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Des cellules souchesobtenues sans embryon

Deux équipes ont créé des cellules souches embryonnaires à partir de cellules adultes ouvrant de nouvelles perspectives. Coup sur coup, deux équipes de chercheurs indépendantes publient, cette semaine, les résultats de travaux passionnants. Elles sont parvenues à "rajeunir" des cellules adultes de la peau, pour les faire ressembler en tout point à des cellules souches embryonnaires. Sans passer par l’étape du clonage d’un embryon.


"Le Pr Shinya Yamanata, de l’université de Kyoto, a publié mardi sa recette dans la revue Cell : il reprogramme des fibroblastes humains adultes (cellules cutanées) en leur injectant les gènes à l’origine de quatre facteurs de transcription. Ces quatre ingrédients sont Oct3/4 et Klf4, deux des facteurs de transcription qui maintiennent l’état de pluripotence chez les cellules souches, Sox 2 qui est une protéine exprimée dans les cellules souches embryonnaires, et cMyc qui est le produit d’un gène 'immortalisant' les cellules où il s’exprime. Ensemble, ces ingrédients transforment les cellules adultes en cellules souches embryonnaires.
La seconde équipe américaine du Dr James Thomson publie, aujourd’hui dans Science, le même résultat que les Japonais avec une recette un peu différente. Il utilise lui aussi quatre gènes de facteurs de transcription qui peuvent 'reprogrammer' les cellules adultes humaines en cellules pluripotentes 'induites' ayant des caractéristiques physiques, génétiques et biologiques des cellules souches embryonnaires. À partir d’un million de cellules reprogrammées, les chercheurs ont observé l’apparition dès le 12e jour, dans les boîtes de cultures, de colonies de cellules ayant la morphologie caractéristique des cellules souches embryonnaires humaines. Au 20e jour, 198 colonies étaient présentes.

Similaires aux cellules embryonnaires, ces cellules pluripotentes induites (iPS) devraient être utiles pour étudier le développement embryonnaire, et les fonctions des tissus humains, pour la découverte et les tests de nouveaux médicaments, et pour les transplantations. 'Thomson a sauté sur le travail chez la souris de Yamanata il y a 18 mois, avec la volonté de faire la même chose chez l’homme. Ils publient en même temps, c’est normal du fait de la communication entre les équipes et les journaux scientifiques', décrypte Marc Peschanski (Institut des cellules souches, génopole, Évry). 'Ce qui est merveilleux avec cette approche, c’est sa simplicité. Vous allez voir de très nombreux laboratoires s’y essayer', a indiqué au Wall Street Journal le spécialiste des cellules souches de l’université de San Fransisco, Robert Blelloch."

Eviter les risques de rejet
"Il devrait être possible de créer des lignées cellulaires pour chaque individu, des 'cellules médicaments' sur mesure en somme, ce qui éviterait les risques connus de rejet entre donneur et receveur. Mais les chercheurs eux-mêmes reconnaissent avoir encore du chemin à faire avant de pouvoir utiliser ces cellules en clinique. Les deux équipes utilisent de dangereux rétrovirus pour transporter les gènes de reprogrammation dans la cellule. Ils risquent donc d’introduire des mutations génétiques délétères. Donc avant toute chose, les Américains et les Japonais souhaitent tester d’autres virus vecteurs, ils veulent également tester le modèle sur de grands animaux plus proches de l’espèce humaine.
L’intérêt particulier de ce travail est la production de cellules souches embryonnaires, sans avoir recours ni à l’embryon ni au clonage thérapeutique qui soulèvent de nombreuses questions éthiques. La recherche progresse-t-elle vers un abandon possible du clonage thérapeutique ? C’est tout d’abord Ian Wilmut, le père de Dolly, la brebis clonée en 1997, qui annonçait dimanche, à nos confrères de la BBC, sa volonté d’abandonner définitivement cette technique du clonage, c’est-à-dire le transfert nucléaire d’un noyau d’une cellule adulte dans un ovocyte pour créer un embryon. Non seulement la technique est difficile, son rendement faible, sa production aléatoire, mais elle a cristallisé les peurs et les oppositions, en particulier des religions."

Source :
Le Figaro
Article de Jean-Michel Bader

1 commentaire:

Ethics, Health and Death 2.0 a dit…

Les chercheurs essaient déjà de remplacer le cMyc. Le proto-oncogène c-myc est en effet une substance cancérigène. Comprendre le langage de nos cellules souches et parvenir à régénérer des organes en évitant le risque de cancer, voilà ce qui reste à accomplir. En effet, on sait que "l'origine des cancers, ce sont les cellules souches. Si chacune de nos cellules est immortelle, si nous avons en permanence des cellules souches capables de proliférer, alors le risque qu'émerge un cancer est très grand." (Professeur Axel Kahn). Eduquer les cellules souches pour qu'elles parviennent à régénérer des organes sans occasionner un cancer, et sans la nécessité d'utiliser de dangereux rétrovirus dans le processus de régénération, voilà les enjeux de la recherche actuelle. Les cellules souches peuvent être dérivées des tissus graisseux. Ces cellules souches provenant des tissus graisseux peuvent se différencier en de nombreux, différents tissus.