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Assemblée nationale : auditions sur la loi de bioéthique

L'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst), organisait hier, jeudi 29 novembre, à l'Assemblée nationale, une journée d'auditions sur "Sciences du vivant et société : la loi de bioéthique de demain". Animée par Alain Claeys, député de la Vienne et Jean-Sébastien Vialatte, député du Var, cette journée préparait la révision des lois de bioéthique de 2004, prévue en 2009.

Deux idées ont émergé au cours de cette journée :

"- établir une loi cadre fixant les grands principes régissant toutes les questions de bioéthique et instituer des agences indépendantes dont le rôle serait de décider ensuite de délivrer ou non les autorisations. Ces agences auraient un rôle jurisprudentiel concernant les nouvelles pratiques biomédicales. Cette idée était défendue notamment par Jean-Claude Ameisen, directeur du comité d'éthique de l'Inserm, Alain Claeys et Axel Kahn, directeur de l'Institut Cochin.

- continuer la recherche sur l'embryon et gommer la référence dans la loi au 'bénéfice thérapeutique', aujourd'hui préalable nécessaire - au moins théoriquement - à toute autorisation de recherche sur les cellules souches embryonnaires. La loi de 2004 posait en effet comme principe l'interdiction de la recherche sur l’embryon tout en autorisant la recherche sur les embryons dits 'surnuméraires', congelés depuis plus de 5 ans et dépourvus de projet parental. Cette 'exception' reste soumise, selon la loi, à deux conditions : celle 'd’être susceptible de permettre des progrès thérapeutiques majeurs' et celle 'de ne pouvoir être poursuivie par une méthode alternative d’efficacité comparable'. Aucune thérapie avec les cellules souches embryonnaires n'étant envisageable avant des années, certains intervenants (Alain Claeys, Jean-Claude Ameisen, Axel Kahn...) ont demandé à supprimer la condition 'thérapeutique' de la loi.

Axel Kahn a ainsi défendu l'idée d'autoriser la recherche sur l'embryon pour la seule connaissance scientifique. D'après lui, le moratoire actuel est 'stupide', d'autant plus qu'il n'y a aucune raison morale suffisante d'interdire la recherche sur l'embryon. Pour lui, la valeur importante en matière de bioéthique est celle de la réciprocité ('mes droits doivent être aussi ses droits'). Il a aussi évoqué les risques majeurs de la science, appelés 'icônes corruptrices' dont la passion scientifique, l'argent, la compétitivité et la tentation de nier l'humanité du 'matériau' de recherche. Il a en même temps rappelé sa définition de l'embryon humain : 'l'embryon est le début éventuel d'une vie humaine'.

Claude Huriet, président de l'Institut Curie et membre du Comité international de bioéthique, a souligné le glissement qui s'opérerait si l'on supprimait le mot 'thérapeutique' : passer du bénéfice thérapeutique à celui de la seule connaissance scientifique change profondément la nature du débat...

Revenant sur la découverte révolutionnaire de Shinya Yamanaka (cf. Synthèse de presse du 21/11/07), Claude Huriet se demande si le législateur s'appuiera sur ces avancées bouleversantes. Jean-Claude Ameisen montre lui le formidable espoir que les travaux de Yamanaka font naître. Il remarque notamment que 10 ans se sont écoulés entre la première brebis clonée et les premiers primates clonés ; que 15 ans ont été nécessaires pour passer de la connaissance des cellules souches embryonnaires de souris aux cellules souches embryonnaires humaines ; alors qu'il a fallu à peine 1 année à Shinya Yamanaka pour passer de sa découverte sur l'animal (publiée en août 2006) à son application à l'homme.

Catherine Labrousse-Riou, professeur de droit (Université Paris I), a abordé le problème du don d'ovocytes et de gamètes. Elle rapelle qu'on ne peut pas considérer les gamètes de la même façon que les autres cellules du corps humain ; ce serait faire fi de la nature même des choses. La gestation pour autrui (mère porteuse), qui est engendrer un être humain pour quelqu'un d'autre, remet en cause le principe de filiation en séparant la maternité génétique de la maternité gestationnelle. Pas une société ne peut échapper à ce système de parenté : l'identité généalogique est fondamentale, structurante pour tout être humain. Elle rappelle que le principal intéressé par ces questions est l'enfant et qu'il ne faut pas l'oublier... Alors que l'on parle sans cesse de droits de l'enfant, la science a le pouvoir de restaurer, de manière archaïque, une puissance parentale beaucoup plus forte que par le passé ; cette pression s'exerçant in utero. Elle met en exergue la contradiction qu'il y a entre le fait de développer les tests de paternité et donc de valoriser le facteur biologique tout en le niant via le don de gamètes anonyme et la destruction du lien de filiation introduit par la pratique des mères porteuses.

Jean-Sébastien Vialatte a demandé quels étaient les effets de la stimulation ovarienne, à long terme, sur les femmes donneuses d'ovocytes et le nombre de personnes qui vont à l'étranger pour recourir à la gestation pour autrui. Le professeur René Frydman, chef de service de gynécologie obstétrique à l'hôpital Antoine Béclère, a répondu qu'il n'y a aucune conséquence sur les donneuses d'ovocytes et que personne ne dispose de données précises sur le nombre de couples qui vont suivre à l'étranger un processus de gestation pour autrui.

Bertrand Mathieu, professeur de droit (Université Paris I), est intervenu sur les tests génétiques et la médecine prédictive.

Arnold Munnich, chef du service de génétique médicale de l'hôpital Necker-Enfants malades, est convaincu que libéraliser davantage la recherche sur l'embryon ne permettrait aucun essor. Il s'est élevé contre ceux qui s'estiment bridés par la loi actuelle. Pour lui, la recherche en France, n'est pas contrainte, du moment que les projets sont scientifiquement crédibles.

Il a insisté sur la nécessité de ne pas vendre de rêve au public, en citant notamment les discours grandiloquents sur la thérapie génique avec lesquels on a bercé l'opinion publique depuis 20 ans. Or, rappelle-t-il, 20 ans après les premiers travaux sur le gène responsable de la myopathie de Duchenne, la recherche en est toujours au même point.

Il a évoqué cette erreur afin que l'on ne la commette pas à nouveau avec la recherche sur les cellules souches embryonnaires... 'Depuis 20 ans, on a fait naître chez les patients de faux espoirs, à coup de grands discours grandiloquents, alors qu'aucune avancée n'a jamais été due à la thérapie génique.' Le 'tout thérapie génique' relève, selon lui, de l'idéologie et non pas de la science.

Concernant la recherche sur l'embryon, il a évoqué trois possibilités pour la prochaine loi : libéraliser, prolonger le moratoire existant ou revenir en arrière (comme cela s'est déjà vu, pour les OGM, par exemple).

Didier Houssin, directeur général de la santé au Ministère de la Santé, est revenu sur la loi de bioéthique de 2004 qui compte 27 décrets dont 20 sont déjà sortis et 2 sont en lecture au Conseil d'Etat. Il a énuméré les thèmes qui seront abordés au cours des discussions sur la révision de la loi de 2004:
- la Convention d'Oviedo que la France n'a pas ratifié ;
- le Conseil consultatif national d'éthique (CCNE), ses missions, ses objectifs ; la nécessité d'avoir ou non une autorité indépendante de ce type ;
- l'Agence de la biomédecine, ses résultats, ses fonctions ;
- le moratoire sur la recherche sur les cellules souches embryonnaires ; le clonage thérapeutique ; la procréation médicalement assistée (PMA) pour les personnes seules, les couples homosexuels, la gestation pour autrui... ;
- le statut du fœtus (au regard du nombre croissant de "foeticides" lors d'accidents sur des femmes enceintes et après l'affaire des fœtus de St Vincent de Paul) ;
- les greffes : consentement présumé, gratuité, anonymat...

Carine Camby, directrice de l'Agence de la biomédecine, a précisé qu'il n'y avait aucun calendrier détaillé pour le processus de révision de la loi de bioéthique. Prévue en 2009, la révision pourrait avoir lieu plus tardivement, jusqu'en 2011, l'important, pour elle, étant que cette révision se fasse dans les cinq ans après la création de l'Agence de la biomédecine.

Jean-Sébastien Vialatte souhaite que la France ne se calque pas sur le modèle anglo-saxon en matière de bioéthique. Arnold Munnich appelle lui la France à faire entendre ses principes fondés sur les valeurs judéo-chrétiennes, surtout lorsqu'elle sera à la présidence de l'Union européenne.

[NDLR : Au vu de l'état de la recherche sur les cellules souches embryonnaires et des résultats obtenus avec les cellules souches adultes, notamment celles issues du sang de cordon, les mentions légales de 'progrès thérapeutiques majeurs' (notion largement mise en avant afin d'acquérir les voix de l'opinion publique) et d''alternative d'efficacité comparable' risquent de compromettre les autorisations de recherche sur l'embryon... On comprend donc l'insistance avec laquelle certains intervenants ont demandé à ce que l'exigence thérapeutique disparaisse de la loi.]"

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"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."

Recherche sur les cellules souches de sang de cordon : Création d’un consortium

ROME, Vendredi 23 novembre 2007 (ZENIT.org) – "Le lancement d’un consortium international sur la recherche sur les cellules souches de sang de cordon, intitulé 'Novus Sanguis', a été annoncé à Paris, jeudi 22 novembre lors d’un colloque sur les cellules souches adultes, et sur les cellules issues du sang de cordon ombilical, organisé à Paris, au siège du Sénat, indique la synthèse de presse de la Fondation Jérôme Lejeune, fondation qui est partie prenante dans le projet."

"Placé sous le haut patronage du président du Sénat et parrainé par l'Académie nationale de Médecine, ce colloque était organisé par le groupe UMP du Sénat. Il était présidé par Madame Marie-Thérèse Hermange, sénateur de Paris, membre du Comité consultatif national d'éthique (CCNE) et membre correspondant de l'Académie nationale de Médecine, précise la même source.

Au cours de son intervention, le Docteur Nico Forraz (Université de Newcastle) a annoncé le lancement, prochain, d'un consortium international sur la recherche sur les cellules souches de sang de cordon, baptisé 'Novus Sanguis'. Créé par l'équipe du Professeur Colin Mc Guckin (Université de Newcastle) et la Fondation Jérôme Lejeune, 'Novus Sanguis' réunira des laboratoires de plusieurs pays.

Le Professeur Eliane Gluckman, présidente de l'Association européenne Eurocord et médecin consultant à l'hôpital Saint-Louis (Paris), a souligné le besoin de développer la recherche sur le sang de cordon.

'Le sang de cordon représente le futur de la thérapie cellulaire hématopoïétique et potentiellement de la médecine régénératrice. Ce potentiel se réalisera quand le potentiel thérapeutique du sang de cordon sera mieux connu', a-t-elle déclaré. Elle a par ailleurs insisté sur la nécessité d'augmenter le stock de sang de cordon dont dispose la France : 'cette augmentation est un véritable enjeu de santé publique'.

Les banques de sang de cordon, question de santé publique
A ce jour, la France compte 6 076 unités de sang placentaire (contre 14 000 et 16 000 en Italie et en Espagne, par exemple), alors que la demande est estimée à 50 000 greffons de sang de cordon. En attendant, en 2006, la France a importé 53 pour cent de ses unités de sang placentaire...

Les participants ont ensuite longuement débattu du développement des banques de sang de cordon (il y en a deux en France actuellement : Besançon et Bordeaux, et bientôt deux supplémentaires à Paris et Montpellier), et des formes qu'elles peuvent revêtir.

Quel serait le système le plus adapté à la France, pour permettre d'associer les avantages des banques 'autologues' (du sujet) à ceux des banques 'allogéniques' (donneur extérieur) ? Il semble nécessaire à la fois de laisser la liberté aux parents de stocker le sang de cordon de leurs enfants (banques autologues) et de respecter le principe de solidarité, en offrant à tous la possibilité de disposer de cette nouvelle source de cellules (banques allogéniques).

Cellules souches de peau
Le Docteur Michèle Martin, du Service de Génomique fonctionnelle au CEA (Evry) a consacré son intervention aux cellules souches de peau, dont elle a démontré l'efficacité. Elle est aussi revenue sur la formidable publication de Shinya Yamanaka (cf. Synthèse de presse du 21/11/07). Elle a notamment annoncé que Shinya Yamanaka travaille déjà à contourner les risques tumorigènes de sa technique, en isolant le gène responsable.

Prolonger le moratoire pour la recherche sur les embryons
Devant les progrès considérables accomplis grâce aux cellules adultes et de sang de cordon, le Pr Huriet a insisté sur la nécessité d'intensifier les efforts, notamment au plan politique, pour favoriser ces recherches. Il a également demandé la poursuite du moratoire sur la recherche sur les cellules souches embryonnaires mis en place par la loi de bioéthique de 2004, en maintenant l'interdit de principe de faire de la recherche sur les embryons énoncé par cette loi. L'annonce de Ian Wilmut, 'père' de la brebis clonée Dolly, selon laquelle il abandonnait ses recherches sur le clonage, au profit de la production de cellules souches sans utiliser d'embryon (cf. Synthèse de presse du 19/11/07), le conforte dans cette idée.

Parmi les autres intervenants, 'Gènéthique' cite: le Professeur Martijn van Griensven (Ludwig Boltzmann Institute for Experimental and Clinical Traumatology - Vienne) sur les cellules épithéliales et mésenchymateuses ; le Professeur Krystina Domanska-Janik (Center for Tranfusion medicine, cell Therapy and Criobiology - Varsovie) sur les cellules souches neurales ; le Docteur Lorenza Lazzari (Center for Transfusion Medicine, Cell Therapy and Criobiology - Milan) sur les cellules souches du liquide amniotique ; le Professeur Colin Mc Guckin (Université de Newcastle) et le Professeur Dominique Charron (Hôpital Saint-Louis - Paris) sur les banques publiques - banques privées ; Monsieur Jean Maribert (Directeur général de l'Afssaps - Paris) sur la thérapie cellulaire et la sécurisation des patients.

La découverte japonaise
En conclusion des travaux de la Journée, Jean-Claude Ameisen, président du Comité d'éthique de l'Institut national de la Santé et de la Recherche médicale, en France (INSERM, cf. http://www.inserm.fr/fr), est revenu sur la découverte révolutionnaire de Shinya Yamanaka. Il a mis en parallèle le fait que 10 ans se sont écoulés entre la première brebis clonée et les premiers primates clonés ; que 15 ans ont été nécessaires pour passer des cellules souches embryonnaires de souris aux cellules souches embryonnaires humaines ; alors qu'il a fallu à peine 1 année à Shinya Yamanaka pour passer de sa découverte sur l'animal (publiée en août 2006) à son application à l'homme.

A la nouvelle de cette découverte, M. Ameisen avait déclaré : 'Le travail de Yamanaka, véritable révolution scientifique, prouve qu'il est possible de reprogrammer des cellules adultes ordinaires et montre que la plasticité des cellules est beaucoup plus grande qu'on ne le pensait (…). Avec cette technique, on ne peut plus dire : il n'y a pas moyen de faire autrement' (cf. Gènéthique et Zenit du 19 novembre 2007)."

Source :
Permalink: http://zenit.org/article-16704?l=french
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La recherche en cosmétique et les cellules souches adultes

Le Figaro Magazine consacre un article à la recherche cosmétique menée par les grands groupes (LVMH, Dior, L’Oréal…) sur les cellules souches adultes.

"Plus accessibles et disponibles en grande quantité, les cellules souches de peau et de cheveux notamment permettent 'd’envisager des interventions in situ qui échappent à la difficulté des transplantations cellulaires à visée médicale'. 'Pas non plus d’écueils éthique ou expérimental propres à l’appartenance embryonnaire, puisque l’on s’adresse là à l’organisme adulte', explique la journaliste.

Les chercheurs de L’Oréal, par exemple, explorent particulièrement le potentiel des cellules de cheveux : 'le follicule pileux est doté dans sa papille, sa gaine conjonctive, de cellules souches pluripotentes. Elles peuvent générer tous les autres types cellulaires du corps. Une fabuleuse boîte à outils qui pourrait réparer presque tous les organes !', s’enthousiasme le scientifique Bruno Bernard. On lui doit la découverte du réservoir de cellules pigmentaires du cheveu, qu’il suffirait de réactiver quand le cheveu pâlit..."

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"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Figaro Magazine (Danielle Dizin) 24/11/07

Réactions sur les cellules souches obtenues sans embryon

Alors que deux équipes de chercheurs - dirigées par Shinya Yamanaka (de l'université de Tokyo) et par James Thompson (de l'université Wisconsin-Madison) - viennent d'annoncer avoir réussi à transformer des cellules de peau en cellules pluripotentes, de nombreuses réactions se font entendre pour se féliciter de cette avancée. (cf Synthèse de presse du 21/11/07)


"Rappelons que les cellules souches embryonnaires sont obtenues à partir de la destruction, au cinquième jour de son développement, d'un embryon obtenu par fécondation in vitro. Leur caractère 'pluripotent' permet d'obtenir des lignées qui se différencient dans les différents types de cellules et de tissus qui constituent un organisme humain. Aucune application thérapeutique n'a encore été obtenue à partir de ces cellules. Les cellules souches adultes, elles, se trouvent notamment dans la moelle osseuse, la peau ou le sang du cordon ombilical. Elles ont déjà permis d'obtenir d'importants succès thérapeutiques notamment pour les affections cancéreuses, sanguines ou de grands brûlés.

Les équipes japonaises et américaines sont donc parvenues à créer des lignées de cellules souches proches des lignées de cellules souches embryonnaires à partir de cellules de peau humaine reprogrammées. 'Ces cellules ressemblent beaucoup à des cellules souches embryonnaires. Elles ont pratiquement les mêmes propriétés', explique Axel Kahn, directeur de l'Institut Cochin. 'Certes, les cellules iPS obtenues par Yamanaka ont l'inconvénient d'être tumorigènes [...] mais je ne doute pas que l'on trouvera un système avec d'autres gènes moins problématiques.' 'Dans la perspective de la médecine régénératrice, c'est la plus importante avancée depuis la naissance de Dolly, il y a dix ans'. Il estime néanmoins qu'il faut continuer la recherche sur les cellules souches embryonnaires et celle sur les cellules souches adultes 'ne serait ce que parce qu'elles ne sont pas cancérigènes', explique-t-il. En revanche, dans le contexte de la révision des lois de bioéthique en 2009 'je pense qu'il n'est pas urgent d'autoriser la création de cellules souches embryonnaires par transfert nucléaire [c'est-à-dire par clonage, ndlr.] à des fins thérapeutiques, tout en maintenant la dérogation pour faire de la recherche sur les cellules issues d'embryons surnuméraires'. Axel Kahn défendra cette idée lors de l'audition publique sur la bioéthique organisée par l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, prochainement.

Ian Wilmut, le 'père' scientifique de Dolly, rappelle, lui, que les travaux de Yamanaka et de Thompson 'nous entraînent dans une ère entièrement nouvelle de la biologie des cellules souches'.

Marc Peschanski, spécialiste des cellules souches embryonnaires et directeur de l'Institut I-Stem semble agacé par ce tapage médiatique.

De son côté, le père Olivier de Dinechin, enseignant au département d'éthique biomédicale du centre Sèvres et membre du Comité consultatif national d'éthique (CCNE) se félicite de l'avancée que constituent les découvertes sur les cellules pluripotentes (iPS) mais souligne que de nouvelles questions éthiques pourraient se poser à l'avenir.

Mgr Elio Sgreccia, président de l'Académie pontificale pour la vie, souligne lui que les travaux du professeur Yamanaka semblent ne pas poser de problèmes éthiques. Il rappelle que l'Eglise catholique a toujours soutenu l'illégitimité du clonage humain et combattu la destruction d'embryons, même dans un objectif thérapeutique, au nom de la dignité humaine.

La Maison Blanche, de son côté, voit dans ces travaux une source de progrès médicaux qui ne compromettent 'ni le but élevé de la science ni le caractère sacré de la vie humaine'.

Enfin, la Conférence des évêques des Etats-Unis a estimé que ces résultats 'rappelaient une fois de plus que les progrès médicaux et le respect de la vie humaine ne sont pas en conflit'."

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La Croix (Denis Sergent) 22/11/07 - Le Monde (Jean-Yves Nau) 22/11/07 - Le Figaro (Jean-Michel Bader et Hervé Yannou) 22/11/07

Greffe de cellules de moelle

L’Agence de la biomédecine souhaite élargir la palette des types de cellules souches destinées à traiter les patients leucémiques. Elle lance une grande campagne de mobilisation pour "recruter" 100 000 volontaires.


"Pour les malades atteints de leucémies et de graves maladies du sang (lymphomes, myélomes), la greffe est le 'traitement de la dernière chance'. Cette greffe leur apporte les cellules souches nécessaires à la formation de nouvelles cellules sanguines.

Aujourd’hui, 1 200 interventions de ce type sont réalisées chaque année, dont la moitié à partir de donneurs apparentés (frères, sœurs...) et l’autre moitié à partir de volontaires qui présentent une compatibilité tissulaire très proche.

Il n’existe qu’une chance sur un million pour que deux personnes aient un groupe tissulaire compatible.

1 800 malades en France sont actuellement en attente de greffe."
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"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Figaro (Catherine Petitnicolas) 23/11/07

NB : la greffe de sang de cordon permet d'obtenir les mêmes résultats que la greffe de moelle, pour le malade greffé. Le sang de cordon permet de résoudre le problème de la compatibilité.

Colloque sur les cellules souches adultes au Sénat

Hier, jeudi 22 novembre, au Sénat, s'est tenu un colloque sur les cellules souches adultes et les cellules issues du sang de cordon ombilical. Placé sous le haut patronage du Président du Sénat et parrainé par l'Académie Nationale de Médecine, ce colloque était organisé par le groupe UMP du Sénat. Il était présidé par Madame Marie-Thérèse Hermange, sénateur de Paris, membre du Comité consultatif national d'éthique (CCNE) et membre correspondant de l'Académie Nationale de Médecine.


"Au cours de son intervention, le Docteur Nico Forraz (Université de Newcastle) a annoncé le lancement, prochain, d'un consortium international sur la recherche sur les cellules souches de sang de cordon, baptisé Novus Sanguis. Créé par l'équipe du Professeur Colin Mc Guckin (Université de Newcastle) et la Fondation Jérôme Lejeune, Novus Sanguis réunira des laboratoires de plusieurs pays.
Le Professeur Eliane Gluckman, présidente de l'Association européenne Eurocord et médecin consultant à l'hôpital Saint-Louis (Paris), a souligné le besoin de développer la recherche sur le sang de cordon. 'Le sang de cordon représente le futur de la thérapie cellulaire hématopoïétique et potentiellement de la médecine régénératrice. Ce potentiel se réalisera quand le potentiel thérapeutique du sang de cordon sera mieux connu', a-t-elle déclaré. Elle a par ailleurs insisté sur la nécessité d'augmenter le stock de sang de cordon dont dispose la France : 'cette augmentation est un véritable enjeu de santé publique'.
A ce jour, la France compte 6 076 unités de sang placentaire (contre 14 000 et 16 000 en Italie et en Espagne, par exemple), alors que la demande est estimée à 50 000 greffons de sang de cordon. En attendant, en 2006, la France a importé 53 pour cent de ses unités de sang placentaire...
Les participants ont ensuite longuement débattu du développement des banques de sang de cordon (il y en a deux en France actuellement : Besançon et Bordeaux, et bientôt deux supplémentaires à Paris et Montpellier) et des formes qu'elles peuvent revêtir. Quel système serait le plus adapté pour la France, qui permettrait d'associer les avantages des banques autologues à ceux des banques allogéniques ? Il semble nécessaire à la fois de laisser la liberté aux parents de stocker le sang de cordon de leurs enfants (banques autologues) et de respecter le principe de solidarité, en offrant à tous la possibilité de disposer de cette nouvelle source de cellules (banques allogéniques).
Le Docteur Michèle Martin (Service de Génomique fonctionnelle au CEA, Evry) a consacré son intervention aux cellules souches de peau, dont elle a démontré l'efficacité. Elle est aussi revenue sur la formidable publication de Shinya Yamanaka (cf. Synthèse de presse du 21/11/07). Elle a notamment annoncé que Shinya Yamanaka travaille déjà à contourner les risques tumorigènes de sa technique, en isolant le gène responsable.
Devant les progrès considérables accomplis grâce aux cellules adultes et de sang de cordon, le Pr Huriet a insisté sur la nécessité d'intensifier les efforts, notamment au plan politique, pour favoriser ces recherches. Il a également demandé la poursuite du moratoire sur la recherche sur les cellules souches embryonnaires mis en place par la loi de bioéthique de 2004, en maintenant l'interdit de principe de faire de la recherche sur les embryons énoncé par cette loi. L'annonce de Ian Wilmut, 'père' de la brebis clonée Dolly, selon laquelle il abandonnait ses recherches sur le clonage, au profit de la production de cellules souches sans utiliser d'embryon (cf. Synthèse de presse du 19/11/07), le conforte dans cette idée.
Parmi les autres intervenants, citons : le Professeur Martijn van Griensven (Ludwig Boltzmann Institute for Experimental and Clinical Traumatology - Vienne) sur les cellules épithéliales et mésenchymateuses ; le Professeur Krystina Domanska-Janik (Center for Tranfusion medicine, cell Therapy and Criobiology - Varsovie) sur les cellules souches neurales ; le Docteur Lorenza Lazzari (Center for Transfusion Medicine, Cell Therapy and Criobiology - Milan) sur les cellules souches du liquide amniotique ; le Professeur Colin Mc Guckin (Université de Newcastle) et le Professeur Dominique Charron (Hôpital Saint-Louis - Paris) sur les banques publiques - banques privées ; Monsieur Jean Maribert (Directeur général de l'Afssaps - Paris) sur la thérapie cellulaire et la sécurisation des patients.
En conclusion des travaux de la Journée, Jean-Claude Ameisen, président du Comité d'éthique de l'Inserm, est revenu sur la découverte révolutionnaire de Shinya Yamanaka. Il a mis en parallèle le fait que 10 ans se sont écoulés entre la première brebis clonée et les premiers primates clonés ; que 15 ans ont été nécessaires pour passer des cellules souches embryonnaires de souris aux cellules souches embryonnaires humaines ; alors qu'il a fallu à peine 1 année à Shinya Yamanaka pour passer de sa découverte sur l'animal (publiée en août 2006) à son application à l'homme."
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"Recherche embryonnaire : l’impasse scientifique"

"Au regard des dernières avancées de la recherche sur les cellules souches adultes, Pierre-Oivier Arduin - responsable de la commission bioéthique du diocèse de Fréjus-Toulon - démontre, dans Décryptage, comment la France 's’obstine dans l’absurdité scientifique' en soutenant la recherche embryonnaire."

"A l’origine, la loi de bioéthique d’août 2004 interdisait la recherche sur l’embryon, tout en l'autorisant à titre dérogatoire. Le décret du 6 févier 2006 a instauré ce régime dérogatoire, autorisant la recherche sur les embryons dits 'surnuméraires', congelés depuis plus de 5 ans et dépourvus de projet parental. Cette 'dérogation meurtrière' fait de l’application de la loi 'un exercice d’équilibriste aberrant' : comment promouvoir le respect de l’embryon et simultanément autoriser sa destruction ?

De même la loi interdit la création d'embryons pour la recherche mais le décret prévoit qu’un couple peut, au cours d’une AMP (assistance médiale à la procréation), 'consentir dans le même temps par écrit à ce que les embryons qui ne seraient pas susceptibles d’être transférés ou conservés fassent l’objet d’une recherche'. L’article R. 2151-4 permet ainsi de contourner la loi : en demandant 'par avance et a priori aux parents leur consentement à abandonner certains de leurs embryons jugés de faible qualité biologique', 'on n’est plus très loin de l’intention première de créer des embryons in vitro à des fins de recherche, strictement prohibée par le droit français'.

Ces dispositions, qui permettent de 'préparer les esprits à une libéralisation complète de la recherche sur l’embryon', sont, en plus de transgresser l'éthique, un 'non-sens scientifique'.

Aucune publication scientifique ne fait état de la mise au point d’un traitement à base de cellules embryonnaires (notamment parce qu’elles sont d’une grande instabilité chromosomique et cancérigènes).

Tant et si bien que des grands groupes industriels comme L’Oréal ou LVMH investissent dans la recherche sur les cellules souches adultes (cf. Synthèse de presse du 26/11/07). Les responsables politiques aussi s’intéressent de plus en plus à cette recherche porteuse de véritables espoirs thérapeutiques (cf. Synthèse de presse du 23/11/07).

Ian Wilmut, père de la brebis clonée Dolly, vient d’ailleurs d’annoncer publiquement qu’il renonçait au clonage et à la recherche sur les cellules souches embryonnaires pour se consacrer à la production de cellules souches sans embryons (cf. Synthèse de presse du 19/11/07).

Cette déclaration faisait suite à l’annonce de la publication de travaux de deux équipes de chercheurs - l'une japonaise, dirigée par Shinya Yamanaka (de l'université de Tokyo) et l'autre américaine, dirigée par James Thompson (de l'université Wisconsin-Madison) - qui ont réussi à transformer des cellules de peau en cellules pluripotentes (cf. Synthèse de presse du 21/11/07).

Jean-Claude Ameisen, président du comité éthique de l'Inserm, avait salué ces travaux, 'véritable révolution scientifique' : 'avec cette technique, on ne peut plus dire : il n'y a pas moyen de faire autrement' (que la recherche sur l'embryon, NDLR).

Ce 'décalage démesuré (…) remet lourdement en cause les décisions d’autorisation de protocoles de recherche par l’Agence de la biomédecine', conclut Pierre-Olivier Arduin. La dépénalisation des recherches sur l’embryon est, selon la loi, soumise à deux conditions : celle 'd’être susceptible de permettre des progrès thérapeutiques majeurs' et celle 'de ne pouvoir être poursuivie par une méthode alternative d’efficacité comparable'.

Dès lors, ne serait-il pas envisageable, au minimum, 'de demander aux ministres de la Recherche et de la Santé ainsi qu’au conseil d’orientation de l’Agence de la biomédecine de suspendre toute nouvelle autorisation de protocole d’expérimentation sur l’embryon humain' ? 'Ne faut-il pas remettre en cause le fonctionnement en vase clos d’une institution sur laquelle la politique n’a guère de prise ?'

'A quand une plainte des associations de malades contre l’Etat pour non application de la loi du 4 août 2004 ?'"

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"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Décryptage (Pierre-Olivier Arduin) 22/11/07

Des cellules souchesobtenues sans embryon

Deux équipes ont créé des cellules souches embryonnaires à partir de cellules adultes ouvrant de nouvelles perspectives. Coup sur coup, deux équipes de chercheurs indépendantes publient, cette semaine, les résultats de travaux passionnants. Elles sont parvenues à "rajeunir" des cellules adultes de la peau, pour les faire ressembler en tout point à des cellules souches embryonnaires. Sans passer par l’étape du clonage d’un embryon.


"Le Pr Shinya Yamanata, de l’université de Kyoto, a publié mardi sa recette dans la revue Cell : il reprogramme des fibroblastes humains adultes (cellules cutanées) en leur injectant les gènes à l’origine de quatre facteurs de transcription. Ces quatre ingrédients sont Oct3/4 et Klf4, deux des facteurs de transcription qui maintiennent l’état de pluripotence chez les cellules souches, Sox 2 qui est une protéine exprimée dans les cellules souches embryonnaires, et cMyc qui est le produit d’un gène 'immortalisant' les cellules où il s’exprime. Ensemble, ces ingrédients transforment les cellules adultes en cellules souches embryonnaires.
La seconde équipe américaine du Dr James Thomson publie, aujourd’hui dans Science, le même résultat que les Japonais avec une recette un peu différente. Il utilise lui aussi quatre gènes de facteurs de transcription qui peuvent 'reprogrammer' les cellules adultes humaines en cellules pluripotentes 'induites' ayant des caractéristiques physiques, génétiques et biologiques des cellules souches embryonnaires. À partir d’un million de cellules reprogrammées, les chercheurs ont observé l’apparition dès le 12e jour, dans les boîtes de cultures, de colonies de cellules ayant la morphologie caractéristique des cellules souches embryonnaires humaines. Au 20e jour, 198 colonies étaient présentes.

Similaires aux cellules embryonnaires, ces cellules pluripotentes induites (iPS) devraient être utiles pour étudier le développement embryonnaire, et les fonctions des tissus humains, pour la découverte et les tests de nouveaux médicaments, et pour les transplantations. 'Thomson a sauté sur le travail chez la souris de Yamanata il y a 18 mois, avec la volonté de faire la même chose chez l’homme. Ils publient en même temps, c’est normal du fait de la communication entre les équipes et les journaux scientifiques', décrypte Marc Peschanski (Institut des cellules souches, génopole, Évry). 'Ce qui est merveilleux avec cette approche, c’est sa simplicité. Vous allez voir de très nombreux laboratoires s’y essayer', a indiqué au Wall Street Journal le spécialiste des cellules souches de l’université de San Fransisco, Robert Blelloch."

Eviter les risques de rejet
"Il devrait être possible de créer des lignées cellulaires pour chaque individu, des 'cellules médicaments' sur mesure en somme, ce qui éviterait les risques connus de rejet entre donneur et receveur. Mais les chercheurs eux-mêmes reconnaissent avoir encore du chemin à faire avant de pouvoir utiliser ces cellules en clinique. Les deux équipes utilisent de dangereux rétrovirus pour transporter les gènes de reprogrammation dans la cellule. Ils risquent donc d’introduire des mutations génétiques délétères. Donc avant toute chose, les Américains et les Japonais souhaitent tester d’autres virus vecteurs, ils veulent également tester le modèle sur de grands animaux plus proches de l’espèce humaine.
L’intérêt particulier de ce travail est la production de cellules souches embryonnaires, sans avoir recours ni à l’embryon ni au clonage thérapeutique qui soulèvent de nombreuses questions éthiques. La recherche progresse-t-elle vers un abandon possible du clonage thérapeutique ? C’est tout d’abord Ian Wilmut, le père de Dolly, la brebis clonée en 1997, qui annonçait dimanche, à nos confrères de la BBC, sa volonté d’abandonner définitivement cette technique du clonage, c’est-à-dire le transfert nucléaire d’un noyau d’une cellule adulte dans un ovocyte pour créer un embryon. Non seulement la technique est difficile, son rendement faible, sa production aléatoire, mais elle a cristallisé les peurs et les oppositions, en particulier des religions."

Source :
Le Figaro
Article de Jean-Michel Bader

Révolution : des cellules souches humaines pluripotentes à partir de cellules adultes

"Deux équipes de chercheurs - l'une japonaise, dirigée par Shinya Yamanaka (de l'université de Tokyo) et l'autre américaine, dirigée par James Thompson (de l'université Wisconsin-Madison) - ont annoncé hier avoir réussi à transformer des cellules de peau en cellules pluripotentes. Ces travaux ont été publiés respectivement dans les revues scientifiques Cell et Science."

"Les cellules de peau humaine ont été reprogrammées, en y introduisant quatre gènes, pour être transformées en cellules ayant les mêmes propriétés que les cellules souches embryonnaires, c'est-à-dire capables de se différencier en tous types de cellules du corps humain."

"Jusqu'à aujourd'hui, beaucoup de chercheurs pensaient que, pour disposer de cellules pluripotentes, il fallait détruire un embryon humain. Ces publications prouvent au contraire qu'il est possible d'obtenir des cellules pluripotentes, sans utiliser d'embryons humains.

Cette avancée révolutionnaire est l'application à l'homme de la première découverte faite par Yamanaka : en août 2006, il avait, en insérant quatre gènes dans des cellules de peau de souris, obtenu des cellules au potentiel comparable à celles des cellules souches embryonnaires (cf. Synthèse de presse du 07/06/07).

Pour John de Vos, biologiste spécialiste des cellules souches (CHU de Montpellier) : 'ce travail est une preuve de principe qu'il est possible d'obtenir des cellules très proches, sinon identiques, à des cellules embryonnaires souches, à partir de cellules adultes'. 'Un champ de recherche s'ouvre. Au bout, il y a la médecine régénératrice.' Il estime néanmoins que les recherches sur les embryons humains sont encore utiles : 'pour savoir si les cellules ainsi obtenues ont les mêmes capacités que celles des embryon, il faut bien travailler sur l'embryon'.*

'Nous sommes encore loin de la découverte de traitements ou de thérapies', tempère Shinya Yamanaka. 'Si nous arrivons à surmonter les problèmes d'innocuité, nous pourrons alors vraiment utiliser ces cellules souches humaines recréées dans les thérapies de transplantation cellulaire.' Cette nouvelle technique aurait aussi l'avantage d'éliminer tout risque de rejet en cas de transplantation, puisqu'elle devrait permettre de créer des cellules souches ayant le code génétique du patient.

A l'annonce des résultats de Yamanaka, le professeur Ian Wilmut du Roslin Institute d'Edimbourg et 'père' scientifique de la brebis clonée Dolly, a annoncé lundi (cf. Synthèse de presse du 19/11/07) qu'il abandonnait ses recherches sur le clonage, au profit de la production de cellules souches sans embryon. Pour lui, les recherches menées par l'équipe de Yamanaka ont plus d'avenir que l'utilisation d'embryons.

Pour Jean-Claude Ameisen, président du comité éthique de l'Inserm, 'le travail de Yamanaka, véritable révolution scientifique, prouve qu'il est possible de reprogrammer des cellules adultes ordinaires et montre que la plasticité des cellules est beaucoup plus grande qu'on ne le pensait'. "Avec cette technique, on ne peut plus dire : 'il n'y a pas moyen de faire autrement.'"

* "NDLR : L'intérêt est en fait de savoir si ces cellules sont pluripotentes, c'est-à-dire capables de se différencier en tous types de cellules du corps humain, ce qui semble démontré par ces publications. Pourquoi donc chercher à les comparer aux cellules embryonnaires ? Attention à ne pas confondre cellules pluripotentes et cellules embryonnaires : si les cellules embryonnaires sont pluripotentes, cela ne signifie pas que toutes les cellules pluripotentes sont embryonnaires, c'est-à-dire extraites de l'embryon."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Libération (Corinne Bensimon) 21/11/07 - Le Temps (Olivier Dessibourg) 21/11/07 - Financial Times.com (Clive Cookson) 21/11/07 - Times on line (Mark Henderson) 21/11/2007 - BBC News 20/11/2007 - Life News 20/11/07 - Zenit 21/11/07 - Bio Edge 21/11/07 - NouvelObs.com 20/11/07 - Radio Canada.ca 20/11/07 - Le Monde.fr 20/11/07 - La Presse Canadienne 20/11/07 - RTBF.be 20/11/07

Synthèse de presse bioéthique du mercredi 21/11/07 : 100 embryons détruits pour 1 "bébé médicament"


"Au cours du 6ème Congrès espagnol de bioéthique qui se tenait la semaine dernière à Valence, Justo Aznar, directeur de l'Institut des Sciences de la vie de l'université Saint Vincent, a rappelé que pour avoir un 'bébé-médicament', plusieurs tentatives étaient inévitables. Le taux de succès d'obtention d'un 'bébé médicament' se situe entre 1 et 3 pour cent, ce qui signifie que pour obtenir un, deux ou trois 'bébés médicaments', il faut détruire 100 embryons humains.

Pour lui, ce sont des chiffres que les parents doivent connaître avant d'entamer un tel processus."

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Zenit 20/11/07

Avancée scientifique considérable dans la recherche sur les cellules souches

Deux équipes de scientifiques japonais et américains, travaillant séparément, ont réussi au même moment à transformer des cellules de peau humaine en cellules souches. Selon deux études publiées mardi 20 novembre, les chercheurs ouvrent ainsi un accès potentiellement illimité au remplacement de tissus ou d'organes endommagés. Leur nouvelle méthode, une fois améliorée, pourrait permettre de créer des cellules souches ayant le code génétique du patient, éliminant ainsi les risques de rejet.


"Cette découverte 'va complètement changer le champ' des recherches, estime James Thomson, l'auteur de l'étude américaine publiée par l'édition en ligne du magazine Science. Ce travail 'est monumental par son importance dans le champ de la recherche sur les cellules souches embryonnaires et par son impact potentiel sur notre capacité à accélérer les applications de cette technologie', a commenté Deepak Srivastava, directeur de l'Institut Gladstone sur les maladies cardiovasculaires."

UNE PRATIQUE RISQUÉE

"L'équipe japonaise, conduite par Shinya Yamanaka, de l'université de Kyoto, est parvenue à créer une lignée de cellules souches à partir de 5 000 cellules. Son étude paraîtra le 30 novembre dans le magazine Cell. L'équipe américaine de James Thomson, de l'université du Wisconsin à Madison, pionnière dans l'obtention de cellules souches embryonnaires en 1998, réussit à reprogrammer une cellules sur 10 000, mais sans le recours à un gène connu pour être cancérigène.

Les deux équipes ont réussi à transformer les cellules de peau en cellules souches en insérant quatre gènes différents dans les cellules au moyen d'un rétrovirus. Mais cette pratique présente des risques. En effet, les cellules conservent une copie du virus utilisé pour y insérer des gènes. La prochaine étape-clé, selon le journal Science, sera de trouver un moyen d'activer les gènes qui permettent aux cellules de peau de régresser en cellules souches sans utiliser de rétrovirus."

"SURMONTER LES PROBLÈMES D'INNOCUITÉ"

"Par ailleurs, l'accès aux cellules souches embryonnaires, même à des fins de recherche, est limité en raison de considérations éthiques sur l'utilisation et le clonage d'embryons humains. De plus, les organes transplantés obtenus à partir de cellules souches embryonnaires peuvent être rejetés par le patient. En permettant aux scientifiques d'avoir un accès plus facile aux cellules souches, elle devrait aussi permettre de faire avancer rapidement la recherche pour le traitement du cancer, des maladies d'Alzheimer et de Parkinson, du diabète, de l'arthrite, des lésions de la moelle épinière, des attaques, des brûlures et des maladies cardiaques.

'Il est presque inconcevable, au rythme où évolue la science, que nous ne trouvions pas un moyen d'y arriver', a déclaré au magazine Science Douglas Melton, spécialiste de la recherche sur les cellules souches à l'université Harvard.'Si nous arrivons à surmonter les problèmes d'innocuité, nous pourrons utiliser les cellules iPS [cellules souches pluripotentes] humaines dans les thérapies de transplantation cellulaire', espère M. Yamanaka, qui juge cependant 'prématuré de conclure que les cellules iPS puissent remplacer les cellules souches embryonnaires'. Enfin, le professeur Yamanaka rappelle que 'nous sommes encore loin de la découverte de traitements ou de thérapies à partir des cellules souches'."

Les réactions des abonnés du Monde.fr à la lecture de cet article :

Sonia
20.11.07 | 21h59
"Cette découverte est passionnante et ouvre la voie à de réelles utilités thérapeutiques, dans l'obtention potentielle de cellules souches à partir d'un tissu, mais aussi tout simplement dans l'idée de pouvoir reprogrammer l'expression génétique d'une cellule, de manière à modifier sa fonction. Il est temps que la France ait envie de même, au lieu d'énoncer les avancées scientifiques qui ont lieu dans d'autres pays, de financer la recherche et de mettre la priorité sur la santé et la science."

LEMONDE.FR

Découverte révolutionnaire : des cellules pluripotentes à partir de cellules adultes

"Une équipe de chercheurs japonais (Pr Shinya Yamanaka, Université de Kyoto) et deux équipes de chercheurs américains (Whitehead Institute for Biomedical Research de Cambridge, Massachusets - Harvard Stem Cell Institute de Boston) ont réussi à transformer des cellules de peau prélevées sur des souris adultes en cellules pluripotentes".

"Ces cellules ont été transformées sans utiliser d'embryons ni d'ovocytes humains, ce ne sont donc pas des cellules embryonnaires, mais bien des cellules adultes reprogrammées pour être pluripotentes.

Pour Hans Schöler du Max Plank Institute for Molecular Biomedicine de Munster, 'c'est une réussite aussi importante que Dolly' (NDLR, première brebis clonée au monde).

Appliqués à l'espèce humaine, ces résultats révolutionneraient l'ensemble des recherches sur les cellules souches et rendraient définitivement vaines les recherches sur l'embryon qui posent de graves problèmes éthiques.

Jusqu'à aujourd'hui, la communauté scientifique s'accordait à dire qu'il était impossible d'obtenir qu'une cellule différenciée puisse revenir au stade d'une cellule souche indifférenciée et pluripotente.

Ces études ont été publiées mercredi 6 juin dans les revues Nature et Cell Stem Cell.

Le Pr Yamanaka avait déjà présenté ses travaux précurseurs au Congrès de Rome sur les cellule souches adultes, organisé par l’Académie pontificale pour la Vie, la Fédération internationale des associations médicales catholiques (FIAMC) et la Fondation Jérôme Lejeune, du 14 au 16 septembre 2006 (cf. Synthèse de presse du 18/09/06).

Aujourd'hui, ses publications, confirmées par deux autres équipes, font l'unanimité."

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"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Figaro (Jean-Michel Bader) 08/06/07 - Le Monde (Jean-Yves Nau) 08/07/06 - Zenit 08/06/07 - Futura-Sciences.com 08/06/07 - BioNews 12/06/07 - Valeurs Actuelles 15/06/07 - BE Etats-Unis 15/06/07 - BioEdge 14/06/07 - Revue Médicale Suisse (Jean-Yves Nau) 20/06/07

Ian Wilmut renonce au clonage

"Le professeur Ian Wilmut du Roslin Institute d'Edimbourg et 'père' scientifique de la brebis clonée Dolly, vient d'annoncer qu'il abandonnait ses recherches sur le clonage, au profit de la production de cellules souches sans embryon, a indiqué le Daily Telegraph du week-end dernier."

"Il renonce donc à exploiter la licence qu'il a obtenue, il y a 2 ans, pour cloner des embryons humains et souhaite désormais se rallier aux recherches du professeur Shinya Yamanaka, de l'université de Tokyo qui, en août 2006, avait réussi à créer des cellules souches adultes pluripotentes à partir de cellules de la peau de souris auxquelles il avait ajouté 4 gènes (cf synthèse de presse du 08/06/07). Ces cellules dites 'IPS', aux pouvoirs similaires à ceux des cellules souches embryonnaires, évitent le recours à des ovules et la destruction des embryons. Elles pourraient également déboucher sur la mise au point de thérapies cellulaires.

Depuis, ce travail a été confirmé par 3 équipes américaines et des essais auraient été réalisés avec des cellules humaines par le professeur Yamanaka. Demain, mardi 20 novembre, une nouvelle étude sur ces travaux sera publiée dans le journal scientifique américain Cell.

A l'annonce de ces résultats, l'équipe de Ian Wilmut a estimé que ces recherches avaient plus d'avenir que l'utilisation d'embryons. Ian Wilmut lui même explique : 'le travail qui nous est décrit du Japon utilise une technique de modifications des cellules directement d'un malade, en cellules souches, sans passer par un embryon cloné'.

'Le travail de Yamanaka, véritable révolution scientifique, prouve qu'il est possible de reprogrammer des cellules adultes ordinaires et montre que la plasticité des cellules est beaucoup plus grande qu'on ne le pensait', explique Jean-Claude Ameisen, président du comité éthique de l'Inserm. 'Avec cette technique, on ne peut plus dire : il n'y a pas moyen de faire autrement', conclut-il."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Figaro (Jean-Michel Bader) 19/11/07 - La Croix (Denis Sergent) 19/11/07 - BBC News 17/11/07

Attaque cérébrale, infarctus : faites le 15 vite !

"En cas de forte douleur à la poitrine, de difficultés d’élocution, de
vertiges..., apprenez à faire le 15. Car en cas d’attaque cérébrale ou
d’infarctus cardiaque chaque minute compte, soulignent les spécialistes à
l’occasion de la première journée nationale de l’urgence vasculaire qui a lieu
aujourd’hui."

"Comment en reconnaître les premiers symptômes ? La survenue brutale d’une douleur au milieu de la poitrine qui persiste plus de 15 minutes pour l’infarctus du myocarde (Idm) ou pour l’accident vasculaire cérébral (Avc), la survenue brutale d’une faiblesse d’un côté du corps, de soudaines difficultés d’élocution ou de compréhension, voire de vertiges, de perturbations de la vision, ou d’absence de sensation, sont des signes qui doivent vous conduire à appeler immédiatement le 15, pour une prise en charge en urgence et être conduit directement vers un service spécialisé. Le traitement de l’Avc et de l’Idm doit être le plus précoce possible, avant que les lésions ne soient irréversibles. A l’occasion de cette journée, une trentaine de villes dans toute la France mettent en place des initiatives pour le public."

"Les maladies vasculaires cardiaques et cérébrales sont la première cause de handicap en France et la première cause de décès chez les femmes. Chaque année, près de 120 000 personnes sont touchées par l’infarctus cardiaque et 130 000 par un Avc, cause non seulement de morts mais aussi de graves séquelles (paralysie, perte de la parole...). Samu, Académie de Médecine, ministère de la santé, sociétés savantes, Croix Rouge, associations de patients et industriels soutiennent cette opération."

Source : http://www.viva.presse.fr/Attaque-cerebrale-infarctus-faites.html

Le "Magazine de la Santé" sur France 5 a fourni les précisions suivantes :

En cas d'accident vasculaire cérébral (AVC), chaque minute compte. Plus la prise en charge est précoce, plus les chances de survie sont importantes. Ce qui doit alerter, c'est la soudaineté avec laquelle un changement d'état intervient : brusque difficulté à trouver ses mots, brusque perte de sensation, tout à coup, la vue se brouille, etc. même si le retour à la normale suvient au bout d'un quart d'heure, il faut faire le 15, et ne surtout pas négliger ces symptômes. L'AVC est la première cause de mortalité chez la femme en France. Il faut savoir qu'un AVC nécessite une prise en charge dans un service neurovasculaire hospitalier , et que la rééducation est prise en charge par les kinésitérapeutes et les orthophonistes (rééducation de la parole). Toujours en France, on ne dispose actuellement que de 60 lits spécialisés dans la prise en charge de l'AVC. Tous les services hospitaliers ne sont pas équipés pour cette prise en charge optimale, explique un docteur de l'hôpital Lariboisière (cet hôpital étant, quant à lui, équipé de lits spécialisés pour le traitement des AVC). D'où l'importance de composer le 15 dès la survenue brutale des premiers symptomes, afin de pouvoir bénéficier d'une orientation vers ces services spécialisés dès la prise en charge. Un tiers des personnes atteintes d'un AVC peuvent s'en sortir sans séquelles. Les victimes d'AVC peuvent devenir des donneurs d'organes potentiels, ainsi que certaines personnes victimes d'un accident de la route, ces deux catégories formant ce qu'on appelle les donneurs d'organes en état de "mort encéphalique".


"The Cell Cycle: Principles of Control", by David O Morgan

"A textbook for students and working scientists on the cell cycle and the molecular mechanisms of cell cycle control, with special chapters on cell-cycle control in development and cancer. '...a fresh, contemporary and highly informative view....I have enjoyed reading this textbook cover to cover' Torsten Krude (University of Cambridge)"

==> View free samples

"The Cell Cycle is an account of the mechanisms that control cell division, beginning with a description of the phases and main events of the cell cycle and the main model organisms in cell-cycle analysis. Later chapters focus on the molecules and mechanism of the cell-cycle control system, including the cyclin-dependent kinase family of protein kinases, the cyclins that activate them and the signaling molecules that regulate them, and discuss cell-cycle control in development and the failure of controls in cancer."

Les avis rendus par le CCNE

==> Les avis rendus par le Comité Consultatif National d'Ethique : lire la liste, lire les avis : cliquer ici.

De l'interdiction mondiale du clonage humain

"La communauté internationale devrait rapidement parvenir à un accord sur une interdiction mondiale du clonage humain, sous peine de voir apparaître les premiers clones d'ici quelques années, conclut un rapport fait par des chercheurs des Nations unies et publié ce week-end."

"Le rapport préconise donc d'interdire au niveau mondial le clonage reproductif humain, mais d'autoriser des pays à mener des recherches sur le clonage 'thérapeutique'.

'L'impossibilité d'interdire le clonage à des fins de reproduction signifie que ce n'est qu'une question de temps avant que des individus clonés apparaissent sur la planète' a déclaré Brendan Tobin, avocat des droits de l'Homme et co-auteur du rapport. 'Si un compromis n'est pas trouvé, la communauté internationale doit accepter sa responsabilité et faire en sorte que tout individu cloné bénéficie d'une protection totale des droits de l'Homme'.

Le rapport recommande enfin de mettre en place des mesures de contrôles strictes pour empêcher la production et la destruction incontrôlées d'embryons.

NDLR : Le 18 février 2005, l'ONU adoptait au terme de deux années de vifs débats une Résolution contre toute forme de clonage humain ainsi que l'interdiction de la recherche sur les cellules souches embryonnaires (cf synthèse de presse du 21/02/05). Lors de ces débats, la France demandait comme l'Angleterre, une interdiction du seul clonage humain reproductif et demandait d'autoriser le clonage dit 'thérapeutique'. Mais la majorité des pays avaient fait valoir que le clonage humain est toujours la création d'un être humain et qu'il fallait donc l'interdire quelque soit le but poursuivi, que ce soit pour produire des embryons pour la recherche (clonage dit 'thérapeutique') ou que ce soit pour laisser l'embryon se développer jusqu'à la naissance. L'interdiction mondiale du clonage humain existe donc déjà. Cette nouvelle résolution viserait donc à limiter l'interdiction déjà formulée pour autoriser le clonage de recherche (dit 'thérapeutique')."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
lemonde.fr 11/11/07 - canadianpress 12/11/07

Journées annuelles d'éthique 27-28/11/2007, Paris

Journées annuelles d'éthique
Mardi 27 et mercredi 28 novembre 2007 :
"Les questions éthiques posées par la construction d'une perception
individuelle et collective du risque"

Université Paris Descartes - Grand amphithéâtre
12, rue de l'École de médecine, 75006 - Paris
Entrée libre
Source :
http://www.ccne-ethique.fr/francais/start.htm

Hôpital : éthique ou argent ?

"Le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) vient de rendre un avis très prudent sur les problèmes éthiques posés par la contrainte budgétaire en milieu hospitalier. Il s'inquiète de voir les acteurs hospitaliers livrés à eux même quand il s'agit de faire des choix qui sont dictés par l'économie. Il estime qu'il s'agit de 'choix de société qui doivent conduire à des prises de position publiques et qu'il n'est ni légitime, ni équitable, d'en confier la responsabilité aux seuls acteurs hospitaliers alors qu'ils concernent la société tout entière'. Ces choix doivent faire 'l'objet d'un véritable débat au niveau de la société toute entière et des responsables politiques'. A défaut, 'la garantie d'un accès juste aux soins de qualité' n'existera plus, ajoute t-il."

"Le sujet n'est pas facile : 'sur quels critères peut-on fonder une décision équitable lorsqu'il s'agit de choisir entre deux impératifs souvent contradictoires : préserver la santé d'un individu et gérer au mieux celles d'une communauté de personnes ?'. Les sages ont évoqué des critères de décisions sanitaires qui, 'dans un contexte de ressources limitées (pourraient) conduire à des choix quelquefois tragiques'.
Didier Sicard, président du CCNE, explique que lorsque les moyens sont limités, 'les économies se font toujours sur le dos des plus vulnérables, les personnes âgées, la psychiatrie, les soins palliatifs'. Le CCNE constate aussi que 'les conséquences d'une absence de choix, font toujours basculer la répartition des soins au détriment des plus vulnérables', ce qui pose la question de la déshumanisation de l'hôpital.
Enfin, il parle de 'dérives', estimant que l'hôpital est devenu 'un service public industriel et commercial qui a pour conséquence de déboucher sur un primat absolu donné à la rentabilité économique au lieu de continuer à lui conférer une dimension sociale'."
Lire en ligne, l'avis n°101 du CCNE "Santé, éthique et argent : les enjeux éthiques de la contrainte budgétaire sur les dépenses de santé en milieu hospitalier"
Copyright genethique.org
"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Quotidien du Médecin (Karine Piganeau) 12/11/07 - Le Figaro (Martine Pérez) 12/11/07

L'espoir des cellules souches

"La cellule souche est un peu la reine dans la ruche. C'est la cellule qui va permettre le renouvellement d'autres cellules. Dans la peau, par exemple, nous avons des cellules souches. Notre épiderme, qui est la partie la plus superficielle de notre peau, s'auto-renouvelle une fois par mois. Une fois par mois, nous avons un nouvel épiderme et ceci durant notre vie entière. C'est la même chose au niveau de notre sang, de notre intestin, et puis maintenant on sait qu'on a aussi des cellules souches dans notre cerveau, on en a dans notre coeur. Elles sont vraiment la clé de voûte de l'homme, dès notre vie en tant que foetus."

"Tout l'enjeu est donc de comprendre pourquoi et comment elles décident de fabriquer de nouvelles cellules. Bref, il s'agit d'apprendre à les stimuler pour qu'elles puissent fabriquer les cellules dont nous aurions besoin pour guérir, ou ne pas vieillir. Le premier organe où on est parvenu à le faire, c'est la peau.
Si on comprenait le langage des cellules et si on parvenait à les régénérer, est-ce qu'on maîtriserait les mécanismes du vieillissement ?

Axel Kahn, généticien, nous répond :
'Vous savez, il y a un problème majeur qui se pose. Un homme, une femme, c'est au minimum 500 types de cellules différentes, d'ici qu'on arrive à les remplacer, il se passera du temps. D'autre part, parmi les organes qui vieillissent, il y a le cerveau, changer tout le cerveau, on est loin de pouvoir le faire, ça reste difficile. Un autre élément, c'est que quand vous prélevez des cellules chez un homme ou chez une souris et que vous les cultivez, cette cellule n'a que deux destins : ou bien elle devient sénescente et elle meurt, une sorte de vieillissement en culture des cellules, ou alors elle devient cancéreuse. Cela signifie que l'un des dangers des différentes modifications qui pourraient entraîner une immortalisation de nos cellules, ce serait une susceptibilité au cancer... qui ne serait pas la meilleure manière d'être immortel, comme vous pouvez l'imaginer. Et cela est d'autant plus vrai que l'origine des cancers, ce sont les cellules souches. Si chacune de nos cellules est immortelle, si nous avons en permanence des cellules souches capables de proliférer, alors le risque qu'émerge un cancer est très grand.'

Explorer notre biologie, est-ce la dernière grande aventure humaine ?
Axel Kahn :
'Est-ce que vraiment vous considérez que la meilleure manière d'être heureux c'est de s'emmerder pendant des siècles ? Bon, c'est intéressant comme question. Je ne suis pas totalement certain que la dernière frontière de la lutte de l'homme pour son épanouissement maximum soit d'améliorer sa longévité. L'immortalité est bien lointaine, bien difficile, et notamment cet équilibre entre immortalité et cancer sera quelque chose de très difficile à maîtriser. On va pouvoir en un mot remporter de très grandes batailles. Quant à gagner la guerre contre la mort, la mortalité, on en reparlera une autre fois.' "

Source :
http://www.tsr.ch

Le secret de l'hydre

"Il existe dans la nature une créature qu'on soupçonne d'échapper au vieillissement. Un animal dont on pense qu'il n'a pratiquement pas changé depuis son apparition sur terre, il y a sept cents millions d'années. L'animal appartient au même groupe que les anémones de mer ou les méduses. Il vit à la surface des plans d'eau douce, caché sous les feuilles des plantes aquatiques. Son secret fascine les scientifiques depuis trois cents ans. Cet animal s'appelle l'hydre."


==> http://www.tsr.ch/tsr

"Urgence vasculaire : appelez le 15 !"

"Au vu des enjeux grandissants des Accidents Vasculaires Cérébraux (AVC) et des Infarctus du Myocarde (IDM), le Corps Médical, les Associations de Patients et le Ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports se mobilisent. Outre la campagne de sensibilisation lancée dès le mois de Novembre dans toute la France visant à informer le grand public sur les premiers symptômes de ces accidents graves et à la nécessité d'appeler rapidement le 15, un sondage a été réalisé en octobre dernier par IPSOS afin de faire le point sur le comportement des Français face aux AVC et aux IDM."

"Un étude récente révèle que si la majorité des Français déclare savoir ce qu'est un accident vasculaire cérébral (AVC) ou un infarctus du myocarde (IDM), plus de la moitié d'entre eux ne saurait reconnaître les premiers symptômes liés à ces accidents graves. Pire, plus de 40 pour cent des Français n'appelleraient pas le 15 en cas de survenue d'un IDM ou d'un AVC. Le traitement de ces 2 pathologies est pourtant extrêmement urgent. Appeler le 15 est un réflexe simple qui permettrait d'éviter de nombreux décès et de graves séquelles liées à ces accidents vasculaires.

Aujourd'hui, il s'agit de la première cause de mortalité chez la femme et la première cause de handicap chez l'adulte en France. Ainsi, chaque année, les pathologies circulatoires représentent 10,7 pour cent des dépenses de santé, en raison des soins mais également de la prise en charge coûteuse des AVC invalidants en affections de longue durée (ALD). Il est donc vital de continuer à sensibiliser le grand public. Les sociétés savantes de Cardiologie, de Neurologie Vasculaire et de Médecine d'Urgence s'associent pour lancer la première Journée de l'Urgence Vasculaire. Le jeudi 15 novembre 2007 de nombreuses manifestations se dérouleront dans toute la France pour informer et éduquer le grand public aux premiers symptômes des AVC et des IDM et la nécessité d'appeler rapidement le 15.

A l'occasion de la Journée de l'Urgence Vasculaire, une trentaine de villes dans toute la France mettront en place des initiatives locales ouvertes au grand public. Pour le programme, visitez les sites des associations partenaires."

Source :
Doctissimo

L'hôpital du futur raconté aux enfants

Le CHU de Nice et 18 autres CHU vous invitent à imaginer en 4 pages (de
1500 signes, espaces compris) l'hôpital du futur raconté aux enfants (genre
science-fiction). La participation à ce concours, ouvert à tous, est gratuite.
Envoyez votre texte avec une feuille séparée, mentionnant vos nom, prénom, date
de naissance, adresse et téléphone en capitales d'imprimerie à l'adresse
suivante :
concours d'écriture
Les nouvelles retenues seront publiées dans un recueil vendu au profit de
l'amélioration de l'accueil et de la vie des enfants et adolescents à l'hôpital.
Annonce des résultats : mars 2008 Pour consulter le règlement cliquez sur le ien
suivant
CHU de Rouen

Source : http://www.chu-nice.fr/site_CHU/site/index.php

Les cellules souches somatiques : de la promesse à la réalité thérapeutique

Les cellules souches somatiques : de la promesse à la réalité
thérapeutique

Placé sous le Haut patronnage de M. Christian Poncelet, parrainé par l'Académie Nationale de Médecine et présidé par Madame Marie-Thérèse Hermange.
Le jeudi 22 novembre 2007 à la salle Clemenceau du SENAT (15 rue Vaugirard 75006 Paris)


==> Programme (dernière version) : lire

Contact : mailto:mt.hermange@wanadoo.fr
01 42 34 34 24

Master d'Ethique à Strasbourg

MASTER ETHIQUE
"Depuis janvier 2007, les trois universités de Strasbourg proposent un cursus Ethique : vie, normes et sociétés. C’est un nouveau challenge et une belle opportunité pour ce diplôme de master créé en 2005, dont vous trouverez toutes les informations sur notre site http://www.ethique-alsace.fr/"
"Dans le cadre de ce master, deux cursus sont proposés :

- un cursus entièrement en Français qui commence au mois de septembre de chaque année ;

- un cursus Anglais-Français, avec des cours à la fois en Anglais et en Français, dont la rentrée se fait en janvier.

L’accès à ce master se fait sur dossier, comprenant, entre autres, une lettre de motivation et un projet de recherche de 3 à 5 pages dactylographiées (Times new roman, 12pt)

Pour le cursus Anglais-Français qui commence en janvier 2008, le dossier d’admissibilité (à télécharger depuis notre site et à imprimer) est disponible depuis le 1er novembre 2007 sur notre site Internet ou sur le lien suivant :

http://umb-www-10.u-strasbg.fr/userfiles/file/ADMISSION%20DOSSIER%20PAPIER%20EN-FR08.pdf

Date limite de dépôt des candidatures : 15 décembre 2007

Date de réunion de la commission pédagogique : 19 décembre 2007 à 18h."
MASTER OF ETHICS DEGREE
Since January 2007, the three universities of Strasbourg have begun a French-English Master’s program in Ethics: life, norms and societies.
"This is a new challenge and a huge opportunity for this master of ethics degree created in 2005.

You may find further information on our website www.ethique-alsace.com

This Master program offers two cursus :

- A cursus only in French with a beginning of the Academic year in September.

- A cursus English –French with courses in both languages, with a beginning of the academic year in January.

Admission requirements : Candidates for admission to M1 must hold a 'Licence' (Bachelor of Arts or Sciences) degree. Candidates without a university degree may be able to substitute their personal and/or professional experience to qualify for the program. These candidates should provide evidence of such experience in their application.

The application form should contain :

a letter of motivation describing the candidate’s interest in ethics and his or her research goals,

copies of relevant diplomas,

any other information useful to the admissions committee. The admissions committee will evaluate all applications on the basis of the information furnished by the candidate.

The application form can be downloaded on our website www.ethique-alsace.com or click on the link below :

http://umb-www-10.u-strasbg.fr/userfiles/file/ADMISSION%20DOSSIER%20PAPIER%20EN-FR08.pdf

Deadline : Applications for the spring term must be postmarked no later than December, 15th 2007.

Pedagogic Commission will meet on December, 19th 2007."

Source :
Centre Européen d'Enseignement et de Recherche en Ethique (CEERE), Strasbourg :
http://umb-www-10.u-strasbg.fr/thiel/mjt.php?idr=29&id=86

Des cellules souches dans le myomètre

"Une équipe japonaise vient de révéler l'existence de cellules aux caractéristiques fonctionnelles et phénotypiques de cellules souches dans le myomètre (muscle de l'utérus).
Cette découverte devrait permettre de mieux comprendre la physiologie de certaines affections utérines et pourrait fournir une nouvelle source de matériel biologique utilisable dans la reconstruction de l'utérus et aussi d'autres organes."
Copyright genethique.org
"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Quotidien du Médecin (Dr Guy Benzandon) 06/11/07

Lituanie : 10 ans d'attente pour un rein

Pots-de-vin aux médecins

Pour avoir accès au système de soins de santé public lituanien, il faut payer. De nombreux médecins spécialistes perçoivent des honoraires en sous-main, pour donner la priorité ou un meilleur traitement aux patients généreux.


"L'hopital Santariskiu Klinikos, le principal hopital public de Lituanie : Si le backchich médical est un geste courant dans beaucoup de pays de l'Est, dans un Etat aussi petit que la Lituanie, où la technologie médicale reste sommaire, où le don d'organes et de sang figure parmi les plus faibles d’Europe et où l’émigration massive de spécialistes est la règle, le phénomène trouve une résonnance préoccupante. L’usage du 'petit cadeau' résulte non seulement des coutumes héritées du système communiste mais aussi du fait que les centres de soins privés ou cliniques ne constituent pas une alternative accessible.

La lenteur de la transition dans les pays Baltes n'a pas seulement entraîné la corruption, mais aussi de profondes inégalités ayant conduit la Lituanie en queue de liste du classement des systèmes sanitaires des pays européens, comme le montre le rapport 2007 de Healt Consumer Powerhouse EHCI. Dans le classement général, elle arrive juste devant la Pologne, la Bulgarie, et la Lettonie.

Ainsi, en Lituanie, il n'existe quasiment rien : ni associations de patients impliquées dans la défense des droits des malades, ni d’assurances médicales, ni dossiers électroniques des patiens [censé pourtant être mis en place d’ici 2013], ni de médecin de garde disponible par téléphone 7 jours sur 7.

Ces nombreuses lacunes sont à l'origine d'un indicateur alarmant : un nombre élevé de décès évitables. Le rapport pointe toutefois l'impossibilité de prendre en compte la corruption [inexistence de statistiques] et la volonté de ne pas stigmatiser certains pays d'Europe de l'Est, où les backshich ne se limitent pas aux services de santé."

Système public : diagnostic réservé


"Natalja Keturkiene est la porte-parole du ministère de la Santé. Vue de profil, la chemise de Natalja présente une encolure aussi austère et dépourvue de fantaisie que l'organisation qu'elle représente. Alors que l’émissaire du gouvernement assure ne pas connaître la situation des compagnies pharmaceutiques du pays, ni les relations qu'elles entretiennent avec le ministère, elle se réjouit de révéler le programme officiel lancé cette année. L’objectif revendiqué : 'augmenter la confiance des patients dans le système'. Au fil du texte, on découvre notamment des mesures visant à améliorer les conditions des médecins car le manque de motivation en raison des horaires et des bas salaires [environ 3055 litas par mois] semblent être la cause principale de la fuite des cerveaux et de la corruption.

Sur les 12 000 médecins que compte actuellement la Lituanie, un bon nombre reçoit des pots-de-vin qui dépassent les 2 000 litas. Le seuil au-delà duquel cette pratique devient illégale est de 125 litas [40 euros], en dessous la gratification reste considérée comme un 'cadeau'.

Mais cettte belle résolution, énoncée sur quelques photocopies agrafées, suffira t-elle à renforcer la confiance des patients ? Le 'Santariskiu Klinikos', principal hôpital public du pays, n'en inspire guère : grand, gris, massif, froid et sale, en un mot 'soviétique', comme on dit là-bas. Il compte 350 chambres qui s'alignent dans des couloirs dépourvus de lumière. Dans la pénombre du corridor principal, on discerne les photos jaunies des différentes églises de la capitale, et au beau milieu de ces clichés usés, un autel triste et improvisé avec une crèche difforme.

Juglja Svencija, la jeune responsable d'éthique du département de transplantation, nous parle de délais d'attente supérieurs à 10 ans pour recevoir un rein, mais elle souligne que 'la Lituanie faisant maintenant partie de l'Union européenne, elle est actuellement en pleine évolution. Nous ne sommes pas si mal lotis'. A la question de savoir si les backchich sont monnaie courante dans son service, Svencija répond : 'ce type de favoritisme est impossible ici parce que les profils des donneurs sont très spécifiques'. Sous-entendu, cela se fait ailleurs.

Quant aux archives judiciaires de l'hôpital, elles seraient passées de 0 cas de négligence (à l’époque communiste) à des procès retentissants. Le bureau de Svencija est austère et vide. Un peu plus loin, deux brancardiers franchissent une porte soutenue par des briques et pénètrent dans une pièce dans laquelle des câbles pendent du plafond, comme les guirlandes d'une lointaine inauguration.

A un demi kilomètre de Santariskiu, dans un centre de récupération traumatologique abandonné sur l'autoroute qui part de Vilnius, Ruta, dermatologue, observe que 'le manque de financements obligent à faire un choix parmi les spécialités et incitent à privilégier des disciplines de premier ordre comme la cardiologie', relèguant au second plan toutes les autres. 'Malgré nos compétences et notre bonne volonté, on ne peut pas rivaliser avec le secteur privé qui dispose d'une technologie largement supérieure'."

Système privé: ni alternatif ni complémentaire


"Près du centre historique de la capitale, se détache la silhouette arrondie du 'Medical Diagnostic Centre'. Ses courbes et ses matériaux peints en blanc, orange et bleu - tout le contraire du style 'soviétique' - lui donnent un aspect aérien et gai. Le batiment est petit et totalement aseptisé. Au quatrième et dernier étage, un couloir tubulaire flottant mène au bureau du directeur du centre, considéré comme le meilleur de toute la Lituanie. Au milieu de classeurs qui se marient élégamment avec les étagères, les diplômes accrochés aux murs et trois somptueux pots d'orchidées, Laimutis Paskevicius est d'avis que 'pour pouvoir passer de l'époque soviétique au libéralisme, il faut que les mentalités changent. Rien n'est gratuit...et surtout pas les soins de santé'.

A 39 ans, Paskevicius, est également le directeur de l'Association des hôpitaux privés lituaniens et il considère que dans le cas le de son pays 'la solution réside dans une collaboration entre les deux systèmes'. Paskevicius espère que les rares collaborations privé-public finiront par devenir la norme, dans le cadre du nouveau plan national pour le système médical 2007-2015.

D'ici un an, un dispositif légal pour pouvoir souscrire des assurances privées avec payements mensuels doit également être approuvé. Paskevicius se dit à la fois médecin et 'manager': il a fait de prestigieuses études dans les deux domaines, fermement convaincu que 'les directeurs de centres de soins ne doivent pas seulement être des docteurs, mais aussi des administrateurs'.

Après 14 ans à la tête du Medical Diagnostic Centre, premier centre privé de soins construit au lendemain de l'indépendance de la Lituanie, il accuse l'Etat de discriminer les centres privés au lieu de promouvoir la concurrence, 'ce qui nous pousserait tous à nous perfectionner'. Mais il ne peut dissimuler un geste de résignation lorsqu'il ajoute : 'la technologie arrive rapidement, c'est la mentalité qui tarde à changer'. Sans doute se réfère-t-il à la technologie de son centre qui, suite à un accord avec les fournisseurs, est remplacée tous les deux ans, même si elle ne couvre pas les traitements oncologiques, par exemple. En ce qui concerne les dossiers du centre, ils sont aussi propres et vides que les dix chambres individuelles ou les salles d'opérations stérilisées qui brillent dans la pénombre, tels des plateaux d'un tournage abandonné."

Service d'urgences


"En Lituanie, c'est finalement comme si les hôpitaux publics et privés représentaient deux réalités opposées et inexistantes. Le seul endroit qui semble exister réellement est le service d'urgences de l'hôpital public 'Vilna', parce que là on voit du sang et des gens. A l'intérieur, quelques Lituaniens attendent leur tour, silencieux comme la route en travaux par laquelle ils sont arrivés, avec des regards perdus.

Ici, les draps ont des motifs géométriques grossiers et une couleur terreuse. Entre les taches d'humidité et les portes dépeintes, pendent des dessins d'enfant représentant là un soleil, là un arc-en-ciel, ailleurs des personnages de face avec des regards et des sourires figés. Comme eux, le système de santé lituanien est en attente de traitement."

Source :
http://www.cafebabel.com

Traitement de l'insuffisance cardiaque par pompe artificielle rotative implantable

Chirurgie : traitement de l'insuffisance cardiaque par pompe artificielle rotative implantable permettant le retour à domicile - Institut du thorax - Pr Daniel Duveau et Dr Jean-Christian Roussel


"Si la transplantation cardiaque reste le traitement de référence de l'insuffisance cardiaque avancée, l'inadéquation entre le nombre de patients concernés et le nombre de donneurs disponibles, conduit à développer des alternatives mécaniques à la transplantation cardiaque. Parmi celles-ci, l'implantation d'un ventricule artificiel constitué d'une pompe rotative implantable dans l'organisme du malade, permet de pallier à la défaillance du myocarde pathologique tout en redonnant au patient une grande autonomie. En effet, ce type de pompe est alimenté par une source énergétique portable électrique. Le malade peut alors être rééduqué et réadapté à l'effort, et regagner son domicile. Ces patients récupèrent une autonomie remarquable puisqu'ils peuvent retrouver les gestes de la vie courante, voyager, conduire leur véhicule et même pour certains retrouver une activité professionnelle. Quatre malades ont bénéficié au CHU de Nantes de ce type d'assistance mécanique de leur coeur. Trois d'entre eux vivent ainsi à domicile depuis plusieurs mois."

Source :
RESEAU-CHU Newsletter [resochu@tentelemed.com]
Newsletter N°391 - 06/11/2007

"Le baiser d'Isabelle"

Le baiser d'Isabelle : L'aventure de la première greffe du visage (Broché)
de Noëlle Châtelet (Auteur). Editions du Seuil, octobre 2007

Le monde doit-il boycotter les JO de Pékin ?

Article du Falun Gong Human Rights Working Group (en français) :
==> lire.

==> The "Genocide Olympics", by RONAN FARROW and MIA FARROW (read)

Canada : une greffe coeur-rein à Montréal

"Le 'miraculé' reprend sa vie en main"


"Les dons d’organes font habituellement toute la différence du monde pour les personnes qui en bénéficient. Un résident de Longueuil peut en témoigner. Dany Imbeau-Turcotte doit en effet la vie à une greffe cœur-rein, ainsi qu’à l’expertise médicale de deux hôpitaux montréalais."

"Fruit d’un partenariat entre l’Institut de cardiologie de Montréal (ICM) et l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, cette double transplantation, la première dans l’histoire des deux établissements, a été réalisée avec succès à l’ICM le 12 octobre. Les docteurs Denis Bouchard et Louis P. Perrault, chirurgiens cardiaques de l’Institut de cardiologie, ont d’abord procédé à la greffe cardiaque. Six heures après la première intervention, le Dr Michel Morin, de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, procédait à la greffe rénale. Deux semaines plus tard, le patient regagnait son domicile."

Nouvelle vie

"'C’est une nouvelle vie qui commence', a affirmé au Courrier du Sud Dany Imbeau-Turcotte. Âgé de 29 ans, l’individu n’en est toutefois pas à sa première greffe. En 1991, il avait vu son existence bouleversée par un virus qui avait affecté son cœur et nécessité une première transplantation cardiaque. Après une douzaine d’années de vie active normale, il est déclaré porteur de la maladie du greffon, une complication à long terme associée à sa première transplantation cardiaque. À ce problème s’ajoute une insuffisance rénale causée par la médication consommée au fil des ans. Après un infarctus et deux syncopes, ses médecins décident de le réinscrire en juin dernier sur la liste des personnes en attente de don d’organes."

Quatre mois d’attente

"Il aura fallu moins de quatre mois d’attente avant que les médecins spécialistes puissent trouver des organes disponibles et compatibles. À l’instar des autres individus greffés, le Longueuillois ne connaît toutefois pas l’origine des organes dont il est l’héritier. 'Avant l’opération, on signe un consentement de confidentialité pour n’avoir aucune information à ce sujet, parce que certaines personnes pourraient être déstabilisées par ces informations, ajoute-t-il. Ce que je sais, c’est que la greffe provient de la même personne, ce qui limite les possibilités de rejets.' Dans une forme physique impressionnante, considérant la nature de l’intervention subie, Dany Imbeau-Turcotte confirme qu’il s’adonne à la marche régulièrement, au vélo stationnaire ainsi qu’au magasinage."

Un système de santé exemplaire

"Trois semaines après sa double transplantation, l’homme n’a que de bons mots pour le système de santé québécois. 'On le décrit souvent comme surchargé, mais dans mon cas, il a été exemplaire, tant au point de vue humain que technique', conclut-il. Travailleur de l’industrie de la construction, le 'miraculé' de la médecine entend retourner l’an prochain sur les bancs d’école afin d’exercer un métier physiquement moins exigeant pour l’avenir."

Source :
http://www.hebdosquebecor.com
Article de Steeve Mercier

Contre la pénurie d’organes, 7 pays européens s’allient

"Dans un contexte persistant de pénurie d’organes l’Allemagne, l’Espagne, la France, la Hongrie, l’Italie, le Portugal et le Royaume-Uni se sont rassemblés au sein du projet 'Alliance O'. Ils viennent de présenter leurs 7 recommandations pour faire progresser la greffe d’organes en Europe."


"Trois années de travail pour un livre blanc. Le principal objectif de l’Alliance en fait, est de coordonner les programmes nationaux et régionaux de chacun des pays concernés. Notamment pour augmenter le nombre de donneurs (décédés et vivants) mais aussi pour améliorer l’équité et l’efficacité des règles de répartition.

Leurs recommandations concernent également la recherche fondamentale et les procédures d’assurance qualité. Autre cheval de bataille, les aspects éthiques et légaux du prélèvement et de la greffe. Un point capital pour les membres de l’Alliance. Enfin tous sont tombés d’accord pour améliorer les méthodes d’évaluation des pratiques."

Source :
Alliance-O, 24 octobre 2007
Copyright 1996-2007 Destination Santé SAS

CellCept accroît le risque de fausse couche et de malformation

Roche/FDA : Washington/Zurich (AWP) - "Le médicament Roche CellCept pourrait accroître le risque de fausse couche et de malformation du foetus chez les femmes enceintes. C'est ce que déclare la FDA, l'autorité sanitaire US, dans un avenant à ses avertissements 'Black Box', récemment publié sur le site internet de la FDA."

"Les femmes concernées devraient utiliser des moyens de contraception, ajoute la FDA. CellCept est utilisé, en combinaison avec d'autres médicaments, pour combattre le rejet d'organes transplantés, notamment pour les greffes du rein, du foie et du coeur. Les données du National Transplantation Pregnancy Registry (NTPR) indiquent que sur 18 enfants nés vivants de patientes traitées, quatre présentaient des malformations (22 pour cent), alors que 15 grossesses ont donné lieu à une fausse couche."

Source :
(AWP/30 octobre 2007 08h54)
http://www.romandie.com

Agence de la biomédecine : rapport annuel 2006 – Bilan des activités

"L’Agence de la biomédecine vient de rendre public son rapport annuel d’activité 2006, premier exercice plein de l’Agence, marqué en particulier par le décret du 6 février 2006 lui donnant compétence pour délivrer les autorisations de recherche sur les embryons et les cellules souches embryonnaires."


Recherche sur l’embryon
"Le rapport rappelle que l’obtention de cellules souches embryonnaires implique la destruction de l’embryon, actuellement au cinquième jour après la fécondation, d’où les interrogations éthiques. En 2006, 30 autorisations de recherche ont été données à 14 équipes. En comptant les travaux autorisés dans le cadre du dispositif transitoire mis en place par la loi de 2004 (autorisation à titre exceptionnel d’importation d’embryons pour la recherche), 32 protocoles de recherche et 70 autorisations ont été accordées en 2 ans. Le rapport détaille tous ces protocoles de recherche dont l’un établit des modèles hommes/souris afin d’étudier l’infection par le VIH. La première publication des résultats d’une de ces équipes qui travaille sur la différenciation des cellules souches embryonnaires en cellules cardiaques est intervenue en juin 2006, dans la revue Stem Cells, se félicite Carine Camby, directrice générale de l’Agence."

Prélèvement d’organe à cœur arrêté
"Les premiers prélèvements sur donneurs à cœur arrêté ont été réalisés en 2006. Afin d’augmenter le nombre d’organes disponibles pour les greffes, le prélèvement d’organes sur des sujets 'à cœur arrêté', c’est-à-dire décédés d’un arrêt cardio-circulatoire et non par mort encéphalique, est possible depuis le décret du 2 août 2005, qui autorise en particulier les équipes médicales à mettre en place des moyens de préservation des organes en attendant l’entretien avec les proches. Fin 2005, le protocole concernant le prélèvement de reins sur patients décédés à cœur arrêté a été validé et 9 sites hospitaliers volontaires en testent la faisabilité (La Pitié, Bicêtre, Saint Louis, Lyon, Nancy, Strasbourg, Marseille, Nantes et Bordeaux). En décembre 2006, un premier prélèvement à cœur arrêté s’est déroulé avec succès aux Hospices civils de Lyon. Plusieurs autres ont suivi à Lyon, Paris et Angers. En 2007, le prélèvement de foie devrait également démarrer, après élaboration d’un protocole médical."

Greffe de sang de cordon
"Si l’augmentation du nombre de greffons de sang placentaire se poursuit, avec un objectif de doublement rapide du nombre d’unités conservées, les chiffres sont encore très modestes : 5 737 unités de sang placentaire sont actuellement conservées en France, dont 626 nouvelles en 2006, alors que 252 000 unités sont conservées dans l’ensemble des banques internationales. Le rapport souligne pourtant que 'les perspectives thérapeutiques se sont considérablement élargies en matière de greffe de sang placentaire, aussi le nombre croissant de greffes de sang placentaire chez l’adulte impose l’actualisation de la stratégie de développement du réseau français de sang placentaire'."

Diagnostic préimplantatoire
"En 2005, 193 couples ont été pris en charge, dans les trois centres autorisés de Paris, Montpellier et Strasbourg, 134 transferts d’au moins 1 embryon indemne de la maladie ont été recensés, et 32 femmes ont accouché de 39 enfants nés vivants."

Interruption médicale de grossesse
"6441 interruptions médicales de grossesse (IMG) ont été réalisées en 2005, soit une augmentation de 7,5 pour cent par rapport à 2004. 60 pour cent de ces IMG sont pratiquées avant 22 semaines d’aménorrhée et 6,5 pour cent au delà de 31 semaines d’aménorrhée. Malgré la délivrance d’une attestation d’interruption médicale de grossesse, 411 couples ont souhaité poursuivre la grossesse : 56,1 pour cent des grossesses ainsi poursuivies ont donné un enfant vivant au dernier suivi, 15,2 pour cent, sa mort fœtale in utero et 28,7 pour cent, sa mort néonatale précoce ou tardive."

Les chiffres de l’AMP avec donneur
"En 2005, 19 026 enfants sont nés des techniques d’AMP, ce qui représente 2,4 pour cent des 807 400 naissances enregistrées en France, soit 1 enfant sur 40. Parmi eux, 1 enfant sur 625 né en 2005 a été conçu avec tiers donneur (317 avec don de sperme dans le cadre d’une fécondation in vitro, 900 enfants après insémination artificielle avec sperme de donneur, soit 11 pour cent de la totalité des inséminations artificielles réalisées en 2005 et 100 avec don d’ovocyte."

Embryons stockés
"Au 31 décembre 2005, 141 460 embryons étaient conservés dont plus de 55 000 (39,3 pour cent) 'sans projet parental' connu et donc a priori 'disponibles' pour la recherche."

Copyright www.genethique.org

Le décès de son fils Xavier permet de sauver six vies

"Encore bouleversée par le décès de son fils Xavier, Guylaine Turcotte apaise son deuil en sachant que d'autres enfants continuent de vivre, grâce au don d'organes."

"Le 1er juin 2006, Xavier, 3 ans et 8 mois, se noie accidentellement dans la piscine familiale de St-Adelme, près de Matane. 'Son père et moi on s'entend pour faire le don de ses organes. Il y a d'autres enfants à sauver', relatet-elle. Le coeur, le foie, les reins et les yeux sont rapidement prélevés. 'Quand l'accident est arrivé, je ne voulais pas que sa vie s'arrête là', confie aujourd'hui la maman originaire de Québec.

L'enfant a été adopté à 10 mois au Cambodge, en juin 2003. 'Il m'a donné la joie d'être mère. Un mois après son décès, son p'tit coeur, son foie et ses reins ont été greffés avec succès. Ses yeux ont trouvé de nouvelles choses à voir chez deux enfants. Il a sauvé six personnes, dont une petite fille qui a reçu son coeur. Elle était condamnée. Le 4 juin 2006, elle a repris vie. J'ai toujours rêvé d'avoir une fille. En elle, Xavier continue de grandir. Son coeur a eu 5 ans', se console Guylaine qui prône l'importance du don d'organes à tous âges et qui a communiqué avec le JOURNAL pour partager son témoignage."

Québec-Transplant
Mme Turcotte souligne l'importance de Québec-Transplant qui est mandaté par le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec pour coordonner les activités reliées à l'identification des donneurs potentiels, les prélèvements et l'attribution des organes aux personnes nécessitant une greffe.


Source :
http://www.hebdosquebecor.com
Articel d'Ernie Wells