Merci de ne PAS poster de messages concernant la vente d'un organe et comportant des coordonnées téléphoniques, e-mail, etc. La loi française interdit la vente d'organes.

Des vaisseaux sur mesure

"Des chercheurs de la société californienne Cytograft ont réussi à fabriquer des veines à partir des propres tissus du malade. Nicolas L'Heureux et Todd McAlister, les 2 chercheurs, ont prélevé de la peau et des veines superficielles de leurs patients. De ces tissus, ils ont récolté des fibroblastes et des cellules endothéliales. Ces cellules ont ensuite été mises en culture pour obtenir un tissu pouvant s'enrouler comme du papier de cigarettes afin de créer une veine ou une artère. S'agissant d'un tissu autologue, on évite ainsi tout risque de rejet."
Copyright genethique.org
"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Figaro (Jean-Michel Bader)

Alliance O : les recommandations de 7 pays européens pour lutter contre la pénurie d'organes

==> http://www.gazettelabo.fr/2002breves/1007/alliance.htm

La prise en charge précoce des accidents vasculaires cérébraux

Rapport du Sénat et de l'Assemblée Nationale :
Office parlementaire d'évaluation des politiques de santé : RAPPORT sur la prise en charge précoce des accidents vasculaires cérébraux, par M. Jean BARDET, Député.

Cet Office est composé de : MM. Pierre Méhaignerie, président, M. Gérard Bapt, Mme Jacqueline Fraysse, MM. Jean Bardet, Jean-Pierre Door, Marc Bernier, Yves Bur, Bernard Debré, Mme Michèle Delaunay, M. Philippe Nauche, Mme Dominique Orliac, M. Jean-Luc Préel, députés

MM. Nicolas About, premier vice-président, Gilbert Barbier, Jean-François Picheral, Jean-Pierre Godefroy, Alain Vasselle, Paul Blanc, Bernard Cazeau, Gérard Dériot, Jean-Claude Etienne, Guy Fischer, Dominique Leclerc, Alain Milon, sénateurs.

==> Rapport N° N° 475 - SÉNAT : DEUXIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE 2006-2007, Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 27 septembre 2007 : lire.

Source :
http://www.assemblee-nationale.fr

Des cellules souches adipeuses et stomacales

"Selon une étude, parue dans l'Experimental Neurology, l'équipe du Dr Paul Kingham (Center for Tissue Regeneration - Manchester - Royaume-Uni) a isolé des cellules souches de tissus graisseux d'animaux adultes. Les chercheurs ont ensuite réussi à transformer ces cellules graisseuses en cellules nerveuses. Ils espèrent pouvoir utiliser ces cellules pour réparer des membres et des organes abîmés."


"Par ailleurs, des chercheurs de la Clinique orthopédique universitaire d'Heidelberg ont identifié un facteur de croissance favorisant la transformation de cellules souches adipeuses, prélevées par liposuccion, en cellules cartilagineuses.

Enfin, des chercheurs du Medical School de l'Université du Michigan, viennent de prouver l'existence de cellules souches stomacales, à partir de l'étude d'estomacs de souris. 'Avant ces travaux, nous savions que des cellules souches existaient dans l'estomac, mais nous n'avions pas les moyens de les identifier précisément. Il n'existait pas de marqueur ou de tag efficace', explique Deborah Gumucio, biologiste et co-auteur de l'étude parue dans Gastroenterology. Les recherches menées sur ces cellules stomacales devraient permettre de mieux comprendre les cancers de l'estomac, par exemple, et peut-être, un jour, d'envisager des solutions thérapeutiques."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
www.telegraph.co.uk (Roger Highfield) 18/10/07 - BioEdge 24/10/07 - BE Allemagne 27/09/07 - SpectroSciences 25/10/07

La xénogreffe

Qu'est-ce que la xénogreffe ? Cette technique n'est-elle pas un espoir
pour tous les patients en attente de greffe d'organes ?
"Il s'agit de prélever des cellules, du tissu ou un organe sur un animal pour les greffer sur un humain. Non, ce n'est pas aussi simple. Un organisme reconnaît la partie greffée comme ne lui appartenant pas et déclenche une réaction de rejet. Cette réaction se produit même si l'organe appartient à un autre individu de la même espèce. A plus forte raison d'une espèce différente. L'animal le plus utilisé actuellement est le cochon. Pour résoudre les problèmes de rejet, il y a d'une part les médicaments anti-rejet, qui affaiblissent le système immunitaire du patient receveur d'organe et, d'autre part, l'utilisation de cochons génétiquement modifiés, intégrant des gènes humains. Pour autant, les cochons restent des cochons. Même si la greffe réussit, beaucoup s'inquiètent du risque que représente la possible introduction accidentelle d'un virus du cochon dans l'organisme humain. Tous les animaux, y compris l'homme, hébergent des virus endogènes qui ne deviennent pas pathologiques. Pourtant, un virus inoffensif pour l'espèce qui l'héberge peut devenir dangereux s'il est amené à infecter une autre espèce. Ceci est une des explications de l'apparition du virus du SIDA, qui serait apparenté à un virus endogène de singe. Un virus introduit au cours d'une xénogreffe pourrait muter et devenir dévastateur. Ce n'est qu'un risque, mais il est bien réel."

Source :
http://www.mediaslibres.com/tribune/index.php/2007/10/25/353-comite-scientifique-pro-anima

France : 1ère lignée de cellules souches embryonnaires humaines

"Les quotidiens La Croix et Le Figaro reviennent dans leur édition du jour sur la création en France de la 1ère lignée de cellules souches embryonnaires humaines (cf Synthèse de presse du 08/10/07). Celle-ci a été obtenue à partir d'embryons issus d'une fécondation in vitro et porteurs d'anomalies chromosomiques (trisomie 1 et monosomie 21), identifiées lors d'un diagnostic pré-implantatoire (DPI)."

"Le journal La Croix précise que 38 couples ont été sollicités pour donner leurs embryons. Trois ont refusé, dont deux, pour des raisons religieuses, parce qu'ils sont musulmans.
Annelise Bennaceur, directrice de l'équipe de l'université Paris-Sud explique que le travail était d'autant plus difficile que l'on partait d'embryons anormaux. 'Nous avons voulu partir de quelque chose de difficile, mais éthiquement irréprochable', précise-t-elle.
Les travaux ont été menés par l'équipe de l'université de Paris-Sud XI, spécialiste de la culture des cellules embryonnaires et par celle de l'hôpital Antoine Béclère de Clamart qui travaille sur l'embryon.
Les chercheurs ont d'abord obtenu de cinquante à soixante cellules, mais, aujourd'hui ils en possèderaient plusieurs milliards toutes identiques et pluripotentes.'C'est tout un art de réussir à faire pousser de telles cellules, de les maintenir en vie et de les rendre immortelles', explique Annelise Bennaceur. L'équipe souhaite aussi constituer des lignées à partir d'embryons normaux.
Les chercheurs auraient réussi à faire se différencier certaines de ces cellules en cellules de myocarde, en cellules du sang et en cellules nerveuses. Ces dernières seront mises à la disposition du Pr Marc Peschanski du Génopole d'Evry."
Copyright genethique.org
"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Figaro (Catherine Petitnicolas) 24/10/07- La Croix (Marianne Gomez) 24/10/07

Le généticien Axel Kahn : portrait

Dossier sur le généticien Axel Kahn, sur Futura-sciences :
==> lire.

Le business des tests génétiques

Le Monde consacre un dossier au business des tests ADN. En 2006, le marché mondial du diagnostic in vitro (DIV) représentait plus de 30 milliards d'euros.
"Outre les acteurs du système de soin, les principales cibles de ce marché sont des particuliers, des magasins, des écoles ou encore des entreprises. De plus en plus de patients notamment se tournent vers les tests en vente libre.

Les DIV reposent à la fois sur des techniques traditionnelles d'analyse (hématologie, immunologie, biochimie, microbiologie...) et sur deux techniques plus récentes en plein essor : les tests de glucose et le diagnostic moléculaire. Les tests moléculaires (ou génétiques) étudient et mesurent les variations et mutations du matériel génétique humain. Ils représentent 20 pour cent du marché mondial et croissent chaque année de 12 à 15 pour cent. Ces tests sont utilisés dans la médecine de pointe, dans la lutte contre le bioterrorisme, l'alimentation ou encore la santé publique mais, surtout, de plus en plus, dans le développement de nouveaux médicaments ciblés qui ouvrent la voie à la médecine personnalisée. Ces tests génétiques devraient permettre d'élaborer des médicaments sur mesure.

Le quotidien cite l'exemple d'une entreprise de diagnostic génétique, Labgenetics, implantée à Madrid et à Mexico, au 'business florissant'. Equipée de son propre laboratoire d'analyse génétique, Labgenetics propose, via Internet et en espagnol, anglais, français et portugais, deux sortes de diagnostic génétique, aux particuliers et aux professionnels. Les premiers tests ont une finalité médicale : ils permettent de détecter une prédisposition à telle ou telle maladie (Alzheimer, Parkinson...). Les seconds, qui représentent les 3/4 des demandes des particuliers, concernent la paternité. Quant aux professionnels qui s'intéressent à de tels tests, il s'agit en grande majorité de détectives privés. Labgenetics affirme en revanche ne pas traiter avec les compagnies d'assurance. 'Nous ne faisons de diagnostic génétique prédictif que pour des personnes qui se présentent volontairement, et elles doivent manifester leur consentement éclairé', assure M. Puente, directeur technique de l'entreprise, qui se réjouit de ne pas connaître les conséquences de ces tests chez les demandeurs. En 2007, l'activité de Labgenetics a augmenté de 40 pour cent par rapport à 2006 et son chiffre d'affaires est estimé à 400 000 euros.

En 2005, les 10 premiers producteurs de DIV ont réalisé 80 pour cent du chiffre d'affaires mondial (contre 60 pour cent il y a 20 ans). Quelques géants de l'industrie pharmaceutique - dont Roche, Siemens, General Electric Healthcare - concentrent le marché entre leurs mains. Laboratoires pharmaceutiques et spécialistes de l'imagerie médicale se battent à coup de milliards autour d'un nouveau concept : la médecine personnalisée. Pourtant, nombreux sont ceux qui ne croient pas en cette stratégie de développement : 'les points de convergence réels entre la pharmacie et le diagnostic se comptent, selon eux, sur les doigts d'une main', préférant parier sur la stratégie du 'blockbuster', c'est-à-dire celle du médicament pour tous vendu à bas prix.

En France, la loi de bioéthique de 2004 autorise le recours aux tests génétiques dans un cadre médical ou de recherche scientifique. Ces tests ne peuvent être prescrits que par un médecin et nécessitent un 'consentement éclairé' préalable de la part du patient. Les résultats de ces tests doivent enfin être rendus et expliqués par le médecin prescripteur. La législation prévoit aussi que l'Agence de la biomédecine agrée les médecins et les pharmaciens qui pratiquent ces tests, mais le décret n'est pas encore sorti.

Pour Carine Camby, directrice de l'Agence de la biomédecine, ces tests génétiques posent deux problèmes majeurs : la compréhension par les utilisateurs de ces tests difficiles à interpréter ; et leur disponibilité croissante via Internet. Mais, s'il semble impossible d'endiguer un tel développement sur Internet, il serait souhaitable d'en limiter les effets pervers en les assortissant d'un accompagnement médical. Cet accompagnement est d'autant plus nécessaire que la fiabilité de ces tests n'est pas garantie : aucune évaluation n'est en effet préalablement nécessaire à leur mise sur le marché. Enfin, un autre problème se pose, les résultats de ces tests peuvent intéresser les membres de la famille concernée... Entre secret médical et droit à l'information, Carine Camby propose de s'appuyer sur le discernement des professionnels.

Pour conclure, Jean-Jacques Cassiman, professeur de génétique humaine à la faculté de médecine de l'Université catholique de Louvain en Belgique, estime le chiffre d'affaires potentiel du marché des tests génétiques en Europe entre 900 000 euros et 28 millions d'euros par million d'habitants, 'selon l'ampleur des prescriptions des professionnels de santé'."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Monde (Yves Mamou, Cécile Chambraud, Claudine Mulard, Paul Benkimoun) 23/10/07

La génétique rebat les cartes de l'industrie pharmaceutique

"L'utilisation de tests génétiques dans le cadre de la politique d'immigration pourrait avoir des conséquences inattendues. Au-delà de la polémique politique, juridique et morale, le débat contribue peut-être à familiariser la population avec un outil dont on commence à peine à percevoir les effets de régulation sociale. Un pur bénéfice pour les entreprises qui conçoivent et fabriquent les équipements, kits et produits chimiques destinés à analyser les fluides et les tissus issus du corps humain."

"La nécessité de comprimer les dépenses de santé, en ciblant mieux les prescriptions et en tentant d'associer un médicament à des catégories précises de patients, donne en effet une place croissante au diagnostic in vitro (DIV) : d'ores et déjà les résultats de ce type d'examen influent sur 70 pour cent des décisions médicales. Le DIV a représenté un marché mondial de plus de 30 milliards d'euros en 2006, selon les chiffres fournis par l'Association des fabricants de diagnostic européens (Edma).

Les diagnostics in vitro sont restés longtemps confinés aux laboratoires. En Europe, ses utilisateurs demeurent avant tout les patients, les médecins, les autorités de santé, et les organismes d'assurance-maladie publics ou privés. Aux Etats-Unis aussi, l'essentiel du marché est réalisé entre acteurs du système de soins. Mais d'autres utilisateurs - particuliers, magasins, écoles, entreprises... - ont fait leur apparition. Un nombre croissant de patients se montrent intéressés par l'achat de tests en vente libre, dont chacun est seul à connaître le résultat (tests de grossesse, par exemple). Les assureurs encouragent également les patients américains à recourir spontanément à ces 'autotests' dans la mesure où cela les dispense de rembourser une facture issue des centres de soins spécialisés. Enfin, la montée en puissance de maladies chroniques comme le diabète donne un coup de fouet aux outils personnalisés de mesure du taux de glucose. Quand on sait que l'Organisation mondiale de la santé prévoit 300 millions de diabétiques à l'horizon 2025, on mesure l'importance du chiffre d'affaires futur..."
DE NOUVELLES PERCÉES

"L'essentiel du marché du diagnostic in vitro utilise encore les techniques traditionnelles d'analyse : hématologie, immunologie, biochimie, microbiologie, etc. Mais deux domaines tirent tout le secteur : les tests de glucose (12 pour cent) dont on vient de voir l'importance, et le diagnostic moléculaire.

Les tests moléculaires (ou génétiques) qui représentent déjà 20 pour cent du marché mondial ont pour but d'étudier et mesurer les variations et mutations du matériel génétique humain, quand le médecin soupçonne qu'il est à l'origine de maladies ou de désordres physiologiques. 'Ce segment de marché est en hausse rapide et croît de 12 à 15 pour cent par an, alors que le reste du marché diagnostic ne croît que de 2 pour cent à peine par an. La biologie moléculaire a ouvert la voie à de nouvelles percées thérapeutiques contre des maladies mortelles comme le cancer et certaines maladies génétiques', indique Alain Gilbert, directeur associé de la société de conseil Bionest Partners.

Outre la médecine de pointe (prédispositions aux cancers, aide à la transplantation d'organes, etc.), le diagnostic moléculaire trouve des applications dans la médecine légale, la lutte contre le bioterrorisme, l'alimentation et la santé publique. Surtout, l'industrie pharmaceutique en a fait un outil de développement de nouveaux médicaments mieux ciblés.

Parmi les technologies qui dynamisent ce secteur, on peut citer les puces à ADN (mais aussi à nucléotides et à protéines) dont les ventes ont dépassé le milliard de dollars en 2006. Ces instruments, qui tiennent dans la paume de la main, permettent d'effectuer un nombre toujours plus important de tests en simultané et jouent un rôle-clé dans de nouvelles disciplines comme la protéomique (sciences de protéines), et dans les applications de la génomique à l'analyse des pathologies, autrement dit la pharmacogénomique.

Le marché de la pharmacogénomique est considéré comme le plus prometteur par l'industrie pharmaceutique par les avancées qu'il ouvre dans la médecine personnalisée. A l'heure actuelle, la plupart des médicaments sont vendus à des populations globales de malades sans possibilité de les cibler avec précision. Les tests génétiques devraient, à l'avenir, permettre de déterminer les sous-groupes de patients éligibles à tel ou tel médicament avec des chances de guérison proches de 100 pour cent. Ces produits se comptent encore sur les doigts d'une main, mais les laboratoires pharmaceutiques les plus en pointe sur le sujet obtiendront des autorités sanitaires les meilleurs prix au moment des autorisations de mise sur le marché. C'est le marché du médicament dans son ensemble qui attend ainsi de l'usage croissant des tests génétiques les plus amples résultats."

Article d'Yves Mamou
LE MONDE ECONOMIE

Canada : une personne atteinte d'une leucémie en attente de greffe de moelle

"Daniel Richer a besoin d’une greffe de moelle osseuse, sinon il risque de mourir de la leucémie qui l’affecte depuis décembre dernier. Daniel Richer lance un appel de détresse pour trouver un donneur de moelle osseuse. Sans cette greffe, le cancer qui le ronge depuis décembre menace de l'emporter bientôt.
'C'est ma seule chance de m'en sortir. Sans ça, on va me mettre sur les soins palliatifs. Ils ne me donnent que quelques mois à vivre', dit l'homme de 45 ans rencontré dans sa chambre de l'hôpital Charles-LeMoyne."

"En décembre dernier, le ciel lui est tombé sur la tête lorsqu'il a appris qu'il souffrait d'une forme de leucémie très agressive.
Très tôt, la greffe de cellules souches contenues dans la moelle osseuse est devenue la seule solution. La banque mondiale de cellules souches qui contient le profil génétique de plus de 12 millions de donneurs potentiels n'a pas permis de trouver la perle rare.
Les traitements de chimiothérapie qu'il a subis n'ont pas permis de le guérir. 'Je ne me sens pas malade. Je suis comme un char qui rouille par en dedans', illustre-t-il."

Sensibiliser les gens
"Comble du malheur, ses deux soeurs et son frère ne sont pas compatibles pour une greffe. Environ le quart des dons proviennent de la famille immédiate. Daniel Richer tente maintenant de convaincre des cousins et des amis de s'inscrire dans l'espoir de trouver un donneur. Il les appelle au téléphone où qu'ils soient dans la province, de Shawinigan à Québec en passant par Montréal. 'Je veux sensibiliser les gens. Avant d'être malade, je connaissais les greffes d'organes, mais pas de moelle osseuse', dit-il. 'Il faut qu'ils comprennent qu'un jour ça pourrait être leur tour.'"

Peu de donneurs
"Or, même s'ils sont plus de 15 000 Québécois sur la liste des donneurs potentiels, très peu le font directement pour un inconnu. L'an dernier, seulement sept personnes ont fait un tel don. 'Il y en a beaucoup qui ne sont plus sûrs quand arrive le temps du don. Il faut beaucoup d'altruisme', dit Diane Roy, directrice du registre des donneurs de cellules souches à Héma-Québec."

Source :
(Journal de Montréal) Éric Yvan Lemay
Le Journal de Montréal
Copyright 1995-2005 Canoë inc.

Un congrès sur les cellules de sang de cordon

"Du 19 au 21 octobre s'est tenu à la Maison de la Chimie, à Paris, un congrès sur 'les applications biologiques et cliniques des cellules de sang de cordon'. Ce congrès était organisé par l'Ecole européenne d'hématologie (ESH), Eurocord (registre internationale sur la greffe de sang de cordon), Netcord (réseau en ligne sur les cellules de sang de cordon), le Groupe européen pour la greffe de sang et de moelle osseuse (EBMT) et le UT MD Anderson Cancer Center. Le Congrès était présidé par E. Gluckman (France), G. Kögler (Allemagne), E.J. Shpall (USA) et W.E. Fibbe (Pays-Bas).
Lors de la 1ère session, vendredi matin, dirigée par G. Kögler, signalons l'intervention de M. Ratajczak (USA) sur les potentialités des cellules de sang de cordon qui s'avèrent très proches de celles des cellules souches embryonnaires et l'intervention de G. Kögler sur les caractéristiques de fonctionnement des populations de cellules souches du sang de cordon.

Samedi matin avait lieu l'intervention de E. Gluckman sur les propriétés immunologiques de ces cellules suivie d'une session sur les résultats cliniques (J. Wagner). Détaillant ces résultats, J. Kurtzberg (USA) parlait des greffes de cellules non apparentées du sang de cordon dans les désordres héréditaires et V. Rocha (France) faisait une comparaison entre la greffe de sang de cordon et les autres types de cellules souches.

L'après midi, au cours de la session dirigée par H.E. Broxmeyer sur le développement des cellules du sang de cordon 'ex vivo', W. Piacibello (Italie) intervenait sur les différentes facettes du développement du sang de ces cellules.

Dimanche, T. Lapidot (Israël) parlait des mécanismes régulant la localisation des cellules souches, leur rétention et leur mobilisation et F. Frassoni (Italie) intervenait sur les greffes de cellules de sang de cordon effectuées directement dans la moelle osseuse.

Enfin, la dernière session abordait plus particulièrement la mise en place des banques, de leur organisation et de leurs aspects règlementaires, T. Takahashi (Japon) citant le développement d'une de ces banques au Japon."

Copyright genethique.org

Tests ADN : la commission mixte paritaire a statué

"La commission mixte paritaire s'est réunie hier, mardi 16 octobre, pour examiner les dispositions du projet de loi sur l'immigration. Elle a adopté le texte dans sa version issue des travaux du Sénat (cf. Synthèse de presse du 04/10/07).

Le décret d'application du dispositif devrait être soumis pour avis au Comité national consultatif d'éthique (CCNE), qui avait critiqué cette mesure, le 4 octobre (cf. Synthèse de presse du 5/10/07).

La commission mixte paritaire a adopté les dispositions suivantes :

Le test sera proposé dans les 20 pays où les faux actes d'état civil sont très fréquents.

L'ADN du demandeur ne pourra être comparé qu'à celui de la mère, et l'ADN du père ne sera examiné qu'en cas de décès de celle-ci.

Le tribunal de grande instance de Nantes devra donner son accord pour chacun des tests.

Les analyses seront payées par l'Etat quelle qu'en soit l'issue.

Institué pendant dix-huit mois, le projet sera ensuite évalué par une commission indépendante, comprenant le vice-président du Conseil d'Etat et le premier président de la Cour de cassation. Le Parlement se prononcera alors sur l'opportunité de le proroger."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Figaro (Guillaume Perrault) 17/10/07 - La Croix (Bernard Gorce, Solenn de Royer) 17/10/07

Pénurie d'organes au Japon

Une étude menée à l’occasion des dix ans de la loi sur le don d’organe révèle que le manque d’organes à transplanter dans l’archipel est directement imputable aux hôpitaux.


"Hors les raisons religieuses (la transplantation est considérée comme contraire à la pensée bouddhiste) ce sont les hôpitaux qui sont le principal frein au développement du don d'organe dans le pays.

La raison de cette frilosité de la part des médecins tient au seul fait que lorsqu'un patient est déclaré en état de mort cérébrale, la procédure administrative pour le prélèvement d'organes est si lourde que les médecins préfèrent attendre que le malade ait rendu son dernier souffle ...

Par exemple, en 2005, sur 30 000 décès, dans 5 500 cas le patient était en état de mort cérébrale cependant les hopitaux n'en n'ont declaré que 1 600.

De ce fait, le pays connaît une véritable pénurie d'organes. Par exemple, toujours en 2005, on ne recense que huit transplantations en provenance d'un donneur en état de mort cérébrale.

Ainsi, au cours des dix dernières années, seuls soixante et un patients ont été déclarés en mort cérébrale. Du coup, ce ne sont que quarante huit coeurs et quarante-quatre foies qui ont pu être transplantés !

Ce qui ouvre la porte à tous les trafics.

Ces derniers mois, on a assisté à une série de scandales touchant des transplantationq d'organes. Ainsi, par exemple dans un cas le 'don' était en fait le remboursement d'une dette. Dans une autre affaire, le médecin peu scrupuleux transplantait des organes malades juste pour satisfaire ses patients...

Du coup, de nombreux Japonais se tournent vers l'étranger pour recevoir une greffe. Le problème de cette méthode est que leur destination privilégiée est l'Asie du sud-est. Dans cette partie du monde, l'origine des organes n'est pas toujours claire.

D'autres malades se tournent vers la Chine. Pour une somme rondelette, 40 000 euros les reins et le double pour un foie par exemple, des médecins chinois peuvent vous procurer tous les organes nécessaires. Le secret chinois réside dans le fait que, depuis le années 80, Pékin prélève les organes des condamnés à mort.

Officiellement, la vente d'organe est interdite en Chine. Mais comme souvent la réalité est bien différente.

Le gouvernement japonais de son côté s'alarme de ce nombre croissant de patients désespérés qui tentent leur chance à l'étranger. D'autant que le décès du patient à son retour de Chine n'est pas une chose rare.

Cependant, comme le soulignent les japonais transplantés en Chine, le gouvernement ne peut rien faire contre le désespoir et la souffrance des malades. Tant qu'il ne fera rien pour encourager les dons au Japon, les gens se tourneront vers des solutions alternatives."

Source :
http://www.aujourdhuilejapon.com
"Pénurie d’organe : la faute aux hôpitaux", article de Jean-Paul Porret (Aujourd'hui le Japon)

I-Stem et les cellules embryonnaires

Libération consacre un large dossier au laboratoire I-Stem (Institut des cellules souches pour le traitement et l'étude des maladies monogéniques), premier laboratoire français travaillant sur les cellules souches embryonnaires humaines, récemment inauguré (cf. Synthèse de presse du 17/09/07).


"Dirigé par Marc Peschanski, neurobiologiste pionner dans les greffes de neurones fœtaux, I-Stem a pour but de 'découvrir des traitements pour des maladies génétiques comme la mucoviscidose, les myopathies, Huntington'. Les chercheurs étudient les cellules souches adultes issues de tissus sains et malades et celles issues d'embryons sains et malades pour tenter de comprendre l'évolution de la maladie et de mettre au point des thérapies.

Marc Peschanski explique ensuite largement l'origine du projet I-Stem : 'ce projet m'est venu à l'esprit en 2002. J'avais alors démontré qu'on pouvait améliorer l'état des maladies de Huntington en leur greffant des neurones de fœtus issus d'interruptions de grossesse'. Pour pallier le manque de cellules fœtales disponibles, il pense alors aux cellules souches embryonnaires, qui peuvent être mises en culture et différenciées in vitro - non sans difficultés.

Trois chercheurs, Annelise Bennaceur, Nelly Frydman et Gérard Tachdjian (Inserm), viennent d'obtenir la première lignée française de cellules souches embryonnaires (cf. Synthèse de presse du 08/10/07).

En 2002, la législation française interdit la recherche sur les embryons. Votée en 2004, la révision des lois de bioéthique autorise par dérogation cette recherche sur les embryons dits 'surnuméraires'. Le 1er janvier 2005, I-Stem peut ouvrir ses portes. Anselme Perrier, auteur d'une découverte sur la différenciation des cellules souches en neurones, puis Michel Pucéat, qui a montré que les cellules souches embryonnaires humaines pouvaient se différencier en cellules cardiaques dans les cœurs défaillants de rats (cf. Synthèse de presse du 13/06/07), ont rejoint l'équipe d'Evry.

Aujourd'hui, I-Stem dispose de 'six lignées de cellules souches embryonnaires normales et deux lignées issues d'un embryon porteur de maladie (Huntington et une myopathie)'.

Doté de 7 millions d'euros en 2005, pour deux ans, I-Stem est soutenu par l'Inserm, l'Association française contre les myopathies (AFM) et l'université d'Evry.

En Californie, la recherche sur les cellules souches embryonnaires devrait recevoir trois milliards de dollars pour 10 ans."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Libération (Corinne Bensimon) 16/10/07

Deuxième greffe du visage en France (suivi)

Cette greffe partielle du visage avait été réalisée en février 2007 par le professeur Lantiéri, au CHU Henri-Mondor de Créteil. C’était la troisième transplantation faciale dans le monde, et la deuxième en France. Le patient était atteint de la maladie de Von Recklinghausen, une pathologie déformant le visage, identique à celle dont souffre le héros du film 'Elephant Man'.

Le patient et le Professeur Lantiéri sont interviewés sur France 5 (Le Magazine de la Santé), au cours de l'émission du 11/10 : "Soigner par la lumière".

==> Voir la vidéo.

A propos du don d'organes

"La Fondation Greffe de vie a organisé ce week-end une campagne baptisée 'Don d'organes, une pensée pour y penser', afin de sensibiliser la population sur cette question. Les organisateurs ont créé des 'jardins éphémères' dans plusieurs villes de France où les visiteurs pouvaient 'cueillir une pensée en échange d'un don symbolique'. Rappelons qu'en 2006, 4 428 personnes, sur 12 450 personnes en attente, ont obtenu une greffe.

Par ailleurs, le révérend Tom Butler a affirmé, au nom de l'Eglise d'Angleterre, que le don d'organes était un 'devoir chrétien'. Les représentants de l'Eglise anglicane estiment qu'il ne faut pas confondre les parties du corps avec la personne et que la meilleure façon de les traiter avec respect est de les utiliser pour soigner les autres."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Monde 15/10/07 - Nouvelobs.com 14/10/07 - La Croix 15/10/07 - BBC News 15/10/07

5th International Symposium of the Definition of Death

Dear collegues,
Since its foundation in 1996, the Definition of Death Network from the International Association of Bioethics (IAB), has maintained a fruitful discussion about all medical and ethical issues related to human death, end-of-life dilemmas, and consciousness disorders. We have the pleasure of inviting you to attend the 5th International Symposium of the Definition of Death Network, organized by the International Association of Bioethics, to be held at the 'Plaza America Convention Center', in Varadero Beach, Cuba, on May 20-23, 2008.


"Since ancient times, man has pondered the mystery of his own death. It seemed that by knowing the meaning of his death, he would be prepared to understand the reason for his life. For ages, people considered life to exist as long as an individual was breathing. It was later realized that respiration was a means of maintaining the heart, which circulated the blood. The focus then turned to cardio-respiratory function. But, in the middle of this century, physicians became aware that the brain required much more energy than other organs and that, if its needs were not met, it would cease to function, while other parts of the body (requiring less energy) might preserve their activity provided that respiration was supported by intensive care. The result would be a dead brain in a viable body. French neurologists and neurophysiologists documented this at the end of the 1950s. Is such a patient alive or dead? More and more, brain death as death of the individual, was widely accepted.

Although some decades have passed, there are still worldwide controversies about a concept of human death on neurological grounds. There are also disagreements on the diagnostic criteria for brain death, whether clinical alone or clinical plus ancillary tests. Moreover, some scholars who were strong defenders of a brain-based standard of death are now favoring a circulatory-respiratory standard.

Moreover, the Terry Schiavo, and other famous cases, have raised new controversies about the diagnosis and management of the persistent vegetative, the minimally conscious state, etc. Hence, the disorders of consciousness discussions are actual and permanent subjects for debate in the media and scientific discussion in any forum. Our main goal is to provide a suitable scientific platform to discuss all topics related to human death, end-of-life dilemmas, and disorders of consciousness.
Cubans will sincerely offer you a warm hospitality. This small Caribbean Island, with the greenness of its countryside surrounded by an incredible blue sea, will provide the most proper venue to remember that when we discuss about death, we are defending that human beings should live and die with dignity.

Sincerely,

Dr. Calixto Machado, MD, PhD
President of the Symposium
"

Source :
http://www.changesurfer.com/BD/2008/index2.htm

Suisse : Médecine, droits et devoirs des personnes

L'objectif était de brosser un tableau des droits et devoirs respectifs, au début du XXIe siècle, des citoyens-assurés-patients, d’une part, et des pouvoirs publics d’autre part. L'évolution de la médecine et les droits et devoirs des personnes et de la société. La question d'une solidarité civique dans l'usage des ressources.


Résumé

"Dans le cadre d'une réflexion de l'Académie suisse des sciences médicales, on a demandé à l'auteur, sur la base de son expérience de médecin officiel et de santé publique, de brosser un tableau des droits et devoirs respectifs, au début du XXIe siècle, des citoyens-assurés-patients, d'une part, et des pouvoirs publics d'autre part. Sont présentées les évolutions qui rendent compte des défis actuels, notamment celui de concilier les potentialités biomédicales en croissance constante et les ressources qui elles n'augmentent pas en conséquence. Est posée de manière aiguë la problématique de l'équité, et on fait référence à la formule des Anglo- Saxons 'la santé publique est fondamentalement la justice sociale'. A considérer aussi l'émergence et l'affirmation des droits des malades. Il convient de se souvenir que, si soigner les malades et prévenir les atteintes à la santé sont les objectifs premiers du système de santé, d'autres de ses rôles exercent des influences majeures sur les orientations prises. En rapport avec la problématique de la répartition des moyens, personne ne conteste que des décisions difficiles devront être prises, s'agissant des allocations à différents services (des soins à domicile à l'hôpital universitaire), différentes populations cibles (de la PMA et de la périnatologie jusqu'aux soins palliatifs) et entre patients individuels (ex. : attribution d'organes pour transplantation).

A l'avenir, tout ce qu'il est imaginable de faire ne pourra pas forcément être offert à chacun. Il est essentiel de promouvoir un débat public et citoyen ; en effet, si l'on n'admet pas que, dans la clarté, des arbitrages soient faits, avec leurs conséquences, certaines déterminations resteront cryptiques et d'autant plus susceptibles d'arbitraire. De l'avis de l'auteur, des moyens doivent être mis en place aussi pour apprécier la pertinence sociale des développements envisagés (en termes de prestations et de recherche)."

==> En savoir plus : lire l'étude.

Source :
http://www.informationhospitaliere.com

Le Prix Nobel de médecine 2007 récompense la technique du "ciblage de gènes"

"La saison des Nobel 2007 a débuté ce lundi 8 octobre à Stockholm, avec l'attribution de la prestigieuse récompense à deux chercheurs américains et un britannique pour leurs travaux sur la manipulation des cellules souches embryonnaires de souris. Les Américains Mario Capecchi et Oliver Smithies, ainsi que le Britannique Martin Evans, avaient découvert une procédure aujourd'hui nommée mutagénèse dirigée par 'recombinaison homologue'."

"Le comité du Prix Nobel a décidé de récompenser les trois lauréats pour la mise au point de cette technique permettant une inactivation de gènes ciblés aussi appelée 'knock-out de gène', qui a entraîné une série de découvertes à présent appliquées dans de nombreux domaines de biomédecine, de recherche fondamentale ou de mise au point de nouvelles thérapies."
Les lauréats
"Le professeur Capecchi, professeur de génétique humaine à l'Université de l'Utah, à Salt Lake City, est né le 6 octobre 1937 à Vérone en Italie. Son père, pilote de chasse, a été abattu durant la guerre tandis que sa mère, déportée à Dachau en 1941, y a succombé. Emigré aux Etats-Unis en 1946, il est aujourd'hui professeur distingué de génétique humaine et biologie, ainsi que co-directeur du département de génétique humaine."

"Oliver Smithies est né le 23 juillet 1925 à Halifax (West Yorkshire, Angleterre) est professeur en pathologie et médecine à l'Université de Caroline du Nord à Chapel Hill. Il a également été lauréat en 1990 et 1993 du prix Gairdner décerné à un particulier ou à un groupe dont les travaux ou la contribution constituent une réalisation concrète dans le domaine des sciences médicales. Oliver Smithies est également naturalisé Américain."

"Martin Evans est né le 1er janvier 1941 et exerce comme professeur de génétique à l'Université de Cardiff et dirige l'institut de Sciences biologiques. Il a été anobli et porte le titre de sir Martin. Ensemble, ils avaient déjà été récompensés du prix Lasker en 2001, seconde plus grande distinction en biologie généralement considérée comme l'antichambre du prix Nobel. Le prix, d'un montant de 10 millions de couronnes suédoises (1,08 million d'euros) et qui peut être partagé entre trois lauréats, sera remis le 10 décembre 2007 lors d'une cérémonie officielle à Stockholm et Oslo."

Cellule souche
Cellule indifférenciée, capable de s'auto renouveler, de se différencier en d'autres types cellulaires et de proliférer en culture. Les cellules souches sont issues soit de l'embryon, soit du foetus, soit de tissus adultes, elles peuvent aussi être obtenues par transfert de noyau.
Il existe plusieurs types des cellules souches :
- des cellules souches multipotentes (cellules foetales et adultes) capables de donner naissance à plusieurs types cellulaires, comme par exemple les cellules souches myéloïdes de la moelle osseuse qui sont à l'origine des cellules sanguines (érythrocytes, monocytes, granulocytes...).
- des cellules souches pluripotentes (cellules souches embryonnaires ou cellules ES), issues d'un embryon de 5 à 7 jours, capables de donner naissance à plus de 200 types cellulaires représentatifs de tous les tissus de l'organisme
- des cellules souches totipotentes, cellules issues des premières division de l'oeuf fécondé (jusqu'au 4eme jour), capables de donner naissance à tous les types de cellules de l'organisme et les seules à permettre le développement complet d'un individu.

Gène
Unité d'hérédité contrôlant un caractère particulier. Cet élément génétique correspondant à un segment d'ADN ou d'ARN (virus), situé à un endroit bien précis (locus) sur un chromosome. Chaque région de l'ADN qui produit une molécule d'ARN fonctionnelle est un gène. Le noyau de la cellule est 'la bibliothèque' qui renferme tout le patrimoine héréditaire de l'individu. Le chromosome est 'un livre' de cette bibliothèque et le gène 'une page' de ce livre.


Génétique
Science de l'hérédité. La génétique étudie les caractères héréditaires des individus, leur transmission au fil des générations et leurs variations (mutations). C'est l'étude de cette transmission héréditaire qui a permis l'établissement des lois de Mendel.

Pathologie
Discipline médicale qui a pour objet l'étude des maladies et des effets qu'elles provoquent (lésions, troubles).


Source :
http://www.futura-sciences.com
Par Jean Etienne, Futura-Sciences

Journée mondiale des soins palliatifs : information et débat

"La journée du 6 octobre consacrée aux soins palliatifs à travers les âges, des enfants aux personnes âgées a reçu un large écho dans les CHU. Désireux de promouvoir l'humanisme de cet accompagnement et de soutenir les professionnels et bénévoles impliqués auprès des patients en fin de vie, les CHU ont organisé conférences, débats et tenues de stands."

"A Limoges, Bernard Roehrich, directeur de l'Agence Régionale de l'Hospitalisation du Limousin et Philippe Vigouroux, directeur général du CHU de Limoges, organisaient un point presse le samedi 6 octobre 2007 en présence du Dr Gérard Terrier, chef de service 'Accompagnement et soins palliatifs au CHU de Limoges', et du docteur Josiane CATY, médecin conseil de la MSA du Limousin.

Les intervenants ont traité de l'importance de la pluridisciplinarité dans ce domaine, de la prise en charge de la douleur, du soutien des familles et des soignants, de la formation qualifiante des professionnels et de la contractualisation ARH-Ministère. Le protocole d'inclusion des patients en soins palliatifs en région Limousin a été présenté ainsi que l'organisation régionale des soins palliatifs.

A Poitiers, l'équipe mobile départementale de soins palliatifs du CHU et l'association JALMALV (Jusqu'à la Mort Accompagner la Vie) convient le public à une soirée-débat le lundi 22 octobre, à 20h30, dans l'amphithéâtre du lycée Saint Jacques de Compostelle, à Poitiers. L'équipe mobile départementale de soins palliatifs et l'association JALMALV expliqueront leurs missions, les différentes structures de soins palliatifs et la place laissée aux bénévoles.
Les orateurs rappeleront également les grandes orientations de la Loi Léonetti relative au droit des malades et à la fin de vie (n° 205-370 du 22 avril 2005).

A Strasbourg, l'équipe Mobile de Soins Palliatifs du CHU a répondu aux questions du public et des agents hospitaliers, le 5 octobre. Le même jour, le Collège Infirmier en Soins Palliatifs de la Région Alsace a invité les professionnels de santé et les bénévoles à une conférence - débat sur la loi du 22 avril 2005 dite 'Loi Léonetti' au Centre Paul Strauss à 20h00."

Source :
RESEAU-CHU Newsletter [resochu@tentelemed.com]
Newsletter N°387 - 09/10/2007

Les soins palliatifs

"Chacun est concerné par la fin de vie. Celle-ci devrait être aussi paisible, digne et confortable que possible. Les soins palliatifs sont des soins actifs dans une approche globale de la personne atteinte d'une maladie grave évolutive ou terminale. Leurs objectifs sont de soulager les douleurs physiques ainsi que les autres symptômes et de prendre en compte la souffrance psychologique, sociale et spirituelle."

"Les soins palliatifs et l'accompagnement sont interdisciplinaires. Ils s'adressent au malade en tant que personne, à sa famille et à ses proches, à domicile ou en institution. La formation et le soutien des soignants et des bénévoles font partie de cette démarche. Les soins palliatifs et l'accompagnement considèrent le malade comme un être vivant et la mort comme un processus naturel. Ceux qui les dispensent cherchent à éviter les investigations et les traitements déraisonnables. Ils se refusent à provoquer intentionnellement la mort. Ils s'efforcent de préserver la meilleure qualité de vie possible jusqu'au décès et proposent un soutien aux proches en deuil. Ils s'emploient par leur pratique clinique, leur enseignement et leurs travaux de recherche, à ce que ces principes puissent être appliqués.

Les soins palliatifs doivent être accessibles à tous, quel que soit l'âge, la situation géographique, la pathologie et le mode de vie.

Par leur approche globale de la personne à la fois physique, psychologique, sociale et spirituelle, les soins palliatifs se distinguent d'une médecine de plus en plus spécialisée, où l'organe malade cristallise l'attention."

Source :
RESEAU-CHU Newsletter [resochu@tentelemed.com]
Newsletter N°387 - 09/10/2007
Pour plus d'informations contacter :
Conseil en communication Santé Social
Domaine de Bellevue
36290 Saint-Michel-Brenne
Téléphone : 02.54.38.06.59
Mobile : 06.84.81.59.82
Fax : 02.54.38.19.82
email : resochu@club-internet.fr

"Trois Nobel pour des souris mutantes"

"Les trois lauréats du prix de médecine 2007 sont recompensés pour leur invention d'un outil expérimental devenu indispensable à la recherche médicale.

LES INVENTEURS des souris knock-out reçoivent cette année le Nobel de médecine 2007. Les deux Américains Mario Capecchi (Université d'Utah), Oliver Smithies (Université de Caroline du Nord), et le Britannique Martin Evans (Université de Cardiff) sont adoubés six ans après avoir reçu le prix Lasker, considéré comme 'l'antichambre' du Nobel."

"Ces trois biologistes sont à l'origine d'une technique devenue indispensable, qui a permis de produire plus de 4 000 souris génétiquement modifiées qui reproduisent des modèles de pathologies humaines comme l'athérosclérose, des cancers, l'hypertension artérielle ou la mucoviscidose. Ou qui permettent d'explorer de manière plus fondamentale les fonctions des gènes.

Depuis qu'ont été publiées en 2001 les premières cartes 'brutes' du génome humain avec ses 30 000 gènes, les spécialistes doivent désormais répondre à d'importantes questions. Quel est le rôle de chacun de ces gènes ? Si une protéine spécifique n'est produite que dans certaines cellules du cerveau, comment prouver son rôle ?

Pour parvenir à fabriquer des souris transgéniques et étudier les effets de ces gènes, il a fallu à ces trois spécialistes de biologie moléculaire capitaliser sur plus de 40 ans de recherches. Tout a commencé avec la découverte, dans les années 1960-1970, que des tumeurs embryonnaires ('tératocarcinomes') ont des cellules cancéreuses immatures. Comme les cellules souches embryonnaires normales, elles sont à l'origine de tous les tissus différenciés présents chez l'adulte. On les transplante facilement à un stade précoce sur un jeune embryon, et elles survivent chez l'animal adulte.

Dans ces 'chimères' cohabitent des cellules d'origine parentale et des cellules transplantées. L'objectif était, à l'époque, de réussir à introduire dans ces cellules immatures un gène préalablement préparé en éprouvette, puis d'injecter ces cellules dans un embryon pour que le gène recherché s'exprime chez l'animal nouveau-né."

Contribution essentielle

"Mais deux obstacles de taille se sont alors dressés : les cellules cancéreuses immatures bricolées ne donnent pas de lignée germinale sexuelle capable de transmettre l'ADN modifié d'une génération à l'autre. Et surtout l'introduction d'un nouveau gène se faisait à l'aveuglette, sans pouvoir contrôler l'emplacement chromosomique où il se dépose.

La contribution essentielle de Capecchi et Smithies a été de donner les outils du 'ciblage' génétique, qui permet à un gène modifié de trouver à coup sûr l'emplacement du gène sur le bon chromosome, et de s'y recombiner pour prendre sa place. La performance paraissait alors impossible. Pourtant, en 1982, Capecchi et Smithies découvrirent que les cellules mammifères ont tout l'attirail enzymatique nécessaire à cette recombinaison homologue.

Triant des milliers de cellules pour ne garder que celles contenant, sur une seule molécule d'ADN, les séquences du gène 'hôte' et du gène 'cible', Smithies prouva en 1985 que le ciblage était possible.

Capecchi, lui, créa des lignées de cellules de mammifères contenant plusieurs versions défectueuses d'un gène de résistance à une drogue toxique pour la cellule.

La recombinaison homologue entre ces gènes permettait de refaire un gène de résistance actif. Il devenait alors facile, en faisant agir la drogue sur la culture cellulaire, de trier les seules cellules recombinées, et d'en étudier les caractéristiques pour reproduire ensuite le phénomène.

Les gènes knock-out sont faciles à repérer : les cellules qui contiennent les versions normales ou mutées du gène sont isolées grâce à de simples produits chimiques traceurs.

Entre 1987 et 1989, les trois chercheurs ont trouvé les meilleurs gènes, établi des lignées de cellules souches embryonnaires, et créé les premières lignées de souris ayant chacune une altération spécifique d'un gène."

Source :
Article de JEAN-MICHEL BADER
http://www.lefigaro.fr

Le rein, un organe précieux et mal connu

La troisième Semaine du rein se déroulera dans toute la France du 6 au 14 octobre sous le patronage du ministère de la Santé.


"Les maladies du rein sont mal connues des Français. Pourtant, trois millions de personnes dans notre pays sont concernées par ces pathologies, qui peuvent induire des symptômes dévastateurs. L'hypertension artérielle et le diabète non traités sont désormais les grands pourvoyeurs de l'insuffisance rénale terminale, dont le seul traitement est la dialyse."

"C'est pour inverser cette tendance qu'a été organisée, à l'initiative de la Fnair (Fédération nationale des insuffisants rénaux), la troisième Semaine du rein, qui se déroulera dans toute la France du 6 au 14 octobre sous le patronage du ministère de la Santé. Durant cette semaine seront mises en oeuvre de nombreuses manifestations à l'intention du grand public et du médecins, avec des actions de sensibilisation et de dépistage gratuit destiné au grand public (www.semainedurein.fr).

Les reins ont un rôle de filtre qui élimine les déchets toxiques produits par l'organisme et transportés par le sang. Ils équilibrent les minéraux nécessaires à l'organisme et maintiennent son équilibre en eau. Ils produisent aussi des hormones, des enzymes et des vitamines... Toute atteinte du rein peut perturber ces différentes fonctions. Il peut être frappé par des infections bactériennes, comme le streptocoque, par des dérèglements du système immunitaire, par certains médicaments. Il peut aussi être atteint de maladie héréditaire ou de malformations.

Enfin, l'hypertension artérielle ou le diabète sont capables d'induire des altérations de son architecture microscopique et de détruire peu à peu les unités du rein (les glomérules) qui filtrent le sang. Malheureusement, cette destruction est inapparente : quand 10 pour cent des reins seulement fonctionnent, la personne semble en bonne santé, jusqu'au moment où les premiers symptômes apparaissent (fatigue importante, perte d'appétit, démangeaisons, crampes nocturnes, gonflement des chevilles...) et qu'il est alors trop tard.

Le but de cette semaine d'information est de faire savoir d'une part que la prévention de l'insuffisance rénale existe et qu'elle passe par une bonne hygiène de vie. Pour les patients à risque, le dépistage à temps de l'insuffisance rénale est simple par le biais d'une prise de sang et permet de mettre alors en oeuvre différents traitements dont le but est de ralentir l'évolution de la maladie pour éviter l'insuffisance rénale chronique terminale contre laquelle le seul recours est la dialyse."

Source :
http://www.lefigaro.fr

Bulletin bibliographique de l'espace de réflexion éthique

Le Bulletin bibliographique de l'espace de réflexion éthique N°15 (05/2007) présente un article de Guy et Françoise Le Gall : "Rappel de la législation relative aux prélèvements d'organes et quelques questions éthiques". In : "Revue : médecine et droit", 04/07, N° 83, p.50-55 :

"Face aux conditions de prélèvement d'organes strictement encadrées par la législation, les équipes de réanimation sont souvent confrontées à des problèmes éthiques complexes. Elles doivent, d'une part, assurer les meilleurs soins au patient afin que le plus faible espoir de survie ne soit pas compromis et, d'autre part, se préparer (...) à réaliser des prélèvements d'organes [en cas de mort encéphalique ou d'arrêt cardiaque et respiratoire persistant]. Les auteurs rappellent de manière détaillée les textes en vigueur et étudient le rôle et les difficultés rencontrées par la cellule de coordination que de nombreux hôpitaux mettent en place afin d'optimiser les prélèvements.Dans une première partie, nous rappellerons les grands points de la législation en vigueur concernant les prélèvements d'organes sur une personne vivante, puis sur une personne décédée. Puis nous évoquerons les problèmes qui peuvent naître d'une logique d'augmentation des dons dans un contexte où le temps est parfois compté et les conséquences d'un interventionnisme excessif."

Source :
http://www3.chu-rouen.fr

Hausse du nombre de donneurs d'organes en Belgique

Hausse spectaculaire du nombre de donneurs

(Belga)- "Depuis la mi-2005, le nombre de Belges qui se sont enregistrés comme donneurs d'organes, a augmenté de 32.000 à 73.000 personnes. 'Nous serons bientôt, avec l'Espagne, en tête dans le domaine des dons d'organes', se réjouit mercredi Christiaan Decoster, Directeur général du SPF Santé publique, dans les journaux 'Het Belang van Limburg' et 'Gazet van Antwerpen'.

Cette forte hausse serait notamment due, selon M. Decoster, au succès remporté par plusieurs actions, comme 'Beldonor' et 'Gift'. Au premier semestre 2006, il y avait eu 142 donneurs d'organes permettant une transplantation effective. Cette année, ils étaient 172." (NLE)

Source :
http://www.levif.be

Promotion pour le don d'organes à la Réunion

Don d’organes, don de vie Sensibiliser au don d’organes, inviter les Réunionnais à se positionner, de leur vivant, sur le sujet, et surtout à faire connaître leur décision à leur entourage : tel est l’objectif de la marche organisée ce dimanche, pour la seconde année consécutive, par le Lions Clubs Saint-Denis Réunion Perle Australe. Rendez-vous à 8 heures au Barachois pour rejoindre le Colorado par le sentier de la montagne aux côtés de Jean-Louis Prianon, parrain de la manifestation.


"L’insuffisance rénale chronique est à La Réunion un véritable problème de santé publique engendré par le diabète* mais aussi les maladies génétiques. Notre département enregistre le plus fort taux d’insuffisants rénaux de France, et par voix de conséquence, le plus grand nombre de dialysés : ils sont plus de 1.100 actuellement."

1.100 dialysés à La Réunion

"Si la dialyse peut suppléer au rein défaillant, le traitement est des plus contraignants pour le malade et ses proches. Une personne en situation d’insuffisance rénale terminale doit subir des hémodialyses tous les 2 jours, durant 4 heures au minimum, afin d’éliminer artificiellement les déchets produits par son corps. Un traitement lourd, pénible physiquement et moralement pour le malade qui, dépendant de ces soins, vit un peu par procuration dans l’attente d’une greffe. Car le seul moyen thérapeutique de remplacer un organe défaillant et certains tissus reste, à ce jour, la greffe. En 2006, sur les 140 personnes inscrites au registre des demandeurs de greffe de rein, seulement 29 ont été transplantées, contre 49 en 1999. Malgré l’amélioration du recensement des donneurs potentiels, leur nombre est en constante diminution à La Réunion, comme dans le monde, qui enregistre une véritable pénurie de greffons. Face à ce constat, le Lions Clubs Saint-Denis Réunion Perle Australe, en partenariat avec son homologue de Savannah Alamanda et la coordination des greffes du CHD, a décidé comme en 2006 d’organiser une randonnée sur le thème 'Pour le don d’organes, Mi Marche...', afin de sensibiliser les 500 participants attendus à ce problème de santé publique, de solidarité et permettre à chacun d’aborder le sujet sans tabou."

"C’est la méconnaissance qui pose problème"

"'L’objectif est de faire une randonnée familiale, agréable et amicale pour sensibiliser les familles à dire oui au don d’organes, explique son Président, Claude Marodon. 63 pour cent de refus, c’est énorme et préoccupant. Les familles ne sont pas suffisamment informées sur le prélèvement des organes après le décès. Quand c’est le cas, elles ne refusent pas. Il n’y a pas de soucis sur le principe, c’est la méconnaissance qui pose problème. C’est pourquoi, il faut en parler entre nous, avec la famille pour faire connaître son choix'. La douleur qui accompagne la perte d’un proche, le sentiment que le don d’organe s’apparente à une mutilation du corps -, alors que la technique des prélèvements, très encadrée, préserve son intégrité -, les réticences liées aux croyances, les suspicions de trafics d’organes... sont autant de barrières qui entravent l’accord des familles, les seules à avoir le dernier mot si le défunt n’a pas déjà fait la démarche de son vivant. 'Quand une personne décède, ses reins peuvent sauver deux vies, faire revivre deux personnes, souligne Claude Marodon. C’est un argument convaincant qui nous invite à réagir, à bouger. Quoi de mieux qu’une randonnée pour symboliser la marche pour la vie ?'"

Stéphanie Longeras

* Une étude menée en 1999 par l’association Rédia a révélé que 1 Réunionnais sur 5 est prédisposé au diabète avec 50 pour cent de probabilité d’avoir à subir des dialyses.

Témoignage d’un greffé

"J’étais mort, je suis ressuscité"

"La Réunion compte à ce jour 350 personnes transplantées. Yves Hoareau, Président de l’Association des Insuffisants Rénaux de La Réunion (AIRR), a eu cette chance, voilà 8 ans, après 2 ans de dialyse. Il estime aujourd’hui qu’il est du devoir des receveurs, comme lui, de témoigner, de faire la promotion du don d’organes. 'Quand on suit des dialyses, le traitement mais aussi l’attente d’une greffe sont très lourds à supporter, confie-t-il. Depuis 8 ans, je vis mieux. Comme je le dis souvent, j’étais mort, je suis ressuscité. J’ai 50 ans et j’espère bien aller au moins jusqu’à 80. Il faut espérer. Je suis très croyant et pratiquant. J’ai cru, et au bout de 2 ans, la deuxième greffe a fonctionné'. Certes Yves Hoareau est astreint à un régime alimentaire strict, à une médication à vie, mais ces contraintes sont moins pénibles que les dialyses. Face à la diminution constante du nombre de donneurs, il estime impératif d’informer et d’informer encore le grand public. 'Il faut prendre conscience que la décision doit se faire de son vivant, précise-t-il. Pour ou contre, ce n’est pas le problème, mais il faut le dire, il faut prendre une décision et le faire savoir. Ce n’est pas de la lâcheté que de dire que l’on est contre, c’est ne pas en parler qui pose problème'.
Toutes les instances religieuses de l’île se sont positionnées en faveur du don d’organes, et c’est, selon lui, une très bonne chose. Il admet que l’on puisse, par méconnaissance, par conviction personnelle, avoir des appréhensions ou tout simplement s’opposer à la démarche, mais il répète que la décision doit être connue et inscrite sur le registre officiel qui sera consulté au moment de la mort encéphalique. On peut aussi obtenir sa carte de donneur auprès des autorités sanitaires du département, en s’adressant aux hôpitaux ou signaler clairement son refus. 'L’essentiel, c’est d’y réfléchir tant que l’on peut encore le faire.'"

Source :
http://www.temoignages.re
"Don d’organes, don de vie"
Par Stéphanie LONGERAS
Article paru dans Témoignages le samedi 6 octobre 2007 (page 6)

Diagnostiquer avec le sang de cordon

"D'après une étude parue dans Genome Biology, analyser le sang de cordon de bébés nés prématurément pourrait aider à diagnostiquer les risques de développement de dysfonctionnements pulmonaires.

L'équipe d'Isaac Kohane (Children's Hospital, Boston) a comparé les prélèvements de sang de cordon de 54 prématurés, dont 20 qui avaient développé une dysplasie broncho-pulmonaire. Les chercheurs ont mis en évidence que l'expression des gènes diffère (en plus des caractéristiques maternelles) chez les enfants ayant développé une dysplasie broncho-pulmonaire.
Cette étude montre que le sang de cordon ombilical pourrait contribuer à la mise au point de nouveaux marqueurs pour diagnostiquer certaines maladies.

Perturbation of gene expression of the chromatin remodeling pathway in Premature newborns at risk for bronchopulmonary dysplasia - Jennifer Cohen, Linda J Van Marter, Yao Sun, Elizabeth Allred, Alan Leviton and Isaac Kohane."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
The Times of India 04/10/07

Le CCNE contre l'amendement Mariani

"Le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) vient de rendre son avis sur les test ADN pour les candidats au regroupement familial, après que les sénateurs aient adopté une version très encadrée de l'amendement Mariani (cf. Synthèse de presse du 04/10/07).

Pour le CCNE, cette mesure fait 'primer en dernier lieu la filiation génétique vis-à-vis du père ou vis-à-vis de la mère comme étant un facteur prédominant, ce qui est en contradiction avec l'esprit de la loi française'. Il souligne par ailleurs le risque de 'banalisation de l'identification génétique avec ses risques afférents à la discrimination'.

La semaine prochaine, une commission mixte paritaire devrait se réunir pour tenter de trouver un compromis sur les dispositions du projet de loi."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Le Figaro (Guillaume Perrault) 05/10/07

Grande-Bretagne : échanges de reins

"Deux couples britanniques ont donné et ont reçu un rein. C'est la première fois en Grande-Bretagne que le transfert de reins fonctionne par échange. Ces deux couples font partie d'un nouvel arrangement visant à augmenter le nombre de donneurs.

Peter Horrel (Cambridgeshire) a donné l'un de ses reins à un homme du Lothian, alors que la femme de cet homme avait donné un rein à la femme de M. Horrel. En effet, M Horrel n'étant pas un donneur compatible de rein pour sa femme, il a bénéficié de la loi de 2006 autorisant les dons d'organes du vivant des personnes.

Avant que cette loi ne rentre en vigueur, les patients pouvaient recevoir d'organe vivant uniquement d'un parent ou d'un ami proche."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
BBC News (Fergus Walsh) 04/10/07

NB: ce système de don est appelé "cross over" (terme anglo-saxon), "don croisé" en France.

Mucoviscidose : l’espoir d’un médicament

"Testée chez la souris, une molécule, déjà utilisée contre une autre maladie génétique, sera prochainement testée chez des patients. La recherche a été rapide et l’espoir d’un médicament est réel, même s’il ne peut y avoir aucune certitude.
Une équipe du CNRS (Laboratoire des biomembranes et signalisation cellulaire, Biopôle de Poitiers) est sur la piste d’un nouveau médicament contre la mucoviscidose. Cette maladie génétique très grave atteint les voies respiratoires et peut aussi affecter le foie et le pancréas, en épaississant leur mucus. Chaque année, en France, environ deux cents enfants naissent avec cette affection qui laisse aujourd’hui une espérance de vie de 46 ans."

"Frédéric Becq, qui a lancé cette recherche, a expliqué lundi premier octobre sur France-Info que les essais dits de phase 2, ont démarré en Espagne sur un groupe de patients pour vérifier chez l’homme les effets d’une molécule, le miglustat. Les premiers essais chez la souris se sont en effet révélés particulièrement concluants. Cette molécule restaure l’activité normale de la protéine CFTR (cystic fibrosis transmembrane conductance regulator), dont la défaillance est due à une mutation présente chez environ 80 pour cent des malades.
Recherche rapide
Le miglustat est un médicament déjà connu et est vendu sous la marque Zavesca par les laboratoires Actelion, d’ailleurs responsable des essais de phase 2. Cette substance est utilisée pour soigner une autre affection génétique, rare elle aussi, la maladie de Gaucher (du moins sa variante de type 1). Le fait que cette molécule soit déjà commercialisée 'a fait gagner cinq ans au processus de recherche' a affirmé à l’'Associated Press' Franck Dufour, directeur scientifique de l'association 'Vaincre la mucoviscidose'.
C’est en effet cette dernière qui a financé ces travaux. La vitesse à laquelle les recherches ont été menées s’explique aussi par le recours à la méthode de criblage à haut débit, qui accélère considérablement l’étude de produits actifs. Grâce à une plateforme robotisée, elle permet de tester rapidement des milliers de molécules différentes en vérifiant leur action sur une cible, ici, en l’occurrence, la protéine CFTR.
Les résultats de la phase 2 devrait être connus dans quelques mois. La phase 3 débutera alors, consistant en un test à grande échelle. Si tout va pour le mieux, il est possible qu’un médicament voit le jour dans seulement quelques années. Ce serait la première fois qu’un médicament agirait sur les causes de cette maladie et non pas sur ses symptômes."
Par Jean-Luc Goudet - Futura-Sciences

Lancement du nouveau Advagraf(R) une fois par jour à travers l’Europe

PRAGUE, October 2 /PRNewswire/ — - La nouvelle formulation fournit une option de dosage plus pratique aux bénéficiaires de greffe d’organe.

La disponibilité dans toute l’UE de l’immunodépresseur Advagraf(R) (tacrolimus, à libération prolongée) est susceptible d’apporter une plus grande commodité aux patients ayant subi une greffe d’organe, a annoncé Astellas au cours du 13ème Congrès de la Société européenne de transplantation (ESOT - European Society for Organ Transplantation) à Prague.


"Premier inhibiteur de la calcineurine (CNI) offrant une option de dosage quotidien, Advagraf(R) a le potentiel d’aider à améliorer les résultats cliniques en améliorant l’adhésion. Des études ont montré qu’un médicament à prendre une fois par jour affiche une probabilité au moins deux fois plus élevée que les patients prennent leur médicament comme prescrit par rapport à un dosage de deux fois par jour(1).

'Une option de dosage une fois par jour pour un immunodépresseur CNI de base est une bonne nouvelle pour les patients et les médecins, et constitue un grand pas en avant dans la prise en compte du problème croissant de non-adhésion', a expliqué le professeur Rutger Ploeg, secrétaire général, ESOT. 'La pénurie actuelle d’organes provenant de donneurs dans l’UE signifie que tout ce qui contribuera à réduire le risque de conséquences médicales graves associées à la non-adhésion chez les bénéficiaires de greffe est plus que bienvenu'.

La plupart des bénéficiaires de greffe d’organe suivent des prescriptions comportant plusieurs médicaments, faisant de l’adhésion à long terme un défi majeur. Les recherches suggèrent que 20 à 50 pour cent(2) des patients ayant subi une greffe d’organe ne prennent pas leurs médicaments correctement, s’exposant ainsi au risque de conséquences médicales.

Le fait de manquer simplement quelques doses de leur traitement immunodépresseur de base peut exposer les bénéficiaires de greffe au risque de rejet de greffe aigu tardif(3), menaçant la survie de la greffe.

Carel Boullart est un homme sportif de 63 ans vivant aux Pays-Bas, qui a eu une greffe de rein il y a sept ans. Il prenait habituellement Prograf(R) (tacrolimus) deux fois par jour et s’est réjoui de l’opportunité de passer à Advagraf(R) une fois par jour il y a deux ans dans le cadre d’un programme d’essai clinique. 'Je mène une vie active, faisant du vélo et jouant au golf quand je peux. Je pense qu’une prise une fois par jour est beaucoup plus pratique qu’une prise deux fois par jour - je prends mon médicament chaque matin une heure avant mon petit-déjeuner - avec une seule dose par jour, on ne peut pas oublier de le prendre', ajoute M. Boullart."

A propos de Advagraf(R)

Advagraf(R) est une formulation une fois par jour de Prograf(R) (tacrolimus, formulation deux fois par jour), un des premiers agents immunodépresseurs de soin dans la prévention du rejet d’organe, développé par Astellas. Advagraf(R) a été autorisé dans l’Union européenne pour la prophylaxie du rejet de greffe (traitement de maintenance et primaire) chez les bénéficiaires d’allogreffe de foie ou de rein adultes et pour le traitement de rejet d’allogreffe résistant au traitement avec d’autres médicaments de produits médicinaux immunodépresseurs chez les patients adultes.

Advagraf(R) est déjà disponible au Royaume-Uni et en Allemagne et il est prévu qu’Advagraf(R) soit lancé dans environ 10 autres pays de l’UE avant la fin de l’année.

A propos d’Astellas

Astellas Pharma Europe Limited, dont le siège social se situe au Royaume-Uni, est une filiale européenne d’Astellas Pharma Inc., basée à Tokyo. Astellas est une société pharmaceutique dont l’objectif est de contribuer à l’amélioration de la santé humaine à travers le monde en offrant des produits pharmaceutiques innovants et fiables. L’objectif de la société est de devenir un leader mondial de sa catégorie en réunissant des compétences exceptionnelles en Retamp ;D et marketing, et par le biais d’une croissance ininterrompue sur les marchés pharmaceutiques mondiaux. In Europe, Astellas commercialise des produits dans les domaines de l’immunologie, de l’urologie et la dermatologie. Astellas Pharma Europe compte 19 filiales en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique, 2 établissements de Retamp ;D et 3 usines de fabrication, et emploie environ 3 300 salariés.

(1) Weng, FL., Israni, AK., Joffe, MM., et al. Race and electronically measured adherence to immunosuppressive medications after deceased donor renal transplantation. J Am Soc Nephrol 2005 ; 16(6) : 1839-1848

(Evolution de l’adhésion, mesurée électroniquement, aux médicaments immunodépresseurs après une greffe rénale issue d’un donneur décédé.)

(2) Laederach-Hofman, K. Bunzel, B. Noncompliance in organ transplant recipients : a literature review. Gen Hosp Psychiatry 2000 ; 22(6) : 412-424.

(Non conformité chez les bénéficiaires de greffe d’organe : analyse documentaire.)

(3) Denhaerynck, K., Dobbels, F., Cleemput, I. et al. Prevalence, consequences and determinants of nonadherence in adult renal transplant patients : a literature review. Transplant International 2005 ; 13 : 1121-1133


Source :
http://www.boursonews.com

Ne pas légiférer sur l'aide au suicide

"Marie de Hennezel revient, elle, sur le débat relancé par le suicide de l'actrice Maïa Simon (cf. Synthèse de presse du 24/09/07) et 'l'exploitation médiatique' qui en est faite."

"Elle rappelle que 'la question de l'euthanasie est dépassée' parce que, aujourd'hui, toutes les souffrances peuvent être soulagées. Mais, nombre de médecins ignorent encore, non seulement la loi Leonetti sur la fin de vie, mais aussi qu'il existe d'autres solutions pour apaiser certaines souffrances que d'abréger la vie. 'Il faut donc les informer et les former', insiste-t-elle, afin que la loi de 2005 puisse être appliquée. Une fois cet objectif atteint, il n'y aura, d'après elle, plus lieu de parler d'euthanasie.

Cependant, le mot 'euthanasie' est souvent employé pour évoquer un autre débat, celui de l'aide au suicide. Dans ce débat, les personnes qui ne supportent plus de vivre (à cause d'une maladie incurable ou de handicaps majeurs) et qui demandent à mourir devraient nous renvoyer à notre regard sur elles. 'Le devoir d'une société démocratique, soucieuse de sa solidarité avec les plus vulnérables, est d'abord d'explorer toutes les réponses humaines et sociales susceptibles de confirmer à ces personnes qu'elles ont leur place dans notre monde et que leur dignité n'est pas entamée.'

Par ailleurs, pour Marie de Hennezel, notre devoir est d'anticiper les dérives possibles d'une loi qui ouvrirait à la possibilité d'éliminer ceux qui nous dérangent ; comme aux Pays-Bas et en Belgique par exemple, où l'on envisage la possibilité d'euthanasier les personnes dépressives et démentes...

Néanmoins, la psychologue admet qu'il demeure des cas où, donner une aide active à mourir, ne devrait pas donner lieu à des poursuites. Sans modifier le code pénal, elle avait déjà proposé, dans un rapport remis en 2003 à Jean-François Mattéi, la mise en place d'une circulaire pénale demandant aux juges de se saisir de ces cas extrêmes.

Quant aux personnes qui réclament, au nom du droit à disposer de leur vie, une loi sur le suicide assisté, elles ignorent sciemment le poids psychologique qu'elles feront porter à une tierce personne.

Ainsi, 'la prudence vis-à-vis des dérives possibles d'une loi, la protection des plus faibles et enfin la protection de la mission du médecin qui est de soigner, et non pas de donner la mort, plaident en faveur d'un refus de légiférer sur le suicide assisté', conclut-elle."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
La Croix (Marie de Hennezel) 02/10/07

Vers un congé d'accompagnement à la fin de vie ?

"Le Comité national de suivi du développement des soins palliatifs et de l'accompagnement vient de remettre son rapport annuel à la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot.

Ce rapport propose notamment de rémunérer le congé pris par des proches d'une personne en fin de vie, à l'instar des congés maternité et paternité. Pour le docteur Régis Aubry, responsable de l'unité de soin palliatif du CHU de Besançon (Doubs) et président du Comité du suivi du développement des soins palliatifs, cette mesure manifesterait que 'la société reconnaît à cette part de la vie une signification importante'. Elle devrait être approuvée par le gouvernement.

Le Comité propose aussi une augmentation d'un tiers des crédits accordés au développement des soins palliatifs et insiste sur la nécessité de bien organiser les soins palliatifs et de former les personnes qui les dispensent. Il souhaite par ailleurs que les sciences humaines et sociales, les questions d'éthique des relations humaines figurent désormais au programme des études de médecine. Il propose enfin la mise en place d'un 'programme d'éducation familiale et scolaire' pour nourrir la réflexion sur la maladie, la fin de vie... et pallier le 'degré certain de déni de la mort' ambiant."

Copyright genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
La Croix (Bernard Gorce) 02/10/07

Ethique en Alsace

Centre Européen d'Enseignement et de Recherche Ethique (CEERE) :
==> site : http://www.ethique-alsace.com/

Qu'est ce qu'une biobanque ?

"À l'occasion de la lecture d'articles relatifs à la recherche clinique - celle qui permet, à terme, la mise au point d'un traitement nouveau - un mot apparaît de plus en plus souvent de manière associée : biobanque. Si la banque évoque une réalité bien précise, le néologisme qui lui associe le préfixe bio- garde quant à lui un halo de mystère. Si l'on substitue au terme sa dénomination franco-française de tumorothèque, on comprend déjà un peu mieux: il semble s'agir d'une étrange collection de tumeurs ..."

"C'est pourtant bien de cela dont il est question. L'objet n'est évidemment pas de s'offrir un hobby d'un genre nouveau dans le registre du 'gore' ou du mauvais goût, mais bien de mettre au service de la recherche et du développement biomédical un outil dont elle a incontestablement besoin.

A priori et dans son acception la plus large, une biobanque n'est autre qu'une collection de 'matériel' vivant ou dérivé. Le matériel en question peut être fait d'insectes ou de champignons au même titre que de sérum ou d'ADN humain, par exemple. Afin d'éviter qu'on ne mélange ce qui n'a pas réellement de rapport, les Français, principalement, ont prévu des termes qui permettent de catégoriser ces 'collections' d'un genre un peu particulier.

Ainsi évoque-t-on aujourd'hui les Centres de ressources biologiques (ou Crb) pour les structures qui organisent et détiennent des répertoires d''organismes', quelle que soit leur nature ou leur origine, qu'il s'agisse de virus ou de bactéries, de cellules végétales, animales ou humaines, mais aussi d'éléments de ces dernières telles que de l'ADN, de l'ARN ou toute autre partie. Dans ce contexte, les tumorothèques - donc des Crb - sont réservées à la seule 'collection' de tissus tumoraux humains et de substances ou produits associés. C'est de ces structures-là dont il est question ici.

Toute tumorothèque - appelons-la biobanque pour reprendre l'appellation belge visiblement trop peu précise - est donc un outil offert à la recherche scientifique et, au-delà, à la recherche et développement en matière médicale et pharmaceutique.

Ce genre d'outil n'est pas neuf et existe même depuis longtemps. Tous les travaux exploratoires opérés sur des pathologies ont généralement été possibles parce qu'avait été réalisée, en amont, une collection d'éléments caractéristiques des maladies étudiées. C'est vrai pour le cancer du sein ou du foie, entre autres, pour des états inflammatoires intestinaux ou des insuffisances rénales, mais aussi, bien entendu, pour tous les autres états pathologiques. Il existe donc - ou il a existé - de tels répertoires dans de nombreux centres de recherche, le plus souvent universitaires.

À première vue, cela pourrait suffire et permettre de ne pas remettre en œuvre aujourd'hui de nouvelles structures offrant le même service. En réalité, ce n'est pas le cas et pour quatre raisons au moins.

La première tient au fait - pas toujours respecté dans le passé - que tout prélèvement opéré chez des patients doit répondre à des règles d'éthique strictes qui imposent, notamment, l'anonymat. On va y revenir. On ne conçoit pas non plus ne pas demander au patient l'autorisation de disposer à des fins de recherche d'un peu de lui-même, fût-ce d'un élément dont il est par ailleurs bien content de se défaire. Cet 'abandon' doit du reste faire l'objet d'un consentement éclairé et signé.

La seconde raison est que les méthodes exploratoires évoluent; si jadis, l'anatomopathologie suffisait à caractériser une tumeur, on sait qu'aujourd'hui la génétique au sens le plus large s'en mêle, mettant en œuvre les méthodes de biologie moléculaire pour l'identification des gènes et surtout de leurs mutations, mais aussi des transcrits - les ARN, par conséquent, qui sont les traductions fugaces des gènes - et les protéines élaborées, dont l'étude constitue aujourd'hui la protéomique. On ne conçoit donc plus une biobanque sans tenir compte de ces paramètres nouveaux, ni même de ceux dont on pressent l'importance demain ; sans tenir compte non plus des techniques les plus affûtées pour autoriser une récolte optimale des renseignements les plus divers.

Un troisième élément tient au fait que tout prélèvement (tissu, sérum sanguin ou autre) a un volume fini et que par conséquent son exploitation à des fins de recherche n'est pas éternelle. Enfin, nombre de biobanques constituées sur base d'une pathologie en particulier ont souvent été 'construites' patiemment et au prix d'efforts parfois importants par des chercheurs qui se sont impliqués dans leur élaboration. Tous ne souhaitent pas forcément mettre cette manne potentielle d'informations à la disposition de collègues éventuellement concurrents. Par ailleurs, il ne faut pas oublier non plus que les études biomédicales sont généralement financées - en particulier par des firmes pharmaceutiques - et que certaines d'entre elles aboutissent au dépôt de brevets.

Pour toutes ces raisons, mais aussi parce que la recherche biomédicale est de plus en plus précise et complexe, des biobanques répondant aux exigences les plus contemporaines apparaissent nécessaires dans un contexte de qualification aussi précis que possible des états pathologiques.

Aujourd'hui, on ne peut plus imaginer disposer librement d'un fragment tissulaire, ou tout autre 'extrait' d'un être humain, sans demander au préalable l'autorisation du donneur, aussi involontaire que celui-ci puisse être éventuellement. Qu'un tissu malade prélevé en cours d'une intervention chirurgicale soit soumis à un examen exploratoire pour en définir le profil anatomopathologique et préciser le pronostic est une chose ; conserver un morceau du même tissu pour en faire un outil de recherche en est une autre.

Il est donc indispensable au regard des règles actuelles d'éthique biomédicale, d'avertir tout patient candidat à une intervention de l'usage que l'on pourrait être amené à faire d'une partie des prélèvements effectués. À cette fin, le patient rencontre une personne - généralement un médecin ou un biologiste impliqué dans le projet 'biobanque' - qui lui remet un document explicatif et répond de vive voix aux éventuelles interrogations. Si le patient marque son accord - ce qui est le plus souvent le cas -, il signe un consentement 'éclairé' qui est précieusement archivé.

Tissus et prélèvements
Il apprend également que son nom n'apparaîtra plus par la suite, au-delà de l'examen de diagnostic de sa propre maladie. Le prélèvement conservé ne sera plus accompagné que d'un numéro de code. Le donneur apprend par la même occasion qu'un refus de sa part ne changera évidemment rien au traitement qu'il va recevoir. A contrario et du fait de l'anonymat, il ne pourra pas bénéficier automatiquement plus tard d'un éventuel traitement nouveau mis au point pour traiter la pathologie dont il est atteint et qui a justifié l'intervention. Cela ne l'empêche évidemment pas - si son mal est récurrent, par exemple - de bénéficier dudit traitement s'il continue à consulter un spécialiste au courant des thérapies les plus récentes.

Les méthodes actuelles qui permettent de caractériser une pathologie ne se limitent plus aux traditionnelles méthodes descriptives, aussi affûtées soient-elles. On évoque aujourd'hui le gène, les anticorps et autres protéines associées ainsi que les transcrits (ARN),comme on l'a évoqué. Cela impose de préciser des protocoles de mise en œuvre précis pour ne perdre aucune des informations qui pourraient y être associées.

Ainsi, on sait que les ARN, 'retranscriptions' fugaces des gènes, ont une vie courte - généralement quelques minutes à une demi-heure - et qu'ils ne sont pas conservés après un contact avec un liquide fixateur. Il faut par conséquent isoler très rapidement un fragment du tissu dont on pratique l'exérèse, vérifier qu'il présente bien les caractéristiques de la pathologie recherchée et le congeler après lui avoir donné un numéro de code. Le reste du tissu prélevé peut quant à lui être placé dans le liquide fixateur prévu pour lui assurer une bonne conservation jusqu'à l'examen de laboratoire. Il va de soi également qu'au titre d'une indispensable comparaison, les pathologistes souhaitent disposer d'un peu de tissu sain en bordure de la tumeur prélevée afin de mettre en évidence les nécessaires différences structurelles.

Du sang, mais aussi des urines, des expectorations ou tout autre exsudat peut être requis pour préciser un diagnostic, ou y rechercher des marqueurs divers (voir l'article intitulé D'intimes sentinelles dans Athena n° 217, pp. 231-234) dont l'identification apparaît pertinente dans le cadre de la pathologie explorée. Il faut, pour ces éléments-là aussi, rechercher les meilleures conditions de conservation, mais aussi de prélèvement. Il est notamment nécessaire d'en assurer la récolte avant toute prémédication préalable à une intervention.

Pour le patient, le traitement suit son cours : il est opéré et une partie de la tumeur prélevée est acheminée vers le laboratoire chargé de définir les différents paramètres de la pathologie en usant de tous les moyens exploratoires les plus récents et les plus pertinents. Quant aux autres prélèvements effectués, rendus anonymes par l'apposition d'un code, ils font l'objet d'une caractérisation, d'un conditionnement nécessaire (fragmentation, centrifugation, séparation du sérum et du caillot, etc.) puis d'un stockage au froid généralement profond - au congélateur à -80 °C ou dans l'azote liquide à -196 °C selon nécessité. Ils sont dès lors prêts à être mis à la disposition de chercheurs qui les réclament.

Un maximum de garantie
On aura compris qu'une biobanque n'entre dans le registre professionnel que d'une catégorie réduite d'individus. Le scientifique confronté à la recherche de signes spécifiques à une pathologie - des biomarqueurs - est préférentiellement concerné. Cela peut également être le cas d'une société qui, entrée dans le domaine du développement biopharmaceutique des marqueurs identifiés, cherche à les retrouver dans des sécrétions et fragments tissulaires associés à la pathologie concernée; un moyen pour elle de commercialiser ensuite - si la recherche est concluante - un kit d'identification à caractère diagnostique. De façon tout à fait analogue, on comprend enfin qu'une société pharmaceutique, engagée dans l'identification des modes d'action et de l'efficacité spécifique d'une molécule nouvelle, cherche à en retrouver les traces dans toute une série de tumeurs cibles, en liaison avec les effecteurs sur lesquels cette molécule est censée agir.

Évidemment, il va de soi qu'une biobanque ne peut détenir en grand nombre des 'tumeurs' relatives à toutes les pathologies connues. Le point de départ tient le plus souvent à une demande spécifique pour un type de maladie en particulier. Il faut bien entendu qu'une structure - le plus souvent, c'est un laboratoire - soit désireuse d'initier cette démarche conservatoire. Il est ensuite nécessaire qu'un ou plusieurs services hospitaliers de chirurgie s'impliquent et acceptent de respecter un modus operandi très précis qui leur est proposé et à l'élaboration duquel ils ont évidemment participé. Il faut enfin que plusieurs règles soient respectées qui offrent un maximum de garanties à tous les niveaux : pour les 'donneurs' et leur anonymat, pour les demandeurs, pour les prélèvements eux-mêmes qui doivent être conservés dans les conditions optimales et pour un public intéressé enfin qui doit, au bénéfice de règles de conduite connues, percevoir tous les signes d'une gestion transparente.

Plusieurs conditions préalables semblent donc s'imposer :

- le laboratoire qui met en œuvre la biobanque doit disposer d'un know how et de moyens - financiers, techniques et en personnel - suffisants pour assurer la mise en œuvre et la gestion - sur le long terme - d'une structure telle que celle-là

- il doit pouvoir assurer une expertise au moins suffisante pour qualifier les tissus (et autres prélèvements associés) sur les plans de l'anatomopathologie et de la génétique au sens le plus large. Une sous-traitance n'est évidemment pas impossible à ce niveau

- il doit également pouvoir s'associer un ou plusieurs services de chirurgie dans lesquels les prélèvements seront effectués en conditions optimales

- il doit disposer d'une gestion idéalement calquée sur les règles de l'Iso 9001 ou 15189 qui autorisent un haut degré de transparence et de traçabilité

- il doit enfin se prévaloir de règles d'éthique particulièrement strictes qui permettent une gestion idéalement sans reproche.

Il va de soi que s'il réunit tous ces critères et qu'il manifeste surtout un intérêt pour ce type d'activité, le laboratoire concerné risque d'être sollicité de façon récurrente pour assurer un 'approvisionnement' en tumeurs de différents types. Petit à petit, il sera donc appelé à détenir des tissus et sécrétions associées correspondant à un éventail croissant de pathologies."

Questions / réponses
N'importe qui peut créer une biobanque ? Est-ce rentable ?
"À ma connaissance et pour le moment, il n'y a pas de législation pour encadrer ce type d'activités et n'importe qui, en effet, pourrait initier une biobanque de ce type. Vous aurez néanmoins compris qu'il paraît difficile de faire de cette activité un 'commerce'; tout au plus couvre-t-on les frais de fonctionnement. À cet égard, il faut bien savoir que les crédits à la recherche ou les moyens propres aux laboratoires qui hébergent de telles structures sont les seules ressources qui permettent la viabilité financière de l'activité."
Pourtant il y a des sociétés commerciales qui gèrent les banques de cellules de cordon ?
"Ah ! mais ce n'est pas la même chose ! Il s'agit dans ce cas de cellules susceptibles d'être greffées ultérieurement à titre thérapeutique. En l'occurrence, des sociétés ont en effet trouvé judicieux de proposer à des parents de conserver - moyennant finance, évidemment et pendant un temps fixé - les cellules du cordon ombilical de leur nouveau-né, des cellules normalement destinées à être éliminées. Or, il s'agit de 'cellules souches' qui pourraient ultérieurement être valorisées en cas de maladie et, en particulier, en cas de leucémie chez l'enfant. L'avantage est qu'il s'agirait d'autogreffes et qu'il n'y aurait par conséquent pas de risque de rejet. La presse a évoqué le cas d'une société de ce type qui veut s'implanter sur le territoire belge. Sans entrer dans la problématique, on peut se rendre compte qu'établir une opération commerciale sur un tel terrain pose des problèmes éthiques.

Il existe une autre structure qui gère également des cellules à réimplanter : c'est la Croix-Rouge. Dans son cas, la finalité est connue, la gratuité est de mise et il n'y a pas, comme on le sait, d'intéressement commercial ! Pour être encore plus complet, il existe des textes législatifs en cours d'élaboration dans ce domaine suite, notamment, à une directive européenne récente qui réglemente le 'don, l'obtention et le contrôle de tissus et de cellules d'origine humaine'. On ne peut donc plus faire n'importe quoi en la matière !"

Pourquoi faut-il demander la permission au patient d'utiliser la tumeur qu'on lui retire ? Il doit être bien content qu'on l'enlève, non ?
"Il n'y a aucun doute là-dessus. Mais tissu tumoral ou non, c'est une partie de lui-même qui lui appartient. Dans le cadre du diagnostic médical, on ne demande pas d'avis ni de consentement éclairé ; on considère que le fait d'accepter l'intervention chirurgicale constitue un accord tacite d'utilisation du tissu prélevé ensuite pour effectuer un examen approfondi au bénéfice, d'ailleurs, du patient lui-même. Dans le cas qui nous occupe ici, le tissu prélevé a une autre destination qui échappe directement au 'bien du patient'. On peut imaginer que l'examen effectué va, à terme, permettre une 'découverte' qui contribuera au bien collectif. On ne peut non plus exclure qu'il y aura, en bout de course, la mise sur le marché d'un traitement - pharmacologique ou non - qui sera pour une société source de rentrées financières. Il est donc important, pour ne pas être aux prises avec le nœud gordien de droits de participation divers, que les 'donneurs' cèdent, sans recours, les éventuels 'droits' sur le petit morceau d'eux-mêmes dont ils ont momentanément autorisé la conservation."

Tout ce qui est conservé est utilisé ?
"Difficile à dire. Chaque biobanque - il n'y en a forcément pas beaucoup - a son propre mode de fonctionnement et répond essentiellement aux demandes qui lui sont formulées. Le but n'est évidemment pas de thésauriser les prélèvements, mais de les mettre autant que possible à la disposition des chercheurs. Comme on l'a évoqué d'entrée, tout prélèvement a aussi un volume fini ; si on peut imaginer le découper en fragments pour contenter plusieurs chercheurs, il faut bien se rendre compte qu'après plusieurs sollicitations, il n'en reste rien. Il est donc nécessaire de rechercher en permanence de nouveaux cas pour renouveler le potentiel d'analyse et répondre à des demandes nouvelles."

Ne serait-il pas plus facile que les biobanques se spécialisent ?
"Tout à fait et c'est effectivement ce qui se passe dans la réalité. Puisque des services de chirurgie sont nécessairement impliqués dans le processus et que la chirurgie est elle-même spécialisée (digestive, osseuse, etc.), on peut très bien imaginer que la biobanque associée sera obligatoirement spécialisée également dans le type de tissu prélevé. Au chercheur en attente d'un type de tumeur particulier à frapper à la bonne porte. Par ailleurs, cela n'empêche pas non plus - l'idée est dans l'air - que les biobanques s'organisent entre elles en réseau pour mettre en commun, sur un mode informatique au moins, leurs acquis. La recherche biomédicale n'aura qu'à s'en féliciter !"

Jean-Michel DEBRY - debry@yucom.be

Pour en savoir plus
"La revue médecine/science a édité un numéro spécial (repris dans son volume 22 et daté de janvier 2006) consacré à la problématique des tumorothèques.

Journal Officiel de l'Union européenne du 9 février 2006. Directive 2006/17/CE de la Commission du 8 février 2006.

Tumorothèques. Présentation PowerPoint des rôles et de l'utilité d'une tumorothèque. Langue: français. http://digbig.com/4hmcc

Bio Banks and Patient Material. Article dressant la liste des principaux problèmes éthiques liés aux biobanques. Langue: anglais. http://digbig.com/4hmcd

Réflexion sur les biobanques. Gen Suisse a organisé une journée de réflexion sur les biobanques. Plusieurs documents sont disponibles en ligne. Langue: français.http://digbig.com/4hmce

Biobanks and Public Health Genomics. Ce document - format Pdf, 47 pages - étudie le problème spécifique des biobanques dans neuf pays européens et explique les différents types de biobanques. Langue: anglais.http://digbig.com/4hmcg

Les biobanques destinées à la recherche. Le Conseil national d'éthique allemand publie un rapport extrêmement fouillé - format Pdf, 61 pages - sur tous les aspects éthiques des biobanques. Langue: français.http://digbig.com/4hmch

EuroBioBank est un réseau de biobanques européennes fournissant du matériel biologique humain (ADN, tissus, cellules) pour les recherches sur les maladies rares. Langue: anglais.http://digbig.com/4hmcj"

Source :
http://www.aresa.be