Merci de ne PAS poster de messages concernant la vente d'un organe et comportant des coordonnées téléphoniques, e-mail, etc. La loi française interdit la vente d'organes.

Une lignée cellulaire à partir d'un embryon mort

"Le site en ligne du journal scientifique 'Stem cells' publie les travaux d'une équipe hispano-britannique, dirigée par Miodrag Stojkovic du centre de recherche Prince Philippe (Valence - Espagne), sur la création d'une lignée cellulaire à partir d'un embryon humain 'considéré mort'. Les chercheurs ont étudié 132 embryons 'stoppés dans leur croissance', donnés par une clinique de fécondation in vitro avec le consentement des patients."


"La division cellulaire des embryons s'était arrêtée 24 ou 48 heures après avoir atteint différents stades de développement. 13 d'entre eux s'étaient développés un peu plus que les autres, atteignant 16 ou 24 cellules, avant 'd'arrêter leur croissance'. Les chercheurs ont pu créer une lignée de cellules souches à partir de l'un d'entre eux.

Le Dr Donald Landry, directeur du département de traitements expérimentaux au Centre médical de l'Université Columbia (New York), qui a eu l'idée de cette expérimentation, estime qu''un embryon est mort si les cellules qui le composent cessent de manière irréversible de travailler ensemble en tant qu'organisme'. Ainsi, pour lui, la création d'une lignée de cellules souches embryonnaires telle que l'a réalisé l'équipe du Pr Stojkovic lève les problèmes éthiques liés à la destruction de l'embryon. Selon lui, l'utilisation de cellules à partir d'embryons morts relève du don d'organes au même titre que le prélèvement d'organes sur des patients morts.

Néanmoins de nombreux chercheurs ne sont pas d'accord. 'Il n'existe aucun moyen de prouver qu'un embryon ait aussi été stoppé dans sa croissance s'il avait été placé dans un utérus de femme plutôt que dans une coupelle de laboratoire, ce qui laisse donc ouverte la possibilité que les conditions de laboratoire soient à l'origine de l'arrêt de la croissance de l'embryon', explique Robin Lovell-Badge, de l'Institut national londonien pour la recherche médicale.

Pour le Révérend Tad Pacholczyk, directeur de l'éducation au sein du Centre national catholique pour la bioéthique (Philadelphie), 'un embryon n'est pas mort, dès lors que des cellules sont vivantes à échelle individuelle et capables de fournir des lignées de cellules souches'. Les scientifiques en connaissent trop peu sur les embryons précoces pour déterminer vraiment quand l'un d'entre eux est mort.

Quant au Dr George Daley, de l'Institut sur les cellules souches de Harvard, il craint qu'une anomalie non détectée sur une cellule souche provenant d'un embryon mort ne rende leur utilisation dangereuse.

Derivation of human embryonic stem cells from developing and arrested embryos, Xin Zhang, Petra Stojkovic, Stefan Przyborski, Michael Cooke, Lyle Armstrong, Majlinda Lako, Miodrag Stojkovic, Stem Cells Express, first published online September 21, 2006; doi:10.1634/stemcells.2006-0377

© genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
nouvelobs.com (Malcolm Ritter) 25/09/06 - Le Figaro 26/09/06

Cellules souches : de nouvelles pistes à explorer

"Dans le Monde, Jean Yves Nau fait état de deux colloques internationaux, l'un à Paris sous l'égide de l'Académie Nationale des Sciences, l'autre à Rome à l'initiative de l'Académie Pontificale pour la Vie, la Fédération Internationale des Associations Médicales Catholiques (FIAMC) et la Fondation Jérôme Lejeune, qui ont eu lieu récemment sur les cellules souches.

Alors que l'Académie Nationale des Sciences n'a pas fait de déclarations triomphalistes sur l'utilisation thérapeutique des cellules souches embryonnaires, le congrès de Rome a présenté des avancées thérapeutiques significatives avec des cellules souches adultes et des cellules de sang de cordon".

"Dans son interview au Monde, Mgr Sgreccia, président de l'Académie Pontificale pour la Vie, a rappelé les raisons de l'opposition de l'Église sur la recherche sur les embryons :'Il existe aujourd'hui une opposition frontale et définitive à des recherches visant à travailler sur les cellules souches qui ne peuvent être obtenues qu'après la destruction d'un embryon humain. Nous nous devons de défendre celui-ci, cet embryon doté de toutes les potentialités de la vie humaine. Nous ne pouvons adopter d'autres démarches'. Il a appelé 'au développement des recherches sur les cellules souches humaines d'origine somatique ou présentes dans le cordon ombilical au moment de la naissance'.

Interrogé sur la solution proposée par l'Église concernant l'avenir des embryons actuellement congelés, Mgr Sgreccia répond : 'la congélation est en elle-même une offense à la dignité. Quelle que soit la solution adoptée, elle sera mauvaise. Nous devons parvenir à une prohibition mondiale de la conservation par congélation avant de réfléchir au devenir des embryons actuellement congelés. Si tel n'était pas le cas, ce serait un encouragement donné à la pratique de la congélation des embryons humains'. C'est à cette seule condition qu'il sera possible de réfléchir au devenir des embryons actuellement congelés... et non l'inverse."

© genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction".

Carte vitale 2 avec la photo : plus de sécurité et plus de services

"59 millions de cartes vitales 2 seront diffusées en quatre ans pour un coût unitaire de production évalué à trois euros. Prévue dans le cadre de la réforme de l'assurance maladie, la future carte Vitale a pour objectif d'améliorer la qualité des soins et de lutter contre les fraudes. Un système de contrôle en ligne de la validité des cartes Vitale, comparable à celui existant déjà pour sécuriser les paiements par carte bancaire, sera mis en oeuvre courant 2006.

Le ministre Xavier Bertrand a déclaré ce matin

qu'en 2004, 'nous nous étions engagés dans la cadre de la réforme de l'assurance maladie à ce que la carte vitale soit plus personnalisée et plus sécurisée. Plus personnalisée pour une meilleure appropriation individuelle. Plus sécurisée pour éviter que les fraudes d'une seule personne nous pénalise tous.

Si la Carte Vitale I est entrée dans les mœurs, si elle a permis des remboursements plus rapides – on est passé de 13 à 5 jours- grâce à un traitement informatique plus simple, et moins coûteux pour l'Assurance maladie, si elle a facilité la vie des professionnels, la carte vitale doit maintenant franchir cette nouvelle étape.'

Dotée d'une photo et renfermant des données personnelles sécurisées, cette carte vitale nouvelle génération est une véritable pièce d'identité qui permet d'accéder au futur dossier médical personnel. Son déploiement commencera fin 2006 en Bretagne et sera échelonné jusqu'en 2010. La nouvelle carte sera toujours verte mais d'un graphisme modernisé.

La Carte Vitale I a été largement adoptée par l'ensemble des professionnels de santé : 'ils sont en effet aujourd'hui 210 000 à être équipés dont 80 pour cent des généralistes et la quasi-totalité des pharmacies. Et la progression des télétransmissions se poursuit encore : au 1er semestre 2006, elle augmentait toujours de 3 pour cent pour bientôt atteindre 1 milliards de feuilles de soins dématérialisées' a précisé le ministre.

La carte vitale II sera elle donc plus sécurisée. 'En effet, elle contient les mécanismes de cryptographie nécessaires pour les fonctions d'authentification et de signature électronique, ce qui renforce la sécurisation, de son porteur et de la signature des flux électroniques. Elle est donc la première carte à puce conforme au standard défini par l'Etat pour l'administration électronique' a assuré le ministre de la santé.

Le contrôle et la gestion du parc des cartes en circulation sont également améliorés. 'Le système de gestion du parc garantit désormais l'existence d'une seule carte en circulation par bénéficiaire. Ainsi, lorsque un assuré changera de caisse d'assurance maladie, il devra simplement mettre à jour sa carte. Il ne sera donc plus nécessaire de lui donner une nouvelle carte, sans savoir ce qu'il est advenu de l'ancienne. Quand l'assuré recevra une nouvelle carte en renouvellement de l'ancienne, cette dernière devra être invalidée dans un point de mise à jour avant de pouvoir activer sa nouvelle carte vitale.'

Le ministre a bien insisté sur les différents contrôles qu'il y aura pour l'établissement de la nouvelle carte vitale : 'Par ailleurs, lorsque l'assuré social enverra à l'assurance maladie sa photo pour qu'elle l'intègre sur la carte, il devra également joindre la photocopie de sa carte d'identité. La photo ne sera acceptée qu'après vérification de l'état civil et qu'après avoir comparé la photographie envoyée avec celle présente sur la carte d'identité. En cas de doute, une procédure de contrôle de l'Assurance maladie s'enclenchera.'

'La photo, changement le plus visible, exprime tout autant notre volonté de lutter contre les fraudes et les abus que celle de la personnaliser, permettant à tous une meilleure appropriation de leur carte. La carte vitale II est le fruit des dernières avancées technologiques liées aux cartes à puces, autant d'innovations qui augmentent également ses capacités de stockages d'information, offrant ainsi plus de possibilité d'utilisation pour l'assuré.'

De plus, selon le ministre de la santé, la carte vitale II sera plus personnalisée et offrira à l'usager de nombreux nouveaux services. 'Ce que nous avons voulu avant tout avec cette Carte Vitale II, c'est faciliter la vie des usagers. La capacité de mémoire de la nouvelle carte Vitale II sera de 32 kilo octets au lieu de 4 avec la première carte vitale. L'espace ainsi disponible lui permettra, dans le courant de l'année 2007, d'héberger d'autres informations que les données administratives actuelles comme la mention du médecin traitant, ou les informations sur la couverture complémentaire santé de l'assuré, ce qui permettra ainsi d'accélérer le remboursement de la part complémentaire.'

Enfin, la carte vitale, pourra contenir des informations personnelles comme la personne à prévenir en cas d'urgence ou encore la connaissance qu'à l'assuré du dispositif légal sur le don d'organe. La carte vitale concerne 48 millions de personnes, 'soit une occasion supplémentaire d'inciter chaque personne à réfléchir sur le don d'organes, alors que de plus en plus de personnes sont en attente d'une greffe d'organes qui leur sauvera la vie ou l'améliorera considérablement.' En effet, si 82 pour cent en 2006 des français se déclarent favorables au don de leurs propres organes, seuls 40 pour cent ont fait part de leur position à leurs proches.

La carte vitale pourra également donner accès au DMP, véritable porte-documents intelligent, au médecin traitant avec l'accord et le code de son patient. La carte vitale II offrira de nombreuses autres possibilités, qui pourraient être utilisées dans le domaine de la santé, voire dans d'autres services publics. 'En effet, la carte Vitale II pourrait servir à signer électroniquement des documents ou faire usage d'autres téléservices. Ceux-ci se sont largement développés en France : télépaiement de l'impôt, changement d'adresse, autant de procédures où le besoin de sécurisation existe également,' a ajouté Xavier Bertrand.

'Le DMP, dont la carte Vitale II sera la porte d'entrée, servira de levier pour l'informatisation de l'hôpital. Le Plan Hôpital 2012 marquera notre nouvelle ambition pour les SIH, tant en termes de moyens, que de stratégie. En effet, mon ambition est de porter la part des dépenses d'informatique hospitalière au minimum à 3 pour cent d'ici 2012, contre 1,7 pour cent aujourd'hui. Surtout, nous devons coordonner les efforts des établissements qui restent encore trop dispersés. Le volet financier sera complété par un volet d'expertise, de soutien et d'évaluation, ainsi que par un plan d'aide à la formation des décideurs et des professionnels. L'informatisation du dossier médical et du parcours de soins (programmation des rendez vous, accès aux résultats d'examen), du circuit de prescription et la télémédecine en constitueront les principaux axes stratégiques."

Source :
http://www.actualites-news-environnement.com

"Optimaliser le nombre de donneurs d'organes" (Belgique)

"Le ministère de la Santé va lancer dès l'automne dans 30 hôpitaux du pays le 'projet Gift', un projet pilote destiné à identifier les donneurs d'organes potentiels parmi les patients en fin de vie afin d'optimaliser le nombre de donneurs. 'Si le projet est concluant, il pourrait être étendu à tout le pays d'ici un an ou un an et demi' indique-t-on au ministère de la Santé.

Parallèlement à cette initiative, l'Association nationale des greffés cardiaques et pulmonaires (ANGCP) a fait réaliser un spot publicitaire qui sera diffusé sur la RTBF et les télévisions néerlandophones. Les premières transplantations cardio-pulmonaires en Belgique ont eu lieu à l'hôpital Erasme sous l'impulsion du professeur Georges Primo. D'autres chirurgiens en pratiquent depuis lors dans d'autres établissements hospitaliers, comme par exemple la clinique Saint-Luc, le CHU de Liège ou l'UZ de Gand. Si la mortalité moyenne des personnes en attente d'une greffe de coeur, de foie ou de poumon est de 13,4 pour cent, il y a aujourd'hui 90 pour cent de chances de survie après une transplantation."

Source :
La Libre Belgique

Quelques chiffres :
"En 2005, avec un total de 960 demandeurs pour une opération rénale et 370 demandeurs d'un foie, d'un poumon, d'un coeur ou d'un pancréas, les organes de quelque 200 donneurs n'ont largement pas suffi. De plus, les contre-indications médicales ou les refus des familles sont d'autres facteurs qui aggravent encore la pénurie. 'La mortalité moyenne pour des patients en attente d'un coeur, d'un foie ou d'un poumon est de 13,4 pour cent. Mais il y a 90 pour cent de chances de survie pour ceux qui ont la chance d'être opérés', précise le Pr Ysebaert, de l'hôpital universitaire d'Anvers."
Sources :
www.beldonor.be
www.dhnet.be

Suisse : journée d'action pour le don d'organes

Le site tsr.ch fait le point sur cette journée d'action pour le don d'organes en Suisse (nombreux articles, films, interviews, liens vers des sites associatifs). Il mentionne également les caractéristiques de la nouvelle loi fédérale, censée entrer en vigueur en janvier 2007 :

"Avec l'entrée en vigueur de la Loi fédérale sur la transplantation d'organes, de tissus et de cellules, les prélèvements seront possibles si la personne y a consenti de son vivant.

En l'absence d'un tel consentement, la décision reviendra à la famille. Celle-ci devra cependant respecter la volonté présumée de la personne décédée.

La nouvelle loi fédérale prévoit également de favoriser l'identification des donneurs dans les hôpitaux. Ceux-ci devront se doter d'un coordinateur. La répartition des organes sera en outre centralisée à l'échelle suisse."

Source :
http://www.tsr.ch

Changement de législation pour le don d'organes en Suisse au 1er janvier 2007

Devenir donneur d'organes : un geste qui sauve des vies


"Swisstransplant organisait ce samedi la journée nationale pour le don d'organes et la transplantation. Le but : trouver de nouveaux donneurs, prêts à signer la fameuse petite carte qui, en théorie, autorise les médecins à prélever des organes après la mort. En théorie, parce que pour l'instant, la législation fédérale donne le dernier mot à la famille du défunt. Une législation qui changera le 1er janvier 2007. Les modalités seront alors mieux définies, et la volonté du donneur devrait être respectée."

Source :
RFJ Fréquence Jura (Suisse)

Cellules souches : quel avenir pour les thérapies ?

"Le Congrès international 'Cellules souches : quel futur pour la thérapeutique ?' vient de s’ouvrir à Rome et réunit avec succès 300 participants venus de 35 pays. Ce congrès est organisé par la Fédération Internationale des Associations de Médecins Catholiques (FIAMC) et l’Académie pontificale pour la Vie, en collaboration avec la Fondation Jérôme Lejeune."


"Le Professeur Gigli (FIAMC) et Monseigneur Elio Sgreccia ont ouvert la session d’introduction en rappelant la signification et l’objet de l’événement : offrir un forum de discussion de haut niveau sur la base des plus récents apports de la littérature scientifique pour examiner les réelles perspectives thérapeutiques des cellules souches, confronter les potentialités et les limites des cellules souches embryonnaires et des cellules souches adultes et faire émerger les alternatives possibles à l’usage des lignées de cellules embryonnaires, en obtenant des cellules pluripotentes sans détruire les embryons humains.

Le Congrès ne manquera pas d’aborder la problématique bioéthique liée à ces recherches.

Le Professeur Gigli, en introduisant les travaux, a aussi mis en garde contre les risques de réduire les interventions des orateurs et les discussions qui s’en suivront, à un débat 'politique' notamment dans le contexte italien et a invité, au contraire, à réfléchir, dans une perspective internationale, avec les orateurs et les participants venus si nombreux de l’étranger.

Parmi les autres interventions de la première session, citons celles du Pr. Prentice (USA) et du Pr. Vescovi (Italie) qui abordent l’évolution de la recherche sur les cellules souches et l’intervention du Pr. Sherley (USA), qui a montré combien ces sujets très techniques sont difficiles à aborder de manière avisée dans un débat de société grand public. Le Pr. Sherley a particulièrement insisté sur les propositions faites à partir d’affirmations partiales et scientifiquement inexactes sur la nature de l’embryon humain. Par exemple l’affirmation : 'les scientifiques ne sont pas en mesure de déterminer quand commence la vie humaine' se répand peu à peu parmi certains scientifiques américains. Comme si les embryons humains n’étaient pas des êtres humains... 'Bien sûr que ce sont des être humains. Quoi d’autre pourraient-ils être ?', a affirmé le Pr. Sherley.

Les travaux du congrès continueront vendredi et samedi et se concluront avec l’audience spéciale que le pape Benoît XVI accordera aux participants."

==> Pour en savoir plus : www.stemcellsrome2006.org

Source :
© gènéthique.org (la revue de presse)

Rapport Ferry sur le clonage scientifique

"Le Conseil d'analyse de la société, présidé par Luc Ferry, vient de publier un rapport 'Faut-il autoriser le clonage scientifique?'. Ce travail a été rédigé par les professeurs M. Desnos, P. Ménasché (hôpital européen Georges Pompidou, Paris) et J. Reiffers (Institut Bergonié de lutte contre le cancer, Bordeaux), avec l'apport des réflexions du Pr. Huriet, médecin et ancien vice-président du Comité international de bioéthique de l'UNESCO et R. Frydman, médecin-gynécologue à l'hôpital Antoine-Béclère de Clamart.

La plupart de ces médecins prônent le clonage scientifique. Alors que le récent décret de février 2006 autorise déjà les recherches à partir d'embryons surnuméraires, ils veulent pouvoir aller plus loin en créant des lignées de cellules embryonnaires à des fins de recherche par clonage. Les chercheurs disent vouloir rattraper le retard de la France dans le développement pharmaceutique et biotechnologique.

Le Pr. Huriet, sceptique à l'égard des arguments avancés, soulève les problèmes éthiques que posent l'utilisation des cellules embryonnaires et le clonage alors même que le rapport souligne les succès 'encourageants' des cellules souches adultes".

© genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
La Croix (Denis Sergent) 12/09/06

Recherche cerveau désespérément

Le N° 440 (septembre 2006) de "Que choisir" (magazine de consommation grand public), publie un article sur les dons de cerveaux - un don pour la recherche peu connu : cet article, intitulé "Recherche cerveau désespérément" (p. 62) est téléchargeable au format PDF (74 ko) :
==> cliquer ici.

Axel Kahn confirme l'inexactitude de l'annonce sur les lignées cellulaires embryonnaires

Le Pr Axel Kahn, directeur de l'Institut Cochin, participait mercredi 30 août à un 'chat' sur le site Internet du quotidien Le Monde sur 'Cellules souches embryonnaires : la nouvelle donne ?'.


"La première question d'un internaute concerne l'erreur des média français dans la transmission de l'information concernant l'annonce du Pr Lanza qui aurait réussi à fabriquer des lignées de cellules souches embryonnaires sans détruire les embryons (cf. revue de presse d'août). Or, à la lecture de la publication dans Nature, les chercheurs ont créé 2 lignées de cellules souches embryonnaires à partir de 90 cellules issues d'embryons au stade blastomère (embryons de 8 à 10 cellules) qui ont été détruits. Le Pr Kahn le confirme. Il explique que les chercheurs ont déduit de leur expérience qu'il pourrait être possible d'obtenir de telles lignées à partir de blastomères (embryons de 8 à 10 cellules) isolés à l'occasion d'un diagnostic préimplantatoire. Il rajoute 'il s'agit d'une déduction, ils ne l'ont pas prouvé'."

"Le Pr Kahn défend la recherche sur les cellules souches embryonnaires et adultes. 'D'un point de vue scientifique, il est raisonnable de garder deux fers au feu et de poursuivre les recherches, en parallèle, sur les cellules souches embryonnaires et sur les cellules souches somatiques'.

Sur les perspectives thérapeutiques de la médecine régénératrice avec les celules souches, Axel Kahn estime : 'Même s'il ne faut pas exagérer les promesses, et tomber dans le lobbying et la mystification (il n'y aura pas d'orviétan cellulaire...), ce sont là des perspectives qui ne sont pas fantasmagoriques'.

Sur le clonage 'thérapeutique' et la perspective d'isoler des cellules souches d'embryon cloné pour la recherche à des fins thérapeutiques, Axel Kahn rappelle :
- personne n'a encore réussi à créer des embryons humains par clonage,
- de telles recherches nécessitent un stock d'ovules importants. Rappelons que le Pr Hwang a eu besoin de 2061 ovules prélevées chez 450 femmes pour un résultat nul. Pour réunir ce stock, il a du faire pression sur ses laborantines d'un côté, et acheter les autres à 1 500 euros la dizaine... 'Par conséquent, pour mener cette recherche, se pose la question démocratique fondamentale de la protection des femmes et de leur corps' explique le Pr A. Kahn,
- si la technique du clonage d'embryon humain avait été au point, 'la première utilisation qui en aurait été faite eût été d'être mobilisée pour les entreprises des candidats au clonage d'enfants',
- si un jour la création d'un embryon humain par clonage est réalisée, il s'agirait d'un procédé médical peu crédible tant la technique serait compliquée, lourde et chère.

Axel Kahn appelle à un débat loyal qui ne 'force pas la main' des citoyens, qui refusent la recherche sur l'embryon, en les accusant de ruiner l'espoir de guérison de millions de personnes malades."

==> Lire en ligne l'intégralité du chat "Cellules souches embryonnaires : la nouvelle donne ?".

Source :
Gènéthique - La revue de presse
© gènéthique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
Lemonde.fr (chat modéré par Constance Baudry) 29/08/06

Création de lignées cellulaires sans tuer l'embryon : intox ou réalité ?

"Mercredi 23 août, le site de la revue scientifique Nature publiait les travaux du Pr Robert Lanza* et de son équipe d'Advanced Cell Technology (Massachusetts, USA). Ils annoncent avoir réussi la création de lignées de cellules souches embryonnaires humaines à partir d'embryons humains sans détruire ces derniers."


"En octobre 2005, dans Nature, Robert Lanza montrait qu'il avait réussi à produire cinq lignées de cellules souches embryonnaires de souris à partir d'embryons de souris, sans qu'ils soient détruits**. Les chercheurs annoncent aujourd'hui avoir réussi à obtenir le même résultat à partir d'embryons humains."


"Jusqu'ici, les chercheurs tentaient d'obtenir des lignées de cellules souches embryonnaires à partir d'embryons âgés de 5 jours au stade blastocyte (composé d'une centaine de cellules) mais cela entraînait la destruction de l'embryon. Après son succès sur l'embryon de souris, l'équipe du Pr Lanza a travaillé sur des embryons humains de 8 à 10 cellules au stade blastomère. Les chercheurs sont partis d'un constat : dans le cadre du diagnostic préimplantatoire, on prélève une cellule de l'embryon au stade blastomère sans entraîner la mort de l'embryon. Les chercheurs ont sélectionné sur 16 embryons, issus de la fécondation in vitro et fournis par des cliniques, les 6 considérés les 'plus parfaits'. A l'aide d'une micro-pipette, les chercheurs auraient prélevé sur chacun de ces embryons une cellule unique. Après culture de ces cellules, les chercheurs seraient parvenus à créer 2 lignées de cellules souches embryonnaires sans affecter le développement des embryons. Ces lignées auraient pu être maintenues à un stade complètement indifférencié pendant plus de huit mois.

Bien que cette technique doive encore être confirmée et que des doutes subsistent sur la véracité des informations communiquées par la firme ACT, de nombreux chercheurs se félicitent de cette voie qui ferait sauter les verrous éthiques de la recherche sur les embryons humains et leur permettrait de ce fait d'obtenir plus facilement des financements. L'obtention d'une cellule souche d'embryon n'entraînant plus la destruction de celui-ci.

Pourtant, si l'avenir confirme que la méthode du Pr Lanza évite la destruction des embryons, doit-on conclure que toutes les difficultés éthiques sont contournées ? Non, estime Mgr Sgreccia, président de l'Académie Pontificale pour la Vie, car cette technique repose sur la procréation in vitro d'embryon et nécessite toujours une 'manipulation' de l'embryon humain dont il ne retirera aucun bénéfice. Pour Axel Kahn : 'à l'évidence, non. Quand elle est dérivée d'un blastocyte, la cellule souche embryonnaire ne peut jamais être considérée comme un embryon - elle ne peut jamais, à elle seule, donner un bébé'. Mais, 'une cellule isolée d'un embryon de huit ou dix cellules [NDLR : telle qu'utilisée par l'équipe du Pr Lanza] peut, dans certaines conditions, donner un bébé. Pour ceux qui auraient une conception très large de l'embryon, utiliser la cellule souche embryonnaire d'un de ces embryons pourrait donc entraîner, de facto, leur destruction'.

Par ailleurs, l'expert américain en bioéthique Wesley J. Smith a émis de grosses réserves sur cette annonce en indiquant que le communiqué de presse d'ACT, sur lequel se sont appuyés les médias pour relayer l'information, est inexact. En réalité, tous les embryons sont morts après l'extraction des cellules.
Ces affirmations sont reprises dans le Washington Post qui rapporte que le Pr Lanza a simplement montré qu'une seule cellule prélevée à partir d'un embryon dans les premiers stades peut, mise en culture de manière isolée, produire une lignée de cellules souches embryonnaires. Le journal The Corner relate les propos du Pr Robert P. George, membre du conseil bioéthique du Président des Etats-Unis, selon lequel 6 cellules ont été prélevées en moyenne sur chacun des 16 embryons, qui n'ont pas survécu. Ces 91 cellules ont été mises en culture et les chercheurs ont réussi à constituer 2 lignées de cellules souches embryonnaires.

La firme ACT n'est pas à son premier 'coup médiatique'. Déjà, en novembre 2001, le Pr Lanza avait annoncé avoir réussi à créer des embryons humains par clonage (cf. revue de presse du 26/11/01) mais ce résultat n'a jamais été confirmé ni reproduit par son équipe..."

* Human embryonic stem cell lines derived from single blastomeres, I. Klimanskaya, Y. Chung, S. Becker, S-J. Lu and R. Lanza, doi:10.1038/nature05142, published online 23/08/06

** Embryonic and extraembryonic stem cell lines derived from single mouse blastomeres, Y. Chung, I. Klimanskaya, S. Becker, J. Marh, S-J. Lu, J. Johnson, L. Meisner and R. Lanza, Nature 439, 216-219 (12/01/2006)

Source :
Gènéthique - La revue de presse
© genethique.org

"Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse (...). Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction."
La Croix 24/08/06 - Le Figaro (Catherine Petitnicolas) 24/08/06 - Libération (Corinne Bensimon) 24/08/06 - Le Monde (Jean-François Augereau, Franck Nouchi) 25/08/06 - La Croix (Emmanuelle Réju) 25/08/06 - Lifenews.com 28/08/06 - zenit 29/08/06

14-16 septembre 2006 : "Cellules souches : quel avenir pour les thérapies ?"

Du 14 au 16 septembre se tient à Rome le colloque 'Cellules souches : quel avenir pour les thérapies ?', organisé par l'Académie Pontificale pour la Vie et la Fédération Internationale des Associations Médicales Catholiques, en collaboration avec la Fondation Jérôme Lejeune.


"Déjà plus de 200 chercheurs, médecins, étudiants, éthiciens se sont inscrits pour cette rencontre au coeur de l'actualité bioéthique. Parmi les orateurs internationaux, le Pr Huriet interviendra avec une conférence sur 'Cellules souches : Intérêts économiques et implications politiques'.

Le samedi 16 septembre, les participants du congrès sont invités à une audience avec le pape Benoît XVI à Castel Gondolfo. L'audience a été confirmée."


"Ce n’est qu’au cours de ces dernières années que les cellules souches ont retenu l’attention des médias, suscitant l’intérêt croissant du public et l’enthousiasme parmi les scientifiques.

L’espoir de convertir des cellules souches en cellules du tissu visé semble annoncer la prochaine mise à disposition illimitée de nouveaux tissus de remplacement. L’ère d’une nouvelle médecine régénératrice est proche et c’est là une nouvelle terre promise pour les économies des pays technologiquement avancés.

Cependant, les médias eux-mêmes n'ont pu cacher les soucis moraux profonds surgissant du monde scientifique lui-même, des spécialistes de l’éthique, des politiciens et des mouvements pro-vie, suscitant un débat divisant l'opinion publique. Cette question est même devenue matière à référendum, comme récemment en Italie.

En fait, n'importe quelle future thérapie employant les cellules souches embryonnaires suppose que les lignées cellulaires ont été obtenues en sacrifiant les vies d’embryons humains. Ainsi est née la nécessité de justifier moralement la destruction des embryons humains par les grands bénéfices attendus des applications thérapeutiques des cellules souches embryonnaires humaines. Cette destruction est inévitable étant donné la procédure même d’extraction des cellules de l’embryon.

Au cours de ces dernières années certaines choses ont changé. D’un coté, les cellules souches embryonnaires humaines, bien que plus faciles à être cultivées in vitro, ont comme caractéristique de poser d’énormes problèmes, aujourd’hui non résolus in vivo, comme le développement des tumeurs, le besoin de donneurs compatibles, la possibilité d'infections dues au milieu nutritif animal utilisé pour les cultures de cellules.

D'un autre côté, l'évidence scientifique a prouvé que les cellules souches venant d’adultes ou extraites du placenta et du cordon ombilical après la naissance d'un enfant sont beaucoup plus abondantes et plus faciles à cultiver dans les laboratoires que ce que l’on croyait précédemment. En outre, les cellules souches non embryonnaires sont plus attrayantes étant donné leur capacité à produire différents types de tissus, et plus efficaces dans leurs applications thérapeutiques.

Il est prévu pendant le congrès d’organiser un forum pour évaluer le potentiel des applications thérapeutiques des cellules souches dans les différents domaines cliniques. Cette revue complète sera précédée par des présentations au sujet de l'histoire et des futures directions de la recherche sur les cellules souches et par une vue d'ensemble générale sur la biologie et la physiologie des cellules souches.

L'impact de la recherche sur les cellules souches et leurs applications sur la médecine régénératrice, le futur des biotechnologies, l’impact sur l'économie et la politique elles-mêmes des pays développés seront également examinés.

En plus des mises à jour scientifiques, les experts qualifiés en matière de bio-éthique discuteront les problèmes moraux résultant de la recherche sur les cellules souches et des applications cliniques.

Les lectures seront présentées par des conférenciers de haut niveau. En outre, un grand espace sera réservé à la présentation des communications orales libres et des posters. Les organisateurs invitent les cliniciens, les scientifiques et les spécialistes de l’éthique pour partager leurs expériences sur les cellules souches dans les domaines couverts par les conférenciers invités et, probablement aussi dans d'autres domaines."

Gian Luigi Gigli, M.D
Président de la Féderation internationale des associations médicales catholiques (FIAMC)

Source :
http://www.stemcellsrome2006.org/