Merci de ne PAS poster de messages concernant la vente d'un organe et comportant des coordonnées téléphoniques, e-mail, etc. La loi française interdit la vente d'organes.

L'espoir des cellules souches

"La cellule souche est un peu la reine dans la ruche. C'est la cellule qui va permettre le renouvellement d'autres cellules. Dans la peau, par exemple, nous avons des cellules souches. Notre épiderme, qui est la partie la plus superficielle de notre peau, s'auto-renouvelle une fois par mois. Une fois par mois, nous avons un nouvel épiderme et ceci durant notre vie entière. C'est la même chose au niveau de notre sang, de notre intestin, et puis maintenant on sait qu'on a aussi des cellules souches dans notre cerveau, on en a dans notre coeur. Elles sont vraiment la clé de voûte de l'homme, dès notre vie en tant que foetus."

"Tout l'enjeu est donc de comprendre pourquoi et comment elles décident de fabriquer de nouvelles cellules. Bref, il s'agit d'apprendre à les stimuler pour qu'elles puissent fabriquer les cellules dont nous aurions besoin pour guérir, ou ne pas vieillir. Le premier organe où on est parvenu à le faire, c'est la peau.
Si on comprenait le langage des cellules et si on parvenait à les régénérer, est-ce qu'on maîtriserait les mécanismes du vieillissement ?

Axel Kahn, généticien, nous répond :
'Vous savez, il y a un problème majeur qui se pose. Un homme, une femme, c'est au minimum 500 types de cellules différentes, d'ici qu'on arrive à les remplacer, il se passera du temps. D'autre part, parmi les organes qui vieillissent, il y a le cerveau, changer tout le cerveau, on est loin de pouvoir le faire, ça reste difficile. Un autre élément, c'est que quand vous prélevez des cellules chez un homme ou chez une souris et que vous les cultivez, cette cellule n'a que deux destins : ou bien elle devient sénescente et elle meurt, une sorte de vieillissement en culture des cellules, ou alors elle devient cancéreuse. Cela signifie que l'un des dangers des différentes modifications qui pourraient entraîner une immortalisation de nos cellules, ce serait une susceptibilité au cancer... qui ne serait pas la meilleure manière d'être immortel, comme vous pouvez l'imaginer. Et cela est d'autant plus vrai que l'origine des cancers, ce sont les cellules souches. Si chacune de nos cellules est immortelle, si nous avons en permanence des cellules souches capables de proliférer, alors le risque qu'émerge un cancer est très grand.'

Explorer notre biologie, est-ce la dernière grande aventure humaine ?
Axel Kahn :
'Est-ce que vraiment vous considérez que la meilleure manière d'être heureux c'est de s'emmerder pendant des siècles ? Bon, c'est intéressant comme question. Je ne suis pas totalement certain que la dernière frontière de la lutte de l'homme pour son épanouissement maximum soit d'améliorer sa longévité. L'immortalité est bien lointaine, bien difficile, et notamment cet équilibre entre immortalité et cancer sera quelque chose de très difficile à maîtriser. On va pouvoir en un mot remporter de très grandes batailles. Quant à gagner la guerre contre la mort, la mortalité, on en reparlera une autre fois.' "

Source :
http://www.tsr.ch

1 commentaire:

Ethics, Health and Death 2.0 a dit…

Le généticien Axel Kahn et le journaliste Fabrice Papillon sont les auteurs d'un livre qui traite de ce sujet : à l'appui de l'exemple d'animaux tels que l'hydre et la salamandre, qui peuvent s'autorégénérer, la médecine régénérative étudie les possibilités que l'homme puisse faire repousser des tissus ou même des organes entiers. "Le Secret de la salamandre", publié en 2005 chez Nil Editions, parle des dernières découvertes en génomique, en thérapie génique, en biologie cellulaire et en clonage thérapeutique. Le 4 octobre 2007, le Professeur Axel Kahn présentait son dernier livre au Musée des Arts et Métiers (Paroles d'auteurs - Questions à la science et à la technique) : "L'homme, ce roseau pensant... Essai sur les racines de la nature humaine" (Nil Editions, 2007). A cette occasion, le Professeur Kahn m'a indiqué qu'il travaillait à un nouveau livre, dont il aurait quasiment achevé la rédaction : "L'Homme, le bien, le mal". Je l'ai interrogé sur les problèmes d'éthique que poseraient le clonage thérapeutique, en comparaison avec ceux posés par les transplantations d'organes. Il m'a répondu : "Le clonage thérapeutique ne pose pas de problèmes d'éthique". Il a ajouté qu'on pouvait raisonnablement penser que la médecine régénérative pourrait un jour supplanter la transplantation d'organes, en tout cas pour certains organes. Le dernier livre de Nicole le Douarin, intitulé "Les Cellules souches, porteuses d'immortalité" (Odile Jacob sciences, septembre 2007), présente l'état le plus complet et le plus actuel des connaissances sur les cellules souches. Il traite de l'étendue des espoirs que l'on peut raisonnablement placer dans une médecine régénérative. Idéal pour en savoir plus sur la saga des cellules souches, une aventure qui a commencé il y a bientôt 10 ans. Ce livre fait le point sur les enjeux éthiques, les perspectives thérapeutiques, les nouvelles formes de recherche.