfléchit à la mise en place d'une 'plateforme technique d'échange permettant de mettre les lignées à disposition des équipes de recherche avec des standards de qualité minimaux et une certification éthique de leur provenance'. Pour l'instant, aucune date n'est avancée pour la création de cette 'Banque de France des cellules souches'."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Medhyg.ch (Jean-Yves Nau) 14/12/07

Les Victoires de la médecine

"La sixième édition des Victoires de la médecine s'est déroulée le 13 décembre dernier. De la recherche à la clinique, en passant par la prévention, ce coup de projecteur à l'innovation permet de récompenser des équipes qui améliorent les conditions de prise en charge médicale et sociale des patients.
Parmi les lauréats, notons la récompense obtenue dans la rubrique cancérologie, par le Pr Mauricette Michallet du service d'hématologie de l'Hôpital Edouard Herriot à Lyon pour ses travaux sur 'le traitement des maladies hématologiques malignes de l'adulte par allogreffe de deux unités placentaire (cordons ombilicaux)'."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."

"Fifty years of organ transplants: the successes and the failures"

Un article américain du 22/06/2007 critique vivement la gratuité du don d'organes (à sa mort), gratuité qui pour le moment est toujours inscrite dans la loi (en France comme aux USA). Mais pour combien de temps encore ? Le don d'organes anonyme et gratuit est ici présenté comme un paradoxe, au sein d'une économie libérale et d'une société individualiste. Il est dénoncé comme une sorte de vestige des temps anciens, qui n'a plus lieu d'être. En Allemagne, les organes prélevés peuvent désormais être commercialisés, après avoir été traités par des laboratoires et conservés dans des banques d'organes (vente de valves cardiaques et pulmonaires à des fins de transplantation), puisqu'en Allemagne les tissus sont considérés, du point de vue légal, comme des médicaments. Ce n'est pas (pas encore ?) le cas en France. En Europe, un pas vers la libéralisation du "marché" des transplantations a été franchi, avec le cas de l'Allemagne. Sans compter le tourisme médical illégal (les patients greffés à l'étranger)...
La loi de bioéthique de 2004 doit être révisée en 2009 ou 2010. La gratuité et l'anonymat du don d'organes seront-ils maintenus ? Si la gratuité du don n'est pas maintenue, cela résoudra-t-il pour autant le problème de pénurie de greffons (comme l'article voudrait nous le faire croire) ?

"ABSTRACT: More than fifty years have now passed since the first successful human organ transplant. During that time, substantial progress has been made in both surgical techniques and immunosuppressive drug therapy. As a result, transplant success rates have improved dramatically, and thousands of recipients of kidneys, hearts, livers, and lungs have been granted both longer and healthier lives. At the same time, however, many more thousands of patients have died while waiting in vain for a cadaveric donor organ to become available due to a severe and persistent shortage of such organs. That shortage, in turn, is directly attributable to the National Organ Transplant Act of 1984, which proscribes payment to potential organ donors, even if that would increase supply. This atavistic policy and the shortage and deaths it has spawned provides a stirring example of the tendency for public policy to lag behind technological advancement, particularly in the medical field. But the tide of medical opinion may be turning on this issue, and some form of donor payments may soon emerge."

"The first successful human organ transplant in the U.S. was performed on December 23, 1954. On that date, a kidney was successfully transplanted, with the organ donated by a living identical twin of the recipient. Since then, organ transplantation has moved from the experimental stage to assume an important role in the treatment of organ failure stemming from a wide variety of underlying causes. Today, kidneys, hearts, livers, lungs, and other organs are routinely transplanted to patients whose lives would otherwise soon be ended. Moreover, unlike some life-extending measures that substantially lower the quality of life, where organ transplants succeed, recipients' health can be restored dramatically.

The extension of transplantation technology to non-renal organs during the 1970s and 1980s greatly increased the potential to save lives through the use of this treatment modality That extension required the utiliration of cadaveric--as opposed to living--donors. And the use of cadaveric organs, in turn, was made feasible by a series of technological advances, primarily in the form of new immunosuppressive drugs. Beginning with the discovery of cyclosporine in the late 1970s, and its subsequent approval in the U.S. in 1983, newer, more effective drugs have been introduced periodically to prevent the principal cause of transplant failure-rejection of the transplanted organ by the recipient's own immune system. As these new drugs have appeared and physicians' experience with their administration has accumulated, organ rejection rates have fallen almost continuously.

As is becoming increasingly commonplace in this age of rapid technological change, however, the amazing potential of organ transplantation to save lives is being severely constrained by the failure of public policy to keep pace with technological advances. Specifically, U.S. (and other countries') cadaveric organ procurement policies have failed to respond effectively to the rapid growth in the demand for transplantable organs that has resulted from the significant strides achieved in immunosuppressive therapy The result has been a chronic and growing shortage of human organs made available for transplantation.

That shortage, in turn, denies this life-saving treatment to thousands of Desperately ill patients, who now occupy ever-increasing organ waiting lists. Today, over 87,000 patients are on these lists awaiting transplantation. And, tragically, at current collection rates, approximately half will die before the needed organs become available. Indeed, in each of the last four years, more than six thousand would-be transplant recipients (more than twice the number lost in the 9/11 attacks) have died while waiting in vain for the needed organs. And this number continues to increase each year that the shortage remains unresolved. In the meantime, thousands of organs that could have provided life-saving transplants go uncollected and are buried along with the potential donors.

Now, as we mark the 50th anniversary of the birth of this important medical technology, it seems appropriate to document both the successes and failures we have experienced to date. It is also a good time to take stock of what we have learned regarding the potential of alternative public policies that have been proposed in recent years to resolve, or at least ameliorate, the organ shortage. Only through an accurate and dispassionate assessment of these alternative policies can we hope to narrow the eve-widening technology/policy gap that is now costing so many lives.

The Successes

The successes achieved in organ transplantation over the past fifty years are nothing short of remarkable. As the ability to suppress the body's immune system has advanced with the discovery of new drugs, rejection rates have fallen dramatically. For example, prior to the introduction of cyclosporine, one-year graft survival rates were approximately 70 percent for kidneys, 58 percent for hearts, and 25 percent for livers. By 2001, these rates had risen to 90, 84, and 80 percent, respectively. Moreover, these increased success rates may understate somewhat the improvements that have been achieved, because organ transplants are now being performed on some patients whose health would have prohibited use of this treatment modality two decades ago.

Along with this decline in rejection rates, the expected life of a transplanted organ has lengthened commensurately. For example, in the early 1990s, the expected life of a cadaveric kidney transplant was on the order of 4-5 years. Today, however, Alan Leichtman, of the University of Michigan, reports that:

In general, two-haplotyped matched living related donor kidney transplants have a 50% chance of achieving 24 years of function, one-haplotyped matched living related donor kidney transplants have a 50% chance of achieving 12 years of function, and cadaver donor kidney transplants have a 50% chance of achieving 9 years of function.

This lengthening of graft survival times means that patients' lives are being Greatly extended and the necessity of second (and third) transplants has been reduced accordingly.

These technological advances have caused considerable growth in the demand for organ transplants. In addition, public policy has also played a significant role in increasing transplant demands. It has done so in two fundamental ways. First, the not-so-subtly-named End Stage Renal Disease (ESRD) program was created by the U.S. Congress in 1972. This program provides federal funding for all renal transplants performed on U.S. citizens in this country, regardless of the patient's age or income. Moreover, such funding has also been extended to some non-renal transplants in recent years. As a result, expenditures under this program have grown from $229 million in 1974 to over $15 billion in 2002. Also, private health insurance companies have extended coverage to heart, liver, and other organ transplants as these procedures have moved from the experimental phase to accepted treatment modalities. Such third party payments extend the transplantation option to many patients who would otherwise be unable to afford it. And second, the federal government's ESRD program funds dialysis treatments for all U.S. citizens suffering renal failure. Such treatments, in turn, keep these patients alive much longer than they would otherwise survive and, thereby, further increase the effective demand for kidney transplants.

As a consequence, then, of both technological advances and expanded funding, the demand for organ transplants has grown tremendously. Moreover, while the supply of transplantable organs has failed to keep pace with this increasing demand, it has, nonetheless, grown considerably as well. The result has been significant growth in the number of organ transplants performed. Table 1 documents this growth for the four organs most frequently transplanted over the period for which consistent data are available, 1988-2003.

Several points are worth noting from these figures. First, while the number of transplants has grown over this fifteen year period for each of these organs, the observed rates of growth have varied considerably by organ. For example, while the number of kidney transplants has increased from its 1988 value by 70.4 percent, the number of heart transplants grew by only 22.7 percent. At the same time, the number of liver transplants has grown by 231 percent, and the number of lung transplants has risen over 3,000 percent. Second, while the growth in the number of transplants has been fairly continuous for kidneys, livers, and lungs, the number of heart transplants peaked in 1995 and has actually fallen slightly since then. The reason for this decline is not immediately apparent. Finally, the total number of transplants performed across all four organs has grown 95 percent over this decade and a half. Adjusting for the approximate one-year rejection rates for these organs, these numbers indicate that somewhere around 200,000 patients have received successful, life-extending organ transplants over this period.

Finally, while some modern medical treatments tend to extend the patient's life only at great cost in terms of the quality of life, a successful organ transplant, while not a complete cure, can often restore the patient's health substantially. Indeed, many successful transplant recipients have used the term "rebirth" to describe their experience. Thus, this medical technology, first introduced in the mid-1950s, is responsible for relieving suffering and extending the lives of many critically ill patients. As we shall see, it could have delivered far greater benefits if cadaveric organ procurement policy had been able to keep pace with the growing demand.

The Failures

While the successes achieved through technological advancement in organ transplantation are, indeed, remarkable, the failure of cadaveric organ procurement policy to adapt over time in order to accommodate the rapidly increasing demand for transplantable organs is equally remarkable. As I have pointed out elsewhere, the current cadaveric organ procurement system, which relies entirely upon altruism to motivate individuals to supply the organs of their recently deceased relatives, appears to have been inherited from the earliest days of transplantation in which living related donors provided the only technologically feasible source of supply of organs. At that time--the late 1950s and early 1960s--the state of knowledge concerning immunosuppressive therapy effectively precluded the use of cadaveric donor organs. As a result of this technological limitation, kidney transplant candidates brought the necessary donor with them when they checked into the hospital for the transplant operation. If there was no acceptable living donor, no transplant operation was possible. Consequently, at that time, there were no waiting lists and no apparent shortage.

Moreover, under the living related donor system, no obvious need existed for any sort of third-party financial incentive to encourage the donor's cooperation. The affection associated with the kinship between the donor and recipient was generally thought to be sufficient to motivate the requisite organ supply. And, where it was not sufficient, any necessary payment (or coercion) between family members could easily be arranged without resorting to the sort of middlemen generally required for market exchange. Such intrafamily cajoling by emotional pressure..."

Publication Date: 22-JUN-07
Publication Title: Issues in Law & Medicine
Author: Kaserman, David L.


Source :
http://goliath.ecnext.com

"Les cellules souches adultes relancent le débat : où va l'argent ?"

"Valeurs Actuelles consacre un dossier aux travaux sur la révision de la loi de bioéthique qui commencent à peine et qui devront prendre en compte les dernières découvertes sur les cellules souches adultes.
Jeudi 22 novembre se tenait au Sénat un colloque sur les cellules souches adultes et les cellules issues du sang de cordon ombilical (cf. Synthèse du 23/11/07). Au cours de cette journée, présidée par Marie-Thérèse Hermange, sénateur de Paris, membre du Comité consultatif national d'éthique (CCNE) et membre correspondant de l'Académie Nationale de Médecine, les débats ont largement tourné autour des cellules de sang de cordon."

"En 1988, l'équipe du Pr Eliane Gluckman (hôpital Saint Louis - Paris) avait réalisé la première greffe de sang de cordon, sauvant un patient atteint d'une maladie, mortelle à l'époque, de la moelle osseuse. En novembre 2006, l'équipe du Pr McGuckin et du Dr Forraz (Université de Newcastle) a créé un foie miniature en 3 dimensions à partir de cellules prélevées dans du sang de cordon ombilical. Mais, pour soigner le maximum de personnes et permettre aux chercheurs d'avancer, il faut disposer de stocks de sang de cordon et donc de banques pour les conserver.

La plupart des pays s'attachent donc à développer ces banques de conservation. Placée au 16ème rang, derrière la République Tchèque, la France ne compte que 6 000 unités de sang de cordon, quand 50 000 seraient nécessaires pour répondre à nos besoins. On importe donc, chaque année, des dizaines d'unités placentaires pour un coût estimé entre 15 et 20 000 euros l'unité. C'est que la législation française n'autorise la conservation de ces unités de sang qu'au sein de banques publiques. Or, il n'en existe que trois en France actuellement. Et, même si l'Agence de la biomédecine prévoit l'ouverture de deux nouveaux centres avant fin 2008, cela ne porterait le stocks d'unités placentaires qu'à 10 000. Pourtant, il existe d'autres systèmes de banques, privées ou mixtes...

Pour Eliane Gluckman, le retard considérable pris par la France dans ce domaine s'explique surtout par un 'manque de volonté politique'. 'Même si ça n'est pas dit officiellement, l'ensemble des fléchages financiers sont faits en direction des recherches sur les cellules souches embryonnaires', ajoute Marie-Thérèse Hermange. D'après le journaliste 'ce constat est (...) difficile à vérifier tant l'opacité règne en la matière. Les crédits publics sont souvent accordés aux recherches sur les cellules souches dans leur ensemble'. Et pourtant, 'la question de la répartition des budgets est (...) fondamentale'. 'En clair, il s'agit de savoir si l'argent est attribué aux recherches qui avancent.'

A ce sujet, les propos tenus par Arnold Munnich, chef du service de génétique à l'hôpital Necker (Paris), au cours des auditions publiques du 29 novembre (cf. Synthèse du 29/11/07) sont troublants. D'après lui, en dépit des sommes considérables investies dans la thérapie génique, les progrès obtenus dans ce domaine sont 'minables'. Il craint que les mêmes erreurs soient commises avec la recherche sur les cellules souches embryonnaires.

Certains chercheurs demandent tout de même une plus grande libéralisation de la loi. 'Il ne faut pas penser que le dispositif législatif actuel bride les scientifiques et que le libéraliser permettrait ispo facto d'obtenir des résultats thérapeutiques. Les scientifiques ne sont pas sous le boisseau', répond le Pr Munnich. La loi de 2004 interdit, par principe, les recherches sur l'embryon, tout en les autorisant à titre dérogatoire et à condition qu'elles soient susceptibles de permettre un progrès thérapeutique majeur. 'Le problème, c'est qu'aucune, pour l'instant, n'a produit de telles avancées.'

'Du coup, un étonnant glissement sémantique est en train de s'opérer : les partisans des recherches sur l'embryon, qui ont longtemps espéré des progrès thérapeutiques, préfèrent insister aujourd'hui sur la recherche fondamentale', relève le journaliste. Parmi eux, Jean-Claude Ameisen, président du Comité d'éthique de l'Inserm, pour qui 'il ne faut pas restreindre la recherche fondamentale car on ne peut pas savoir à l'avance ce qu'elle va permettre de découvrir' ; ou encore Alain Claeys, député PS et membre de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst), pour qui 'la recherche fondamentale n'est pas un gros mot'.

Ce 'changement de cap' intervient alors que le Pr Shinya Yamanaka vient d'annoncer avoir réussi à obtenir des cellules souches pluripotentes à partir de cellules de peau humaine (cf. Synthèse du 21/11/07). Pour Claude Huriet, président de l'Institut Curie et membre du conseil d'administration de l'Agence de la biomédecine, cette découverte apporte une 'donnée nouvelle qu'il est impossible d'ignorer'. 'L'apparition de cette voie innovante les [les parlementaires, NDLR] incitera-t-elle à rétablir l'interdiction de recherche sur l'embryon ? Ou vont-ils, au contraire, étendre l'autorisation ?' Il redoute que les états généraux de la bioéthique de 2009 soient 'instrumentalisés'.

Les tenants de la recherche sur l'embryon ne semblent effectivement pas prêts à renoncer à une légalisation du clonage thérapeutique pour laquelle ils militent depuis des années. Leur revendication a été relayée l'année dernière par deux rapports, l'un signé par Alain Claeys et l'autre par Pierre-Louis Fagniez (député UMP et aujourd'hui conseiller auprès de Valérie Pécresse, ministre de la Recherche). Les responsables du Leem, principal organe de représentation des entreprises du médicament, ont aussi repris à leur compte cette requête : pour eux, la loi de 2004 est un des principaux freins à l'attractivité et à la compétitivité de la France en matière de thérapies cellulaires. Catherine Lassale, directrice des affaires scientifiques, pharmaceutiques et médicales du Leem n'hésite pas à répéter que : 'nous devons dire ce que le transfert nucléaire [clonage, NDLR] peut permettre de faire en recherche, expliquer que cela va permettre à l'industrie pharmaceutique de trouver de nouveaux médicaments et demander si, par conséquent, la France veut être dans la course ou laisser faire l'Angleterre'. Or, en Angleterre, Ian Wilmut, 'père' de Dolly, première brebis clonée, vient d'annoncer qu'il renonçait à ses travaux sur le clonage pour se consacrer aux recherches de Yamanaka qu'il considère plus prometteuses (cf. Synthèse du 19/11/07)..."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Valeurs Actuelles (Christophe Plotard) 14/12/07

Cellules souches embryonnaires : du débat éthique au débat scientifique

Le Monde revient sur les découvertes récentes faites dans le domaine de la recherche sur les cellules souches adultes qui ont littéralement bouleversé les termes du débat entre tenants de l'utilisation des cellules souches embryonnaires et tenants de l'utilisation des cellules souches adultes.


"Il y a peu, le débat semblait se résumer à une problématique éthique : l'utilisation des cellules embryonnaires, issues de la destruction d'embryons humains. Mais, 'aucune des applications thérapeutiques imaginées à partir des cellules souches embryonnaires humaines n'a encore vu le jour', constate Jean-Yves Nau alors que du côté des cellules souches adultes, les découvertes se succèdent.
Ainsi, deux équipes - l'une japonaise, dirigée par Shinya Yamanaka (de l'université de Kyoto) et l'autre américaine, dirigée par James Thompson (de l'université Wisconsin-Madison) - viennent d'annoncer avoir réussi à transformer des cellules de peau humaine ayant les mêmes propriétés que les cellules souches embryonnaires (cf. Synthèse du 21/11/07).
Dans une étude parue hier dans Cell-Stem Cell, l'équipe d'Yvan Torrente annonce avoir réussi à reconstituer des muscles de malades atteints de la myopathie de Duchenne. Les chercheurs ont prélevé des cellules souches dans le sang ou les muscles de jeunes patients. Ils ont ensuite corrigé génétiquement ces cellules puis les ont réinjectées chez des souris modèles de myopathie et ont constaté des améliorations de la fonction musculaire (cf. Synthèse du 13/12/07).
Pour Jean-Yves Nau, 'l'amélioration progressive de la maîtrise de ces éléments cellulaires semble bien constituer une nouvelle voie pour comprendre le vivant et, chez l'homme, en corriger un jour certaines de ses expressions pathologiques les plus douloureuses'.
Il ajoute que ce débat qui 'dépasse la clivage science-religion' n'est pas sans conséquence, y compris dans l'élaboration de la législation. La loi de bioéthique de 2004 interdit, par principe, les recherches sur l'embryon tout en les autorisant, par dérogation. Une quarantaine d'autorisations ont été délivrées à 35 équipes, par l'Agence de la biomédecine. Mais, dans le contexte scientifique actuel, 'la situation pourrait radicalement changer avec la révision de la loi prévue en 2009', note le quotidien.
Au sommaire de la prochaine révision des lois de bioéthique est inscrit aussi l'usage des cellules de sang de cordon, dont on sait qu'elles peuvent guérir certains enfants atteints de graves maladies sanguines.

Un réseau international de banques de sang de cordon, basé sur le don, s'est donc mis en place. Parallèlement, on assiste au développement des banques privées, système auquel la France s'oppose.

Le Monde publie les opinions de quatre personnalités sur la recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines :

- Marc Peschanski, directeur d'I-Stem, spécialisé dans la recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines, cofinancé par l'Association française contre les myopathies (AFM), 'prône la poursuite des recherches sur les cellules souches embryonnaires' ;

- Pierre-Louis Fagniez, député UMP, rapporteur de la loi de bioéthique de 2004, conseiller de la ministre de la recherche (Valérie Pécresse), 's'est prononcé en faveur du développement conjoint des recherches scientifiques et médicales sur les cellules souches embryonnaires et adultes' ;

- Claude Huriet, ancien vice-président du Comité international de bioéthique de l'Unesco, 'défend le développement des solutions alternatives à la recherche sur les cellules souches embryonnaires, selon lui de plus en plus prometteuses' ;

- Mgr. Elio Sgreccia, président de l'Académie pontificale pour la Vie, 'condamne avec force, au nom de la dignité humaine, les travaux sur les cellules souches embryonnaires et encourage toutes les solutions alternatives'.

Enfin, le quotidien explique la genèse des recherches sur les cellules souches embryonnaires et montre qu'elles ne sont rendues possibles que par le développement des techniques d'assistance médicale à la procréation (AMP). Afin d'augmenter les chances d'obtenir une naissance, les chercheurs ont pris l'habitude de créer plus d'embryons qu'ils n'en réimplantent et de conserver les embryons non utilisés. L'Agence de la biomédecine estime à 120.000 le nombre de ces embryons.

40 pour cent d'entre eux seraient dénués de 'projet parental' et donc 'disponibles' pour la recherche...

Ces recherches enfin ont été permises aussi parce que le bénéfice thérapeutique des cellules souches adultes de moelle osseuse et de peau a été démontré dans certaines formes de leucémie et chez les grands brûlés par exemple."
Copyright genethique.org
"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Monde (Jean-Yves Nau) 14/12/07

Information sur le don d’organes par la carte Vitale 2 : un affaiblissement du témoignage de la famille

"Le ministre de la Santé a annoncé mercredi 29 mars 2006 la possibilité, dès la fin de l’année et pour chaque personne, de faire inscrire sur la carte Vitale 2, le fait qu’elle a bien été informée de la réglementation en vigueur sur le don d’organes. Cette annonce offre l’opportunité supplémentaire à chaque personne de prendre position sur le don d’organes, d’en parler en famille et avec ses proches. Une information plus systématique permettra également d’appliquer pleinement le principe du consentement présumé. Ce dispositif, qui peut s’apparenter à l’utilisation actuelle de la carte de donneur, ne change en rien le principe du consentement présumé et la possibilité de s’inscrire sur le registre national des refus. Il faut en effet rappeler qu’en France, le législateur a compté sur la solidarité des Français en instaurant le principe du consentement présumé en matière de don d’organes. Chaque Français est considéré comme consentant au don de ses organes. Bien entendu, la loi prévoit la possibilité de s’opposer au don, soit en s’inscrivant sur le registre national des refus, soit en témoignant de son opposition à ses proches. Car, au moment où un prélèvement est envisagé en vue de greffe, les dispositions légales exigent que les équipes médicales s’adressent aux proches pour recueillir le témoignage de l’opposition du défunt. Le fait que la carte vitale soit renseignée ou qu’une carte de donneur soit trouvée parmi les effets du défunt permet aux équipes médicales de faciliter l’engagement du dialogue avec la famille et les proches sur ce sujet. Rappelons qu’en 2005 et malgré une amélioration de la situation, près de 12 000 personnes ont eu besoin d’une greffe d’organes et 186 patients sont décédés faute de greffon. Source: communiqué de presse de l’agence de biomédecine du 30 mars 2006."

==> Débat sur AgoraVox

Source :
http://www.agoravox.fr

"Offrir l'amour, partager la vie"

Donner un rein... de son vivant. Une grande campagne vient de commencer.


"En 1997, la première enquête réalisée sur le don d'organes montrait que les Français étaient prêts à donner, de leur vivant, un rein à un proche : 90,4 pour cent à leur enfant, 84,7 pour cent au conjoint, 84,4 pour cent à un frère ou une soeur et 81,5 pour cent à leur père ou mère. Pourtant, en 2006, sur les 2 731 transplantations rénales réalisées, 247 seulement l'ont été grâce à un don du vivant : 9 pour cent ! Quelque chose ne colle pas, surtout quand on sait que ce pourcentage est de 25 pour cent au Royaume-Uni ou de 20 pour cent en Allemagne. C'est aussi l'avis du Pr. Christophe Legendre, qui s'associe au lancement de la campagne de sensibilisation de la Fondation Greffe de vie.
'Il y a encore trop de réticences médicales et administratives, dit-il. On n'explique pas cette possibilité au patient. Et même les médecins ne sont pas assez au courant.' C'est dommage, car un rein issu d'un don du vivant apporte beaucoup plus de chances au patient qu'un rein prélevé sur un donneur décédé : il est de bien meilleure qualité et ne conserve pas les séquelles de cette période qui va du décès à l'implantation.' Même regret pour Yvanie Caillé, directrice générale de la Fondation Greffe de vie : 'La France est beaucoup trop en retard, dit-elle. En Norvège, par exemple, c'est le médecin qui explique aux proches du malade que cette solution existe, qu'ils peuvent donner un de leurs reins. Ici, c'est le patient qui doit évoquer cette éventualité avec les siens. Situation délicate, il n'ose pas toujours.'

La médecine a pourtant fait d'énormes progrès depuis ce 25 décembre 1952, lorsque, à l'hôpital Necker, on a tenté pour la première fois une telle transplantation : une mère avait alors fait don d'un de ses reins à son jeune fils de 17 ans. Aujourd'hui, les traitements immunosuppresseurs ont grandement réduit les problèmes de compatibilité. 'Il suffit d'avoir des groupes sanguins compatibles', précise le Pr Legendre. C'est ainsi qu'un homme peut donner un rein à son épouse, ou inversement, et pas seulement à l'un de ses parents, proche par le sang. Autant de messages à faire passer pour venir en aide aux malades en attente d'un greffon, qu'il soit issu d'un donneur vivant ou décédé. Le don exemplaire de Richard Berry à sa soeur Marie, en 2005, a été largement médiatisé... mais rien n'a changé, et beaucoup trop de malades sont encore sous dialyse. En vie, certes, mais au prix de quelles contraintes ! Surtout lorsque l'on sait que plus le temps de dialyse est court, meilleurs sont les résultats après la transplantation.

Et côté donneur ? 'C'est vrai que le risque zéro n'existe pas, ajoute le Pr Legendre en souriant. Le donneur doit savoir qu'il court effectivement un risque : le même qu'en traversant une rue à Paris.'

A l'occasion de cette campagne, Eric Bouvet et Alexandrine Civard-Racinais ont réalisé un magnifique livre coédité par la Fondation Greffe de vie et les Editions Jean di Sciullo, 'Don du vivant, l'amour en partage'. 29,90 euros, à commander sur www.greffedevie.fr."

Source :
http://www.lefigaro.fr
Article de Richard Le Ny

Un rein artificiel portable pour changer la vie

Les progrès dans la miniaturisation et la fiabilisation des composants ont permis de mettre au point ce nouvel appareil (The Lancet).

"Une firme californienne a présenté une machine de 5 kg qui tient dans une ceinture.
Ne nous fâchons pas avec les néphrologues : la machine présentée ici par la firme californienne XCorporeal ne va certainement pas révolutionner la vie des 60 000 Français qui, trois fois par semaine, se branchent sur un rein artificiel pour épurer leur corps de leurs toxines, une tâche que leurs organes rénaux sont devenus incapables d’accomplir. En 1976, Wilhem Kolff, l’inventeur néerlandais du rein artificiel, avait déjà présenté un prototype de machine de dialyse portable."

"Depuis, cinq essais sur l’homme de deux machines françaises, une italienne, une allemande et une américaine ont été réalisés, sans qu’aucun de ces prototypes n’aille plus loin. Mais l’étude pilote que vient de publier The Lancet est intéressante, car elle résume les progrès faits en trente ans dans la miniaturisation et la fiabilisation des composants.

Huit patients atteints d’insuffisance rénale terminale (les reins n’épurent plus), déjà dialysés chroniques depuis près de dix-huit ans, ont donc été connectés entre 4 et 8 heures par jour, quotidiennement sur l’appareil de dialyse portable (WAK).

Le sang du malade est ponctionné dans sa fistule artérioveineuse habituelle (généralement au pli du coude), par une aiguille classique, il est aspiré dans une tubulure par une pompe pulsatile minuscule alimentée par une batterie miniature de 9 volts. Le sang passe au travers des fibres semi-perméables d’un réacteur de dialyse de moins de 100 g, où il échange ses déchets (urée, ions, créatinine) qui se déversent dans le dialysat au travers des micropores des fibres.

Le circuit étanche du dialysat a son système de pompe, une poche ballast pour l’urine produite, et un système de régénération du liquide de dialyse mis au point par la Nasa pour les astronautes. Le système est également muni de 4 micropompes : les unes alimentent le sang en héparine (pour éviter la coagulation du sang) et les autres rafraîchissent le dialysat en bicarbonate, magnésium et calcium."

Toute anomalie aussitôt détectée

"L’ensemble de l’appareil tient dans une large ceinture de 5 kg. Deux servomécanismes munis de capteurs détectent l’un les bulles de gaz dans la tubulure sanguine, l’autre les variations de débit de sang. Toute anomalie détectée bloque aussitôt la pompe d’ultrafiltration. Il y a aussi sur le circuit artériel et veineux des détecteurs d’humidité qui alertent en cas de fuite des connexions.

Le WAK a un débit plus faible qu’un 'rein' artificiel classique, mais épure tout aussi bien les petites molécules (urée créatinine). Pour Andrew Davenport auteur de l’étude, le WAK épure même 'mieux les molécules plus grosses, les toxines qui provoquent l’urémie, que la dialyse rénale intermittente' proposée par le rein artificiel classique. Les 'séances longues' seraient meilleures pour l’équilibre du milieu intérieur. Deux des cobayes ont subi un caillotage du sang dans le circuit ou dans l’accès vasculaire, et les mécanismes de sécurité ont joué parfaitement."

Source :
http://www.lefigaro.fr
Article de Jean-Michel Bader

Le débat éthique sur les cellules souches continue

"La reprogrammation de cellules de peau en cellules souches, avancée majeure annoncée le mois dernier, n'a pas mis fin au débat éthique, car ce procédé peut permettre de créer des ovules et spermatozoïdes ayant l'ADN d'une même personne, ont souligné plusieurs médias."


"De tels spermatozoïdes et ovules pourraient théoriquement être utilisés pour concevoir en éprouvette un enfant qui aurait un seul parent biologique, ont relevé cette semaine le Daily Telegraph britannique, puis le quotidien français Le Figaro. Le scientifique japonais Shinka Yamanaka, qui avait réussi à obtenir des cellules souches aux potentialités similaires à des cellules souches embryonnaires, sans utiliser d'embryon, a lui-même mis en garde contre un risque de voir la reproduction bouleversée.

Salués parce qu'ils évitent le recours controversé à des embryons, ses travaux ont permis de créer, à partir de cellules de peau, une lignée des cellules souches pluripotentes, c'est-à-dire douées de la possibilité de se différencier (spécialiser) pour devenir n'importe quel type de cellule humaine. Y compris théoriquement des ovules et des spermatozoïdes, avait souligné lors d'une récente interview le Pr Yamanaka, préconisant de 'nouvelles recherches pour éviter un mauvais usage des cellules reproductives'. Car des ovules pourraient être créés à partir de cellules d'un homme et des spermatozoïdes à partir de cellules d'une femme. Des chercheurs mal intentionnés risqueraient alors d'utiliser spermatozoïdes et ovules d'une même personne lors d'une fécondation in vitro.

Le 'résultat serait quelque chose de très étrange et dangereux. Or il n'existe actuellement aucune réglementation qui empêcherait cela', a prévenu le Pr Yamanaka, selon le Daily Telegraph qui a rapporté jeudi ses propos.
'Légalement, c'est une zone grise', a reconnu un porte-parole de l'Autorité britannique sur la fertilisation humaine (HFEA), précisant, selon le Daily Telegraph, que cette pratique serait interdite dans le cadre de prochaines lois.

En France, le président du Comité consultatif national d'éthique (CCNE) Didier Sicard interrogé par le Figaro, a relativisé les risques de dérives, tout en saluant la démarche du Pr Yamanaka, qui a lui-même tenu à les pointer."
Source :
http://www.7sur7.be

cellules souches : le débat éthique dépasse le clivage science-religion

"Parce qu'elles imposaient la destruction d'embryons humains, les recherches sur les cellules souches embryonnaires ont été condamnées par ceux qui y voyaient une forme d'atteinte à la dignité humaine, les responsables de l'Eglise catholique au premier chef. Depuis près d'une décennie, on assiste ainsi à l'affrontement de ceux qui postulent que la vie humaine commence au moment de la fécondation de l'ovocyte par un spermatozoïde et ceux pour qui un embryon obtenu par fécondation in vitro et ayant atteint le stade de blastocyste (au cinquième jour de son développement, avant son implantation dans la muqueuse utérine) ne saurait être considéré comme une personne."

"L'opposition dépasse ici de beaucoup un affrontement entre scientifiques et religieux. On voit des biologistes s'investir exclusivement dans les recherches sur les cellules souches adultes (présentes dans différents tissus de l'organisme ou dans le sang du cordon ombilical) et des catholiques accepter le principe de la recherche sur les cellules souches embryonnaires.

En France, ces questions ont nourri de multiples réflexions, débats et rapports. La loi de bioéthique de 2004 pose ainsi le principe que les recherches sur les lignées de cellules souches embryonnaires humaines sont interdites. Tout en organisant un système temporaire de dérogations permettant de mener ces mêmes recherches. Ces dérogations sont accordées sous l'égide de l'Agence de biomédecine. Une quarantaine d'autorisations ont été délivrées en France à 35 équipes. La situation pourrait radicalement changer avec la révision de la loi prévue en 2009, mais qui devrait patienter jusqu'en 2010.

L'autre grand questionnement éthique est celui de l'usage qui peut ou non être fait des cellules souches adultes contenues dans le sang du cordon ombilical. Grâce aux recherches lancées en France par le professeur Eliane Gluckman (hôpital Saint-Louis, Paris), on sait que le recours à ces cellules permet de guérir certains enfants atteints de graves maladies sanguines. Sur le modèle du système transfusionnel, un réseau international de banques a été mis en place, fondé sur le don de ces cellules. Or on assiste au développement, dans de nombreux pays industriels, de banques privées proposant aux parents d'assurer la conservation de ces cellules qui pourraient, le cas échéant, être utilisées au bénéfice de l'enfant. La France s'oppose, pour l'heure, à l'implantation de telles entreprises sur son sol."

Source :
Le Monde
Article de Jean-Yves Nau

Leucémies des enfants soignées grâce aux cellules de sang de cordon

Leucémies des enfants soignées grâce aux cellules de sang de cordon
Mieux que la moelle osseuse


"ROME, Lundi 11 juin 2007 (ZENIT.org) - Les leucémies des enfants pourraient être soignées grâce aux cellules de sang de cordon ombilical, annonce la synthèse de presse de la Fondation Jérôme Lejeune (http://www.genethique.org).

D'après une étude parue dans 'The Lancet' du 9 juin dernier, une greffe de sang de cordon serait aussi efficace, voire meilleure, qu'une greffe de moelle osseuse pour les enfants atteints de leucémie."

"L'équipe de Mary Eapen (Milwaukee) a comparé l'évolution de 503 enfants atteints de leucémie qui ont subi une transplantation de sang de cordon ombilical non apparenté et celle de 282 traités par greffe de moelle osseuse hétérologue. 'Le devenir des enfants des deux groupes en ce qui concerne la survie sans récidive à 5 ans est semblable [...]. Lorsque le sang de cordon est parfaitement histocompatible, la survie semble même prolongée', ajoutent les auteurs.

Les Dr Vanderson Rocha et Eliane Gluckman (hôpital Saint Louis, Paris) précisent que jusqu'à présent, les hématologues s'orientent vers une greffe de sang de cordon seulement lorsqu'il n'existe pas de donneurs de moelle compatible. 'Il est possible que dans un proche avenir, des greffes à partir de plusieurs donneurs, même partiellement discordants, soient effectuées, ce qui permettrait de disposer d'une dose plus importante de cellules à greffer et de pouvoir passer outre à certaines non-concordances', ajoutent les hématologues.

Il ne reste plus qu'à développer les banques de sang de cordon qui, actuellement, ne contiennent que 300 000 échantillons dans le monde."

Copyright genethique.org
http://www.zenit.org
Source : Le Quotidien du Médecin (Dr Isabelle Catala) 11/06/07

Eurocord

==> http://www.eurocord.org

Les banques de sang de cordon en France

Les cellules-souches contenues dans le sang de cordon ombilical offrent de nombreuses perspectives pour la recherche, mais la France fait de la résistance. Des chercheurs dénoncent des blocages idéologiques et financiers.



"La nouvelle est quasiment passée inaperçue et pourtant elle annonce une véritable révolution médicale. Deux équipes de biologistes, américaine et britannique, sont parvenues à transformer des cellules souches, présentes dans le sang de cordon ombilical, en cellules productrices d'insuline. Ce résultat ouvre de nouvelles voies de traitement du diabète insulino-dépendant ( de type 1 ).

Mais plus encore, les chercheurs sont convaincus que le sang du cordon permettrait, à terme, de reconstituer toutes sortes de tissus : os, cartilage, vaisseaux, muscles et également, cellules du foie, du pancréas, des neurones, du coeur. Avec, au bout du compte, la perspective de soigner des maladies telles que l'Alzheimer, le Parkinson, la sclérose en plaques, la mucoviscidose, le diabète, les maladies cardio-vasculaires. Certes, nous n'en sommes pas encore là. Mais l'utilisation des cellules souches de sang de cordon pourrait offrir une alternative aux cellules souches adultes ou embryonnaires présentées jusqu'ici comme seuls espoirs de la médecine dite 'régénérative'.

Tout a commencé en 1987 à l'hôpital Saint-Louis à Paris, quand l'équipe d'Eliane Gluckman a injecté à un enfant de six ans, atteint de la maladie de Fanconi (trouble génétique touchant la moelle osseuse) du sang prélevé dans le cordon de sa petite soeur. Une première mondiale parfaitement réussie ! Depuis, quelque 8000 personnes ont été ainsi traitées dans plus de 50 pays.

Alors, comment expliquer que notre pays, qui fut pionnier en la matière, ne compte aujourd'hui que deux banques publiques de sang de cordon (Bordeaux et Besançon) en activité ?

Comment justifier, dans un contexte de manque de dons, que la plupart des cordons ombilicaux récoltés dans les maternités ( plus de 2000 par jour ) partent vers les incinérateurs comme de vulgaires déchets hospitaliers ?

Comment comprendre, surtout, que dans le débat public, auquel tous les citoyens ont droit, les énormes potentialités du sang de cordon ne soient pas davantage mises en avant ?

Certains chercheurs parlent de 'blocages bureaucratiques'. D'autres dénoncent un 'aveuglement' des autorités sanitaires et regrettent que l'on sous-estime les bénéfices de cette piste.

Résultat : classé au 16è rang mondial, derrière la République tchèque, notre pays ne compte que 5800 unités de sang placentaire (USP) disponibles : 'Il en faudrait dix fois plus pour répondre à toutes les demandes' se désole le Pr Eliane Gluckman. Pour enfin faire face aux demandes croissantes de greffes, l'Agence de la biomédecine s'est résolue à mettre en oeuvre un plan destiné à atteindre 10 000 unités de sang placentaire d'ici à trois ans.

Un objectif peu ambitieux si on le compare au nombre d'USP déjà stockées par l'Espagne ( 17000 ), l'Italie ( 15 000 ) ou l'Allemagne ( 13 000 ). D'ailleurs, profitant du manque criant de moyens des banques publiques de sang de cordon, une kyrielle de sociétés privées dans la brèche d'un marché des plus prometteurs.

Déjà, outre-Atlantique, les messages publicitaires fleurissent pour inciter les futurs parents à conserver le cordon de leur progéniture. Ces campagnes sont toutes construites autour d'un même postulat : utiliser un jour les cellules souches du cordon ombilical pour soigner des maladies aujourd'hui incurables, voire pour fabriquer des tissus et des organes de remplacement avec les propres cellules du patient. Elles pourraient aussi guérir les frères et les soeurs du donneur. De quoi rêver !

Un pari sur l'avenir, jugent certains. 'Une véritable escroquerie', estime le généticien Axel Kahn, qui dénonce 'une publicité mensongère et inacceptable'.

Il n'empêche. A la fin de l'été 2006, on apprenait dans le Sunday Times que cinq joueurs du championnat de football d'Angleterre (dont Thierry Henry) avaient fait stocker, dans des banques privées, le sang du cordon de leur nouveau-né. Leur objectif : disposer à tout moment de cellules souches capables de réparer le cartilage ou les ligaments qui pourraient être endommagés par des blessures. 'Pourquoi s'offusquer d'une telle démarche? interroge un chercheur, alors qu'en France la loi de bioéthique du 6 août 2004 autorise la création de bébés-médicaments pour soigner un grand frère ou une grande soeur atteint d'une maladie génétique .'

A l'heure qu'il est, aucune entreprise commerciale proposant la conservation du sang de cordon n'est implantée en France. Et pour cause. Ni les autorités sanitaires, ni une grande partie de la communauté scientifique ne veulent entendre parler de secteur privé, surtout quand celui-ci gagne de l'argent grâce à la conservation du sang.

Mais la donne est en train de changer. Soucieuses de ne pas se voir enfermées dans une image mercantile et égoïste, les sociétés privées cherchent à combiner altruisme et intérêt personnel, en développant un usage mixte des greffons collectés. Le célèbre homme d'affaires et fondateur de Virgin, Richard Bronson, a ouvert la voie en lançant, le 1er février 2007 au Royaume-Uni, la première banque privée-publique du monde. La Virgin Health Bank donnera gratuitement 80 pour cent de chaque prélèvement à une banque publique, les 20 pour cent restants devenant propriété exclusive de la famille, qui déboursera 2261 euros pour le stockage des vingt premières années.

Ce système hybride 'permet de ne pas léser le public et de faire avancer les recherches', explique le Pr Eliane Gluckman. De fait, les choses semblent bouger. La banque Eurocord de l'hôpital Saint-Louis, à Paris, qui avait fermé en 2003, faute de crédits, mais continuait à livrer ses échantillons, rouvrira ses portes à l'automne et une quatrième devrait prochainement voir le jour à Marseille. En attendant que des banques privées viennent un jour compléter le dispositif.

Même si la médecine régénérative et la thérapie cellulaire n'en sont qu'à leurs balbutiements, conserver le sang du cordon apparaît comme un geste utile et porteur d'avenir. Pour nombre de chercheurs, il est urgent, en tout cas, d'ouvrir un débat public sur la question.

'Quand tous les parents seront informés, la congélation du sang du cordon deviendra aussi courant qu'une vaccination', affirme Mark Waeterschoot, directeur de Cryo-Save, banque privée de sang placentaire basée en Belgique. Pour bénéficier de ses services, il faut débourser 125 euros pour le kit de prélèvement (l'échantillon est envoyé par un service de messagerie), 1375 euros pour les vingt premières années de stockage et 750 euros ensuite par tranche de vingt ans."

Contact : EFS ( Etablissement français du sang). www.efs.sante.fr

Source :
http://forum.aol.fr

Le financement des banques de sang de cordon

"Actuellement, la France est sous-équipée en matière de greffons de sang de cordon ombilical : 'notre pays ne compte que quelques 6000 unités de sang de cordon, conservées dans un lieu de stockage à Annemasse et dans deux banques à Besançon et Bordeaux', explique Marie-Thérèse Hermange. Bien que deux nouvelles banques doivent bientôt ouvrir à Marseille et Paris, la France reste très en retard par rapport à l'Italie ou l'Espagne où sont conservées entre 14 000 et 16 000 unités.
La France devrait détenir 50 000 greffons de sang de cordon. En 2006, elle a importé 53 pour cent de ceux qu'elle a utilisés pour un coût unitaire de 15 000 à 25 000 euros. Constituer un stock plus important représente donc un coût non négligeable."

"Différents systèmes de prise en charge existent selon les pays. Le système par financement public prévoit la mise à disposition de tous les échantillons au plan international, pour offrir la plus grande diversité de typage et de compatibilité. Le système privé prévoit que chaque famille finance la conservation du sang de cordon de son enfant pour son usage. Enfin, un système mixte prévoit que chaque famille finance la conservation du sang de cordon en incluant leurs caractéristiques dans une banque de données publique. Si l'on a besoin de ce sang pour un autre malade, il est prévu de demander aux familles l'autorisation de l'utiliser et de la rembourser de ses frais. La France aujourd'hui n'autorise que les banques publiques."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Les Echos (Catherine Ducruet) 05/12/07

CBC a présenté le documentaire sur le Falun Gong, mais «dilué», selon le réalisateur

Le cinéaste Peter Rowe est l'auteur d'un documentaire : "Beyond the Red Wall: The Persecution of Falun Gong"


Le réseau de nouvelles de la chaîne anglaise de Radio-Canada, CBC Newsworld, a diffusé la semaine dernière un documentaire très attendu sur la persécution du Falun Gong, deux semaines après l’avoir retiré du programme et provoqué une tempête médiatique sur la controverse.


"CBC a admis avoir retiré de sa grille horaire le film – 'Beyond the Red Wall: The Persecution of Falun Gong' – cinq heures avant sa diffusion le 6 novembre dernier, après avoir été contacté par de hauts fonctionnaires de l’ambassade et du consulat chinois. Mais la société d’État a nié avoir été influencée par la pression des diplomates chinois.

Le documentaire expose la sévère persécution infligée aux pratiquants de Falun Gong, depuis huit ans, par les autorités chinoises.

Dans la version modifiée, certains segments du film ont été retirés concernant les rapports de prélèvements d’organes sur les pratiquants, de même que des déclarations chocs sur les Jeux olympiques de Pékin 2008. CBC détient les droits de diffusion des Jeux au Canada.

'Je suis content parce que l’histoire n’a jamais été relatée auparavant de cette façon devant un public à l’échelle nationale', a déclaré le réalisateur du film, Peter Rowe. 'Cela mis à part, CBC a coupé 10 pour cent du film (environ 5 minutes) au cours de la dernière semaine, soit en m’obligeant à le faire ou en le faisant eux-mêmes.'

M. Rowe dit trouver 'offensant' que le radiodiffuseur public national fasse la promotion de l’émission The Lens de 22 h comme une plateforme pour des documentaires avec un point de vue indépendant, car son expérience lui montre que Beyond the Red Wall a été 'dilué' en raison d’une 'interférence dans la production par CBC'.

Tandis que CBC était préoccupée par la'corroboration', mentionne Peter Rowe, les personnes qui sont montrées dans le film – comme l’ex-député fédéral David Kilgour et l’avocat spécialiste des droits de l’Homme David Matas – sont des personnes 'intègres, ayant une crédibilité' et qui connaissent bien la Chine.

'Dans la recherche d’équilibre [journalistique], le temps accordé au responsable de l’ambassade chinoise a été prolongé, mais ils [CBC] ont coupé David Kilgour qui affirmait quelque chose d’intéressant et de provocateur et qui présentait une preuve valable de son rapport sur les prélèvements d’organes.'

M. Rowe a confié à La Grande Époque qu’un cadre de CBC Newsworld l’avait informé le 17 novembre que des journalistes de CBC, en poste à Pékin, avaient été 'harcelés' par les autorités chinoises au sujet du documentaire.

Zhu Tao, un employé du bureau de CBC à Pékin, a été joint par téléphone le 20 novembre et il a confirmé que le gouvernement chinois avait récemment contacté le bureau au sujet d’un documentaire. Il a référé La Grande Époque au bureau de CBC à Toronto pour plus de détails.

Jeff Keay, porte-parole de CBC, affirme être au courant de cela, et que des responsables chinois ont également pris contact avec CBC au Canada.

'Nous recevons des appels d’eux d’une manière répétitive, mais nous n’avons pas discuté du documentaire avec eux.'

CBC a énergiquement nié avoir succombé aux pressions chinoises et s’est dit déçue de ne pas avoir été écoutée par la presse, qui avait en général émis de sévères critiques sur le retrait soudain de la version originale du documentaire.

La plupart des scènes coupées concernent les détails du rapport de 64 pages publié par Kilgour et Matas sur les prélèvements illégaux d’organes sur des milliers de pratiquants du Falun Gong dans le but d’alimenter le marché lucratif des transplantations en Chine.

Un des tableaux coupés montre la grande différence dans le temps d’attente moyen pour une greffe dans d’autres pays, en comparaison avec la Chine : au Canada, 2555 jours; au Royaume-Uni, 1095 jours; aux États-Unis, 1825 jours et en Chine, 15 jours.

L’avocat défenseur des droits de l’Homme Clive Ansley, qui est présent dans Red Wall, estime que même si l’impact du film a été 'émoussé jusqu’à un certain point' en retirant ces séquences, il est demeuré 'très percutant'.

'C’est probablement la première fois que certaines personnes entendent parler de ce sujet et je crois que la plupart des Canadiens seront choqués et auront appris des choses qu’ils ne connaissaient pas.'

M. Ansley dit regretter que CBC 'ait retiré des choses qui auraient amélioré le film', incluant sa citation qui compare les Olympiques de Pékin à ceux d’Hitler à Berlin en 1936.

'Cette citation particulière est vraiment inoffensive, excepté qu’elle est des plus dérangeantes pour Pékin parce qu’elle implique les Olympiques.'

Peter Rowe fait remarquer qu’une version 'aseptisée de la Chine' avait déjà été présentée dans China Rising du documentariste de CBC, Mark Starowitz. M. Rowe estime qu’il s’agissait 'essentiellement d’un récit de voyage racontant la beauté de la Chine, sans aucune mention de Falun Gong ni du Tibet. C’était davantage comme faire autrefois un film sur l’Afrique du Sud sans mentionner l’apartheid'."

Article de Jason Loftus et Joan Delaney, La Grande Époque
28-11-2007

5 000 malades en attente

La France, comme la plupart des pays développés, est confrontée à une importante pénurie d'organes disponibles pour une greffe (greffons). Au début des années 1990, on greffait presque deux fois plus de cœurs qu'aujourd'hui. Le nombre total de personnes inscrites sur les listes d'attente ne cesse d'augmenter (de 4 pour cent en 2006)(1) et, tous types d'organes confondus, le nombre de nouveaux demandeurs (5 433) reste supérieur à celui des greffes réalisées (4 428).


"'En 2006, en France, près de 12 400 personnes ont eu besoin d'une greffe d'organes et 239 patients sont décédés faute de greffon', note l'Agence de la biomédecine. Près de 3 300 personnes étaient en attente d'un rein, 1 300 d'un foie, 455 d'un cœur, 250 de poumons. Pourtant, 'le taux de prélèvement n'a jamais été aussi élevé en France : il atteint pour la première fois 23,2 prélèvements par million d'habitants', poursuit l'Agence.

En pratique, le fait ne pas s'opposer explicitement, de son vivant, à un prélèvement d'organe après sa mort autorise, de facto, ce prélèvement. Les équipes médicales demandent toutefois systématiquement l'accord de la famille – ne serait-ce que pour savoir si le défunt avait exprimé ou non une opinion. Les lois de bioéthique de 1994 ont prévu de faciliter l'expression du refus en créant un registre national automatisé, ce refus pouvant être révoqué à tout moment. Depuis la création de ce registre, 55 000 personnes ont, en France, manifesté leur opposition à toute forme de prélèvement.

La loi a d'autre part autorisé le prélèvement de certains organes (reins, lobes de foie) chez des personnes vivantes, pour des membres de leur famille. Alors que cette forme de 'solidarité biologique' représente près de 40 pour cent des greffes de reins aux Etats-Unis, et dans plusieurs pays d'Europe du nord, sa part n'est que de 9pour cent en France.

Du fait de la pénurie de greffons, on assiste à un inquiétant développement de réseaux internationaux et commerciaux de prélèvements et de transplantations d'organes."

Source :
Le Monde
Jean-Yves Nau

(1) Ndlr. : il semblerait que cette augmentation ait été de 77% entre 2005 et 2006, et non de 4%. Dans le même temps, l'activité des greffes a augmenté de 4%. On comprend le problème de la pénurie.
Voir le lien :
http://ethictransplantation.blogspot.com/2007/11/lactivit-des-transplantations-en.html

Des cellules génétiquement modifiées pour réparer le cœur

"Selon une étude publiée dans Nature, la greffe de cellules cardiaques (cardiomyocytes) embryonnaires chez des souris ayant eu des infarctus permet de réduire le nombre de morts causées par un trouble du rythme cardiaque.
Les cardiomyocytes embryonnaires étant peu disponibles et peu accessibles, les chercheurs ont génétiquement modifié des cellules de muscles ordinaires (myoblastes squelettiques) afin qu'elles produisent la protéine 'connexine 43', présente dans les cardiomyocytes embryonnaires. Injectées, ces cellules ont donné d'aussi bons résultats que les cellules cardiomyocytes embryonnaires. Ces cellules adultes transformées présentent l’avantage de pouvoir réaliser une autogreffe, sans risque de rejet, contrairement aux cardiomyocytes embryonnaires.

Avant d'envisager une application humaine, les chercheurs devront, entre autres, vérifier l'innocuité des cellules génétiquement modifiées."
Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Cyberpresse.ca 05/12/07 - BBC News 06/12/07 - Nouvel Obs.com 10/12/07 - Le Quotidien du Médecin (Elodie Biet) 10/12/07

Santé - La première greffe cardiaque a 40 ans

Le 3 décembre 1967, la prouesse médicale de l’équipe du professeur Christian Barnard, cardiochirurgien au Cap, en Afrique du Sud, allait révolutionner la vie de milliers de personnes.


"'Quand j’ai quitté l’hôpital ce matin-là, il n’y avait ni micros ni caméras de télévision, on n’avait pas encore alerté les gens, ni pris conscience de l’événement', racontait le professeur Barnard, des années après la première transplantation cardiaque.

Quelque neuf heures durant, avec une équipe d’une trentaine de personnes, le patient Louis Washkansky, âgé de 55 ans, reçoit le cœur d’une jeune femme, Denise Darvall, décédée lors d’un accident de la route. Et même si la mort le rattrape dix-huit jours plus tard sous la forme de complications pulmonaires, le tabou est bravé et, surtout, la technique fonctionne.

En France, le pionnier s’appelle le professeur Christian Cabrol. Le 27 avril 1968, il opère avec son équipe un patient à la Pitié-Salpêtrière. Un geste qui, effectué depuis des centaines de fois, l’émeut toujours autant. 'Quand on voit, confie-t-il, le cœur repartir, toc toc toc, je ne vais pas dire qu’on pleure mais… c’est si émouvant.'"

Manque de donneurs

"A l’époque, les premiers greffés, à de rares exceptions près, ne survivent pas plus de quelques semaines à l’intervention, essentiellement à cause du rejet du greffon, considéré par l’organisme comme un corps étranger à éliminer. Une exception cependant, devenue icône de la transplantation cardiaque : Emmanuel Vitria, décédé le 11 mai 1987. Il détint pendant de nombreuses années le record de longévité avec 6.738 jours, soit presque dix-neuf ans, et représenta une forme d’espoir et un symbole de courage en France. Mais depuis 1980, année de la découverte de la ciclosporine, un médicament antirejet, les conditions de vie des transplantés se sont améliorées pour tous. Ainsi aujourd’hui, 80 pour cent des greffes sont une réussite, et la moitié des patients survivent au-delà de douze ans.

Seul bémol : le manque crucial de donneurs, particulièrement chez les enfants. Ainsi, début octobre, la petite Bérénice, âgée de 3 ans, que nous avions rencontrée alors qu’elle était hospitalisée à Paris dans l’attente d’une greffe cardiaque, décédait, faute de donneur."

Source :
Edition France Soir du mardi 4 décembre 2007 n°19661 page 13
Article d'Alexandra Gonzalez

"Dons d'organes du vivant : pourquoi pas vous ?"

Mardi 11 décembre 2007 - Le rein est l'organe le plus fréquemment
greffé (2730 des 4426 greffes réalisées en 2006). C'est aussi celui qui souffre de la plus importante pénurie, avec des délais d'attente qui augmentent régulièrement... C'est la raison pour laquelle la Fondation "Greffe de Vie" lance une campagne de communication pour sensibiliser la population.
Les maladies rénales touchent aujourd'hui 1 français sur 20. Parmi ceux là, 33.000 survivent grâce à la dialyse et malheureusement le nombre de personnes ayant un besoin urgent de greffe augmente de 6% par an. Face à la pénurie de rein à transplanter des médecins et des greffés veulent attirer l'attention sur une pratique qui n'est pas très courante chez nous, la greffe d'un organe venant d'un proche vivant.

"Une campagne de communication est lancée par 'Greffe de Vie'. La Fondation a pour objectifs de promouvoir le don d'organes, de dynamiser les activités de prélèvement et de transplantation. 'Greffe de Vie' rappelle qu'une personne en bonne santé peut donner de son vivant un rein, une partie de son foie ou, très rarement, un de ses poumons à un malade. Ce don n'est possible que si le donneur est majeur et très proche du receveur. Cette proximité est imposée par la loi, qui définit très précisément la liste des personnes qui peuvent donner un organe de leur vivant : le père, la mère, le conjoint, le frère, la soeur, le fils, la fille, les grands-parents, l'oncle, la tante, le(la) cousin(e) germain(e), le conjoint du père ou de la mère, ou toute personne faisant la preuve d'une vie commune d'au moins deux ans avec le receveur.
Pour contribuer à la sensibilisation, 'Greffe de Vie' édite un livre d'art photographique consacré aux parcours de donneurs et receveurs de reins, réalisé à partir d'un reportage photographique d'Eric Bouvet, grand reporter."

Source :
http://www.europe1.fr/informations/articles/773016/dons-d-organes-du-vivant--pourquoi-pas-vous-?.html

Paris - Haïfa et les cellules embryonnaires

"Une équipe de l'Inserm, associée au Technion d'Haïfa (Israël), vient de mettre au point un protocole permettant de différencier des cellules souches embryonnaires humaines en une population pure de précurseurs de l'ectoderme. Les cellules ectodermales sont les précurseurs embryonnaires des tissus épithéliaux tels que la peau, la cornée, l'œsophage, la trachée, mais aussi des tissus de l'endoderme tels que le pancréas et le thymus. Des essais de transplantation sont actuellement en cours."
Copyright genethique.org
"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Les Echos 08/12/07 - Le Monde (Jean-Yves Nau) 05/12/07

Suppression de l'anthropologie clinique dans la formation des psychologues cliniciens à Nanterre

http://www.psychanalyse-philosophie.org/phpPetitions/index.php?petition=2/

USA : "Une étude révèle qu'un don de rein après mort cardiaque peut élargir le pôle de donneurs"

WINSTON-SALEM, N.C. – "Une nouvelle étude du Wake Forest University Baptist Medical Center indique que la greffe du rein d’un donneur décédé d’un arrêt cardiaque - que l'on considérait jusqu'alors comme tabou - constitue une approche prometteuse pour augmenter le pôle de donneurs."

"Une étude a révélé les mêmes résultats à court terme entre les reins donnés après mort cardiaque (DCC) et ceux donnés après mort cérébrale, c'est ce qu'indique Robert Stratta, M.D., chercheur et professeur de chirurgie. Les résultats ont été présentés aujourd’hui lors de l’assemblée annuelle de la Southern Surgical Association à Hot Springs, en Virginie.
'Malgré une plus grande utilisation initiale des ressources, des résultats à court terme comparables sont obtenus avec les reins donnés après mort cardiaque,' déclare Stratta. 'Cette alternative constitue un moyen important d’augmenter le pôle de donneurs.'

Au départ, tous les organes greffés provenaient de donneurs décédés après un arrêt cardiaque (dits donneurs sans battements de coeur) ou de donneurs vivants. Cette situation changea dans les années 1970 grâce aux nouvelles lois définissant le décès comme l'absence d'activité cérébrale. Outre le fait que la mort cérébrale soit devenue la définition standard du décès aux fins de dons d’organes, les organes DCC ne furent plus utilisés compte tenu de la possibilité que les reins soient endommagés par leur privation de sang et d’oxygène.

Compte tenu de la baisse actuelle des dons d'organes, les experts en ce domaine oeuvrent dans le sens d'une utilisation plus efficace des organes disponibles. Au cours des dix denrières années, le temps d’attente pour une greffe de rein a doublé et la liste d’attente des greffes de rein compte trois fois plus d’inscrits. Actuellement, 78 000 personnes sont inscrites sur la liste d’attente des greffes de rein aux Etats-Unis. En 2006, seuls 24 pour cent d’entre eux ont été greffés.

L’intérêt pour les organes DCC est aujourd'hui ravivé, et les centres de transplantation du pays commencent à y recourir. De 2005 à 2006, les donneurs de DCC ont augmenté de 16 pour cent, pour passer de 560 à 647.

Ces organes sont donnés par des familles qui décident d’abréger l’assistance vitale des patients atteints de lésions irréversibles du cerveau sans aucune chance de guérison. Ces patients ne répondent pas aux critères de mort cérébrale et subissent un arrêt cardiaque lorsque l'assistance vitale est supprimée.

Le prélèvement des organes n’intervient qu’après la constatation de décès basée sur une cessation totale de l’activité cardiaque pendant une période de temps précise. Bien que l’utilisation de ces organes soit de plus en plus courante, elle ne représente que 10 pour cent de l'activité de greffe d'organes de donneurs décédés aux Etats-Unis.

L’étude en question a porté sur 53 greffes de rein et quatre greffes de rein et de pancréas provenant tous de donneurs décédés d’un arrêt cardiaque. Les greffes ont été pratiquées entre avril 2003 et octobre 2007. Après le don, tous les reins ont été placés sous pompe pour les régénérer et conserver leurs fonctions. Après un suivi de 12 mois en moyenne, les taux de survie ont été de 95 pour cent sur le total des patients, avec 88 pour cent chez les greffés du rein et 100 pour cent chez les greffés du pancréas.

Les chercheurs ont comparé les résultats de ces greffes de DCC à 316 greffes de reins donnés après une mort cérébrale survenur lors de la même période d’étude. Aucune différence n’a été observée en termes de survie du patient ou de survie des organes greffés, bien que la fonction rénale sur un an des reins de donneurs DCC fut à peu près la même entre les donneurs décédés de mort cérébrale présentant des critères standard (les plus jeunes) et des critères supérieurs (les plus âgés).

De même, plus de la moitié (57 pour cent) des greffes d’organes DCC a présenté une fonction retardée du greffon, ce qui indique que le bénéficiaire a dû subir une dialyse temporaire pour aider le rein greffé à fonctionner avant qu’il ne devienne autonome. Ces organes ont également présenté des taux plus élevés (19% c/ 10%) de rejet aigu, défini comme le moment où l’organisme présente des signes précoces de rejet du rein greffé. Ces complications ont entraîné une durée d'hospitalisation plus longue (11 jours pour les greffes de DCC contre 8 pour les greffes d'organes donnés après une mort cérébrale). Toutefois, la fonction rénale retardée n’a pas aggravé le taux d’échec de greffe puisque presque tous les reins de donneurs DCC ont recouvré leurs fonctions vitales.

Une autre étude indique également que l’utilisation d’une assistance extracorporelle après un arrêt cardiaque et la constatation du décès, qui pompe le sang oxygéné dans l'organisme, peut constituer une méthode innovante de réduire le retard de fonctionnement du greffon et améliorer la guérison de l'organe chez des donneurs DCC. Lorsque la vie est interrompue et que la famille souhaite faire un don d'organe, la technologie est immédiatement appliquée après que le patient soit déclaré mort.

Lors d’une comparaison de 10 reins guéris par une aide extracorporelle et de 47 reins guéris sans elle, les taux de retardement de la fonction rénale ont été réduits de 60 à 20 pour cent. De plus, l’aide extracorporelle a permis d’utiliser d’autres organes à des fins de transplantation, le foie et le pancréas par exemple."

En savoir plus:

Co-researchers were Alan Farney, M.D., Ph.D., Rajinder P. Singh, M.D., Michael Hines, M.D., Philip Moore, M.D., Jeffrey Rogers, M.D., Erica Hartmann, MD, Michael Gautreaux, Ph.D., Amber Reeves-Daniel, DO, Samy Iskandar, MBBCh., Ph.D., Jack Zuckerman, M.S., and Patricia Adams, M.D.

Wake Forest University Baptist Medical Center is an academic health system comprised of North Carolina Baptist Hospital and Wake Forest University Health Sciences, which operates the university’s School of Medicine. U.S. News & World Report ranks Wake Forest University School of Medicine 18th in family medicine, 20th in geriatrics, 25th in primary care and 41st in research among the nation's medical schools. It ranks 35th in research funding by the National Institutes of Health. Almost 150 members of the medical school faculty are listed in Best Doctors in America.


Source:
http://www.informationhospitaliere.com
Article écrit le 2007-12-10 par Wake Forest University Baptist Medical Center -
Source: Wake Forest University Baptist Medical Center - InformationHospitaliere.com

Les perspectives révolutionnaires des cellules souches adultes

"Le quotidien Les Echos revient sur les dernières découvertes concernant les cellules souches adultes. Il rappelle que le 21 novembre dernier, des équipes de chercheurs japonais et américains ont réussi à reprogrammer des cellules adultes de peau en cellules souches ayant les mêmes capacités que les cellules souches embryonnaires (cf. Synthèse de presse du 21/11/07 )."

"Les Echos rappellent que seules les cellules souches adultes sont utilisées aujourd'hui dans des traitements et ouvrent des perspectives prometteuses pour l'avenir. Ces avancées ont été présentées lors du colloque organisé le 22 novembre dernier au Sénat par Marie-Thérèse Hermange, sénateur de Paris et membre du Comité consultatif national d'éthique (CCNE), dont l'objectif était 'de proposer un tour d'horizon complet des acquis et des promesses des cellules souches non embryonnaires pour nourrir sa réflexion en vue de la révision des lois de bioéthique' (cf. Synthèse de presse du 23/11/07).

Aujourd'hui des patients atteints de maladies du système hématopoïétique, de maladies héréditaires et de certains déficits immunitaires peuvent être soignés, non seulement à partir de cellules souches adultes issus de la moelle osseuse mais aussi du sang de cordon ombilical. Lors du colloque, Eliane Glückman, spécialiste de ce type de greffe, a montré tous les avantages des cellules de sang de cordon pour soigner les adultes aussi bien que les jeunes. D'où l'importance des banques de sang de cordon. Par ailleurs, Krystina Domanska-Janik, directrice du département neurale à l'académie polonaise des sciences de Varsovie, vient de faire de nouvelles découvertes sur l'utilisation du sang de cordon comme source de production de neurones.

Nico Forraz, chercheur au laboratoire de médecine régénératrice du Pr Colin McGuckin à Newcastle, spécialisé dans l'obtention de différents types de tissus biologiques à partir de cellules souches de sang de cordon, est également intervenu au cours de ce colloque : 'outre les applications thérapeutiques, ces différents tissus pourraient aussi servir à l'industrie pharmaceutique pour tester des médicaments en développement'.

Enfin, des cellules souches adultes présentes dans la peau ou les os peuvent aussi servir en médecine régénératrice. C'est la source sur laquelle travaille Martijn Van Griensven, directeur adjoint à l'institut Ludwig Bolzmann pour la traumatologie à Vienne. Un autre chercheur, Michèle Martin, travaille sur les kératinocites souches, des cellules issues de la peau dont le potentiel est aujourd'hui utilisé pour soigner les grands brûlés."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Les Echos (Catherine Ducruet) 05/12/07

Vers la fin de la recherche sur les cellules souches embryonnaires ?

"Le magazine La Vie consacre un dossier spécial aux cellules souches. Il revient notamment sur la découverte des Prs Yamanaka et Thomson qui ont obtenu, à partir de cellules de peau humaine, des cellules souches dotées du même potentiel que les cellules souches embryonnaires. Cette découverte est vraiment révolutionnaire explique Grégory Katz, professeur de bioéthique à l'Essec : 'car les chercheurs ont réussi à inverser le processus naturel de développement cellulaire'. Il devient maintenant possible de créer des lignées cellulaires pour chaque individu, à partir de ses propres cellules reprogrammées : des 'cellules médicaments' sur mesure."

"Cette découverte ouvre des perspectives pour de nombreuses applications. Elle pourrait permettre, par exemple, de régénérer des tissus par autogreffes pour des maladies telles que Parkinson ou Alzheimer. Autre exemple pour les personnes diabétiques, il suffirait de greffer des cellules souches dans le pancréas pour lui permettre de produire de nouveau de l'insuline.

Comme pour le sang de cordon, il faudrait créer des bio-banques pour récolter de la peau, de la graisse ou du sang.

Pour beaucoup de chercheurs, cette découverte marque un coup de frein à la recherche sur l'embryon mais, d'autres chercheurs comme John de Vos (CHU de Montpellier) qui travaille sur les cellules souches embryonnaires, expliquent que 'pour savoir si les cellules ainsi obtenues ont les mêmes capacités que les embryonnaires il faudra bien continuer à travailler sur l'embryon'.

Le magazine La Vie rappelle que les cellules souches embryonnaires sont obtenues à partir de la destruction de l'embryon, au cinquième jour de son développement. Aucune application thérapeutique n'a été obtenue avec ces cellules alors que d'importants succès thérapeutiques ont été obtenus avec les cellules souches adultes, dans le traitement des affections cancéreuses, sanguines ou de grands brûlés.

Ces récentes découvertes devraient aussi modifier les axes de recherche du Téléthon, premier financeur en France de la recherche sur l'embryon. 'La piste ouverte par le Pr Yamanaka mérite d'être explorée', souligne Serge Braun, directeur scientifique de l'Association française contre les myopathies (AFM). 'Mais cela ne veut pas dire qu'il faille abandonner les autres voies. Il est trop tôt pour en tirer des conséquences', ajoute t-il. 'Les moyens financiers alloués à la recherche n'étant pas extensibles, il faudra cependant faire des choix et fixer des priorités', explique La Vie.

Au niveau éthique, l'Eglise affirme qu'avec cette découverte 'les progrès médicaux et le respect de la vie humaine ne sont plus en conflit'. 'Tous les humanistes ne peuvent que se réjouir de cette découverte, une énorme victoire contre le scientisme qui considère l'embryon humain comme un simple matériau', conclut Grégory Katz.

Le Pr Mc Guckin, de l'université de Newcastle, vient d'annoncer la création avec la Fondation Jérôme Lejeune de Novussanguis, un réseau international de recherche regroupant plusieurs laboratoires, travaillant sur les cellules souches de sang de cordon. L'objectif est d'encourager une médecine régénératrice 'responsable'. 'Avec les cellules souches de sang de cordon, nous parviendrons à trouver des thérapeutiques pour de nombreuses maladies', affirme le Pr McGuckin.

Rappelons qu'en 2005 le Pr McGuckin et son collaborateur français Nico Forraz ont démontré, pour la première fois, l'existence de cellules pluripotentes dans le sang de cordon. Ce groupe de cellules souches ont un profil similaire aux cellules souches embryonnaires et ont la propriété de former différents types de tissus : tissu sanguin, nerveux ou hépatique. En 2005 et 2006, le professeur McGukin a publié d'autres résultats dont la première création d'un mini foie en 3 dimensions à partir de cellules du sang de cordon.'"

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
La Vie (Laurent Grzybowski) 06/12/07

"Beyond immediate survival from resuscitation – long-term outcome considerations after cardiac arrest"

Clinical review: "Clinical review: Beyond immediate survival from resuscitation – long-term outcome considerations after cardiac arrest". Authors: Dilshan Arawwawala and Stephen J Brett. In: "Critical Care 2007" - Published: 6 December 2007


Abstract (provisional)
"A substantial body of literature concerning resuscitation from cardiac arrest now exists. However, not surprisingly the greater part concerns the cardiac arrest event itself and optimising survival and outcome at relatively proximal time-points. The aim of this review is to present the evidence base for interventions and therapeutic strategies that might be offered to patients surviving the immediate aftermath of a cardiac arrest, excluding components of resuscitation itself that may lead to benefits in long term survival. In addition, this paper reviews the data on long term impact, physical, and neuropsychological, on patients and their families, revealing a burden that is often under-estimated and appreciated. As greater numbers of patients survive cardiac arrest, then more sophisticated outcome measures are required than simple survival."

Source:
http://ccforum.com/content/cc6139/abstract

Yamanaka : le risque tumoral écarté

"Il y a quelques jours, l'équipe de Shinya Yamanaka (de l'université de Tokyo) et celle de James Thompson (de l'université Wisconsin-Madison) annonçaient avoir réussi à transformer des cellules de peau en cellules pluripotentes, c'est-à-dire capables de se différencier en beaucoup de cellules du corps humain (cf. Synthèse de presse du 21/11/07). Pour cela, les chercheurs ont reprogrammé les cellules de peau humaine en y introduisant quatre gènes."


"Parmi les gènes utilisés, celui baptisé c-MYC présentait un risque tumoral, empêchant toute application clinique. Les scientifiques ont donc modifié le protocole : avec seulement 3 gènes, ils ont obtenu, aussi à partir de cellules cutanées de souris et d'humains adultes, des cellules souches pluripotentes.

Aucune des 26 souris dérivées de cellules souches sans c-MYC n'est morte de tumeur, alors que sur les 37 souris issues de cellules souches avec c-MYC, 6 sont mortes de tumeur.

Cette nouvelle avancée de l'équipe du Pr Yamanaka avait été évoquée la semaine dernière au cours du colloque sur les cellules souches adultes qui se tenait au Sénat (cf. Synthèse de presse du 23/11/07)."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Quotidien du Médecin 04/12/07

"Les organes d'un soldat sauvent 7 personnes"

Le soldat de première classe, Maayan Rottenberg, âgé de 19 ans et originaire du kibboutz Beit HaEmek près de Naharya, a été grièvement blessé mercredi dans un accident survenu au cours d’entraînements à la base de Shizafon dans la Arava. Maayan a été blessé en examinant un tank. Un hélicoptère de l’armée de l’Air a évacué le jeune homme à l’hôpital Soroka de Beer Shéva, mais il a succombé à ses blessures vendredi.


"Maayan portait sur lui la carte Adi de donneur d’organes et sa famille, qui le savait, a accepté immédiatement de faire don de ses organes. Maayan avait un type de sang rare et aucun candidat n’a été trouvé pour son foie dans les listes d’attente du centre national des greffes d’organes. Sa famille a accepté d’envoyer son foie pour qu’il soit donné à un malade à l’étranger. 'Mayan a toujours aimé aider tout le monde,' a raconté son frère Ilan, 'nous savions qu’il portait la carte Adi et il était évident pour nous que nous ferions don de ses organes pour sauver d’autres gens.'

Plusieurs pays, dont les Pays Bas, l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique et le Luxembourg, sont membres se l’Union européen des greffes d’organes, qui s’est chargée de trouver le malade auquel le foie de Maayan serait le plus utile. Ces dix dernières années, cinq foies ne pouvant être greffés à des Israéliens ont été envoyés à l’étranger. C’est un homme de 54 ans de Berlin qui a reçu le foie de Maayan.

Pour qu’une telle greffe ait des chances de réussir, elle doit être réalisée dans les 18 heures à partir du moment où l’organe est coupé des vaisseaux sanguins du donneur. Il a fallu trouvé un vol (de la Lufthansa dans le cas présent) partant peu de temps après l’opération, puis transférer le foie de Francfort à Berlin et commencer l’opération le plus vite possible.

En Israël, le cœur de Maayan a été greffé chez un homme âgé de 51 ans et père de six enfants de Mévasseret Tsion, qui souffrait d’une grave insuffisance cardiaque. Ses deux poumons ont été greffés à un jeune homme de 36 ans à l’hôpital Beilinson, un de ses reins et son pancréas chez une femme de 39 ans et l’autre rein chez un homme de 60 ans au centre médical d’Ichilov. Ses cornées seront greffées cette semaine à l’hôpital Soroka.

Les obsèques de Maayan auront lieu lundi à 15 heures au cimetière du kibboutz Beit HaEmek. Maayan Rottenberg a reçu le grade de caporal à titre posthume."

Source :
http://a7fr.net
Article de Yael Ancri
samedi 1 décembre 2007