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Le trafic d’organes chinois est en pleine expansion

"Les 'donneurs' sont pour la plupart des condamnés à mort qu’on exécute le jour de la transplantation. Depuis samedi dernier, l’achat et la vente d’organes sont interdits en Chine. Peine perdue ? Le 'tourisme de la transplantation' est aux mains de mafias internationales très organisées".

"Il vous faut un rein ? Rien de plus facile. Pour 75 000 francs, on vous en greffera un en Chine. Comptez par contre 120 000 francs pour un foie. Plus de 180 000 pour le pancréas. Près de 200 000 pour un cœur. Mais seulement 35 000 pour une cornée. Pas même besoin de patienter. A en croire la chaîne néozélandaise SkyTV, les centres de transplantation chinois les plus performants se débrouillent pour vous proposer un organe dans les deux semaines. Le temps pour eux de repérer un condamné à mort compatible parmi les milliers de prisonniers qui seront tués cette année. Et bien sûr, de faire en sorte que l'exécution et l'opération puissent avoir lieu le même jour.

Depuis samedi dernier, ce business horrifique mais néanmoins fructueux est interdit. Du moins sur le papier. Car en pratique, il va être difficile de convaincre le personnel hospitalier, carcéral et judiciaire, de renoncer à cette manne. Sans doute verra-t-on les nombreuses sociétés spécialisées présenter une publicité moins racoleuse sur internet. Mais cesseront-elles pour autant leur activité ? Rien n'est moins sûr.

Sur son site web, le Centre international d'assistance à la transplantation de Shenyang, dans le nord-est du pays, n'y va pas par quatre chemins: 'Donneurs d'organes disponibles immédiatement! Contactez-nous avant de tomber très malade ! Un conseil : sachez qu'en décembre et en janvier, c'est la bonne saison.' Quelle saison ? Celle des exécutions bien sûr.

'En Chine, des prisonniers sont sélectionnés avant leur exécution ; les preuves se sont accumulées ces derniers mois au point que ces réalités ne font pas de doute', déclarait récemment à la BBC le professeur Stephen Wigmore, président du comité d'éthique de la Société de transplantation britannique, inquiet de constater que de plus en plus de compatriotes sont prêts à se rendre en Chine pour se faire greffer un organe.

C'est que ce business attire des clients du monde entier, qui n'en peuvent plus de patienter sur d'interminables listes d'attente nationales. Sur le site web du centre de Shenyang, l'offre est déclinée non seulement en chinois, mais en russe, en japonais, en coréen et en anglais. Malaisiens, Ukrainiens, Canadiens, Chinois des Etats-Unis... Les patients fortunés semblent venir de partout. Ainsi chaque mois, une vingtaine d'Israéliens en attente d'une greffe se rendent en Chine, assure Amos Kanaf, président de l'Association des malades du rein.

Le nombre d'organes prélevés sur des condamnés à mort chaque année s'élèverait à plus d'un millier, selon la Société de transplantation britannique. Le vice-ministre chinois de la santé Huang Jiefu, lui-même chirurgien spécialiste de la greffe du rein, annonçait il y a peu à Manille que '95% des organes transplantés proviennent de condamnés exécutés'. Ce que nie encore, paradoxalement, Pékin. Le marché des transplantations a encore de beaux jours devant lui."

Source :
Article d'Andrés Allemand
© La Tribune de Genève en ligne (www.tdg.ch)

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